Archive dans 24 juin 2011

Fraude du bac : donner les 4 points à tous

Il y a toujours deux méthodes pour résoudre un problème. La méthode intelligente et la méthode stupide. Dans le cas de la fraude du Bac S, on a choisi la méthode stupide qui pénalise les innocents.

La bonne méthode consisterait à donner les points à tout le monde. Les élèves honnêtes n’y perdent rien. Les malhonnêtes y gagnent. Mais j’ai tendance à penser que les malhonnêtes ne brilleront pas pour autant dans les autres matières. Au pire, quatre points sur plus de 600, c’est vraiment peu de choses. Et ce n’est pas parce qu’on aura, par chance, gratté trois ou quatre point au bac qu’on sera avantagé en faculté ou dans une prépa.

Alors…

Il serait plus intelligent de se concentrer sur la sécurité des sujets et, mieux encore, rechercher des méthodes d’évaluation moins bêtes que les examens.

Viol : parole contre parole : danger !

L’acquittement de Loïc Sécher après une condamnation à 16 ans de réclusion démontre, à l’évidence, le risque terrible de la naturelle compassion pour les victimes. A fortiori devant un jury populaire non familier des règles de droit.

Même si l’on a le sentiment, dans certaines affaires récentes, que certains hommes politiques ont obtenues, ou tenté d’obtenir, des relations sexuelles contre la volonté des personnes qui les dénoncent, seuls, les témoignages circonstanciés ou les preuves matérielles  doivent êtres prises en considération. Deux jurys populaires ont envoyé un innocent en prison pour 16 ans. Il en a fait sept ! Le préjudice subi par cet homme est irréparable.

On frémit à la pensée du nombre d’innocents qui pourrissent dans les prisons françaises, sans compter ceux qu’on a guillotiné autrefois. C’est l’absurdité de « l’intime conviction »  qu’il faudrait au plus vite envoyer aux poubelles des usages imbéciles.

Il est toujours bon de relire un peu l’article « Certain certitude » de Voltaire dans le  Dictionnaire Philosophique.

http://www.voltaire-integral.com/Html/18/certain.htm

Superbes annonces d’un annonceur du « Bon coin » plein d’humour

Coffre (de toi ?)

Ceci est le coffre de moi, mais il peut devenir le coffre de toi si tu me verses 87 €, ô toi client(e) avisé(e)
Assez ri, passons à la description de cette véritable invitation au voyage.
Ce coffre au trésor vous offre une infinité de possibilités :
– il ne quittera plus la fiat 500 du mafioso sicilien, qui pourra y ranger les victimes de ses contrats de la semaine, sans salir ses sièges
– le propriétaire d’une papamobile y logera ses chasubles, mitres et même (depuis peu) ses boîtes de préservatifs
– les parents épris de calme y feront voyager leurs turbulents bambins (penser à entrouvrir le coffre et à leur fournir une lampe de poche)
– si vous avez de très grandes mains, vous pouvez l’utiliser comme boîte à gants extérieure.

Fiche technique :
Construction en polypropylène bio moulé à la louche, ouverture arrière. J’ai oublié de le mesurer précisément, mais j’ai astucieusement disposé à ses côtés, sur la photo 2, une paire de bottes couleur kaki. Sachant que la pointure de celles-ci est 42, vous avez une idée de la contenance du coffre, presque infinie.
Il est doté de quelques rayures sur le dessus, heureusement bénignes, et sur la face avant, que je n’ai pas encore nettoyée, d’une collection intéressante de moustiques écrasés, qui à elle seule peut susciter l’intérêt d’un entomologiste.
Je le fournis avec deux clés : celle que vos enfants perdront dans le sable le premier jour des vacances. Et la seconde que vous aurez malheureusement rangée à l’intérieur du coffre.

C’est un produit original de la collection Dauteuille.

——————————————————————————————

Magnifique fauteuil scandinave

Fauteuil « Tullsta », mobilier suédois (règne du roi Ikéa 1er, XXème siècle après JC). Il est rouge, moelleux, adapté à toutes les fesses. En plus il est déjà monté, vous n’aurez pas à vous battre avec cette maudite clé à six pans et vous faites l’économie des boulettes de renne et du saumon sauce moutarde. Le prix, 35 €, est dérisoire pour un meuble d’époque. Seul inconvénient : vous devrez venir le chercher au 4eme étage sans ascenseur. Mais vous pourrez vous asseoir dedans en arrivant.
Les dimensions : Largeur: 80 cm. Profondeur: 70 cm. Hauteur: 77 cm. Larg. assise: 55 cm. Prof. assise: 55 cm. Haut. assise: 45 cm
Je vends aussi une Megane noire (celle-ci, en revanche, est garée en bas de l’immeuble). Si vous prenez la voiture, je fais le fauteuil à 29,99 €.
Ne vous battez pas.

