Archive dans 30 juin 2010

L’aumône faite aux fonctionnaires

Dans sa sublime générosité, l’état vient d’octroyer 0,5% d’augmentation aux fonctionnaires. Voilà qui est très généreux. Et blocage en 2011. Encore plus généreux. Que voulez-vous ? Il faut bien payer les cigares et l’augmentation de 170% que Monsieur Sarkozy s’st octroyé. Ce qui fait 340 années d’augmentation de fonctionnaires. Y’a bon gâteau !
C’est décidé par le citoyen Woerth expert en finances du tiercé (à Chantilly on connaît) : Finances de l’UMP, Ministre du budget et Yeux Fermés sur quelques tas de pognon. Le Grand Prix de l’Embrouille !
Dans le même temps, le prix du gaz (privatisé) s’affole, comme celui de l’électricité (privatisé), de l’eau, du train, du métro, des péages, des impôts locaux, sans compter les cotisations sociales et les déremboursements de médicaments et de soins. Au fond, on aurait tous dû se mettre bistrot pour voir notre TVA baisser de 19,6 à 5,5. Ou banquier, ou candidat aux retraites chapeau. Enfin, un de ces gras citoyens. Comme la mère Bettencourt qui possède une île et des tas de comptes partout dans le monde. Et même qu’en graissant la patte de l’UMP, on pourrait avoir quelques privautés.
On pourra dire aussi, à juste tire, que les fonctionnaires ont bien de la chance, comparés à tous ceux qui n’ont même plus de travail et dont la retraite sera réduite à prout-chaussette. Ou à chaussette-prout, selon les cas.  Comme c’est bon d’être pauvre. On ne risque pas de sonner Bling-Bling. Et on ne sait même pas où se trouve le Fouquet’s.
Patience, camarade fonctionnaires. Après 2011, viendra 2012. Et là, rien ne sera trop beau pour nous éviter de malvoter. Mais le fonctionnaire c’est teigneux. Ca a de la mémoire.

L’affaire Eric Woerth et l’irréalité

Au point où nous en sommes, la présomption d’innocence s’effrite. Etonnant, ce décalage entre ce que tout le monde croit et ce que l’intéressé croit que les citoyens croient (ou fait semblant de croire).

Personne ne croit qu’il est blanc dans cette histoire. Quand on en parle avec d’autres citoyens, il n’en est pas un pour dire que toute cette affaire est limpide. Quand on écoute ou lit les journalistes, il n’en est pas un qui déclare croire en la vérité officielle. On sent même, assez souvent, à quart de mots, que d’autres ministres sont un peu embarrassés.

Et pendant ce temps-là, l’intéressé continue de conter son histoire, oubliant même qu’il a produit des contradictions qui ouvrent la porte aux soupçons. C’est risible de voir un type qui ne croit pas vraiment en ce qu’il dit, énoncer avec assurance des demi vérités auxquelles personne ne croit. Ce n’est même plus du théâtre. C’est Guignol qui fait des pantalonnades.

Quel dégradant spectacle. A tour de rôle, ceux qui nous gouvernent nous montrent leur face cachée qui ne sent pas très bon. Ils pourraient tout de même faire comme les députés britanniques qui ont démissionné pour moins que cela. Et bien non ! Ils restent et, pour le coup, leur chute n’en sera que plus cruelle.

Il arrive ce qui arrive à toutes les Républiques qui finissent par pourrir, en grande partie parce que le personnel politique change peu et se croit intouchable. Irréalité, délires et illusions du pouvoir. L’histoire, française en tout cas, est pleine de tels exemples. Et, sous ce quinquennat, il sort plein d’affaires de ce genre, depuis Fillion utilisant des avions de la République pour aller en week-end avec sa famille. L’inventaire de ces turpitudes reste à faire pour rafraîchir nos mémoires. Il pourrait être lourd, entre les cigares, les permis de construire, les chambres d’hôtel et les salaires à ne rien faire…

C’est attristant ! Désespérant !

Le Grand Oeuvre et le Gâchis

L’article de Gérard Courtois, publié dans Le Monde du 28 juin 2010, mérite un détour.

Après avoir analysé comment les anciens Présidents de la République avaient marqué leur passage pas des oeuvres architecturales et artistiques (Beaubourg, Orsay, etc.), l’auteur se demande ce qui aurait pu « marquer » le passage de Nicolas Sarkozy. Il ne trouve naturellement aucune contribution architecturale ou culturelle. Seules les réformes territoriales et du Grand Paris pouvaient procéder d’un grand dessein. Et au final, que trouve-t-on ? Des projets mal fagotés.

