Archive dans 31 mars 2010

La taxe carbone : peu de chose devant l’huile de palme

palmier.1270064869.jpgRue 89 fait circuler ce soir un sujet sur une action de GreenPeace contre Nestlé, grand consommateur d’huile de palme et, par conséquent, grande cause de la déforestation indonésienne. Encore un grand scandale provoqué par le manque total de scrupules des multinationales pour lesquelles le profit l’emporte sur toute autre considération.

A coté de cela, les quelques kilos de carbone que génèrent les citoyens de ce pays pour aller au travail sont bien peu de choses. C’est la grande hypocrisie de nos gouvernants qui préfèrent taxer les pauvres plutôt que d’attaquer de front à ce qui est susceptible de détruire la planète : le grand capitalisme international.

Alors, je fais volontiers le deuil de cette taxe carbone mal fagotée. mais j’attends qu’on s’intéresse sérieusement à ces grands prédateurs qui abusent de leur position dominante pour dévaster le monde. Et il ne suffit pas de déclarer que l’écologie est un problème politique. C’est bien peu dire quand le véritable saccageur est une bande de conglomérats mercantiles qui se goinfrent pour des profits toujours plus gros.

Pourquoi Nestlé a-t-il besoin de tant d’huile de palme quand nos agriculteurs pourraient produire de l’excellent lait  qui fournirait de l’excellent beurre ? On arrive à ce paradoxe stupéfiant : les galettes bretonnes au beurre sont moins chères à l’achat que des gâteaux à l’huile vendus à force de coups promotionnels pour créer une appétence artificielle. Et pas plus grasses ! Et quand même meilleures au goût ! Et que dire de ce chocolat de merde qu’on balance partout.

Et voici que ces palmiers producteurs d’huiles sont de maigres producteurs de dattes. Des générations de nomades sahariens se sont nourris de dattes.

L’heure est à la déconstruction de ces grands machins mondiaux. Il ne s’agit pas de négocier, de traiter, de s’arranger. Nestlé, Monsanto, Total et tutti quanti doivent être dépecés et les bouts nationalisés et rendus au peuple sur le dos duquel a été construit leur empire.

L’écologie n’est pas politique. Elle sera révolutionnaire ou ne sera pas.

Auchan me prend (toujours) pour un con

Les employés du rayon Fruits et Légumes du magasin Auchan de Beauvais doivent avoir une dent contre moi (voir les articles antérieurs).

Car. Car je me trouvais bien embêté samedi dernier devant l’affichage suivant:

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Essayant d’apparier les étiquettes avec les produits qui se trouvaient en dessous:

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Je tentais furieusement de m’en remettre aux codes barre, mais aucun code barre ne correspondait.

Passe un employé. Je lui dis:
– Il y a un problème d’affichage, car aucun code-barre ne correspond.
– Non, il ne faut pas suivre les codes-barre (sic).
– Et je fais comment.
– Vous n’avez qu’à regarder. Vous voyez bien: fraises…
– Et s’il y a plusieurs fraises ?
– Et bien vous regardez les étiquettes. Et puis vous pourriez dire bonjour.
– En général, c’est le commerçant qui me dit bonjour… Je n’ai pas envie, forcément de dire bonjour quand je suis devant une irrégularité dans l’affichage.
– Si vous voulez vous plaindre, c’est là-bas, à l’accueil.

Voilà. Je ne me plains pas, je publie.

A bon Auchantendeur, Salut.

P.S.: Naturellement, comme je suis vicieux, je vais envoyer l’adresse de ce billet à la direction nationale…

C’est fait…

 

Le jeu de la mort et l’éducation des bourreaux

zone-xtreme.1268930518.jpg Je lis avec intérêt la chronique de Jean-Luc Lamouché « Veuillez continuer, s’il vous plait… ! — Psycho-Histoire…  », et, si je partage bien son point de vue, je trouve qu’il s’arrête en chemin sur la question de la fabrication des bourreaux.