C’est un objet de la collection Dauteuille.

——————————————————————————————

Perroquet (muet)

Ceci est un « perroquet ». Je ne peux pas le vendre plus de 34 €, car malgré toutes mes tentatives, il ne parle pas.
Est-ce à force de se prendre des vestes ou de porter le chapeau pour les autres ? Il demeure obstinément muet. D’un autre côté, une bestiole qui crie « coco » sans arrêt, c’est agaçant. Surtout si l’on est communiste. Bon, les dimensions de l’animal : 188 cm au garrot, 54 cm entre les pattes. Il peut supporter 3 ou 4 manteaux, 2 hauts-de-forme, et une soixantaine de bonnets de bain. La photo 2 vous suggère une utilisation dans une cuisine.
Un bien bel objet.

Il appartient à la collection Dauteuille.

——————————————————————————————

Support pour tuyau d’aspirateur ou gros serpent

Cet accessoire, d’origine suédoise, a une double fonction :
– si vous avez un aspirateur, vous détestez vous en servir. Vous pourrez dissimuler le tuyau derrière une porte, et oublier définitivement cet engin bruyant et souvent plein de poussière.
– Si vous possédez un boa constrictor (on en trouve sur ce site), vous pourrez le suspendre sur ce truc durant la mue ou pour son agrément.
Si vous avez les deux, suspendez le boa pendant que vous passez l’aspi, ces bestioles ont horreur d’être dérangées.
Pour un gros boa, je conseille de fixer le support avec un piton.

C’est un objet utile de la collection Dauteuille.

——————————————————————————————

Table de camping ou rando (en marbre)

Si vous avez cédé à la tentation d’acquérir une de ces tables pliantes ingénieusement logées dans une valisette bleue, pour en faire la fidèle compagne de vos repas de campeurs, vous vous êtes fourvoyé. Car ces meubles précaires sont sournois : quand ils ne coincent pas les doigts, ils s’effondrent. Alors votre femme, ébouillantée par une soupe Royco, cesse de camper, pour décamper. Ces choses-là arrivent.
Oubliez ces accessoires désolants et portez votre choix sur ce modèle en marbre et fonte !
Son plateau de 60 cm trouve sa place dans une housse de tente Quechua. Son pied robuste vous servira à enfoncer les sardines les plus récalcitrantes. Son poids respectable la rend insensible aux bourrasques.
C’est du sérieux.
Et au retour de vacances sans histoires, vous pourrez même en faire un joli petit guéridon.
Le prix, comme le meuble, est rond : 40 € (à débattre)
Elle peut aussi servir d’ombrelle pour haltérophile.

Cet objet provient de la collection Dauteuille

——————————————————————————————

Scène alpestre à l’orientale

A première vue, ce bas-relief célèbre l’ivresse des sports d’hiver dans nos montagnes d’Europe, comme le suggère son titre sobre : « Alpes ».
Mais une observation attentive de l’objet nous apprend que l’œuvre est aussi et surtout une pièce rare de l’art oriental. En effet, l’artiste a discrètement apposé sur son verso la mention
« Made in China ».
Il est donc probable que cette peinture sur bois est attribuable à un explorateur de l’empire du Milieu, qui, chevauchant à travers la steppe ondulante de la Mongolie, les rocailles caucasiennes et la neutre Helvétie, a fini par atteindre nos alpages savoyards, son chevalet en bandoulière.
Là, prélevant quelques poils lustrés de sa natte pour confectionner un pinceau, ce mandarin opiniâtre s’est mis au travail. Une fois ses croquis réalisés, il a regagné la Chine pour y recopier cela sur du bois, qu’il a laqué comme un canard, sans oublier d’y ajouter le relief (visible sans lunettes 3D).
L’artiste anonyme -appelons-le Ming- a su saisir l’élan du skieur comme le bref haïku sait résumer le grand Tout.
Cette œuvre, pourtant, ne coûte presque Rien.
18 euros, soit 154 yuans : c’est une bouchée de riz pour cette miniature géante (49 X 71 cm ).
Lao-tseu a dit « Plus le sage donne aux autres, plus il possède. » Le prix est donc à débattre (de quelques yuans).

