Luc Ferry, Président d’une boîte à fromages, pour 4300 euros par mois

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Le Conseil d’Analyse de la Vie Sociale est un « machin », comme il en existe des dizaines, créés dans des circonstances diverses, et dont l’utilité est incertaine. Ce conseil a été créé le 8 juillet 2004, par décret. Il « a pour mission d’éclairer les choix politiques du Gouvernement, par l’analyse et la confrontation des points de vue, lorsque les décisions à prendre présentent des enjeux liés à des faits de société ». Il fait des rapports.
Bon, mettons.

Les membres forment un joyeux bric à brac. Il y a toutes sortes de membres dont certains sont inattendus. Voici quelques exemples:
Christine Albanel, écrivain.
Bruno Belin, Vice-Président du Conseil général de la Vienne, docteur en pharmacie,
Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de la Vie associative, ce qui doit l’occuper suffisamment,
Amélie de Bourbon, consultante EURO RSCG C&O
Alain Maillard de la Morandais, prêtre
Danielle Thompson, cinéaste, réalisatrice
Caroline Thompson, psychologue clinicienne et fille de la précédente.
Alain Béraud, amiral.
Teresa Crémisi, éditeur.
Naturellement, nul ne doute que toutes ces personnes cultivées puissent avoir une opinion personnelle. Mais leur opinion est-elle autorisée ? Ce conseil comprend-il des universitaires, chercheurs en sociologie ? Néant ! En psychologie sociale ? Néant !
Le plus méritant de la bande est, sans nul doute, Emmanuel Leroy-Ladurie. Mais il est historien et non sociologue. Et puis, il a 81 ans ce qui n’enlève rien à sa valeur, mais peut faire douter de sa fraîcheur.

Examinons le dernier rapport :
La révolution du livre numérique.
« Le rêve d’une bibliothèque universelle accessible à tous pourrait, grâce aux ordinateurs et à Internet, devenir bientôt réalité. Nul ne contestera le formidable progrès que représentera la possibilité, pour chacun, d’accéder à l’ensemble du patrimoine écrit de l’humanité. Pourtant, les conditions dans lesquelles cette idée prend corps déclenchent, de divers horizons, plusieurs levées de bouclier. Et de sombres prophéties se font jour touchant la marginalisation de la haute culture en général et de ses expressions francophones en particulier. Les créateurs et leurs héritiers risquent-ils de se voir spoliés de leur travail ou de leur propriété ? Editeurs et libraires y survivront-ils ? Quel sera l’avenir du livre papier ? Faut-il craindre que les géants du Net, tels Amazon ou Google, n’imposent leurs conditions à l’univers de la culture écrite ? Bref, ce rêve de liberté est-il voué à se transformer en cauchemar ou peut-on le sauver en combattant ses effets pervers ?  Pour cerner les difficultés et repérer les lignes de force du débat, quelques-uns des meilleurs spécialistes de la question, tous des professionnels du livre, confrontent ici leurs points de vue et s’efforcent de dégager un ensemble d’exigences et de solutions visant à relever le défi.» .
Voilà un bel ensemble de lieux communs. On croirait du journalisme de TF1.
Toute participation scientifique de spécialistes de l’analyse de la vie sociale est,  à l’évidence, exclue.
On se demande bien à quoi sert cette institution.

Bakounine