Que Milgram ait trouvé dans son expérience (ce n’est pas un test) 60 % de bourreaux et la télévision 80 % est trivial. Milgram lui-même avait mis en place plusieurs situations qui pouvaient faciliter ou non la désobéissance. Mais la véritable question est celle que Jean-Léon Beauvois a suggérée à la fin de l’émission qui est celle de l’origine du comportement de soumission.

Car il y a des circonstances qui conduisent à la soumission. Il n’y a pas besoin de regarder des bébés très longtemps pour constater qu’ils ne sont guère soumis. Et toute l’enfance, et toute l’adolescence, et probablement une grande part de la vie, sont des moments au cours desquels se construit ce que les psychologues nomment « socialisation », ce que les psychanalystes nomment « intériorisation des interdits sociaux et parentaux ».

On ne peut nier que cette éducation soit nécessaire, autrement toute vie sociale serait impossible si l’on n’appliquait pas le principe de l’arrêt de la liberté quand commence celle des autres. Mais…

Mais voici que nous trouvons toutes sortes de règles dont la légitimité n’est pas garantie. Naturellement, il y a les milieux caricaturaux comme l’armée ou la police. Mais il y en d’autres. L’interdiction faite aux enfants de parler à table, les affirmations sans preuves de la publicité de vérités qui n’en sont pas, le respect de la parole des hommes politiques au simple motif qu’ils ont été élus, les règles stupides développées dans certaines entreprises, l’interdiction de critiquer le pape, le patron, les flics, la croyance absolue dans la compétition pour favoriser le développement, l’obligation de porter les attributs de la religion, la punition parce qu’on a oublié son livre d’histoire, croire que la méthode de telle école de ski est la meilleure, l’interdiction de prendre tels couloirs du métro même si le chemin est plus court, l’affirmation que la tribune Auteuil ou Boulogne est composée de cons, l’idée que les Arabes sont tous des voleurs, que la colonisation juive réglera le problème palestinien, que les femmes sont faites pour faire la cuisine et les enfants, que le football est un sport, qu’il faut enfanter dans la douleur et que l’avortement est un crime, qu’il ne faut pas fermer les frontières pour protéger nos emplois et qu’on sauvera les retraites en repoussant l’âge jusqu’à 67 ans.

Et combien sont-ils ceux qui s’agenouillent, qui se voilent, qui écoutent Nicolas ou Ségolène comme s’ils étaient locataires de l’Olympe, qui croient qu’il faut manger 5 fruits et légumes par jour, que l’eau du robinet est moins pure que l’eau minérale et que pour défendre la patrie en danger, il faut aller tuer nos voisins et que pour préserver l’ordre mondial, il faut absolument des expéditions militaires dans tous les pays peuplés de barbares sanguinaires.

Alors, quand on ne critique plus rien, on est disponible pour bien des choses pour peu que le meneur de jeu se présente avec un peu d’aura. Au mieux, il vous emmènera dans sa secte, au pire, il conduira une ratonnade en se glissant au dernier rang quand ça deviendra vraiment dangereux.

Six ans après la fin de la guerre d’Algérie pendant laquelle les obéissants furent confrontés à des situations effroyables et les désobéissants furent bannis comme s’ils étaient des êtres abjects, nous avons crié qu’il était « interdit d’interdire ». Cri d’une génération oppressée par un régime politique lourd et oligarchique dont on ne voyait pas l’issue et d’un régime moral qui interdisait ce les pays d’Europe éclairés avaient accepté (contraception et avortement). Rares sont ceux qui ont crié cela sans être conscients qu’il ne s’agissait que d’une métaphore… Qui énerve encore certains et certaines qui n’ont rien compris. Nous voulions simplement passer les règles de la vie sociale et politique, toutes les règles, au tamis de la critique éclairée de la connaissance et de la science. Car, au final, seule cette dernière peut énoncer ce qui est (probablement) vrai et ce qui ne l’est (probablement) pas.

Si Jean-Léon Beauvois avait recruté un échantillon de soixante-huitards, peut-être auraient-ils moins électrocuté. Peut-être pas, parce que depuis le temps, le rouleau compresseur de la société aliénante est fortement passé et que certains occupent maintenant des positions sociales avérées.

