Archive dans 23 juin 2008

Vous qui vous plaignez aujourd’hui, qu’avez-vous fait pour empêcher Sarkozy d’être roi ?

Aujourd’hui, j’entends le concert de vos plaintes parce que la hausse du prix des carburants et la hausse des prix, en général, entame votre pouvoir d’achat. Excusez-moi, je ne peux être solidaire de ces cris.

Il est probable que la crise eût été, même si Sarkozy n’avait pas été élu. Les causes n’en sont pas françaises. La cause en est le capitalisme spéculatif barbare et amoral des milieux s’affaire des Etats-Unis, encouragé par un président qui est l’un des plus stupides que ce monde ait connu. La cause en est la poussée inflationniste du capitalisme le plus sauvage des pays émergeant du communisme raté où règne la plus farouche frénésie de l’appropriation et de l’enrichissement personnels. La cause en est que ce n’est pas le peuple qui est aux manettes du monde, mais des oligarques sans scrupules qui peuvent remplir leurs poches de dollars en regardant sans ciller des millions d’êtres humains mourir de faim ou de la guerre perpétuée par les armes qu’ils ont vendues.

Mais il est probable que si Ségolène Royal avait été élue, les mesures d’accompagnement auraient été tournées dans d’autres directions et vers d’autres objectifs. Ne serait-ce qu’un peu.

Aujourd’hui, vous qui vous êtes contentés de mettre votre bulletin dans l’urne en regardant, inerte, le spectacle de la campagne présidentielle, voici donc vos plaintes. Mais qu’avez-vous fait pour soutenir votre candidate. Avez-vous mis le pied dans une manifestation ? Avez-vous distribué ne serait-ce qu’une poignée de tracts ? Avez-vous diffusé des textes sur Internet ou auprès de vos amis ? En clair, avez-vous milité ne serait-ce qu’un moment ?

Car il ne suffit pas d’incriminer de façon légitime quelques caciques du PS dans la défaite de Ségolène Royal. Bien sûr, ils en furent pour partie responsables. Mais si vous n’avez pas mobilisé tout ce que vous étiez capables de faire, à titre personnel, et ne serait-ce qu’un peu, alors vous n’êtes pas en droit de vous plaindre.

Que cette douloureuse expérience vous soit profitable. La prochaine fois, il faudra vous impliquer davantage.

La loi Olivennes : un combat d’arrière garde (suite)

emule.1214081971.jpgEn ce jour de Fête de la Musique, on a pu entendre ou lire un certain nombre de déclarations portant sur la question des nouvelles technologies. Une observation que je ne m’étais pas faite, et pourtant évidente, m’a frappé. L’auteur (un producteur de musique indépendant) précisait qu’aucun jeune aujourd’hui âge de 15 à 20 ans n’avait acheté de musique et que, pour cette génération, la musique est d’accès gratuit.

A côté de cette considération, la loi semble bien futile. Comment dire à des millions de jeunes que ce dont ils disposaient librement auparavant va cesser d’être libre et qu’on risquera mille sanctions… Il semblerait que la seule proposition raisonnable consiste à associer à l’abonnement à Internet une « option » de téléchargement illimité à un prix raisonnable. Ce qui, il faut bien le reconnaître, au total, ne fera pas peu.

Ce qui est certain, au demeurant, c’est que, compte tenu des habitudes et du faible pouvoir d’achat des populations qui sont les principaux consommateurs de télé-chargement, c’est que la loi ne sera pas respectée. Au pire, quelques uns se feront attraper et se feront condamner très sévèrement pour faire un exemple qui ne servira à rien. Car il faut aussi prendre en compte la perte pour les fournisseurs d’accès contraints de se priver de l’abonnement de tous ceux qu’ils auront coupés. Sans compter les frais d’espionnage, de courrier, de recours juridiques probables, etc., etc..

Sur ce plan là, comme sur quelques autres, Internet a changé quelques habitudes sociales, comme d’autres transformations technologiques l’avaient fait auparavant. Les lois sont faites pour accompagner ces transformations sociales. Pas pour s’y opposer, ce qui est vain quand l’ampleur du phénomène est aussi importante.

Messieurs et Mesdames les Députés devraient s’en souvenir.

