Archive dans 11 avril 2010

La Faute : A qui la faute ?

… ou les dérives d’un monde libéral mû par l’appât du gain.

Il était une fois, il y a bien longtemps, des terres qui se trouvaient si basses et si proches de la mer qu’il n’était pas rare qu’elles fussent immergées aux grandes marées d’Equinoxe. Mais le reste du temps, elles pouvaient être utilisées pour faire paître les animaux, voire leur donner cette tendre chair des moutons de pré salé. Puis les fermiersdu coin eurent envie de protéger un peu ces terres et ils construisirent des digues, tout en sachant qu’il était bien possible que, de temps en temps, l’océan vienne s’épandre un peu.

On aurait pu en rester là. La France est assez spacieuse pour qu’on ait pas besoin d’en étendre la superficie comme les Pays Bas.

Puis vint le désir d’habiter « les pieds dans l’eau », comme l’on dit. Et les propriétaires de ces terres décidèrent de vendre pour construire des habitations. Il y eut aussi des promoteurs à l’affût de quelque profit juteux. Naturellement, les services qui délivraient les permis de construire s’y opposèrent. Ces terres étaient inondables. On n’allait pas construire sur des terres inondables. Alors il y eut des pressions de certains que nous ne connaissons pas encoure tous, qui trouvèrent intérêt à ce commerce juteux des terres.

Vinrent enfin les acquéreurs : de superbes parcelles à deux pas de la mer de la mer. Vous vous rendez compte ! Quelle affaire!

Les pauvres gens trouvaient peut-être que cette affaire était périlleuse. « Mais non ! Il n’y a rien à craindre. Vous voyez bien. Il y a des digues qui, depuis des temps immémoriaux, résistent à l’océan et protégeront votre habitation.

Et c’est là que commence la confusion : comment imaginer que l’argent public utilisé pour l’entretien des digues ne servent qu’à quelques uns alors qu’il n’y a pas de nécessité collective. Parce qu’entretenir ces digues est onéreux. Et vaut-il mieux entretenir les digues pour quelques uns ou construire des routes pour tous ou financer le RSA ou d’autres dépenses sociales ? Est-ce vraiment le rôle de la collectivité de financer de tels travaux sans retour économique ou social possibles ? Qu’à la rigueur, la commune de La Faute entretienne les digues pour les habitants de La Faute comme elle le ferait pour tout chemin vicinal local. Car les digues ne sont en rien différentes, dans leurs rôles et statuts, que les chemins vicinaux locaux.

Et comme, de plus, le niveau de l’océan monte, à long terme, ces digues sont des châteaux de sable construits devant la marée montante.

C’est ainsi que des personnes ou des organismes privés se sont autorisés à croire que l’argent public protégerait leurs petites ventes profitables.

Les victimes de cette arnaque sont aujourd’hui les malheureux qui manifestent pour conserver leur maison. Ils ont tort, car la puissance publique se montre bien généreuse. Rien ne l’y obligeait et elle aurait pu les planter là et les laisser se débrouiller avec des recours contre ceux qui leur ont vendu pour du terrain à bâtir, ce qui n’était que du marécage

 

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La « rumeur » : sujet commode pour masquer la réalité sociale et politique

Je n’ai pas souvenance qu’on ait beaucoup rumoré sur Charles (de Gaulle) et tante Yvonne. On avait bien un peu rumoré genre dégueu sur Claude Pompidou, mais tout le monde savait qu’il n’en était rien. Quant à Giscard, Mitterrand et Chirac, on savait plein de choses mais tout cela allait comme il convenait. C’est à dire dans la discrétion de la vie privée.

cecilia.1270722404.jpgMais voici qu’est venu le temps de la débauche publique du Fouquet’s, avec montres matuvues, avec yacht matuvu. Et puis l’exposition de la vie de la future ex-, comme de la vie de la future in- par un mâle jouisseur et fier de lui pour avoir trouvé ce jolie morceau, comme l’on disait. C’est tout juste si certaines allusions…. Suivirent toutes sortes de scènes: Nicolas et Carla en Égypte, Nicolas et Carla à la plage, Nicolas et Carla descendent de l’avion, Nicolas et Carla lascifs sur le lit, Nicolas et Carla se tiennent la main, Nicolas et Carla sur le tapis rouge, Nicolas et Carla avec des gros manteaux et la goutte au nez, Nicolas et Carla en jean, etc.. Et pendant ce temps là, l’Internet s’affolait de la chasse à la Carla desnuda avec les prises que l’on sait dans la gibecière.

nicolas.1270722472.jpgEt voici que le rumeurateur s’alimente et se gonfle des vaticinations hypothétiques (?), possibles (?), probables (?), confirmées (?) concernant le « couple » sans qu’on sache quelle en sont vraiment la nature de la chose, alors que les antécédents des deux partenaires les prédisposent aux prospections que l’on a connues.

