Catégorie dans 02-Notes d’économie politique

Conférence sociale : le pitoyable président

Voici qu’Hollande en en réduit à annoncer commissions, réunions et séances de parladure. Il dit que le dialogue est sa méthode. Que peut-il de plus ? Il ne maîtrise rien. Réduit à espérer que des cadeaux faits au patronat vont bien se traduire en emplois et non en dividendes puisque il ne peut rien faire d’autre.

Ce gouvernement se dit socialiste. Fous rires à droite comme à gauche. Ce gouvernement ne gouverne rien. Il y a bien longtemps que les banques ont été privatisées. Les « grandes » entreprises, acteurs majeurs de l’économie, ont été privatisées de même : EDF, France Telecom, Total, Gaz de France, les mines, la sidérurgie, etc, etc. Et l’on ne maîtrise pas une économie si les banques et les grandes entreprises vous échappent.

A la rigueur, Hollande pourrait légiférer. Mais il ne le veut. Ce serait sortir du libéralisme. Alors il croit pouvoir résoudre la quadrature du cercle par des commissions, des réunions, de la parladure quoi.

Le socialisme ne peut être sans la maîtrise de l’appareil de production. Au mieux peut-on espérer être social-libéral. Angéla Merkel fait penser à la Comtesse de Ségur (née Rostopchine) qui faisait l’aumône au sortir de la messe. Hollande, à genoux, non prosterné, devant le patronat supplie qu’on prenne quelques engagements en échange d’un pacte déjà tout foireux et quasi mort-né.

Le patronat qui n’a d’autre objectif de s’enrichir et d’enrichir les actionnaires ne comprend, et on ne peut lui en vouloir puisqu’il est dans son rôle, ne comprend que la force. La force, c’est prendre le pouvoir en nationalisant ou en prenant des participations majoritaires. C’est aussi légiférer pour contraindre. Et tous ces socialistes qui nous gouvernent, ou presque tous, n’ont de l’économie socialiste que l’effroyable vision de la tyrannie soviétique ou chinoise, ils croient dur comme fer que le libéralisme et l’économie de marché sont l’avenir des peuples, ils persévèrent malgré les millions de chômeurs et de pauvres. Ils persévèrent sans voir et sans aider toutes les formes d’économie sociale et solidaire qui devraient leur montrer la voie.

Comment expliquer cet aveuglement ?

Notes d’économie politique n°91
1069 – 07/07/2014

Europe : comment voter « contre

Les électeurs sont las du fonctionnement des institutions européennes. Le seul élément visible est la contrainte budgétaire et tout ce qui s’ensuit et qui a pour nom « austérité ». La constitution européenne n’a rien apporté sur le plan social et n’a été, comme je l’avais dit, qu’un concordat de notaires. Tout le monde a compris qu’on a créé un grand marché concurrentiel dont le plombier polonais fut l’exemple même : on comprenait la concurrence avec les ouvriers chinois, on ne comprenait pas la concurrence avec les polonais puisqu’ils étaient dans l’Europe comme nous. Pendant ce temps, il était devenu clair que le pouvoir était, pour l’essentiel, aux mains des banques dont la BCE, la banque des banques, était le Saint Graal.

Aujourd’hui, le modèle économique et social européen a vécu. Les élections sont l’occasion de promouvoir autre chose.

Alors, le peuple se tourne vers des alchimies d’extrême droite, oubliant que les partis comme le FN ne proposent aucun modèle économique et social alternatif. Ils sont hostiles à tout ce qui pourrait de près ou de loin, s’inspirer de solutions socialistes, au véritable sens du terme. A vrai dire, ils n’offrent rien d’autre que le renforcement de la police, l’ostracisme et la fermeture des frontières… et parfois des chemises brunes.

Sachant que le PS n’a plus de socialiste que le nom, le choix des électeurs devrait donc, en toute logique, se tourner vers la seule offre structurée à gauche qui est celle du front de gauche (les écologistes n’étant pas ou si peu altermondialistes).

Voilà le vrai vote « contre ».

