Archive dans 29 juillet 2010

Note sémantico-sociale sur le vocable « Gens du Voyage »

« Bonjour Monsieur. Vous êtes un Gens du Voyage. Moi, je suis un Gens du Pas Voyage ». Quoique en prenant le Francilien tous les jours, matin et soir, je suis un bon Gens du Voyage.

Voilà bien l’exemple d’une sémantique alaconne pour ne pas appeler les choses, ici les gens, par leur nom.

« Bonjour Monsieur le Touareg sur votre chameau. Vous êtes un Gens du Voyage ? ».

Je ne sais pas, mais le substantif français « nomade » dit bien ce qu’il veut dire. Employé normalement, sans connotation, comme pour les Touaregs, il pourrait convenir. Car on peut aussi connoter Gens du Voyage. Comme il a dit l’Hortefeux, en indiquant qu’il allait disperser 300 campements illicites.

Le vocable n’empêche rien.

Pour mon compte, j’aimerais bien déjà qu’on m’explique pourquoi ces populations ont choisi ce mode de vie, de quoi vivent-elles, ont-elles des désirs de sédentarisation, notamment pour la scolarité des enfants et la recherche d’emplois plus stables ?

Sarko and Co nous bourre toujours le chou et ça ne marche pas

Sarko and Co nous bourre le chou pour nous faire détourner les yeux et les oreilles du formidable boxoniaf  W&B. Non, ce n’est pas une faute de frappe pour WC, malgré l’odeur, c’est W comme Woerth et B comme Bettencourt.

Pourtant, beaucoup de cartouches ont été tirées. La démission forcée du fumeur de cigare et du voyageur en jet privé. Coups foireux. Qui s’en souvient.

Vote burqa. Vite fait. Qui s’en souvient.

Tour de France, hélas sans dopage. Qui s’en souvient.

Le coup de Grenoble. Encore dans l’actualité, mais ne cache pas W&B.

Le coup des Roms et autres « gens du voyage ». Bien dans l’actualité, mais ne cache pas W&B.

 

 

 

 

 

Mauvais temps.

Sarkozy ou le retour du pouvoir personnel

Tout à coup cette phrase, prononcée par un journaliste de France-Info, à propos du mode de désignation du Président de France Télévision : « Parce que Nicolas Sarkozy l’a voulu ainsi » .

Et c’est bien vrai. Comme de tant d’autres décisions, dans nombre de domaines. Le pouvoir est à l’Elysée, entre les mains du Président et de ses conseillers qui, pour nombre d’entre eux, ne sont pas des élus. La piétaille UMP n’est là que pour voter dans le bon sens. Et s’il arrive que, pour des raisons diverses, elle ne le fait pas, on fait revoter.

C’était dans les années soixante. Nous avions un mot d’ordre : « Non au pouvoir personnel ! ». Ce pouvoir personnel était incarné par de Gaulle et nous avions le sentiment que le Général décidait de tout. Ce qui, des années plus tard, est loin d’être vérifié. De Gaulle s’intéressait essentiellement à la politique étrangère (d’où la tradition du « domaine réservé ») et les Premiers Ministres (Jean Louis Debré et Georges Pompidou) conduisaient la politique intérieure (en relation, bien sûr, avec le chef de l’état. Par contre, les députés UNR(1) étaient des « godillots » (2) qui votaient ce qu’on leur demandait de voter.

Quand on examine l’organisation actuelle de l’exécutif et ses rapports avec le légistatif, on trouve de grandes similitudes : les décisions sont prises par Nicolas Sarkozy avec ses conseillers, notamment le Secrétaire Général de la Présidence, Claude Guéant, qui remplit le rôle d’un Premier Ministre, ou un certain Alain Minc dont la seule légitimité est de conseiller, voire manipuler Nicolas Sarkozy.

Tous les ministres, y compris le premier, sont réduits à un état de quasi carpette et rendent compte de tout au Calife. C’est pire que sous de Gaulle quand la parole de Jean Louis Debré ou de Georges Pompidou était écoutée

C’est ainsi que le Président a un plan pour tout. Chaque jour ou presque, il fait un déplacement pour parler, devant un auditoire sélectionné, du métier d’infirmière comme du pêcheur de tourteau. Et il a fait voter ou entériner diverses pratiques, comme la nomination du Président de France Télévision : les députés, les sénateurs et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pourraient donner un avis consultatif défavorable que le Président pourrait, de toute façon, ne pas suivre. Et comme tout ce monde est à la botte… Aucun risque.

Il en est de même pour tous les sujets : c’est Sarkozy qui a rendu les derniers arbitrages sur la question des retraites, ce qui est du domaine du législatif. Les élus sont tenus à l’écart, non seulement de la politique étrangère, mais aussi de la politique économique et de la politique sociale.

Après quelques décennies de fonctionnement à peu près démocratiques des institutions, le temps du pouvoir personnel est revenu.

1- Union pour la Nouvelle République.
2- J’ignore comment est venu ce terme de « godillot ». J’ai trouvé une bonne définition (« Un godillot est ainsi un représentant élu du peuple qui va se présenter aux débats en séance parlementaire mais ne va participer que de façon mineure dans le seul objectif de voir voter par le législatif exactement ce que l’exécutif souhaite, au mépris de la séparation des pouvoirs établie par la Constitution. », jegpol.blogspot.com ).

 

Woerth, Sarkozy, Bettencourt and C°

Au fond, les accusations portées peuvent passer pour extravagantes.

Quelle est la valeur du crédit d’enregistrements effectués à l’insu des personnes ? En droit, d’ailleurs, ceux-ci ne peuvent être utilisés comme preuve. Alors ? Alors, le gros inconvénient semble être que ce qu’on y entend n’a rien d’impossible, ni rien d’incongru. Et certaines réactions de la personne visée, concernant, par exemple, des comptes en Suisse, ressemblent fort à des aveux.

Ainsi, l’authenticité d’au moins une partie de ces enregistrements semble implicitement avérée.

Puis il y a les révélations de « la comptable ».

Pour l’instant, aucune preuve. Alors pourquoi y apporter crédit ?

En premier lieu, le mélange des genres : ministre et trésorier d’un parti. On imagine bien des tractations. Pas de contrôle fiscal si généreuse donation. Elément de preuve ? Aucun. Alors pourquoi ne pas jeter aussi sec ces « révélations » dans le caniveau à ragots ?  Simplement parce que le comportement, dans d’autres circonstances, du personnel politique au pouvoir, a montré qu’il en était capable. Qui vole un œuf de 12000 euros peut bien s’emparer d’un bœuf de 150000 euros. En plusieurs circonstances, certains membres de l’exécutif ne se sont pas embarrassés de la stricte observance des règles.

Quand ça commence à un peu puer, on a vite le sentiment que tout pue.

Le régime a donné, dès ses premières minutes image d’une collusion avec les puissances de l’argent. Et rien n’est venu sérieusement la modifier. Cet entêtement incompréhensible à ne pas vouloir toucher au « bouclier fiscal » en est une confirmation supplémentaire.

Rigueur : début asocial et dictature des puissances de l’argent

Et voici que François Baroin annonce les premières mesures de rigueur qui vont toucher les français. Et on croit rêver. Sont touchés le logement étudiant, les aides à la personne et les handicapés.

Rien sur le « Bouclier Fiscal ».

Pour ceux qui auraient pu encore croire un seul instant que ce régime conservait des bribes sociales, la démonstration est faite. Nous sommes dans une dictature des puissances de l’argent par politiques complices et peut-être corrompus interposés.