Archive dans 29 novembre 2012

Copé et Fillon reçoivent la croix de l’Ordre de Guémené

Pour s’être combattu l’un l’autre, avec intensité, sans s’être demandé ce que le peuple pensait de ces pantalonnades et de ces andouilleries, Messieurs Copé et Fillon sont solidairement décorés ce jour et entrent dans le petit cénacle des membres de l’Ordre de Guémené. Ils y rejoignent des compagnons célèbres: Frédéric Lefebvre, Michèle Alliot-Marie, Eric Besson, Valérie Pécresse, Marie-Luce Penchard, Rachida Dati. Plein de beau monde!

L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené

1027 – 28/11/2012

La libre concurrence ou le péché mortel du libéralisme

Le refus de l’Europe de taxer les briquets fabriqués en Chine procède d’un esprit de système : le dogme de la libre concurrence.
Tout un chacun aurait tendance à y croire. Il est vrai que, s’il y a plusieurs fournisseurs pour une prestation donnée, on pensera volontiers la concurrence sera un facteur de baisse des prix. On sait bien que si une entreprise est seule à fournir un service indispensable, elle pourra faire le prix qu’elle veut.
Les habitués des appels d’offre savent cependant que la simple comparaison n’est pas suffisante. Il faut s’assurer que la qualité de la prestation sera la même quel qu’en soit le prix est la même. Comme il n’est pas toujours facile d’en avoir la certitude, on va se retourner vers une notion de rapport qualité/prix, ce qui n’est pas forcément simple.
La concurrence repose, au départ, sur l’idée que certaines entreprises tenteront de faire des bénéfices exagérés. Si c’était exactement le cas, les choses seraient simples. Mais évidemment, bien d’autres éléments entrent en ligne de compte dans la formation des et notamment le coût de la main d’œuvre. Et c’est bien là que réside, par les temps qui courent, la supériorité chinoise.
En matière de téléviseurs, de chaîne hifi, d’informatique, la quasi-totalité de ce qui est distribué dans le monde est fabriqué en Chine. Tout simplement parce que les salaires y sont moins élevés et qu’après bien des erreurs, la qualité des produits chinois est satisfaisante.
La libre concurrence libérale a conduit à ce fait : la Chine dispose de l’exclusivité dans la fabrication de ces produits. Elle peut donc pratiquer les prix qu’elle veut. Naturellement, elle risque de se trouver un jour devant un concurrent. Mais, comme la terre n’est pas infinie, il arrivera un moment où il n’y aura plus de concurrent.
Prenons un autre exemple, celui de l’industrie automobile. On constate que, des dernières années, des fusions se sont produites, ou des accords tellement serrés qu’ils reviennent au même. L’un des premiers exemples fut l’accord entre Renault et Nissan. Depuis, bien d’autres se sont produits. Seul en France, Peugeot se trouve isolé et va mal. On est en droit de penser que ce processus de fusion-acquisition ne s’arrêtera pas là, jusqu’au jour où il n’y aura plus que deux constructeurs, et encore un peu de concurrence. Puis il n’y en aura plus qu’un, et là, il fera les prix qu’il voudra.
Prenons enfin, le cas de Mittal qui se trouve être le plus énorme groupe de sidérurgie dans le monde et qui ne se prive pas de phagocyter toute la concurrence, comme ce fut le cas pour Arcelor. Il arrive même que ce désir de possession n’a d’autre objectif que d’arrêter les usines qui pourraient faire de l’ombre ou dont les coûts d’exploitation sont trop élevés. Quand on possède la quasi-totalité de la sidérurgie mondiale, Florange c’est une minuscule crotte de chien.
C’est tellement vrai que les Etats Unis, pays libéral s’il en est, a dû adopter des lois anti trust !
Au passage, on aura vendu et acheté, les filiales, les sous-traitants : malheur aux sous traitants qui n’ont plus qu’un client ! Au passage, aussi, on ne se sera pas privé d’une bonne dose de plans sociaux produisant le chômage, la misère et la désolation dans des pans entiers du territoire.

