Spanair, crash et réduction des coûts

Spanair, crash et réduction des coûts

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Tout le monde pointe le doigt, lit-on dans la presse, sur les réductions des coûts auxquelles se livre la compagnie Spanair depuis le début de cette année. On suppose que cette réduction pourrait se trouver à l’origine du grave accident survenu avant-hier, la compagnie ayant été tentée de rogner un peu sur la sécurité.
Que cette hypothèse soit au non vérifiée, on trouve là encore une illustration de l’inadaptation de l’économie de marché dans le secteur des activités humaines demandant un grand investissement sur la sécurité. Car si l’on suppose que la compagnie a rogné sur la sécurité, c’est qu’on sait bien que cela existe. Et qu’on se retrouve, une fois encore, devant une alternative dangereuse entre la sécurité des passagers et le profit. Et ce qui est plus scandaleux encore, c’est que l’économie capitaliste accepte qu’un tel dilemme puisse exister. Ce qui veut dire, en d’autres termes, que les puissances publiques n’investissent pas assez dans le contrôle.
Cette alternative a toujours existé que ce soit dans les usines où les travailleurs ont été exposés  à l’amiante ou dans les chemins de fer britanniques ou dans le naufrage du Titanic.
En matière de transport des personnes, on avait opté pour la nationalisation pour maintenir une sécurité maximale. Cela a, par exemple, parfaitement réussi pour la SNCF et pour Air France tant que cette compagnie était « nationale ». Et s’il est vrai que les prix de cette dernière furent longtemps exotiques, il n’en reste pas moins qu’une offre de transport à très bas prix n’est pas de nature différente que l’utilisation excessive des pesticides dans la culture des tomates.
Privatisations, dérèglementation, dérégulation, tous ces dogmes qui animent désormais notre économie et dont la Commission Européenne a fait son dogme, sont générateurs de risques mortels. Le seul bon sens et le seul principe de précaution devrait conduire, au contraire, en période de dénationalisation à renforcer l’administration et le contrôle de l’économie.

Notes d’économie politique 29 – 22 août 2008

Bakounine