Archive dans 28 août 2008

Entremont : les fabuleux effets de la concurrence

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Nos gouvernants, hommes d’idéologies et de système croient dur comme fer que la concurrence a un effet positif sur les prix. C’est vraiment croire que le monde est composé d’hommes vertueux qui excluent toute combine et toute corruption.

Un exemple fameux nous est donné avec les coûts de la téléphonie mobile et les ententes entre les trois « puissants » que sont Orange, SFR et Bouygues. Mais nous dit-on, s’il n’y avait pas eu cette concurrence, les tarifs de France Télécom auraient été plus élevés. Certes, si l’Etat n’avait pas failli à son rôle en privatisant l’entreprise. Sinon, il lui aurait été tout aussi facile d’exiger de l’entreprise nationalisée les tarifs qu’il aurait souhaité.

Et la même aventure nous pend au nez avec l’électricité, le gaz et la poste.

Sans compter les effets pernicieux de la recherche du moindre coût et du maximum de profit par délocalisation.

A l’autre bout de la chaîne, on voit aujourd’hui les producteurs de lait pour Entremont se faire déposséder de la petite hausse de revenus que l’augmentation des cours aurait pu leur apporter. Et certains de plaider la concurrence en proposant aux producteurs de vendre à qui leur proposera plus cher. On imagine comme c’est facile de se dire le matin en se levant, « tiens aujourd’hui je vais vendre mon lait à Danone ». Car il y a des liens structurels, des contrats des organisations de tournées de ramassage… C’est encore moins facile que de changer de banque.

Dans Le Monde du 26 août, on publie quelques extraits du livre à paraître de Paul Krugman expliquant comment les républicains de G.W. Bush n’ont cessé de démolir les acquis des années antérieures dans un système où « le choix de tout politiser, de donner priorité absolue au loyalisme partisan, crée une culture de copinage et de corruption omniprésente ». On comprendra comment d’une société où les très pauvres n’étaient pas si nombreux et où les très riches n’étaient pas si riches, on en a fait une autre où les très pauvres sont très nombreux et les riches encore plus riches. On ne manquera pas de constater certaines similitudes avec la société française depuis que la gauche n’est plus au pouvoir, phénomène qui me paraît s’intensifier de puis que Sarkozy est Président.

Pekin c’est fini. Ouf !

Pékin terminé. Ouf ! On va pouvoir ouvrir sa radio et entendre des choses sérieuses. En guise de conclusion, cette petite citation:

« Ce s’rait chouette les Jeux Olympiques,
Tous ces athlètes dans la foulée,
Pour un marathon fantastique
A la seule force du mollet.
Ce s’rait chouette les Jeux Olympiques,
L’émulation sur la cendrée,
Ce s’rait chouette les Jeux Olympiques
Si, nom de Dieu, il n’y avait

Leurs p’tits drapeaux
Leurs p’tits fanions
Couleur kaki
Caca d’oie des frontières
Leurs p’tits drapeaux
Pour chaque nation
Qui claquent au vent
D’une musique militaire  »

Henri Tachan

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Spanair, crash et réduction des coûts

