Archive dans 29 février 2012

Sarkozy ment… et ne trompe personne

Le pseudo nouveau Sarkozy est arrivé. Voici qu’il va faire tout ce qu’il aurait pu faire avant mais qu’il n’a pas fait. Le voici qui se veut le «candidat du peuple». Pourquoi pas de «Petit Père des Peuples». Ainsi appelait-on les tsars de Russie qui, comme chacun sait, étaient de grands démocrates. Et puis, on donna ce nom à Staline. Madoué !
Voici donc notre Sarko transfiguré après avoir eu la révélation de son échec probable à l’élection. Il y a des révélations qui changent un homme… pour quelques semaines.
Y a-t-il des électeurs pour faire confiance à ce Tartuffe ? J’espère que non. Et s’il y en avait, j’espère qu’il n’y en a pas assez pour inverser le probable résultat des élections. Si c’était le cas, malheur à qui aura l’audace de me parler de «bon sens populaire». Déjà, qu’il y ait plus de 40% des électeurs pour voter pour lui, il y a de quoi se les mordre !

Le programme indigent de Nicolas Sarkozy

Les débuts n’ont pas été heureux. Est-ce un programme présidentiel d’organiser un référendum sur la formation des chômeurs ou l’ouverture des magasins le dimanche ? Il semblerait bien qu’on soit parti pour l’annonce quotidienne d’une mesurette destinée à plaire à tel ou tel groupe social. Mais la concaténation d’un ensemble de mesurettes ne fait pas un programme présidentiel.
Le programme présidentiel doit d’abord dire ce qui est envisagé pour que chaque français puisse vivre dans des conditions minimales. Que demandent les citoyens à l’état ? D’avoir assez pour vivre, d’être convenablement logés, d’être convenablement protégés des agressions économiques et sociales, de permettre aux enfants d’avoir une éducation qui leur permette de vivre, à leur tour, dans des conditions convenables.
Un programme n’est pas une suite de promesses dont beaucoup ne seront pas tenues. Un programme c’est un ensemble d’objectifs vers lesquels on s’engage à travailler chaque jour.

La question économique et sociale est capitale et prioritaire. Il faut dire ce que l’on compte faire de l’économie de marché, de la concurrence internationale. Il faut dire ce qu’on souhaite faire face à l’emprise de plus en plus forte de la finance quand il faudrait diriger l’argent vers des investissements utiles à la société et faire cesser cette partie mondiale de poker menteur qui ne fait qu’appauvrir les plus pauvres.
La question économique est sociale est aussi capitale dans le sens d’un partage moins injuste entre les très riches et les très pauvres en recherchant, pour tous ceux qui sont volontaires, des dispositifs formateurs et responsabilisants en lieu et place d’une assistance humiliante.
La question économique et sociale est aussi capitale dans le sens où l’on doit définir une politique vis-à-vis des pays « en voie de développement » et des économies émergentes. Car le temps du colonialisme est bien fini et les pays pauvres ne pourront pas sans révolte continuer d’être les vaches à traire du capitalisme international.
Il faut aussi annoncer une politique de protection des citoyens. Il ne s’agit pas seulement d’une politique sécuritaire contre la délinquance. Il s’agit aussi d’une politique de «sécurité sociale» apportant à tous l’aide légitime contre les handicaps, les maladies, etc.
Il faut enfin annoncer une grande politique internationale dans laquelle la France, pays des droits de l’homme, dit-on, se comporte à la hauteur de cette réputation, ce qui n’implique aucun compromis avec les tyrannies et les dictatures.
Voilà ce que doit être un vrai programme présidentiel.
Nicolas Sarkozy en est loin. Très loin.