Notes d’économie politique n°80
1026 – 28/11/2012

Jour d’élection où vous savez

Dans la salle il y a une table
Sur la table il y a une urne
Derrière l’urne il y a un président
A gauche et à droite de l’urne
Il y a des scrutateurs
Qui se regardent en chien de faïence
Les électeurs passent
Et mettent des enveloppes dans l’urne
Dans les enveloppes il y a des papiers
Avec un nom
« Ducon »
A vrai dire il n’y a pas « Ducon »
Mais de toute façon
C’est comme si c’était « Ducon »
Le président attend que le tas d’enveloppe monte
Parce que
Dès que personne ne le regarde
Le président sort des enveloppes de son slip
Et les fourre dans l’urne
Malheureusement
Il n’avait pas bien égoutté sa quéquette
Et il y a des traces de pipi sur les enveloppes
Mais ça n’a pas d’importance
Parce que le nom qui est dans l’enveloppe
N’est rien moins que du pipi
Heureusement
Qu’il avait mis les enveloppes sur le devant
Du slip

1025 – 26/11/2012

And the winner is : François Copé

Mon Dieu ! Quelle décadence !
On reste sans voix !
Mais ceci montre bien que ce parti n’est qu’un conglomérat de fiente de loup et de fèces de hibou. Jamais, même aux pires moments, les partis de gauche ont montré un tel spectacle.
Je ne sais pas pourquoi, mais Jean François Copé me parait être le tricheur. Je crois que cette opinion est largement partagée. Ce n’est pas bon d’avoir comme leader d’un parti un type qu’une majorité de gens considèrent comme un tricheur.
Hélas, cela fera sans doute le bonheur d’Hollande, mais la gauche, la vraie, ne profitera malheureusement pas de ce charnier.

1024 – 26/11/2012

T5 et T6 : le gâchis

T5 et T6 sont deux lignes de tramway au nord et au sud de l’agglomération parisienne.
Pour ces deux lignes, a été choisi le système Translohr qui est un tramway sur pneumatiques guidé par un rail central.


De nombreux incidents ont marqué et marquent encore les réseaux des villes ou Translohr a été implanté. En France, à Clermont Ferrand, seul site en service actuellement, on a eu à déplorer des incidents et des accidents.
L’expérience en retour des installations existantes (2 en Chine, 3 en Italie, 1 en Colombie) montre que ce dispositif est nettement plus onéreux que le tramway classique sur rails. On trouvera sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Translohr, une analyse qui pointe tous les défauts. Même si la plateforme de roulement coûte un peu moins cher que celle d’un réseau ferroviaire, on constate qu’elle s’use et se déforme rapidement. L’usure des pneumatiques est importante. Le guidage central, en creux, se remplit facilement d’eau, de déchets, de détritus, voire de neige ! Il faut donc prévoir un véhicule de nettoyage qui parcourt le réseau au moins chaque matin.
Enfin, il s’agit d’un système propriétaire et c’est là le principal inconvénient. Pour un tramway classique, en cas de cessation d’activité du constructeur ou d’augmentation exagérée des prix, il n’est pas difficile de trouver un autre fournisseur de matériel roulant pourvu que l’écartement des voies et la tension d’alimentation soient les mêmes. Il y en a des dizaines dans le monde ! Pour Translohr, on est lié au seul et unique constructeur.
Pour finir, Translohr coûte significativement plus cher que Citadis (40 installations dans le monde), par exemple, tram classique fabriqué par Alsthom : plus de 50% !
La RATP futur exploitant des lignes T5 et T6 était hostile au choix de Translohr. Il semble qu’elle ait cédé aux pressions des élus qui n’auraient considéré que la question de la nuisance sonore, dont la différence, pourtant, est très faible compte tenu du savoir faire actuel dans l’installation des voies et la fabrication des rames en mode ferroviaire.
Sans compter que ce dispositif n’est pas compatible avec les autres lignes de la région parisienne, ce qui rend impossible tout projet d’intercirculation future sans rupture de charge.
Alors pourquoi ?