Si Jean-Léon Beauvois avait présenté l’expérience à un groupe de rebelles chinois ou birmans, on peut faire l’hypothèse, aussi, qu’ils se seraient montrés plus circonspects avec les consignes et les manettes.

Il faut apprendre la désobéissance pour pouvoir en user quand c’est nécessaire.

Ne nous plaignons pas qu’il y ait 80 % de bourreaux. Dans une société bien pépère, ce sont ceux, parents, maîtres, éducateurs, religieux, qui ont oublié que l’éducation c’est autant le droit de dire non à bon escient que d’obéir, qui les ont fait.

« Je doute, donc je pense, je pense, donc je suis » (1)

A chacun de se regarder son miroir en se rasant le matin !

1- Ayant entrepris de refonder entièrement la philosophie sur des bases solides, Descartes met en œuvre un doute méthodique, consistant à éliminer tout ce qui n’est pas absolument certain, afin de voir s’il reste après cela quelque certitude sur laquelle s’appuyer. Il découvre alors que, même si mes sens et mes raisonnements me trompent souvent, il n’en demeure pas moins que moi, qui suis en train de douter, je suis quelque chose, autrement dit j’existe. Cette certitude de sa propre existence se présente dès lors comme une vérité première pouvant servir de point d’appui à la philosophie qu’il développera, considérée à ce titre comme exemplaire de la philosophie moderne, qui place le sujet au centre de la construction du savoir. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cogito_ergo_sum

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Reproduit de Chronique des abonnés du Monde: http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/03/25/le-jeu-de-la-mort-et-l-education-des-bourreaux_1324042_3232.html

Les abonnés du Monde taillent un short à Zébulon Premier

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« Égocentrique et erratique, oui ça le définit bien. »

« Enfin le masque du pitre tombe. Tire toi pov’con ! Abus de langage…Mensonges, manipulation… Le monde enfin voit de son vrai jour celui que a usurpé un habit trop grand pour lui. Son mépris pour la France et les Français restera dans l’Histoire ! Un air de printemps est entré dans ma maison… »

« Étonnant que les maux du sarkozysme soient si bien perçus par l’étranger,f inalement plus qu’en France. Des problèmes de fond : Pas de projet politique clair, des réformes bâclées dans tous les sens, une promotion du gouvernement plutôt que de son travail. Des problèmes de forme : un président toujours pressé, parfois grossier, souvent hautain, qui oscille entre habillement, accessoires et train de vie luxueux qui révèle un certain mépris pour les « loosers », les plus pauvres que lui.. »

« Notre président qui jalouse tant Obama doit être malade de rage. Le président américain a un de ses plus grands instants de gloire, et lui dans le même relégué au rang de boulet en fonte. Pas le même niveau, pas la même classe. Pas la même grandeur. »

« Il y a avait une magie à un moment ou l’autre? Ou plutôt de la démagogie? Ce qui est affligeant c’est comme des journaux comme le NY Times ce sont laissé éblouir par quelques belles paroles pro- Américaines louant la « libéralisation du marché » (=réformes) par Sarkozy. Maintenant ce journal feint de comprendre que Sarkozy ne fait rien d’autre que ce qu’il a promis mais il le fait mal et ils s’en plaignent. Such a joke! »

« Pour moi, la magie sarkozy ne marche plus depuis ses vacances en juillet 2007 sur le yacht bollore….j’ai cru à l’illusion, au renouveau, au travailler plus pour gagner plus, à la france qui se leve tôt pendant exactement 3 mois ! depuis, j’ai lentement glissé du sarkozysme primaire (eh oui j’en étais, je l’avoue….quelle honte !) vers l’abstention. Ce mec a déçu les illusions de millions de petits français comme moi et il va le payer très cher ! c’est un bonimenteur ! »

« Il n’y a pas que pour la presse étrangère que la « magie zébulonesque » se dissipe. Pour les français, c’est fait depuis longtemps : ils savent qu’ils ont élu un boni-menteur et que l’agitation n’est pas l’action. Notre pays mettra des années à se remettre du quinquennat de Zébulon Ier, en espérant qu’il soit éjecté d’un poste trop grand pour lui en 2012… Sinon, on court à la guerre civile… »