Ce tableau appartient à la Collection Dauteuille

——————————————————————————————

Steppeur

Vous désirez transformer vos membres inférieurs, de qualité standard, en jambes de concours élevées au grain ? Voici l’article ad hoc.
Oubliez la marche en sous-bois. Les sangliers y sont pacifiques, mais leurs poursuivants en treillis cribleront vos mollets galbés, ruinant tous vos efforts esthétiques.
Place au virtuel. Avec ce steppeur « Body Care » (en français « Fais gaffe à ton body »), l’avenir est en marche.
Enfilez un collant fuchsia et juchez-vous sur l’engin. Vous voilà parti(e).
Le Stepper BodyCare est surtout un puissant stimulateur de l’imagination.
Vous sillonnerez la planète à deux pas de votre sèche-linge.
Vous gravirez l’Everest en nuisette.
Vous traverserez le Sahara en vous déhanchant comme un chameau (les deux plateaux sont pivotants).
De jour comme de nuit, vous marcherez interminablement, car l’objet est robuste.
Enfin, quand la pluie émoussera votre militantisme, vous pourrez accompagner chez vous la manif pour les retraites.
L’aventure est là, tendez-lui vos pieds, ainsi que 30€, tarif bénin de cet exaltant voyage.
Je suis prêt à vendre l’objet à deux frères siamois unijambistes, mais je n’accepterai qu’un seul chèque. L’idéal serait qu’ils aient un compte joint.

C’est un objet de la collection Dauteuille.

 

Mohammed VI : encore un petit effort

Allez, roi, tu dois encore faire un petit effort. Tu es assez familier avec les modes de gouvernance des pays européens pour savoir comment fonctionnent les démocraties.

Tu sais bien que les demi-mesures ne sont justement que des moitiés de mesures qui ne marchent jamais. Regarde les gouvernants qui ont été contraints de se retirer, comme Ben Ali et Moubarak, malgré un pas en pas en marche arrière. Ils l’ont été sans gloire, et quand Kadhafi ou Bashar el Assad  partiront, ils auront, en plus, sur les mains le sang de centaines, voire de milliers de victimes.

Si tu ne veux pas être contraint au massacre ou à partir sans gloire, il est temps de surprendre tes concitoyens. Tu disposes de quelques bons modèles de monarchie parlementaire. Avance toi vers le peuple et dis-leur que la constitution marocaine sera, à quelques ajustements cultures près, la même que celle de la Grande Bretagne ou la Norvège ou la Suède.

Il te faut enfin ajouter que tu resteras le garant de cette démocratie, en t’interposant notamment devant les forces extrémistes et obscurantistes, en te portant garant de la lutte contre toute nouvelle forme de corruption, et en négociant et facilitant l’intégration dans la démocratie de tous ceux qui voudront désormais la rejoindre sans arrière pensée.

Bonne chance, roi. Bonne chance, Maroc.

“We’ve Never Seen Such Horror”

Tel est le titre du rapport de Human Rights Watch du 1er juin 2011. Rapport plus qu’édifiant ! Les forces gouvernementales tuent pour tuer, torturent, mutilent. Les populations sont prises en otage, assiégées, affamées et tuées. Tués aussi sont ceux qui viennent à leurs secours. Tués aussi les médecins qui portent assistance à des blessés.

L’objectif est répugnant: terroriser pour retirer la moindre velléité de résistance. Terroriser pour l’exemple en s’en prenant notamment à des manifestants pacifiques aux mains nues. Tuer et terroriser, sans distinction, hommes, femmes, enfants, jeunes et vieillards, croyants et non croyants.

Les résistants syriens ne reculeront pas. Ils ont tant vu qu’ils ne peuvent désormais renoncer. Ils vont gagner ou ils vont mourir!

La communauté internationale ne peut rester impavide devant de tels actes. Tant pis si les puissances qui interviendront seront critiquées. Ici le droit d’ingérence est absolu. Nulle considération géopolitique ou géostratégique ne peut être prise en considération. Que les démocraties se lèvent pour empêcher ces crimes contre l’humanité.

2011 est l’année de la libération des peuples. S’ils gagnent au Yémen, en Tunisie, en Egypte, puis en Syrie, tous ces régimes dictatoriaux et prévaricateurs tomberont les uns après les autres. Après le Moyen Orient, la révolte gagnera l’Afrique Noire.