La loi Olivennes: un combat d’arrière garde

Les députés français ont montré, une fois encore, leur totale déconnexion du monde réel. Je suis prêt à parier que la majorité d’entre eux ignore totalement ce qu’est Kazaa ou EMule ou ce que veulent dire peer-to-peer ou BitTorrent. Ils n’ont certainement pas pris conscience de l’immense révolution des rapports sociaux associée au développement d’Internet où des gens échangent des points de vue ou des données avec des tiers qui sont souvent des inconnus. Internet offre un moyen de communication souple, non intrusif : on peut lire ou expédier quand on veut, ce n’est pas comme l »impératif appel d’une sonnerie téléphonique.

Cette ignorance par les politiques des innovations de l’Internet s’est grandement manifestée lors des dernières élections municipales. Tous les candidat qui ont voulu ouvrir un site ou un blog et qui ne se sont pas adressés à des spécialistes n’ont guère fait plus que reproduire tracs et affiches, sans tenir compte notamment du caractère individuel de la communication sur la toile. Même les générateurs de spam le savent qui envoient leurs détritus à des identifiants bien déterminés. Et chaque fois qu’ils le font mal (et heureusement c’est fréquent), le spam se démasque aisément.

Pendant ce temps, les majors du disque, qui se sont construit des trônes dorés courent après l’évolution technologique qu’ils ont eux-mêmes soutenu et dont ils tirent profits sur d’autres segments économiques, se lamentent de la diffusion d’oeuvres sans perte de qualité et sans qu’un centime leur revienne. Nous voici dans la même situation qu’au moment de la généralisation de la photocopie de qualité, pour l’oeuvre écrite. Ce qui conduit d’ailleurs à un premier distingo: il y a les droits du créateur, de l’auteur, d’une part, et de ceux des fabricants du support, d’autre part. Ceux qu’on entend crier le plus fort ne sont d’ailleurs pas les premiers qui, au demeurant, pourraient se sentir le plus en danger.

Dans la situation actuelle, on est conduit à constater que la diffusion de l’oeuvre peut effectivement échapper à la rémunération, alors que le concert, lui, ne peut être vu et entendu que par ceux qui ont payé leur place. Ceci nous ramène un siècle en arrière, avant l’invention des moyens de reproduction sonore et l’on ne peut pas dire que ceci chagrine beaucoup. Car où est la place de l’artiste, sinon sur la scène où il ne peut guère tricher, sinon dans une moindre mesure ? Au fond, on pourrait dire que les artistes doivent gagner leur vie en se produisant en public. Ce qui est sain.

La diffusion sur Internet ouvre, de surcroît, une porte de promotion d’artistes dont les sociétés de disque n’ont jamais voulu. Ce qui est aussi, au demeurant, fort bien. Ainsi peut-on librement se faire connaître sans filtre aucun et, ma foi, peut-on se faire une certaine notoriété et se retrouver sur une scène, si on le mérite. Rien là que de bien moral. Mais si les artistes qui le méritent peuvent trouver une rétribution dans les concerts, les majors du disque eux, peuvent finir par être laminés. C’est alors la preuve qu’ils ne sont pas indispensable, voire que leur action sélective antérieure était nuisible. C’est darwinien : ils vont disparaître.

Nos députés n’ont rien vu de tout cela. Ils se sont jetés, sur la pression des lobbies, dans une voie répressive qui, de plus, semble fort malaisée à mettre en oeuvre. Ils sont comme le député Berson qui fit voter, il y a vingt ans, une taxe sur les magnétoscopes. D’ailleurs les taxes existent déjà, sur les disques durs, les CD et les DVD vierges…, taxes qui plombent le marché français, les internautes ayant toutes les facilités que l’on sait pour s’approvisionner eu Luxembourg ou ailleurs.

Et voici que ces députés demandent aux providers, mais aussi aux responsables informatiques des entreprises, mais aussi aux parents, mais aussi à ceux qui ne savent pas protéger leur routeur Wifi par une clef WEP de surveiller les paquets d’octets qui circulent. Ce qui, au demeurant, ressemble fort à de l’espionnage de correspondance privée. Tout ceci semblerait puéril si ce n’était pas dangereux.

C’est tellement plus simple que de réfléchir pour trouver un autre modèle économique. Et, de toute façon, qu’ils ne s’inquiètent pas. Les internautes trouveront la parade dans les instants qui suivront.