« Comment cet homme qui nous était apparu brillant, à la parole magique, ringardisant toute la classe politique, s’est-il transformé en un laborieux petit orateur, en petit despote, arrogant, méprisant, suffisant ? La déception est là. Cet homme nous fait peur. »

« Sarkozy au mème titre que Bercusloni est une catastrophe pour la société. »

« Pur « produit « du marketing politique,vendu par la presse des héritiers paresseux et incompétents (genre Lagardère, Dassault) de Neuilly et, du Fouquet’s, Sarkozy vulgaire et inculte est indigne de présider La République Française! SON BILAN ? Opposer les Français entre eux, valider les idées du Fhaine, incapacité à combattre les délocalisations, défendre nos industries, l’agriculture Politique étrangère calamiteuse:retour dans l’Otan, incapacité à faire entendre raison à Israël, Afghanistan. »

« Ne sont étonnés de la déroute UMP que ceux qui ont bien voulu se laiiser berner par le verbe sarkosyen. Les Français dans leur majorité, constatent que la politique suivie depuis 2007 ne correspond pas à leurs attentes et surtout, que le style et le omportement du Président n’honorent ni la fonction, ni la France qui mérite bien mieux. »

« Je suis inquiet (comme la France) parce que tout ce que je lis et entends me laisse penser que ce n’est pas le style prétentieux et grotesque de M. Sarkozy, son incapacité à comprendre la situation que les Français rejettent (et pourtant il y a de quoi) que le fait qu’il veuille faire des réformes. »

« Le roi est nu ? »

« Moi il ne m’est jamais apparu brillant. Il suffisait en 2007 de regarder son VRAI bilan, qui était disponible et que la gauche n’a pas su démonter. Déjà derrière les effets d’annonces il n’y avait aucun résultat tangible. La rupture oui mais Sarko ne l’a jamais incarnée. Et c’est là qu’il a trompé les français à un moment où un vrai réformateur-conciliateur aurait été utile au pays ! »

« En dehors du bling-bling humiliant pour les classes laborieuses, le seul bilan politique de Mr Sarkozy aura été de tirer irrésistiblement la droite parlementaire vers le néo-pétainisme de Mr Le Pen. Pauvre France… »

« Le fait que Sarko ait pu imposer sa prétention à incarner la rupture en 2007 restera un mystère pour moi. Comment les Français ont-ils pu le croire, alors que ce n’était qu’un balladurien qui venait de passer 6 ans sur 7 dans les gouvernements Raffarin et Villepin. Ils ont déchanté au bout de 6 mois, mais le mal a été fait pour cinq ans. »

« Perso, comme titre je ne parlerais pas de « magie Sarkozy qui se dissipe », mais j’aurais pris l’image d’un beau gros soufflet qui retombe en faisant un énorme Prrrouuuut……. Ca correspond plus à la fessée reçue hier, et j’espere à celle de 2012. A vivement Fillon 3.0 qu’on rigole encore en attendant… »

« La magie n’aura pas duré longtemps… Dès le Fouquets, suivi de la Jordanie et des vacances en yacht privé, du bouclier fiscal juste avant la crise (et malgré une gestion de la crise qui aurait pu être bien pire), le style atypique pour un Président (le bling-bling et les amitiés avec des expatriés fiscaux) l’ouverture à gauche ressemblait plus à une distribution de prébendes. Et puis le désaveu de ceux qui ont dit NON à la consitution européenne … ça se paye comptant. »

« Sa seule façon de parler, l’évidente appartenance à un monde de parvenus, ont dissuadé beaucoup d’avoir la moindre envie de voter pour lui. De droite, on peut aisément l’identifier et se sentir très loin de cette agressivité improductive. »

« Ce qui compte de plus en plus chez les consommateurs: le paraitre, l’emballage.En matière de yaourts, de fromage,etc … de plus en plus on choisit pour l’emballage. En politique en 2007, si l’emballage Sarko était pas extra (pas moins que celui de Ségolène) le contenu (le programme) paraissait intéressant. Au fil du temps le paraitre s’est dégradé, la crise, les cadeaux aux riches, l’attaque contre les classes moyennes, l’arrogance, l’utilsation des transfuges socialistes, ont ruiné le produit. »