Depuis la deuxième guerre mondiale, nous avons vu tant de peuples venir à la liberté et la démocratie. Même si les situations sont loin d’être parfaites, nous avons vu l’Amérique du Sud se débarrasser de nombre de dictateurs. L’Europe de l’Est est venue. Bientôt le Maghreb, le Moyen Orient, l’Afrique toute entière, l’Asie et qui sait, pour finir, la Corée du Nord.

 

Je suis pour le nucléaire, à certaines conditions

Tout de suite, je sens venir le torrent de reproches, voire d’imprécations. Comment puis-je être pour le nucléaire ?

Je vais exposer un certain nombre d’arguments :

Il est probablement vain de croire que la consommation d’énergie va baisser durant ce siècle. Le nombre d’êtres humains qui vont vouloir profiter des technologies « modernes » est considérable. Sans compter ceux qui vont naître et qui, à leur tour, seront demandeurs. Si l’on ne parvient pas à limiter la population de la terre, et l’on n’est pas parti pour, il sera quasi impossible de maîtriser l’augmentation de la demande d’énergie.

Faute de nucléaire, il faudra donc revenir, pour une part au moins, à des productions traditionnelles, à partir de pétrole, gaz ou charbon. Ces productions génèrent beaucoup de gaz carbonique. Il faudra donc en limiter l’emploi. Sans compter la question de l’épuisement des ressources.

Faute de solutions rapidement alternatives, on devra donc limiter la production de CO2. L’énergie deviendra alors rare et très chère en même temps que la demande augmentera. Cette solution n’étant économiquement et politiquement pas tenable, il n’y a donc pas grand-chose à espérer de ce côté.

Face à cette situation, l’énergie nucléaire est donc « propre », au moins en tant qu’elle ne produit pas de CO2. Elle cesse d’être propre en cas d’accident et au moment du démantèlement. Ces questions peuvent être résolues en faisant le contraire de ce qui se passe actuellement : la production d’énergie nucléaire ne peut être confiée à des opérateurs pour lesquels la recherche de bénéfices est la seule motivation. Le risque nucléaire sera amoindri, sinon anéanti, entre les mains d’organismes contrôlés et certifiés pas des autorités indépendantes, donc probablement nationalisés.

L’expérience doit maintenant permettre de produire de l’énergie nucléaire sans accident. On devrait être admiratif devant la sécurité des systèmes. Seul Tchernobyl a une cause endogène. Fukushima sans tsunami ne serait pas survenu. De toute façon, rien n’est sans risque : on ne doit pas oublier les catastrophes produites par des ruptures de barrages hydrauliques, par exemple.

Le démantèlement peut être anticipé, amélioré, grâce aux connaissances acquises. On peut imaginer des centrales souterraines dont l’enfouissement après décontamination de tout ce qui peut l’être, sera facile.

Rien n’interdit non plus d’imaginer que la recherche puisse faire découvrir comment neutraliser l’émission de radiations.

Produite dans des conditions de sécurité et de démantèlement ainsi définie, l’énergie nucléaire sera de toute façon chère. Mais elle ne produira pas de CO2. C’est cet dernier avantage qui surclasse les centrales au gaz, pétrole et charbon.

De toute façon, il y aura toujours des pays qui choisiront le nucléaire pour des raisons économiques. De façon pragmatique, il sera plus important d’assister ces pays sur les questions de sécurité que de mettre en cause, de façon onéreuse, sa propre production. Autant tourner les crédits correspondants vers la sécurité à l’échelle mondiale.

 

Tout ceci dans une période de transition vers des énergies alternatives dont la durée risque d’être très longue, car il est totalement impossible de prévoir quand ces énergies seront disponibles et assez puissantes pour couvrir tous les besoins. Et c’est seulement à ce moment là, qu’on pourra, peut-être, sortir du nucléaire.

Les énergies alternatives seront elles-mêmes génératrices d’inconvénients qu’on ne peut prévoir. Quid d’une écorce terrestre qui serait privée d’une partie notable de son ensoleillement intercepté par des panneaux de cellules photovoltaïques ? Ou qui serait refroidie par une géothermie intense ? Quid de l’effet sur le climat par des modifications de vents capturés par des milliers d’éoliennes ? …

Il y a enfin la complexité et le coût économique et écologique du stockage dans des batteries contenant des composants  eux-mêmes polluants.

 

Décider aujourd’hui de sortir du nucléaire ou d’y renoncer sans visibilité sur les solutions techniques, dans un environnement demandeur, est donc une fausse bonne solution. Si ce n’est pas une totale ânerie.

