1er février 2006

Ouverture

Et voilà. C’est créé.

J’aurais bien aimé être Cyrano. Car, souvenez-vous de cette sublime fin :

Ah ! Je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le mensonge ? Tiens, tiens ! -ha ! Ha ! Les compromis,
Les préjugés, les lâchetés ! Que je pactise ?
Jamais, jamais ! -ah ! Te voilà, toi, la sottise !
Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;
N’ importe : je me bats ! Je me bats ! Je me bats !
Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’ emporte malgré vous, et c’ est…


Roxane, se penchant sur lui et lui baisant le front.
C’ est ? …

Cyrano, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant.
Mon panache !

 

Il faudra bien que je lise ce que ce Cyrano-là a écrit. J’espère qu’il a la tête un peu dans les étoiles.

Alors, faute de Cyrano, je me suis jeté sur Bakounine. Tremblant de peur que ce pseudonyme ait déjà été harponné. Mais non. Il était libre. Oh joie, mêlée de honte d’avoir ainsi usurpé l’identité de ce personnage. Je vais attirer les libertaires. Oh, ils ne seront peut-être pas déçus. Quoique ils risquent de ne pas me reconnaître comme l’un des leurs. Mais les libertaires sont tellement … libertaires.

Et me voici donc, comme des millions, pris par la frénésie d’écrire des lignes que personne ne lira. Espérant toujours que cette réaliste proposition se révèlera inexacte. Au fond de moi, j’imagine qu’en classe de philo, dans une ou deux générations, on étudie mes notes. C’est un doux rêve. Et là est le côté Cyrano.

C’est toujours mieux que de faire écrire son blog par des nègres (ça y est un vilain mot), comme le font les hommes politiques pour nous rouler dans la farine. Voici le côté Bakounine qui se montre.