« Ce qui est amusant dans tout ceci, c’est de parler de « déception ». La personnalité de NS n’a jamais été cachée et des années avant qu’il devienne président, son style bling-bling rase-bitume existait déjà. Il a pourtant séduit plus de la moitié des français qui devaient avoir la mémoire bien courte au moment de voter… »

Source: http://abonnes.lemonde.fr… 

Le jeu de la mort ou l’honneur de la télévision publique

zone-xtreme.1268930518.jpgBien sûr, les puristes trouveront sans doute à redire. Mais le travail présenté par France 2, le 17 mars, sous le titre de « Le jeu de la mort », est remarquable. Dans cette émission a été reproduite une célèbre expérience d’un chercheur américain, nommé Milgram, qui avait essayé de comprendre ce qu’était la relation d’un sujet à l’autorité, afin, notamment, d’expliquer comment tant de personnes « normales » étaient devenues des bourreaux nazis obéissants.
Le réalisateur a monté une réplique de la même expérience afin d’évaluer la puissance de la télévision sur les conduites des personnes. Ce travail a été piloté scientifiquement par des chercheurs en Psychologie sociale Expérimentale et notamment Jean-Léon Beauvois.
On constate que le pourcentage de sujets capables d’infliger à d’autres des chocs électriques mortels (460 volts) est plus important sous la pression de l’environnement télévisuel (studio, présentatrice, caméras, public) que dans le cas du laboratoire de Milgram où seul le chercheur en blouse blanche faisait autorité: 80% contre 60%.
Ces résultats doivent induire évidemment une sérieuse réflexion sur l’usage de la télé, notamment sous sa forme souvent scabreuse de la télé-réalité.
Mais on retiendra surtout la qualité de la mise en oeuvre méthodologique permettant au spectateur de suivre les moments et les règles d’une expérience de Psychologie Sociale Expérimentale. Les questions et les hypothèses sont formulées au début de l’étude. On met en place un dispositif expérimental répondant au maximum aux règles nécessaires. Les procédures sont standardisées afin que tous les sujets soient placés, rigoureusement dans les mêmes conditions. Les cris de la « victime » sont enregistrés de manière à être fournis aux mêmes moments, dans les mêmes termes, avec la même intensité. Même le comportement de l’animatrice est toujours le même, quelles que soient les circonstances (une espèce de neutralité un peu froide et insistante). Les consignes verbales qu’elle fournit lui sont dictées strictement dans son oreillette et les critères d’interruption de l’expérience sont toujours les mêmes.
Passé au moment de l’analyse des résultats, on fournit à la fois des données quantitatives et qualitatives. On propose des observations approfondies des conduites des sujets et des extraits du débriefing qui suivait chaque passage. Ce n’était pas rien tant les acteurs de ce drame avaient été touchés. Et ce n’est pas la moindre des informations, car elle nous permet d’approcher l’immense détresse des bourreaux et de comprendre que la torture n’est pas dans la nature humaine, mais bien dans le conditionnement éducatif et social. Sans cette présentation, le jugement aurait été faussé, car tous les sujets étaient sous le coup d’une ambivalence. Certains trichaient, d’autres tardaient. Aucun n’est resté vraiment impassible. Puis le poids de la psychologie personnelle finit par emporter une décision : obéir ou désobéir. Le nombre des désobéissants est faible mais ce ne sont pas les obéissants qu’il faut critiquer, mais l’éducation et la société qui les font tels.
Enfin, les scientifiques ont donné leurs interprétations. Et l’on a pu comprendre comment celles-ci s’efforçaient de coller au plus près des observations qualitatives et quantitatives. Cette rigueur et cette proximité des faits sont la marque du travail scientifique, opposé aux notations impressionnistes voire erronés dont les média se contentent souvent.
C’est en ce sens du respect et de la proximité de l’étude scientifique que l’émission a offert un étonnant et superbe travail pédagogique encore plus fondamental que les résultats bruts dont on savait bien qu’ils ne seraient pas glorieux.

