Quand j’étais à l’école et qu’on me décrivait la barbarie de certaines pratiques dans les peuples anciens, chez les rois médiévaux, dans les interrogatoires de l’Inquisition, je me disais qu’heureusement tout ceci avait disparu, car on vivait désormais dans un monde civilisé. Dans ce monde, au nom des principes universels des droits de l’homme, régnait la justice. Nul n’était torturé, nul n’était condamné sans preuves.Pourtant, en s’y intéressant de façon plus précise, il fallut bien convenir que le Tribunal Révolutionnaire de Monsieur Fouquier-Tinville ne présentait pas toutes les garanties qu’on pût attendre d’une démocratie. Mais j’accordai à la chose un certain sursis compte tenu de l’urgence de la mise en œuvre d’une politique révolutionnaire.
Mais en étudiant la période nazie, je dus bien convenir que les déplorables habitudes de la torture pour arracher des aveux étaient encore utilisées. Mais on pouvait, là encore, avancer l’exception d’une politique particulièrement odieuse, mais éphémère et ayant disparu dès le 8 mai1945.
Pourtant, le bloc de l’est nous donna encore des exemples du contraire. Et quand me furent connus les procès staliniens et autre mascarades de justice, je dus bien reconnaître que ces méthodes n’avaient point encore disparu. Et puis il y eut le cas des dictatures sud-américaines, Pinochet compris…
Parvenu à maintenant, des dizaines d’années plus tard, je contemple avec effroi le sort des soignants bulgares torturés en Lybie. Mais encore, ces six là on une certaine « chance ». On a pu les sauver au bout de plusieurs longues années…
Et quand je porte mon regard sur le monde, je dois bien convenir que les endroits où l’on arrache les aveux par la torture sont encore bien nombreux. Peut-être même plus nombreux qu’on ose y croire.
Quand je parcours le planisphère, je suis bien obligé d’admettre que la barbarie tient encore sa place sur la majorité des terres émergées.