Et pendant ce temps-là, on licencie, on délocalise, on bonusse… toujours plus, on plansociale, on bouclierfiscale, on expulse, on gardavue, on dividende… toujours plus, on taxe le peuple à cause de l’incurie des dirigeants, on détaxeprofessionnelle pour faire surtaxer les impôts régionaux et pour faire chier tous ces présidents socialos, on augmente le gaz, on diminue les profs, on augmente les cotisations, on diminue les remboursements, on spolie, on concussionne, on abudebiensociaux, on népotise, on se goinfre de jets privés, on fait chier carla.1270722642.jpgl’hôpital public et on caresse les cliniques privées.

Bref !  Le peuple en prend toujours plein la tronche.

Mais pendant que les radios, les journaux, les télés s’occupent des possibles cornes du cerf ou des possibles cornes de la biche (hé oui, dans certaines espèces il y a des biches cornues) soi-disant révélées par la femme célibataire qui né veut pas révéler le nom du père (et du fils et du saint esprit ainsi soit-il) dont certains rumorent qu’il pourrait bien être le cerf….

C’est du Marivaux ! Non, c’est du Labiche ! Oh non, hélas, c’est de l’Harlequin, voire pire. Le pire du pire que personne n’avait osé écrire avant !

rachida.1270722798.jpgIl est temps que le peuple s’occupe de choses sérieuses avec des piques, des bâtons, des faux, comme autrefois. Ou des trucs plus modernes, des flash-balls, des tasers, pour montrer que ce n’est pas si inoffensif que ça. Il est temps de lever le poing et de le foutre sur la gueule de quelqu’un qui le mérite, en se remémorant la seule phrase qui mérite d’être proférée en ces circonstances:

« Ni dieu, ni maître, ni état, ni patron ! »

Le forum de la violence à l’école

Le faux rhum de la viole anse allez colle !

viiole-anse.1270657126.jpgLe genre de truc complètement inutile ou des gens savants (quelques uns) ou qui croient l’être (beaucoup plus) vont venir communiquer pour expliquer que qui quoi et bla bla. Les plus sages (il y en aura bien un ou deux) viendront dire que ce n’est pas la peine de réinventer l’oeuf et la poule, car voici bien 10 ans ou 500 ans que le sujet fait l’objet de nombreuses études et que ce serait tout aussi bien de réaliser ce qu’on sait déjà.

Ce qu’on sait déjà ?

Bien évidemment:

1- Que l’école n’est que le reflet de la société dans laquelle elle baigne et qu’on ferait bien de s’intéresser à tout le corps social. Là, il y a du boulot : diminuer les dividendes pour faire diminuer le chômage, par exemple. Travailler à ce que le commerce du cannabis ne soit pas la seule activité économique locale. Traiter les gens avec respect. Assister les parents qui ne savent plus comment faire. Bannir l’mage véhiculée par certains media de l’argent facile et l’éloge de la superficialité.

2- Que la violence ne se traite pas à coup de lois, de grilles et de caméras. Si c’était le cas, il y a bien longtemps qu’elle serait éradiquée vu tout ce qu’on a installé inutilement et à grands frais.

3- Que la violence est l’expression d’un état psychologique. Et que l’état psychologique ne se traite pas à coup de matraque.

4- Que la meilleure chose qu’on ait trouvé jusqu’à ce jour pour traiter ces situations sont la parole et la présence. Ce qui veut dire qu’il faut mettre des personnes préparées et formées à engager des relations avec les sujets et les groupes violents ou susceptibles de l’être.

5- Que l’exigence de formation et de préparation de ces acteurs inclut naturellement le personnel enseignant ou non enseignant de ces établissements. Que la sécurité des relations passe par la sécurité des intervenants dans des équipes éducatives structurées, managées, stables et porteuses d’un projet pédagogique comme d’un projet social. Relire son petit Makarenko, même s’il est un peu désuet, à juste titre. Puis lire les ouvrages scientifiques des sociologues et des psychologues en évitant soigneusement les analyses superficielles des mauvais journalistes.