Le « Canard » déprimant

J’avais cru bon de m’offrir, pour mon petit Noël, un abonnement au Canard Enchaîné. Jusqu’alors, je le lisais de loin en loin avec le plaisir d’y voir remonter les jupes de la Chiraquie, puis de la Sarkozie, pour montrer combien c’était mal lavé. Mais au fil du temps, après maintenant près de 6 mois de lecture de cette incomparable volaille, j’éprouve un sentiment un peu nauséeux. Non que l’hebdomadaire perde en qualité. Non point. C’est que l’accumulation des culottes sales commence à me cailler sur le jabot.

Voyons simplement celui d’hier, 18 juin, jour de l’appel solennel que l’on sait:

1. Le fils Sarko, 21 ans, se fait bombarder président du groupe UMP des Hauts de Seine.

2. Sarko a traité l’échec du référendum irlandais « d’incident » ! D’ailleurs, n’aurait-il pas dit: « Ces irlandais sont vraiment des cons« .

3. Sarko lit des anti-sèches pour décorer les gens.

4. On est entré dans le capitalisme du « désastre« .

5. France Inter entretient une liaison suspecte avec le CD de Carla Bruni.

6. Marie-Georges Buffet découvre la vraie nature de NS : « Qu’est-ce que c’est que ce mec ? Il est Président de la République… je ne savais pas qu’il pouvait être aussi grossier« .

7. Sarkozy qui se prend pour le baron Haussmann, ou encore plus, veut porter sa patte sur le « Grand Paris » et organiser un référendum bidon pour légitimer sa prise de pouvoir.

8. Un amendement furtif permet à Numéricable de se dérouler dans Paris à loisir, alors qu’il semblerait que cette société ait la préférence de l’Elysée?

9. Voilà dix ans que la Sainte Chapelle est défigurée par des bâtiments provisoires, ce qui est interdit sur les sites historiques, et qu’on ne fait rien.

10. Les bourses de certains étudiants seront supprimées en raison d’une simplification administrative !

11. Tout le monde cherche des combines pour annihiler le référendum irlandais sur le traité de Lisbonne.

12. Sarkozy a fait un discours édifiant sur la vie et la mort qu’il a conclu par « On ne doit pas laisser les gens mourir comme des bêtes ! … D’ailleurs les bêtes sont des êtres humains« .

13. Les dépenses de l’Elysée ont augmenté de 8,4 % en 2007.

14. Le président de la République a eu cette phrase très intellectuelle à l’égard de François Hollande: « Maintenant on va vous niquer avec Besancenot ».

Pauvre France !

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Des parents d’élèves condamnés à des amendes pour un incident avec un inspecteur

interditparents.1213743271.jpgRue89 rend compte aujourd’hui d’une affaire exemplaire qui témoigne bien du mépris de certains membres de l’insitution scolaire envers les parents d’élèves (lire ).

Il semble bien qu’un projet de classe de neige dans une école de Marseille n’ait pu aboutir parce que la hiérarchie était en conflit avec l’insituteur qui l’organisait. Il semble bien qu’une réponse négative ait été fournie aux parents avec des arguments prétextes qui cachaient les véritables raisons. Ils semble bien qu’un incident a opposé malencontreusement et physiquement un inspecteur et des parents à l’intérieur de l’établissement.

En fait, il semble bien que cette affaire ait mal tourné en raison de la rigidité de la hiérarchie.

Dans la mesure où chacun déclarait agir dans l’intérêt des enfants, on pourrait dire qu’une fois l’incident passé, il aurait été profitable de mettre tout ce monde autour d’une table pour s’expliquer. Il n’en fut rien. On porta plainte et voici que des parents, délégués élus, se sont retrouvés devant un tribunal et qu’il s’est trouvé une juge pour les condamner dont une personne pour « outrage » envers un inspecteur d’académie adjoint. Il ne s’est trouvé personne dans l’académie pour faire oeuvre de médiation !

L’école s’appelle « La Paix ».

Voilà qui est symbolique.