Sarkozy candidat : c’était une blague

Quand je me suis vu Président de la République, je me suis dit que ça serait super. Et ça avait bien commencé : une bonne petite fiesta au Fouquet’s, une petite ballade dans le yacht d’un copain. Et puis l’Elysée, le grand Elysée où avait pioncé de Gaulle. Chirac aussi, c’était fâcheux. Mais enfin, je lui rendais bien sa monnaie, au Chirac.
Pendant un temps, disons une année, ce fut encore assez bon. Quoique déjà, pour Noël, il avait fallu embrasser des mémés qui postillonnaient et qui sentaient l’ail. Et s’il y a bien quelque chose que je déteste, c’est qu’on sente l’ail. Et puis, il y avait des mecs qui se mettaient à m’insulter, moi, le sauveur de la France. C’est pourquoi, j’ai vite compris qu’il fallait que, pour mes déplacements, on soit entouré de CRS pour qu’on ne vienne pas me faire chier. Mais alors, je me suis mis à me faire chier : des discours, des discours. Au fond, j’aurais préféré faire le coup de poing avec un pêcheur.
Et puis le pire est arrivé. Dans tous ces bleds, on tenait à me faire goûter le vin local : une piquette acide comme une réplique de Jean Luc Mélenchon. Déjà que je n’aime pas le vin. Et puis les pâtés, les tourtes, les ragoûts… Une fois, on a même voulu me faire manger de la Tête de Veau sauce Gribiche ! C’était bon pour Chirac ça.
Heureusement, je pouvais claquer tout le fric que je voulais : les Rolex, Air Sarko One, etc.. Mais ça n’a pas duré. Est venu cette putain de crise qui a plongé la Cour des Comptes dans mes dépenses. Et les mecs qui ne tenaient pas parole. Quand je suis allé à Gandrange, Lakshmi Narayan Mittal m’avait promis de relancer l’usine. Après j’ai eu l’air d’un con ! Et puis Kadhafi avec sa tente à se foutre de ma gueule. N’empêche, celui-là, je me suis bien vengé.
Et puis obligé de mentir tout le temps. Essayer de faire croire aux français qu’on leur faisait une politique super géniale pour qu’ils ne se rendent pas compte qu’on les plumait. Un peu, ça va. Mais à la longue c’est chiant de mentir tout le temps. Il ne m’en reste pas beaucoup, mais l’ai encore une bribe de morale.
Et puis les riches : tous des salauds. Je leur avais mitonné un bon petit bouclier pour qu’ils n’aillent pas fourrer leur pognon aux îles Caïman. Penses-tu.
Et les ministres ! Tous à vouloir n’en faire qu’à leur tête ! Voyez la Dati, cette peau dont on disait que l’enfant était de moi alors que c’était évident que c’était Jean Luc Mélenchon. Ah, celui-là. Le Mélenchon ! Toujours à me critiquer, à me traiter de tous les noms. Celui-là, je ne peux vraiment pas le blairer !
Je pense, comme cela à un autre truc à la con. Le Plateau des Glières en godasses de ville. Je ne sais plus qui avait manigancé ce truc. Toujours est-il qu’en arrivant dans le coin, le Préfet me dit que tout avait été préparé. Et il me sort des après-ski Moon Boots. J’aurais eu l’air malin avec des Moon Boots en costume de ville ! Alors je me suis tout gelé au point que Carla en fut très étonnée, le soir. Moi qui ait toujours été bondissant ! J’ai quand même muté ce préfet à Mende pour qu’il se fasse bien chier. Muter les préfets, ça c’était sympa. Tu arrives. Y a un connard qui lance une boule de neige, hop, muté préfet. Ou alors un délégué de l’usine de mes deux qui sent l’ail, hop, muté préfet. Ca, c’était très bon : voir les préfets pisser dans leur froc !
Tout le temps, tout le monde inventait des trucs pour me faire chier. Pas moyen de dire un mot. Et tous là, à critiquer, à faire des photos où j’ai l’air con. Je criais « français, je vous aime » et y avait toujours un abruti pour crier « cocu ! ».
C’est pour ces raisons que je n’ai plus du tout envie d’être candidat. Je vais laisser l’Hollande mettre les mains dans la merde, et le reste. Et moi, je vais rester là, dans l’hôtel particulier de ma Carla, bisou, bisou, à le regarder s’enfoncer dans le marécage. Parfois, je mettrai une fausse barbe pour aller lui crier des trucs à la con. Quand il visitera le Salon de l’Agriculture, je dirai : « Vous ne trouvez pas que ça sent le fumier ici ». J’aimerai bien qu’il me réponde « Casse-toi, pauvre con ».