6- Que ceci passe par la prise en compte d’un facteur majeur qui est le temps.

7- Que cette exigence de durée passe par celles des équipes (enseignants, travailleurs sociaux, police). Que les membres ne changent pas tous les mois, ni même tous les ans. Face à des populations qui ne changent pas et qui développent leurs manières et leurs rites vernaculaires, il faut la stabilité des intervenants disposant du temps et des moyens pour comprendre ces rites. Et pour connaître leurs interlocuteurs pour qu’on n’ait plus besoin de demander leurs papiers à des jeunes qu’on pourra appeler par leurs noms ou leurs prénoms.

8- Que cette pratique est incompatible avec la méthode du tout répressif et qu’on doit y préférer la réparation expliquée et acceptée.

Tout cela, c’est le contraire de la chasse aux racailles à pied, en bagnole ou en car de flic, qu’on pratique depuis quelques années.

C’était le forum de la violence à l’école par Moitousseul.

Une atteinte sévère au droit de manifestation

Dimanche 28 mars se tenait aux abords de la prison de la Santé, une manifestation autorisée contre les condition de vie des incarcérés.

Les manifestants étaient peu nombreux. La quasi totalité, soit 110 personnes, fut arrêtée.

Pour quel motif ? Loi du 2 mars 2010 : « Le fait pour une personne de participer sciemment à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende« .

Il est évident que ces 110 personnes se préparaient à monter à l’assaut des murailles de la prison. Comme ils n’avaient pas d’échelles, sans doute comptaient-il le faire à main nue. Une fois entrés, ils étaient prévu qu’ils allaient tout détruire à coup de pets et de crachats.

C’est curieux, mais il semble bien que les libertés acquises de haute lutte par nos anciens sont en train de se ratatiner. Voici que la liberté de manifester en prend un coup dans la tronche. Evidemment. Qui sait si on n’est pas là pour dépaver une rue ?

Voici des images de la manif. Vraiment, c’étaient des enragés.

Les « infiltrés » ou les dérives du journalisme à la recherche de scoop

On me dira ce qu’on voudra. Que c’étaient des pervers. Que c’étaient d’immondes pédophiles prêts à violer des touts petits. Et pire encore. Je ne peux être satisfait de la dénonciation à la police des sujets complaisamment filmés pour une émission de France 2.

Déjà, en soi, l’idée de la dénonciation me fait froid dans le dos. Surtout quand on n’est pas soi-même victime. Cela rappelle des moments peu reluisants de l’occupation.

Et le journaliste ne peut s’avancer masqué. S’il le fait, il est « off », comme on dit. Il ne peut pas nommément citer ses sources. C’est comme le secret de la confession. Oui, je sais qu’on y dit bien des choses à la confession quand des prêtres pédophiles y vont pour libérer leur conscience.

C’est comme le secret « médical ». Le psychologue que je suis y est tenu. Aurais-je révélé à la police les confidences d’un patient pédophile ? Assurément pas. Je serais probablement sorti de ma neutralité bienveillante pour l’inciter fortement à se présenter devant la justice. Mais jamais je ne l’aurais dénoncé.

Si jamais un seul psychologue (j’entends un authentique, pas un gourou) se permettait une dénonciation de ce genre, il n’y aurait plus un patient pour oser parler. Car ces petits journalistes qui se disent choqués parce qu’ils ont découvert, n’imaginent pas ce qu’on peut entendre en psychothérapie ou en analyse lorsque le climat de confiance s’est établi. Désolé pour les curieux malsains, mais cela restera enfoui. Circulez, il n’y a rien à révéler.

Si jamais un seul médecin (j’entends un authentique, pas un gourou, se permettait une dénonciation de ce genre, il n’y aurait plus un patient pour oser parler…

Que croyaient-ils ces petits journalistes en s’engageant dans une telle enquête ? Qu’ils allaient trouver des cas gentils de masturbation devant des photos ? Étaient-ils assez naïfs ? On ne me le fera pas croire. Il y a quelque chose de pervers dans une recherche de ce genre. Et qui sait si les dénonciateurs ne se sont pas libérés ainsi du poids de la révélation qu’ils ont eu de leurs propres tendances refoulées profondément enfouies au fond de leur inconscient.

J’apprends qu’un certain nombre de journalistes se sont prononcés contre ce qu’ils appellent une dérive du journalisme . Cela me rassure.