Il existe, cependant, une authentique bonne solution. Elle consiste à bloquer, voire faire diminuer la population terrestre. De toute façon, il y aura un moment où cela deviendra inévitable.  Au rythme actuel, il y aura 40 milliards de terriens en 2100 ! 300 milliards un siècle plus tard ! Ce problème est largement plus complexe et plus déterminant que la question de sortir ou non du nucléaire.

On ferait bien de s’en préoccuper.

Consulter:
http://dufoyer.fr/wp-content/uploads/2008/05/27/la-population-de-la-terre-il-y-a-un-probleme/
http://www.populationmondiale.com/

Notes d’économie politique 56 – 15 juin 2011

 

Berlu, tu l’as dans l’c…

Bien sûr, ce n’est pas autant que le départ de Ben Ali, mais c’est quand même une bonne nouvelle. La majorité des italiens serait-elle enfin devenue adulte. Voici que s’ouvre la voie de la mise en déroute de ce prévaricateur carcinogène, de ce « cavaliere » cavaleur derrière son chibre avide, de cet inculte ignare dont tout acte de pensée n’est que vilénie et bren et merde qu’on verrait bien installé dans une petite cellule de prison jusqu’à la fin de ses jours.

Encore un petit effort.

Luc Ferry, Président d’une boîte à fromages, pour 4300 euros par mois

Le Conseil d’Analyse de la Vie Sociale est un « machin », comme il en existe des dizaines, créés dans des circonstances diverses, et dont l’utilité est incertaine. Ce conseil a été créé le 8 juillet 2004, par décret. Il « a pour mission d’éclairer les choix politiques du Gouvernement, par l’analyse et la confrontation des points de vue, lorsque les décisions à prendre présentent des enjeux liés à des faits de société ». Il fait des rapports.
Bon, mettons.

Les membres forment un joyeux bric à brac. Il y a toutes sortes de membres dont certains sont inattendus. Voici quelques exemples:
Christine Albanel, écrivain.
Bruno Belin, Vice-Président du Conseil général de la Vienne, docteur en pharmacie,
Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de la Vie associative, ce qui doit l’occuper suffisamment,
Amélie de Bourbon, consultante EURO RSCG C&O
Alain Maillard de la Morandais, prêtre
Danielle Thompson, cinéaste, réalisatrice
Caroline Thompson, psychologue clinicienne et fille de la précédente.
Alain Béraud, amiral.
Teresa Crémisi, éditeur.
Naturellement, nul ne doute que toutes ces personnes cultivées puissent avoir une opinion personnelle. Mais leur opinion est-elle autorisée ? Ce conseil comprend-il des universitaires, chercheurs en sociologie ? Néant ! En psychologie sociale ? Néant !
Le plus méritant de la bande est, sans nul doute, Emmanuel Leroy-Ladurie. Mais il est historien et non sociologue. Et puis, il a 81 ans ce qui n’enlève rien à sa valeur, mais peut faire douter de sa fraîcheur.

Examinons le dernier rapport :
La révolution du livre numérique.
« Le rêve d’une bibliothèque universelle accessible à tous pourrait, grâce aux ordinateurs et à Internet, devenir bientôt réalité. Nul ne contestera le formidable progrès que représentera la possibilité, pour chacun, d’accéder à l’ensemble du patrimoine écrit de l’humanité. Pourtant, les conditions dans lesquelles cette idée prend corps déclenchent, de divers horizons, plusieurs levées de bouclier. Et de sombres prophéties se font jour touchant la marginalisation de la haute culture en général et de ses expressions francophones en particulier. Les créateurs et leurs héritiers risquent-ils de se voir spoliés de leur travail ou de leur propriété ? Editeurs et libraires y survivront-ils ? Quel sera l’avenir du livre papier ? Faut-il craindre que les géants du Net, tels Amazon ou Google, n’imposent leurs conditions à l’univers de la culture écrite ? Bref, ce rêve de liberté est-il voué à se transformer en cauchemar ou peut-on le sauver en combattant ses effets pervers ?  Pour cerner les difficultés et repérer les lignes de force du débat, quelques-uns des meilleurs spécialistes de la question, tous des professionnels du livre, confrontent ici leurs points de vue et s’efforcent de dégager un ensemble d’exigences et de solutions visant à relever le défi.» .
Voilà un bel ensemble de lieux communs. On croirait du journalisme de TF1.
Toute participation scientifique de spécialistes de l’analyse de la vie sociale est,  à l’évidence, exclue.
On se demande bien à quoi sert cette institution.