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Tout le monde pointe le doigt, lit-on dans la presse, sur les réductions des coûts auxquelles se livre la compagnie Spanair depuis le début de cette année. On suppose que cette réduction pourrait se trouver à l’origine du grave accident survenu avant-hier, la compagnie ayant été tentée de rogner un peu sur la sécurité.
Que cette hypothèse soit au non vérifiée, on trouve là encore une illustration de l’inadaptation de l’économie de marché dans le secteur des activités humaines demandant un grand investissement sur la sécurité. Car si l’on suppose que la compagnie a rogné sur la sécurité, c’est qu’on sait bien que cela existe. Et qu’on se retrouve, une fois encore, devant une alternative dangereuse entre la sécurité des passagers et le profit. Et ce qui est plus scandaleux encore, c’est que l’économie capitaliste accepte qu’un tel dilemme puisse exister. Ce qui veut dire, en d’autres termes, que les puissances publiques n’investissent pas assez dans le contrôle.
Cette alternative a toujours existé que ce soit dans les usines où les travailleurs ont été exposés  à l’amiante ou dans les chemins de fer britanniques ou dans le naufrage du Titanic.
En matière de transport des personnes, on avait opté pour la nationalisation pour maintenir une sécurité maximale. Cela a, par exemple, parfaitement réussi pour la SNCF et pour Air France tant que cette compagnie était « nationale ». Et s’il est vrai que les prix de cette dernière furent longtemps exotiques, il n’en reste pas moins qu’une offre de transport à très bas prix n’est pas de nature différente que l’utilisation excessive des pesticides dans la culture des tomates.
Privatisations, dérèglementation, dérégulation, tous ces dogmes qui animent désormais notre économie et dont la Commission Européenne a fait son dogme, sont générateurs de risques mortels. Le seul bon sens et le seul principe de précaution devrait conduire, au contraire, en période de dénationalisation à renforcer l’administration et le contrôle de l’économie.

Notes d’économie politique 29 – 22 août 2008

Economie : des gouvernants veules et passifs !

Je suis extrêmement frappé par le discours tenus par les gouvernants devant la situation de l’économie mondiale. Ils sont là, inertes et passifs, comme si le rôle que leur a confié les électeurs n’était pas, justement, d’agir sur les évènements.
Plus généralement, je suis frappé par ce discours qui semble considérer les variations de la situation de l’économie comme des évènements qui échapperaient à tout contrôle comme s’ils étaient le produit de circonstances sur lesquelles on ne peut avoir aucune prise. L’économie française « entre en récession », nous dit-on, comme si elle venait d’attraper la syphilis. On ne dit rien des circonstances qui ont précédé et occasionné cette contamination. Comme une malédiction lancée par on ne sait quel dieu malfaisant et contre laquelle on ne peut que tendre le dos.
Or, il est patent que les signes annonciateurs de ces désordres économiques sont nombreux et manifestes depuis un certain nombre de mois. On a assisté à une spéculation financière effrénée. D’abord, on a transformé les entreprises industrielles en jouets qu’on se vendait les uns les autres, sans aucun souci autre que la plus value immédiate. On les a essorées avec vigueur pour en extirper la moindre goutte de dividende sans s’occuper de l’avenir ni des conditions de vie des travailleurs qui ont, somme toute, les producteurs de jus.
On a continué en jouant avec des « instruments financiers » et la « titrisation » de la dette avec des méthodes de fonctionnement à côté desquelles le jeu de la roulette est un aimable passe temps pour les Petites Filles Modèles de Madame la Comtesse de Ségur.
Et puis à force de jouer au con, tout leur a pété à la gueule. Et naturellement, on ne poursuit pas les immondes crétins qui ont inventé ces jeux stupides et conduit nombres de responsables de banques en érection financière sous Viagra à débander lamentablement et en faisant porter, au final, le poids de leur intempérance sur les peuples du monde.
Et pour corser le tout on a spéculé sur le pétrole, le lait, la farine, la faim dans le monde.
Et nos gouvernants impavides contemplent cet immense gâchis au nom d’une religion dogmatique du libéralisme archi-con dont la Commission Européenne s’est fait grand synode.
On montre, une fois encore que le libéralisme et l’économie de marché ne sont pas des recettes susceptibles d’apporter le moindre bien être aux habitants de la terre.

Notres d’économie politique 28 – 19 août 2008

Boycott des J.O. de Pékin à la télé

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Chacun d’entre nous disposons de bien peu de pouvoir. Mais nous disposons au moins de celui de détourner les yeux. Alors, ne regardons pas des épreuves dont nous savons qu’elles servent de vitrine à un régime qui n’est pas une démocratie. Changez de chaîne, ou mieux encore, fermez votre télé. Il y a de bien plus belles choses à contempler au mois d’août.