Comment organiser le mammouth (2)

Comment organiser le mammouth (2)

Voilà qu’on parle de supprimer une année d’Institut Universitaire de Formation des Maîtres. On parle de remplacer la formation « pratique » dispensée à ce moment par une forme d’apprentissage sur le terrain avec une sorte de tutorat ou de coaching par un enseignant expérimenté.

D’abord, je dirai volontiers, que je suis de ceux qui ne s’accrocheront pas aux IUFM. Pour y avoir enseigné un peu, je n’y ai pas trouvé l’excellence que j’espérais. Toutefois, il se peut que mes expériences aient été mauvaises, que je sois mal tombé…

Je pourrai donc volontiers soutenir l’idée d’une formation pratique plus important sur le terrain avec l’accompagnement nécessaire. Mais…

Mais on pourrait dire que cela représente une lourde charge pour les maîtres en exercice. Ce que les syndicats ne manqueront pas, à juste titre de signaler.

Mais on pourrait aussi déclarer que le choix des tuteurs pose un véritable problème. Sur quel critère ? L’ancienneté, l’expérience ? Sans doute, mais c’est aussi risque de tomber sur des personnes rigides. Ou sclérosées. Ou épuisées.

A vrai dire, il faudrait que ce tutorat soit collectif. Que chaque année, chaque établissement scolaire reçoive un ou deux professeurs stagiaires et les accueille, les rassure, les aide.

Mais voilà ! Pour que ceci soit profitable, on imagine bien quelle conditions doivent exister dans la structure d’accueil. Il faut un lieu où les pratiques pédagogiques fassent l’objet d’échanges et d’analyses en commun. Voire de tentatives d’innovation ou d’expérience. Tout ce que peut faire une équipe pédagogique soudée dans une franche camaderie. Mieux encore, il faut des structures où l’on puisse examiner en commun les difficultés et les échecs : parler avec Untel qui s’est fait chahuter et l’aider à se relever de cet épisode humiliant dans une fraternité solide.

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Et alors là ! On sait bien ques profs ont une peur bleue de ne pouvoir tenir leur classe et que certains passent l’heure sans se retourner pour écrire au tableau de crainte qu’il se passe des choses redoutables derrière leur dos. On sait bien que le prof chahuté rase les murs et n’en parle à personne et que personne ne lui en parle.

Rares sont les établissements où existe une authentique et chaleureuse équipe éducative.

Et c’est pourtant ce qu’il faudra mettre en place pour accueillir les stagiaire de façon utile et productive.

Il y a donc un long chemin à parcourir.

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Bakounine