Ces exemples illustrent ce qu’est ce catastrophique quinquennat. Présider un pays comme la France demande une hauteur de vue que ne possède pas l’actuel président. C’est probablement une question de formation et de culture. La manière dont l’intéressé s’exprime oralement en est un témoignage. Sans compter cette volonté de vouloir être partout qui conduit à n’être nulle part. Cet homme qui se croit volontaire, n’est que velléitaire. C’est grave, parce qu’à force de réformes et de lois bâclées de façon expéditive, la stabilité institutionnelle est fragilisée. Sans compter les commentaires dans les pays étrangers qui font des choux gras sur les travers du personnage et dont la presse se tord de rire. La dignité de la fonction est anéantie.

Ce sera long pour détricoter cet entrelas de lois et règlements pusillanimes où, faute d’étude approfondie, les effets de bord sont rois. Il reste encore deux ans. Peut-on espérer que l’approche des élections immobilise un peu par crainte des représailles électorales.

Il y aura beaucoup à faire s’il n’est pas réélu. Ce sera une épouvantable catastrophe s’il l’est.

Révocation d’Eric Woerth

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Ce jour, nous procédons à la révocation de Monsieur Eric Woerth

– pour nous prendre pour des cons, comme si le trésorier de l’UMP ne connaissait pas l’une de ses plus généreuses donatrices,
– pour nous prendre pour des cons en essayant de nous faire croire que le Ministre du Budget ignore les signalements de possibilité de fraude fiscale de la plus grande fortune de France,
– pour nous prendre pour des cons en essayant de nous faire croire qu’avec sa femme, ils ne parlent jamais de  leur travail.

Le Conseil d’Administration de l’Ordre de Guémené n’a pas accepté de le décorer tant ses assertions étaient minables.

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené

Formidable ! Sarkozy lit mon blog !

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Ce n’est pas sans stupéfaction que je découvre que le Président de la République prescrit des mesures d’économies dans les ministères et les cabinets des ministres qui sont toutes incluses dans mon papier d’hier, intitulé « Les politiques et le rapport à l’argent « .

Enfin, justice m’est rendue, après plus de 650 articles !

Peuple de France, il ne te reste plus qu’à prendre ou reprendre la lecture de ce blog dans sa totalité.

Quant au vénérable Président Sarkozy, je m’incline bien bas devant sa perspicacité et j’attends, enfin, cet emploi mérité ,au Secrétarial Général de la Présidence.

Les politiques et le rapport à l’argent

J’ai connu un maire d’une ville moyenne qui était pharmacien. On disait qu’il gérait sa ville un peu comme son officine. Les dépenses étaient raisonnées. Comme tout maire de gauche, la priorité était donnée au social. Des moyens pour des crèches, des moyens pour des associations sportives ou culturelles, des moyens pour la construction de logements H.L.M.. Et peu de dépenses somptueuses. La voirie aurait pu être plus lisse, les fêtes de Noël plus brillantes, les impôts locaux plus élevés.
Certes, il lui est arrivé de se laisser prendre (on verra plus loin à quoi). Mais, grosso-modo, c’était une gestion comme une famille ou un commerçant qui sait qu’il ne peut dépenser beaucoup plus qu’il ne gagne, sauf à s’endetter de façon déraisonnable.
Dans la gestion d’un budget public ou d’entreprise, la notion de choix et de priorité prend une dimension particulière : l’argent n’est pas produit par le travail de celui, celles ou ceux qui ont la charge de le dépenser. Pour le coup, la relation entre recettes et dépenses est moins ténue. Il arrive souvent, aussi, que le budget soit très considérable et que l’échelle des valeurs se fausse : dépense cent euros de plus ou de moins, à l’échelon du budget d’une ville, n’a pas le même impact qu’à celui d’un budget familial.
Dans de telles circonstances, même des citoyens très honnêtes peuvent n’avoir plus les mêmes automatismes. Même les présidents d’associations le savent. On se laissera aller à prendre des billets de première classe pour arriver « reposé » à une réunion. On prendra ses repas dans un bon restaurant plutôt qu’un autre, plus modeste. On s’offrira un Blackberry…
Appliquer ce principe à des responsables de budgets importants, de villes, de régions, à des élus, à des députés, à des ministres, voire à des présidents, et les conséquences seront onéreuses.
Ces jours-ci, on dépense des sommes considérables pour assurer la sécurité de la réunion des membres du G20. Était-ce vraiment légitime pour une session qui va prôner l’austérité ?
Les ministres ont-ils toujours besoin d’autant de conseillers bien rémunérés ?
Est-il indispensable de prendre un jet privé pour aller ici ou là ?
Ne peut-on pas organiser des déjeuners de travail au bistrot du coin qui a peut-être une salle disponible ?
On n’en a même pas l’idée…

Un an ou deux après la venue de la gauche au pouvoir en 1981, on me confiait que des conseillers ministériels issus du syndicalisme ne pouvaient plus, de bonne foi, déjeuner à moins de 200 francs (à l’époque, c’était une somme !).
Pourtant, tous ces gens ne sont pas des prévaricateurs. Simplement, la source de l’argent devient « irréelle ».