Jour de deuil pour le socialisme français

 

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Voici que le Parti Socialiste est atteint par le consensus. Le consensus sur un Premier Secrétaire ? Point. Le consensus est sur l’abandon des valeurs centrales du socialisme qui sont la voie révolutionnaire, le rejet du capitalisme, du libéralisme et de l’économie de marché. On dira qu’il en était ainsi depuis déjà longtemps et que Guy Mollet ou François Mitterrand n’étaient pas des adeptes du « Grand soir ». Il est vrai. Mais les bases de l’idéologie n’en avaient pas été, pour autant, répudiées. On pouvait composer, stratégiquement, avec le capitalisme. On n’était pas, pour autant, obliger de l’aimer.

Qu’est-ce qu’un Part Socialiste qui accepte l’économie de marché dont on sait bien qu’elle est le ferment de la maltraitance des ouvriers et des employés ? En son nom, il devra accepter les délocalisations, les fermetures d’usine pour accroître le profit. Il n’aura plus qu’à inventer allocations de chômage, aides et bonnes oeuvres. Il a oublié que la dignité de la gauche ne consiste pas à indemniser les chômeurs, mais offrir à chaque citoyen qui le désire, la dignité d’un travail à la mesure de son engagement et de son courage pour lui permettre de vivre et d’avoir une famille dans des conditions suffisantes. Les « dirigeants » pourront toujours s’exciter quand Sarkozy citera Jaurès. Ils n’auront pas plus de légitimité à le faire. Voici des hommes et des femmes à l’image de leur parti, bourgeois aisés et bien aise de l’être qui parlent du peuple comme les dames patronnesses. Et voici le trio ou le quatuor et le quintette – ou le je ne sais plus quoi tant ils sont nombreux à vouloir se hausser du col et ne penser qu’à « ça » – en oublie ce pour quoi ils ont été mandatés par leurs électeurs qu’ils viennent de trahir.

Jusqu’à ce jour, la reconnaissance statutaire des principes fondateurs du Socialisme constituait une ligne rouge qui pouvait servir à empêcher les dérives. Aujourd’hui, cette frontière n’est plus. Bayrou va pouvoir entrer au P.S. !

L’Irlande dit « non »

Comme il est certain que les Irlandais n’ont pas voté « non » juste pour enquiquiner Sarkozy, il doit y avoir évidemment d’autres raisons. Des raisons qui semblent échapper à beaucoup de commentateurs de l’évènement qui se désolent qu’un pays qui a tant bénéficié de la Communauté Européenne puissent produire un tel vote. Et pourtant, ce résultat est bien celui-là, malgré toutes les pressions qui ont était faite sur les électeurs au point qu’il a dû falloir une certaine dose de courage pour résister.

Et l’on constate que lorsqu’on donne la parole aux électeurs, ils ne sont pas d’accord avec le traité, quelle qu’en soit la forme.

Pas d’accord avec qui, avec quoi ?

Les électeurs, notamment dans les milieux « populaires » ne sont pas d’accord avec la poussée des hommes politiques qi veulent les emmener vers une Europe dont ils ne veulent pas. Cette Europe s’est déjà montrée technocrate et froide, prenant ses décisions sur de nombreux sujets sans que les habitants aient été consultés. Voyons l’exemple des quotas de pêche qui, même s’ils sont justifiés, ont été décidés la-haut à Bruxelles, sans que les pêcheurs aient le moindre sentiment d’avoir été associés à la décision. De même pour les dérégulations permettant aux travailleurs de voir arriver dans leur pays des concurrents réel ou supposés tels (voir l’exemple des plombiers polonais). C’est devenu criant, avec l’adhésion précipitée de certaines mations de l’ancien bloc de l’Est. Ce n’est pas dire qu’il ne fallait pas s’ouvrir. Bien sûr qu’il le fait, mais à petits pas. Quel intérêt d’intégrer totalement et sans réserves la Roumanie quand la Grande Bretagne ne l’est pas encore complètement et campe sur des positions nationalistes ?

C’est une Europe froide, centrée sur l’économique et le profit, livrée au libéralisme et au capitalisme sauvage et incapable de faire face au n’importe- quoi- pourvu- que- cela- produise- du- fric mondial. Les technocrates ne comprennent pas que les citoyens n’ont que faire de la libre concurrence. Ils attendent des gouvernants qu’ils les protègent ce que seule une économie administrée peut faire. Ils attendent justement des états ou des institutions qu’ils aient un rôle régulateur.