Référence en langue française :
MILGRAM (S.), Soumission à l’autorité, Paris, Calmann-Lévy, 1974

L’état communiste, l’état libéral, l’organisation libertaire

On ne peut évidemment pas écrire « état libertaire », même si cela ferait un titre bien équilibré !

L’état libéral postule que la libre entreprise est source de progrès. On est dans un monde de compétition politique et sociale. lLs meilleurs hommes parviennent aux meilleures places. Les meilleures entreprises dominent les marchés. Les meilleurs chercheurs sont honorés et récompensés. Quant aux autres, ils tiennent leur place entre le fond et la surface, en fonction de leurs efforts et de leurs mérites. Cette organisation sociale postule, pour faire croire qu’elle n’est pas injuste, que tous les hommes naissent libres et égaux et qu’ils partent de la même ligne de départ. Ce postulat est d’emblée faussé car il admet que certains peuvent être plus entreprenants que d’autres, font de meilleurs efforts. Et l’on est bien obligé d’admettre que les plus douées le sont par nature ou par héritage, ce qui fausse d’emblée la compétition car il est évident que tout le monde ne part pas du même point. On croit pouvoir se contenter de dire que tous les hommes naissent libres et égaux en droits, mais en droits seulement.

La compétition est le trait le plus discutable de l’ambiance libérale. La compétition suppose qu’il y a des vainqueurs et des vaincus et place ces derniers sous la dépendance du bon vouloir, voire de la charité, des premiers. De toute façon, le libéralisme ne vise pas l’égalité. Il vise une société économiquement productive et hiérarchisée. Cette hiérarchie peut avoir plusieurs facettes: au 19ème siècle, les dynasties des « maîtres de forges » se sont emparés de l’outil de production. Il disposaient du pouvoir de donner du travail, du pain et un logement, ce qui rendait l’ouvrier complètement aliéné. Perdre son travail, c’était tout perdre. Ces industriels s’enrichissaient, mais parfois aussi se ruinaient. A leur seule, et relative défense peut être avancé le fait qu’ils généraient du travail. Un souvent misérable travail, mais du travail quand même. Puis est venue l’entreprise financière. Là, peu d’emploi, peu de salaires, peu de distributions de richesses.

L’état libéral ne défend pas le peuple. par définition. Tout au plus est-il contraint d’édicter quelques lois pour éviter les abus immoraux: travail des enfants, congés payés, durée légale du travail, etc., en cédant peu à peu et à contre-coeur sous la pression des mouvements sociaux. Malgré ces quelques aménagements, l’état libéral ne protège pas l’ouvrier puisqu’il est incapable d’empêcher le chômage ou l’habitat insalubre. L’état libéral est de connivence avec les riches.

L’état communiste d’inspiration marxiste prétend défendre le peuple. Il s’empare des moyens de production avec l’ambition de fournir à chacun travail, nourriture, logement. Il y a là légitimité, car on ne voit pas pour quelle raison les travailleurs qui produisent la richesse  n’en récolteraient pas les fruits. Quand il prétend instaurer la « dictature du prolétariat », il veut dire par là que seuls ceux qui produisent peuvent décider des affaires politiques et économiques.

Ainsi présenté, le principe est simple et clair : la terre aux paysans, l’usine aux ouvriers. Mais ce principe trouve vite ses limites. peut-on dire « l’école aux instituteurs » sans s’interroger sur ce que les enseignants doivent dispenser. Peut-on dire « l’armée aux soldats ». Bien évidemment non. Pour fonctionner, le système a besoin d’une sorte de charpente de direction. C’est le parti. Le parti est le lieu où s’élabore la politique. Jusque là, on n’aurait rien à dire.

C’est ainsi que la politique industrielle sociale est décidée, au final, en haut (le « soviet » suprême) puis descend jusqu’à la commune ou l’usine ou l’atelier. Du coup, elle dépossède l’ouvrier de la gouvernance de sa vie. Dans les bonnes formes d’application, chacun aura au mieux son logement et son travail, mais devra exécuter un plan à la création duquel il n’aura pratiquement pas contribué. Dans cette formule, le travailleur est un perpétuel exécutant assisté.