1022- 24/11/2012

L’inutile Notre Dame des Landes

Plus on avance dans l’étude de ce projet, plus on découvre que son utilité est plus qu’incertaine. Conçu il y a 40 ans à l’époque du grand développement du transport aérien, les paramètres ont bien évolué depuis. Le transport aérien n’est plus ce qu’il était et la saturation de l’aéroport actuel est plus qu’incertaine. Son activité repose essentiellement sur l’activité de compagnies low cost. Et l’on sait combien ces compagnies sont versatiles ! Quant à la saturation : 37 vols au départ de Nantes le 25 novembre 2012 (soit un vol toutes les 20 minutes), 28 au départ de Beauvais !
Hormis le caprice du Premier Ministre, il est probable aussi que les terrains libérés par l’aéroport actuel seront dévolus au foncier bâti avec tous les risques de spéculation que l’on sait.
Si l’on ajoute le prix de l’opération en termes de destruction de zones agricoles pour le moins utiles, on se convainc aisément que Notre Dame des Landes est à la fois inutile et coûteux en termes économiques, et destructeur en termes d’environnement.

1021 – 24/11/2012

Elections UMP : le fouteur de merde est Sarko, tout le monde le sait

A Nice, ils ont vraiment bourré les urnes, mais ils se sont trompés. Ils ont mis des bulletins pour Mélenchon qu’ils avaient dissimulés lors de l’élection présidentielle. Du coup, c’est ce dernier qui a eu le plus de voix. A Roc-Amadour, ils ont bourré les urnes avec des images pieuses de la Sainte Vierge. A Beaune, c’est les scrutateurs qui étaient bourrés. A Meaux, Fillion n’a pas eu une seule voix. A Pougastel-Daoulas, les électeurs de Fillion avaient des enveloppes jaunes et les électeurs de Copé des enveloppe brunes. On ne sait pas bien pourquoi. A Montcuq, les bulletins de vote ont servi à ce que vous savez. Enfin, à Paris, nombre d’électeurs effrayés par un défilé de femmes topless ont eu peur et ne sont pas allés voter. Enfin, depuis hier au soir, les habitants de Gueméné font la fête en chantant: « Ya pas qu’nous ! Ya pas qu’nous ! »

Rachida Dati, toujours égale à elle-même sur l’échelle de ce que vous savez, l’a bien dit :
« C’est un grand moment de démocratie »
Le Copé et le Fillion ont l’air malin maintenant. Et demain, ils vont s’embrasser sur la bouche en donnant des coups de genou dans les couilles de l’autre, hors cadre de la photo. Un dictionnaire sera nécessaire du genre « réconciliation » égale « haine farouche », « solidarité » égale « coups de couteau dans le dos », etc.
Je te hais…
Tu me hais…
Nous nous haïssons…
Mais la vraie vérité sincère, c’est que c’est Sarkozy qui a organisé ce grand boxon. Comme chacun sait, Super-Sarko est le plus fort !
Car voici les vrais résultats
Jean François Copé : 24 voix
François Fillon : 23,5 voix
Nicolas Sarkozy : 294722 voix

1020 – 19/11/2012

Avons-nous vraiment besoin de Notre Dame des Landes ?

Voilà un projet qui est en gestation depuis quarante ans sans que les citoyens de ce pays, finalement, soient correctement informés.
Car, à première vue, hormis le fait de faire plaisir à Jean Marc Ayrault, l’intérêt ce cette plateforme aéroportuaire est loin d’être évident. La zone d’irrigation économique est fermée à l’ouest par l’océan. Ne restent alors que la Bretagne, les Pays de Loire et le nord de la Vendée. Tout autour des aéroports sont loin d’avoir atteint la saturation. Certains même pourraient être développés, comme Brest-Guipavas ou Tours –Val de Loire dans une perspective déconcentrée.
On sait que le choix de Notre Dame des Landes est le produit d’une mise en concurrence avec un site de Haute Picardie et Vatry tous deux placés à une distance convenable de Charles de Gaulle. Mieux encore, le projet d’aéroport picard avait été intégré dans le schéma de développement autoroutier au croisement de l’autoroute A1 et de l’autoroute A29 (construite depuis) y compris une gare de TGV Haute Picardie. Ensemble cohérent, situé en rase campagne, avec des risques de nuisances urbaines très faibles. Gilles de Robien a fait avorter le projet pour satisfaire son électorat rural picard.
L’intérêt de l’aéroport de Haute Picardie tient évidemment dans son irrigation économique sur l’axe Nord-Sud (Lille-Paris), mais surtout sur l’axe Est-Ouest (A29) dans les départements de la Somme et de l’Aisne qui en ont bien besoin. A côté, Notre Dame des Landes fait piètre figure et se détache uniquement comme le caprice de Jean Marc Ayrault, caprice d’autant plus difficile à contenir qu’il est devenu Premier Ministre et que, sur ce sujet en tout cas, son sens de l’intérêt général est bien émoussé.