Notes d’économie politique n°90
1057 – 22/05/2014

Le salaire « à vie » entre 1500 et 6000 euros

J’entends à la radio un type (Bernard Friot ?) qui explique que, si l’on voulait se tenir dans la tranche des 1500 à 6000 euros, on pourrait disposer d’un salaire à vie. Et surtout de n’avoir pas la crainte permanente de perdre son emploi.

Ceci me parait possible dans un environnement citoyen et coopératif. Pas dans un environnement compétitif et libéral.
Une raison de plus de s’occuper de la destruction de l’économie libérale.

En ces temps électoraux, c’est la mission de chacun.

Notes d’économie politique n°89
1057 – 18/05/2014

Sommes-nous en démocratie ? Evidemment non

N.B.: Article un peu  long destiné aux lecteurs qui ont un QI supérieur à 100.

Démocratie vient de deux mots grecs : dέμος . Δέμος, c’est le peuple. Et χράομαι, c’est le verbe qui veut dire diriger, conduire. La démocratie, c’est donc, comme chacun le sait, la conduite des affaires de l’état par le peuple.

Mais, comme on a trouvé que le peuple était trop nombreux, on a inventé la « Démocratie représentative ». Le peuple élit un représentant dans une assemblée qui devrait élire le gouvernement. Les membres de ces assemblées devraient, à leur tour, élire le gouvernement. Cette méthode présente de graves inconvénients.

D’abord, les gouvernants sont bien loin di peuple de base et peuvent être tentés de ne pas faire ce pourquoi ils ont été élus. L’histoire est pleine d’exemples de trahisons de ce type. L’une des plus spectaculaire est le régime pseudo communiste qui s’est instauré aussitôt en U.R.S.S.. Le pouvoir a été confisqué par très peu, voire un seul (Staline).

Comment cela peut-il se produire ? Simplement parce que les gouvernants ne reviennent pas devant le peuple ou y revient sous la forme d’élections truquées. En U.R.S.S., le peuple a accepté le Stalinisme, tout simplement, après le Tsarisme. La révolution était à refaire.

Le fait qu’une révolution échappe au peuple n’est pas rate. Combien de soulèvements en France, contre des rois ou des empereurs depuis 1789 ? Certains trouvent que la récente révolution tunisienne qui a permis de rejeter les islamistes qui voulaient le pouvoir et qui a duré trois ans fut longue. C’est bien peu en regard de l’histoire de France.

Pour en revenir à la France : Sommes-nous en démocratie. Il y a l’apparence. Mais qu’est-ce qui empêcherait un président qui a tous les pouvoirs puisqu’il dispose d’une majorité servile dans les deux assemblées de devenir un dictateur. Déjà, est-on certain que tout ce que fit François Hollande pendant ces deux dernières années correspond-il aux désirs du peuple ? Assurément non. Et voici qu’à l’occasion d’une élection sans rapport avec sa gouvernance, il se prend une belle gifle. Et que croyez-vous qu’il fait ? Il bavarde et raconte qu’il av tenir compte et patati et patata… Et qu’est-ce qui l’empêche de continuer comme avant ?

Il aurait dû se présenter de nouveau devant le peuple.

Non, nous ne somme pas en démocratie.

Notes d’économie politique n°88
1049 – 07/04/2014

L’avenir de l’économie libérale

Le monde capitaliste auquel adhèrent une part du FN, l’UMP, le Centre et le parti Socialiste, prône l’économie sans contrainte. Seuls les plus durs du FN, les moins « européens », comme l’on dit, les hostiles à l’euro, d’une part, et la frange la plus à gauche  du Parti Socialiste, le parti populaire, le Parti communiste, et l’extrême gauche, d’autre part, ont un point de vue opposé. Ce qui fait déjà un certain nombre. Et voici la droite qui se croit à gauche et qui nous gouverne (à gauche, croît-elle): deux sores de taxis et, bien sûr des règles qui ne dont pas les mêmes. Le bordel réglementaire occasionne le bordel territorial. Qu’on rembourse les licences de Taxis, qu’on vérifie la sécurité des voyageurs avec la tarification qu’on voudra. Ouverture des magasins de bricolage le week-end. Pas tous ? Lesquels ? Pourquoi certains et pas d’autres Combien de personne à la Haine PéHeu ? C’est drôle hein ? L’économie libérale sera dirigée ou conduite au pandémonium