Le personnel politique français est mal éduqué. Il devrait prendre exemple sur les Scandinaves qui n’oseraient pas acheter un cigare sur les fonds publics.
L’exemple vient d’en haut. Évidemment. Et le cumul des mandats y contribue. Plus on est élu et plus longtemps, plus on est dans les nuages et plus on perd la notion de l’argent

Changer celà ? Vous rêvez.

Notes d’économie politique 50 – 28 juin 2010

De minimis curat praetor ou Sarko s’occupe de tout

sakogov.1277331428.jpgVoici qu’après les hautes performances de l’équipe de France de football, Sarkozy a décidé de recevoir tout un tas de « responsables ». Sans doute pas pour les féliciter, car plus d’enthousiasme gaulois nuira à la grande manif de la Saint Jean contre l’évaporation des retraites.

Sarko s’occupe vraiment de tout. On se demande comment il en a le temps. Mais il y a des sujets un peu moins futiles sur lesquels il devrait concentrer son attention, comme le chômage des jeunes et des vieux, par exemple, ou le revenu de certains agriculteurs. Mais ces sujets-là…

Lorsque je reprochais à mon beau-père de ne pas suivre dans le détail toutes les affaires qu’il initiait, il avait coutume de me répondre : « de minimis non curat praetor » (1). Si sarko ne le fait pas, c’est donc qu’il n’est vraiment pas un chef.

1- « De minimis non curat praetor ». En latin, « le chef ne s’occupe pas des petites choses ». Ce qui veut dire qu’un homme qui a de hautes responsabilités ne s’occupe pas de vétilles (souvent mal traduit : « le préteur » est un sens second. Le sens premier est « le chef, le commandant ». Cf Gaffiot, p. 1231).

Coupe du Monde de foot : Ouf ! C’est fini !

Ouf ! C’est fini ! Assez de voir cette bande de petits égoïstes emmurés dans leurs lecteurs MP3 parce qu’ils n’ont rien à dire tant leur vision du monde estt étriquée dans leur paradis artificiel du fric injustement gagné.

Ouf ! C’est fini ! Assez de voir ce « sélectionneur » dépressif et ridicule disant le vrai et son contraire, disant en fait n’importe quoi car il n’avait rien de construit et structuré à dire.

Ouf ! C’est fini ! Assez de ces éclats franchouillards de « Vive la France » symbolisée croyait-on par cette bande de pousse-mégots vautrés dans leur indifférence sociale.

Ouf ! C’est fini ! C’est la dèche pour tous ceux qui espéraient tirer plein de fric des exploits des français dans cette Coupe du Monde et qui se retrouvent avec peau de tripette et balai dans le fion.

Ouf ! C’est fini ! On va pouvoir enfin s’intéresser de nouveau aux choses sérieuses, au chômage, aux retraites, au pouvoir d’achat, à ce gouvernement  aboulique, aux multinationales pleines de fric, à la vraie vie des gens quoi, qui ne gagnent pas le centième de ces pauvres mecs qui tapent dans les ballons. J’espère que jeudi, on sera nombreux dans les rues.

« Vas te faire enculer, sale fils de pute »

pognon.1277162662.jpgCe non-évènement ne mérite qu’un bref commentaire.

Il est probable que l’expression « vas te faire enculer » fait partie des la langue vernaculaire des vestiaires avec ou sans l’attribut « sale fils de pute » qui lui donne plus ou moins de poids. C’est une langue parlée par des individus qui ont un petit pois dans le crâne, tirés du ruisseau et couverts d’or parce qu’ils savent mieux que d’autres taper dans un ballon.

Ces créatures sont hissées sur l’exposition médiatique par les forces de l’argent. Voilà des sous-cerveaux à gros muscles qui gagnent dix fois, cent fois plus que les chercheurs qui luttent contre le SIDA et dont l’haleine pue l’argent facile. Au passage tout le monde engrange du fric, du fric, du fric, sous le nez des pauvres qui habitent les townships d’Afrique du Sud.

La Coupe du Monde et plus généralement le football, me donnent envie de vomir.