Archive dans 24 septembre 2013

Répondre aux démarcheurs téléphoniques

– Allo, je suis bien chez Monsieur Dindon de la Farce ?
– Oui, c’est- cela.
– Ici Martine Machin, votre conseillère en Arnaque De Toutes Sortes.
– Je ne suis pas Monsieur Dindon de la Farce.
– Mais je suis bien chez Monsieur Dindon de la Farce ?
– Certainement, oui.
– Vous pourriez me le passer ?
– Cela va être difficile.
– Ah, il est absent, peut être ?
– Non, il est près de moi.
– Alors, vous pouvez me le passer ?
– Ce sera difficile. Car il est dans son cercueil. Il est mort.

– Allo, je suis bien chez Monsieur Dindon de la Farce ?
– Ça ne vous fait pas chier de me déranger quand je baise ?

– Allo, je suis bien chez Monsieur Dindon de la Farce ?
– Oui. Humpf. Humpf.
– Ici Martine Machin, votre conseillère en Arnaque De Toutes Sortes.
– Ah ! Humpf ! Humpf ! Oui.
– J’ai une proposition extraordinaire…
– Humpf ! Humpf ! Attendez. Humpf ! Je suis en train de chier, vous savez. J’ai un peu de mal à vous suivre. Humpf !

– Allo, je suis bien chez Monsieur Dindon de la Farce ?
– Non. C’est la police.

1114 – 24/09/2013

Jargon : « sous le choc »

Les habitants de Washington sont « sous le choc » après la fusillade. Les habitants de Nice sont « sous le choc » après que le bijoutier ait flingué le type qui l’avait braqué.
« Sous le choc ». Expression vernaculaire journalistique qui voudrait dire qu’une population est tout simplement « choquée », « scandalisée » voire « horrifiée » ou « traumatisée » par un évènement. Encore que. Encore que, selon les mêmes journalistes, c’est le plus souvent tout un quartier, voire toute une ville qui est « sous le choc ». Pour le coup, cela ne veut plus rien dire. Est-on bien certain que tous les habitants de Washington étaient « sous le choc » hier. Salades ! D’abord, il y avait tous ceux qui n’étaient pas au courant, puis tout ceux pour qui l’évènement avait une importance relative, sans compter tout ceux qui n’en avaient rien à faire et ceux, car il y en avait, qui trouvaient cela intéressant, voire marrant et qui s’en battaient les pudenda.
En fait, il aurait fallu dire… Fallu dire quoi ? Que les media remuaient sans cesse le peu d’information et d’images disponibles pour créer l’émotion. Puis qu’on se contentait de raconter les dépêches d’agence devant les caméras. Voilà au moins la vérité.

1113  – 17/09/2013

Piketty et après ?

L’ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIè Siècle, est bien accueilli, même dans la presse capitaliste et libérale. Même chez les politiques de droite, y compris ceux qui ne l’ont pas lu. On dit même qu’il aurait un retentissement mondial.
Il vient à point pour mettre en évidence ce qu’on pressentait déjà. On voyait bien que les riches étaient de plus en plus riches. Sans doute, la plupart ne retiendront que l’exégèse rapide qui consiste à montrer que les grandes fortunes s’accroissent de plus en plus et bien plus que ne le permettrait la croissance économique. Ils oublieront de voir que rien n’a changé depuis Marx qui expliquait déjà que la richesse produite par le travail allait volontiers vers les capitalistes plutôt que vers les travailleurs.
Mais ne critiquons pas l’ouvrage, car il est méthodique et scientifique. Il montre. Il démontre. En fait, il montre et démontre que rien n’a profondément changé. Il y a toujours une classe ouvrière, y compris dans les pays « développés ». Il y a surtout et toujours un véritable prolétariat dans les pays « en voie de développement ».
Ce livre est très bien. Et après ?
Piketty propose un impôt mondial sur les grandes fortunes.
J’en vois déjà qui se tordent de rire.

1112 – 17/09/2013