Le système communiste, dans les déclinaisons connues, installe le parti sur un modèle hiérarchique. Il y a tout un empilement de structures jusqu’à la plus haute qui dispose de tous les pouvoirs. Se constitue alors une oligarchie qui progresse dans l’échelle du parti. au prix de l’obéissance voire de la servilité. Faute d’une extrême rigueur morale, l’organisation devient quasi féodale, pire que l’organisation libérale, en raison de la toute puissance du parti. Et elle a vite fait de devenir dictatoriale et paranoïaque.

Le monde communiste aurait pu fonctionner sur le modèle de son idéal. Nombre de militants du parti le pensaient, le croyaient, parfois même contre l’entêtement des faits. Plus dure fut leur déception.

Tout au plus, l’organisation a pu fournir le travail, le vivre et le couvert dans des conditions déplorables comme en U.R.S.S..

L’organisation anarchiste est tout autre. On peut dire qu’elle part de la base, là où sont les lieux de production : la mine, l’usine, l’atelier, l’exploitation agricole et ceci ne supporte pas la moindre exception. L’outil de production est destiné exclusivement à faire vivre ceux qui le font fonctionner avec des régulations ou des exceptions pour assurer la solidarité. Chacun participe à la production et en relève les fruits. Dans les applications qui ont été faites de ce principe (dans les S.C.O.P? , par exemple), on a admis des différences de salaire selon la charges des responsabilités, mais tout en ménageant une rémunération digne et suffisante pour les moins payés. Pour le coup, les différences entre les rémunérations les plus faibles et les plus élevées sont notoirement moins importantes que dans le monde capitaliste.

L’outil de travail est la propriété des travailleurs qui peuvent partager avec de nouveaux venus, en même temps que d’autres restituent leur part à leur départ. Comme les ouvriers sont propriétaires de leur entreprise, aucun dividende n’est évidemment versé à qui que ce soit. Seules peuvent être réservées de sommes destinées à l’investissement ou à la solidarité ou au financement de services collectifs qui ne sont pas producteurs de richesse. Il n’y a guère de différence avec un kholkose, sauf… qu’il n’y a pas de parti.

L’absence de parti ou de ligne directrice du parti fait l’originalité et la difficulté de cette organisation. Mais on en décèle alors la difficulté, car la structure politique, sociale et économique ne peut être seulement composée par la concaténation des organisations de base. Ici vient donc le risque de la création d’une ossature autoritaire comme le parti dans l’univers communiste. La solution de ce problème réside dans la notion de coordination. Ces coordinations sont crées pour des périodes plus ou moins longues, à l’initiative de celui ou de ceux qui convainquent de la nécessité. On peut se référer à l’exemple des coordinations ouvrières ou étudiantes qui naissent au moment de mouvements sociaux ou de revendication. Naturellement, l’absence de familiarité avec cet exercice peut conduire à un certain désordre qui ne peut qu’être aplani avec l’habitude.

La coordination est un lieu d’expression et de décision ouvert. Le niveau d’ouverture peut être plus ou moins large : chacun peut s’exprimer ou seuls les délégués peuvent le faire. Ici vient la notion de « délégué ». Un député, par exemple, est un personnage qui se fait élire pour 5 ans et qui, entre temps, ne rend pas compte à ses électeurs et confisque, d’une certaine façon, le pouvoir. A contrario, le délégué est choisi, élu, pour une coordination donnée, avec une mission donnée. Il n’appartient pas forcément à un groupe ou un syndicat. La durée de son mandat peut être longue ou courte, mais ce qui est déterminant est qu’il rend compte, de façon permanente, de son action devant ceux qui l’ont mandaté.

L’existence de coordinations et de délégués fait toute la différence : ils sont temporaires, à géométrie variable, et suivis de très près par les mandants.

Nombreux sont ceux qui croient que cette manière d’organiser la société est impossible en raison même de sa souplesse. Pourtant le nombre de structures qui existent dans le monde libéral est gigantesque : conseils de parents d’élèves, conseils syndicaux, conseils et assemblées associatives, conseils d’école ou d’université et naturellement conseils municipaux, d’agglomération, généraux, régionaux, députés, sénateurs, etc., etc.. Le nombre n’est donc pas mis en cause. Seule la souplesse peut créer ce qu’on pourrait prendre pour une difficulté supplémentaire, ce qui n’est pas démontré, et qui surtout se présente comme un gage majeur de démocratie.