Une autre question vient aussi et… surtout. Un grand aéroport est-il vraiment nécessaire ?

1019 – 16/11/2012

Je persiste et signe : il est urgent de quitter l’euro

Les états européens se repassent l’euro comme un bâton merdeux. Mais on ne voit pas poindre la solution. Malgré toute l’austérité imaginable, la dette grecque augmente toujours simplement par la baisse des recettes fiscales provoquée par la baisse d’activité, le chômage et la baisse de la consommation. Tous les gouvernants s’acharnent à maintenir la monnaie unique et la pseudo solidarité entre les membres de la zone, mais on ne voit pas l’ombre du début d’une inversion du processus. Après l’Italie, l’Espagne et le Portugal, d’aucun prédisent l’entrée de la France dans le jeu à condition d’admettre que cette entrée n’ait pas déjà eu lieu. Les taux d’emprunt modérés sont le miroir aux alouettes qui cache les montants pharamineux qu’il faut emprunter pour le service de la dette elle-même.

Nos gouvernants viennent de découvrir le problème de la compétitivité et des coûts salariaux. Il est certain qu’une baisse des coûts de production améliorerait les exportations, avec cette limite qu’il y a aussi des pays avec lesquels il est impossible d’être compétitif. Accroître cette compétitivité, c’est aussi ramener certaines productions sur le sol national. Les avis divergent sur le taux de la différence entre la production chinoise et ce que serait la production française. Mais même si les chinois ou d’autres sont payés trois sous, il n’en reste pas moins que s’ajoutent des coûts de transport, de distribution, etc., qui font au passage l’objet de marges. Ce n’est donc pas tant que ça.

Contrairement à ce que croient les dirigeants français et leurs nouveaux copains du MEDEF, il est peu probable qu’il soit possible d’agir sérieusement sur les coûts salariaux. Le risque de conflit social est important, malgré la menace de la répression par le chômage. Et, risque plus grand encore qui atteint les pays du Sud de l’Europe, on devrait faire face à des baisses considérables de la consommation et des ressources fiscales au moment où l’on devrait secourir des chômeurs de plus en plus nombreux. Et le serpent se mordrait la queue de plus en plus fortement.

Si l’on peut imaginer qu’on puisse, à la marge, gratter un point de TVA –encore qu’une baisse de la consommation de 1% ne soit pas sans risques, on ne pourra guère aller beaucoup plus loin sans risque majeur.

Il existe une manière, sournoise mais supportable, d’améliorer la compétitivité. Il suffit simplement de dévaluer. Dévaluer n’aura qu’un effet modéré sur le prix des produits français, agricoles notamment. Le coût de l’énergie fossile augmentera, le coût de l’énergie nucléaire, non, et surtout certaines énergies nouvelles risquent de devenir compétitives. Le coût des produits importés augmentera (le beurre sera compétitif devant l’huile de palme), et fera baisser les prix de nos produits à l’exportation. Essentiel, les salaires ne baisseront pas, en valeur nominale, c’est là que c’est sournois, et l’on augmentera la possibilité de redémarrage donc de création d’emplois. On entrera, évidemment, dans une phase de revendications pour une augmentation du pouvoir d’achat, mais ceci laisse un peu de temps.

Quand on parcourt les contributions sur ce sujet, il est intéressant de constater que nombre d’économistes, et non des moindres, avancent ce point de vue. On explique aussi que la sortie de la Suède de ses difficultés serait en grande partie fondée sur une dévaluation significative.

Mais la Suède, n’appartenant pas à la zone euro, elle a pu faire ce qu’elle a voulu.

Il apparaît donc que l’euro est un obstacle majeur à la sortie de la situation économique actuelle dite « crise ». On pourrait dévaluer l’euro. Mais l’Allemagne ne l’acceptera jamais.

Il faut donc, nécessairement et de façon urgente, quitter l’euro.

Notes d’économie politique 79
1018 – 15/11/2012