Notes d’économie politique n°87
1043 – 20/02/2014

Jean Louis Beffa : un actionnariat « familial »

A force d’acheter des entreprises et de les rendre exsangues, les banques et les groupes financiers n’auront plus que des entreprises exsangues à acheter, puis, évidemment, plus rien du tout.
Jean Louis Beffa est président d’honneur et administrateur de Saint-Gobain. Invité d’Olivier de Lagarde le 3 décembre sur France Info, il a souligné que la ré-industrialisation de la France ne pourrait se faire sans un actionnariat de type « familial », c’est-à-dire hors de la finance mondiale. Un actionnariat qui privilégie le long terme et non la rentabilité immédiate, c’est-à-dire tout le contraire de ce qui se passe actuellement où les entreprises passent peu à peu aux mains des banques et autres fonds de pension.
De toute façon, pense-t-il, « la mondialisation financière va échouer ».

Notes d’économie politique n°86

1128 – 05/12/2013

Prévisibles licenciements et « pactes » à la noix

Chaque jour, quand on ouvre sa radio, on a droit à l’annonce des licenciements du jour. C’est « la crise », dit-on. La fameuse crise dont on ne sait plus bien quelle en fut la cause. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle a engendré « l’austérité » en diminuant les dépenses de l’état et des collectivités territoriales (ce qu’ils font peu) et en exerçant une bonne ponction fiscale sur les citoyens et les entreprises. On arrive au moment où cette austérité a produit tous les dégâts prévisibles : diminution des ressources des ménages, chômage, dépôts de bilan, etc.
Pendant ce temps, on a maintenu une politique de l’euro fort, donc on exporte mal. On a maintenu les disparités intra-européennes des coûts salariaux (y compris avec une Allemagne qui n’a pas de salaire minimum), c’est-à-dire que les pays européens se font une concurrence non régulée.
Les allemands produisent du porc avec une main d’œuvre turque payée au lance-pierre. Les slovènes fabriquent des automobiles avec des salariés bien moins payés qu’en France. Au nom du libéralisme, on a laissé s’instituer le bordel économique et social au sein de l’Europe et même au sein de la zone euro. Au nom du même raisonnement libéral, on a laissé le bordel économique mondial s’introduire dans cette même Europe.
Les salariés bretons ou d’ailleurs sont les victimes de ce bordel économique puisque l’état se refuse à diriger l’économie se contentant de replâtrer ici et là, à l’aide de ces fameux « pactes » dont Jean Marc Ayrault a le secret. « Pactes » qui consistent à balancer à perte quelques millions d’euros, ou des promesses de quelques millions d’euros, dans des gesticulations qui resteront infertiles tant qu’on n’aura pas pris le taureau par les cornes en disant merde aux principes libéraux responsables de ce bordel à l’origine de tant de désespoir social. Un vrai gouvernement socialiste devrait savoir le faire.

On cherche…

Notes d’économie politique n°85
1124 – 06/11/2013

La construction de lignes à grande vitesse ne coûte pas tant que ça.

La construction de lignes à grande vitesse ne coûte pas tant que ça.
C’est simple :
– D’abord il y a la TVA. Désormais ce sera 20% du prix hors taxe, ce qui n’est pas peu.
– Ensuite, il y aura l’impôt sur les bénéfices des entreprises.
– Il y aura aussi tous les salariés qui retrouveront du travail et à qui on ne versera pas d’allocation chômage.
– Les salaires donneront lieu au versement des charges patronales et salariales.
– Les salariés paieront peut-être l’impôt sur le revenu.
– Les actionnaires qui verront leur dividende augmenter paieront aussi l’impôt sur le revenu. Ou encore, en ne versant pas de dividende ou en versant moins, les entreprises pourraient baisser leurs prix.
– Sans compter qu’on pourrait faire appel à certaines générosités. Je pense à Michelin à Clermont-Ferrand.