Notes d’économie politique 46 – 18 mars 2010

Régionales ou comment on ne peut pas baratiner un peuple éternellement

Voilà Sarkozy bien embêté, même s’il fera la tête fière qu’il sait faire avec coups de menton. Il va encore bomber le torse et faire sa communication à laquelle plus personne ne croit. L’ennui, c’est qu’il ne peut pas faire une loi contre les résultats électoraux qui lui déplaisent.

On découvre, mais est-ce une découverte, qu’on ne peut pas  baratiner un peuple éternellement. On aura beau évoquer la « crise ». Mais le plus grand reproche est probablement d’avoir promis et de n’avoir pas tenu parole. Voilà longtemps, qu’au rythme d’un déplacement par jour, il va ici ou là annoncer et promettre des promesses qui n’engagent plus personne puisque personne, ni lui, ni les autres, n’y croient. On lui reprochera aussi la vacuité de son action devant cette même crise, scandée d’annonces qui se sont révélées sans conséquences en quelques semaines. Sur la gouvernance libérale du monde, on allait voir. Sur les super bonus, on allait voir. Sur les salaires, le chômage et la sécurité, on allait voir.

Misérable coup de sécurité qui n’a conduit qu’à faire foutre à poil en garde à vue des citoyens totalement innocents. Et c’est la seule réussite: la mise en place d’un régime policier où toute parole un peu haute est insulte et où tout geste un peu vif, une rébellion.

Les gardes à vue ont augmenté, mais pas les salaires, ni l’emploi. Belle réussite.

Il y a aussi la loi Hadopinambour qu’on s’était bien gardé de mettre en oeuvre après les régionales. Et maintenant ? Tout sujet hadopinambouré deviendra illico un électeur d’extrême droite ou, pire encore, socialiste.

Quant à la taxe carbone, elle est déjà carbonisée.

Sarkozy n’a plus qu’à se ciraquiser.

Que lui reste-t-il pour faire illusion ? Une bonne grossesse de dame Carla ?

Régionales: de temps en temps, ça fait du bien !

 

 

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Sarkozy devant son miroir

Voyez cet homme-là avec son doigt. Il vient de prendre connaissance des résultats des élections régionales, ce qui le comble d’aise. Il se moque. Il a raison de se moquer, car il y a de quoi rire. Quelle brillante réussite ! Tous ses ministres sont ravis, tous les députés UMP sont ravis, tous les sénateurs UMP sont ravis, tous les maires UMP sont ravis, tous les conseillers généraux sont ravis, tous les conseiller régionaux se tordent de rire en se roulant par terre.

Quoique… Quoique… en regardant bien, on dirait qu’il rit jaune…

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Jean Ferrat est mort

Je ne suis pas friand des chroniques nécrologiques.

Juste, ce soir, j’ai envie de fredonner:

(YouTube, Ambition 2000)

Où en sommes-nous, aujourd’hui, devant ce monde libéral, affameur, capitaliste, escroc et sauvage ?

Trois gardes à vue pour un non-lieu

On ce souvient de cette jeune fille de 14 ans arrêtée à son domicile, au saut du lit en l’absence de ses parents. On se souvient qu’elle fut placée en garde à vue avec deux autres du même âge. On se souvient qu’on leur fit porter menottes pour les conduire à une visite médicale.
Belle démonstration de police.
Le parquet vient de décider d’un non-lieu.
Belle réponse de la justice.
La police aurait pu se contenter d’une simple convocation pour les entendre. Elles n’avaient pas, que l’on sache, l’intention de s’enfuir au Béloutchistan.
Une fois de plus, la police a montré son vrai visage.
Comme dans certains pays ou le mot « liberté » n’existe ou n’exista point. Ces pays où l’on arrête d’abord et où l’on cause après. Il y a même des fois où l’on ne cause pas.