Il faut bien en venir à écrire un billet de fond sur la question du divorce de Monsieur Sarkozy. Car la situation que la presse nous dépeint n’est pas sans susciter de nombreuses questions.
La première, évidemment, est la suivante: est-il convenable qu’un Président de la République divorce ? Pour la traiter, on peut avancer deux types d’arguments: ceux qui découlent de la position juridique particulière du personnage et ceux qui découlent des pratiques de ses prédécesseurs.
Tout d’abord, notons bien que le Président de la République ne peut comparaître devant une cour de justice (On remarquera au passage que voilà une bien piètre conception de la séparation des pouvoirs: le Président, ou ses subalternes, en son nom, nomment les juges. Et voilà que les juges n’ont pas pouvoir de le convoquer). C’est ainsi qu’en cette affaire, il a fallu trouver un arrangement au terme duquel c’est le juge aux affaires matrimoniales qui s’est déplacé vers Nicolas Sarkozy. Ainsi, il n’a pas dû « comparaître ». Mais si l’on respectait les choses au pied de la lettre, le Président, ne pouvant comparaître, ne pourrait donc divorcer. Sauf à le faire devant la Haute Cour de Justice. On voit tout le ridicule.
C’est là où interviennent les autres arguments. Pour de Gaulle et Pompidou, je n’en sais rien, mais pour Giscard, Mitterand et Chirac, il est de notoriété publique qu’ils ne furent point fidèle. Mais ils ont su faire comme si. Et, la France eût toujours sa « Première Dame » dont au moins deux ne restèrent pas politiquement inactives. Ils eurent même la prudence de ne point répandre leur semence sur la robe d’une collaboratrice, ce que tous les présidents ne furent pas assez adroits pour ne pas faire.
En réalité, il se pourrait bien que tous les Présidents, de tous les pays, soient plus ou moins bigames ou polygames et que tout le monde s’en arrange. Alors pourquoi prendre le risque de cet étalage médiatique ? On arrive même, au moins en France, à obtenir la discrétion des media comme ce fut le cas pour Mazarine. Alors ?
C’est, de plus, fort malhabile. Car divorcer au bout de six mois de mandat fait totalement désordre. Et tout le monde de se gausser ou de s’offusquer de toutes les mascarades de la sainte famille « recomposée » (mon c.., dirait Zazie) lors de l’intronisation élyséenne, comme du défilé du 14 juillet. Et, cerise sur le gâteau, cette ridicule intervention dans l’affaire dite des « infirmières bulgares », où Sarkozy est soupçonné d’avoir envoyé sa future ex-femme, pour rafler la mise, au détriment de la commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner qui portait depuis bien longtemps la charge des négociations avec l’ambassadeur de France en Libye. On ne comprend pas que Cecilia Sarkozy ait pu accepter ce rôle indécent. A moins que son futur ex ne lui ait fait la grande scène de l’acte III en faisant valoir l’aspect humanitaire, etc., etc.. Le pire est que si elle y est allée de bonne foi, son action est malheureusement entachée de ces soupçons malveillants. En comparaison, Madame Clinton a plutôt fière allure, au point de pouvoir être la prochaine présidente des Etats Unis, ce qui somme toute, sera assez rigolo si cela arrive
Il y a aussi l’erreur d’avoir exhibé Cecilia en lui donnant des fonctions officielles au Ministère de l’Intérieur, peut-être pour ramener un peu plus de galette. Avec tout le franc succès que l’on sait, d’avoir foutu un sacré bordel.
Ce que l’on sait aussi, c’est que le désir de divorce de Madame ne date pas de la semaine dernière. Il y aurait quelques deux années depuis que cette affaire avait remise entre les mains d’un avocat. Sans doute lui avait-il été demandé d’attendre le couronnement. Mais on ne comprend guère la docilité de Cecilia, alors même qu’il était de notoriété publique que Monsieur avait une maîtresse ou deux…
Voici donc que par souci d’exhibitionnisme forcené, le Président de la République Française se donne le premier rôle d’une pièce de boulevard qui doit faire bien rigoler tous ces chefs d’états du monde qui baisent en douce et en paix.
Photos: bozardblog.info, tfmcblogs.com, www.m6info.fr , www.gala.fr
ATTENTION:
Grand jeu: cherchez les erreurs dans ce billet.
Le gagnant sera récompensé…
Comme il le mérite !