Le Traité Constitutionnel était déjà incompréhensible. J’ai dit, il y a quelques mois, que ce n’était pas une Constitution, mais un concordat de notaires. Et nombre d’électeurs français qui ont voté « oui » ne l’avaient même pas lu et s’en sont remis à ce que les politiques avaient dit. Et dès qu’on commençait à faire l’effort de le lire, on se rendait bien compte de ce qu’il était pour l’essentiel: des règles de partage du butin. On a fait croire que le Traité de Lisbonne était simplifié. En quoi ? Qu’y avait-il de véritablement différent ? Personne n’a pris la peine de l’expliquer, sans doute parce c’était inexplicable.

Les peuples d’Europe ne veulent pas d’un concordat de notaires, pas plus que d’un traité économique. Ils veulent autre chose. Ils veulent une Europe qui ait un projet mondial qui se montre bien au dessus des mesquins intérêts de Washington et de Moscou. Ils ne veulent pas d’une Europe

 

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Ils veulent autre chose que le contre-coup de la crise des subprimes et la spéculation sur le pétrole. Ils veulent, conformément à l’histoire, une Europe sociale et humaniste qui ait pour objectif d’assurer une vie convenable à chacun et non point l’enrichissement ostensible et odieux de quelques uns.

Ils veulent tout ce que ces gouvernements valets du grand capital semblent incapables de leur offrir : des conditions de vie acceptable pour eux, leurs enfants, mais aussi pour tous les peuples du monde entier. C’est un chant que les politiques ne veulent pas entendre. C’est la raison de son refus d’organiser un deuxième référendum et d’opter pour la voie parlementaire. Et maintenant, il est comme tous ceux qui ont eu peur de la voix du peuple: il est bien avancé !

 

Comment organiser le mammouth (2)

Voilà qu’on parle de supprimer une année d’Institut Universitaire de Formation des Maîtres. On parle de remplacer la formation « pratique » dispensée à ce moment par une forme d’apprentissage sur le terrain avec une sorte de tutorat ou de coaching par un enseignant expérimenté.

D’abord, je dirai volontiers, que je suis de ceux qui ne s’accrocheront pas aux IUFM. Pour y avoir enseigné un peu, je n’y ai pas trouvé l’excellence que j’espérais. Toutefois, il se peut que mes expériences aient été mauvaises, que je sois mal tombé…

Je pourrai donc volontiers soutenir l’idée d’une formation pratique plus important sur le terrain avec l’accompagnement nécessaire. Mais…

Mais on pourrait dire que cela représente une lourde charge pour les maîtres en exercice. Ce que les syndicats ne manqueront pas, à juste titre de signaler.

Mais on pourrait aussi déclarer que le choix des tuteurs pose un véritable problème. Sur quel critère ? L’ancienneté, l’expérience ? Sans doute, mais c’est aussi risque de tomber sur des personnes rigides. Ou sclérosées. Ou épuisées.

A vrai dire, il faudrait que ce tutorat soit collectif. Que chaque année, chaque établissement scolaire reçoive un ou deux professeurs stagiaires et les accueille, les rassure, les aide.

Mais voilà ! Pour que ceci soit profitable, on imagine bien quelle conditions doivent exister dans la structure d’accueil. Il faut un lieu où les pratiques pédagogiques fassent l’objet d’échanges et d’analyses en commun. Voire de tentatives d’innovation ou d’expérience. Tout ce que peut faire une équipe pédagogique soudée dans une franche camaderie. Mieux encore, il faut des structures où l’on puisse examiner en commun les difficultés et les échecs : parler avec Untel qui s’est fait chahuter et l’aider à se relever de cet épisode humiliant dans une fraternité solide.

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Et alors là ! On sait bien ques profs ont une peur bleue de ne pouvoir tenir leur classe et que certains passent l’heure sans se retourner pour écrire au tableau de crainte qu’il se passe des choses redoutables derrière leur dos. On sait bien que le prof chahuté rase les murs et n’en parle à personne et que personne ne lui en parle.

Rares sont les établissements où existe une authentique et chaleureuse équipe éducative.

Et c’est pourtant ce qu’il faudra mettre en place pour accueillir les stagiaire de façon utile et productive.

Il y a donc un long chemin à parcourir.

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