J’aimerais bien que le calcul soit fait par un expert, car j’ai comme le sentiment que la construction de lignes de TGV, comme tout chantier faisant appel faisant appel de façon principale à la main d’œuvre, rapporte des sommes considérables au trésor public.

Notes d’économie politique n°84
1103 – 05:07:2013

Crise : l’Europe marche à l’envers

La preuve est faite : toutes les politiques de rigueur appliquées en Grèce, en Espagne, en Italie, en France et ailleurs ne produisent qu’une baisse de l’activité et l’augmentation du nombre des chômeurs. Corrélativement, on observe une baisse des rentrées fiscales. Au mieux, la dette n’augmente pas, au pire, elle augmente. Et ce qui augmente irrévocablement chaque jour, c’est le nombre de chômeurs.
Cette politique a échoué. C’était prévisible. Il ne fallait pas posséder un fort Q.I. pour le prévoir. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Il est largement temps de considérer les choses autrement.
Que faire ?
Installer un contrôle aux frontières de la zone euro. Taxer fortement tous les produits qui concurrencent l’industrie européenne ou que l’industrie européenne pourrait produire. Lancer une grande politique d’investissement notamment dans les domaines non délocalisables : transports publics, logement, agriculture, énergie. Soutenir la création d’entreprises moyennes qui participeraient à ce projet et celles qui ont le savoir faire utile et sont capables de devenir compétitives sans le cadres du contrôle aux frontières (en informatique, par exemple).
Financer cette politique par la création de monnaie, par la contribution financière des grands groupes s’ils veulent maintenir une activité en Europe, un impôt vif et momentané sur les grandes fortunes et par la contribution des entreprises installées dans les paradis fiscaux et au Luxembourg.
Faire courir le bruit que les pays européens ne rembourseront pas la dette et racheter celle-ci à vil prix.
Harmoniser, en même temps, les politiques sociales et fiscales des pays de la zone euro sur la base du mieux disant pour les citoyens. Au minimum mettre en place un échéancier court et commencer à le respecter.
Bien comprendre que la zone euro ce n’est pas l’Europe. C’est bien dommage pour les autres pays européens, mais c’est ainsi. La zone euro c’est un pays unique. On peut le regretter. La seule alternative c’est l’éclatement. Sinon, au travail !

Notes d’économie politique n°83
1078 – 27/02/2003

Viande de cheval : l’Europe du fric et du trafic

A l’occasion de cette question de viande de cheval, le voile se lève sur des pratiques occultes que permet cette Europe au nom de la libre circulation des biens. Les états n’ont pas le droit de prendre les mesures économiques voire sanitaires pour protéger leurs citoyens. Pourquoi n’use-t-on pas de la viande de bœuf française produite en suffisance et qui pourrait l’être davantage ?
Au nom de cette liberté libérale dans laquelle se sont engouffrées des entreprises peu scrupuleuses dont l’objectif unique est le profit maximum. Alors, les circuits deviennent gigantesques. On achète en Roumanie, on importe en France via un intermédiaire néerlandais. L’importateur français réexpédie vers des usines en France ou à l’étranger. On notera, au passage, que tous ces intermédiaires ont pris leur marge. Ajoutons à cela un étiquetage volontairement sibyllin qui ne ressemble à rien et qui n’est là que pour brouiller les pistes. Pourquoi ne pas écrire « Bœuf Français » ou « French Beef » ou « Französisch Rindfleisch », sinon pour tromper ?
Les autorités européennes au nom du dogme libéral sont complices de cet état de fait sous la pression du complexe agro-industriel.
Ah : quelle serait l’incidence sur le prix de vente d’un plat préparé avec de la viande de bœuf française ? 30 centimes dit-on, 40, peut-être.
Question : êtes-vous prêt(e) à mettre 30 centimes de plus dans votre plat (ou à consommer un plat plus petit) pour être assuré d’y trouver de la viande française ?

Taureau Charolais

Et, pour toute la bouffe industrielle, c’est comme cela.
Essayez de ne pas vomir rétrospectivement en pensant à votre foie gras de Noël.

Note d’économie politique N°82
1075 – 15/02/2013