Le programme indigent de Nicolas Sarkozy

Le programme indigent de Nicolas Sarkozy

Les débuts n’ont pas été heureux. Est-ce un programme présidentiel d’organiser un référendum sur la formation des chômeurs ou l’ouverture des magasins le dimanche ? Il semblerait bien qu’on soit parti pour l’annonce quotidienne d’une mesurette destinée à plaire à tel ou tel groupe social. Mais la concaténation d’un ensemble de mesurettes ne fait pas un programme présidentiel.
Le programme présidentiel doit d’abord dire ce qui est envisagé pour que chaque français puisse vivre dans des conditions minimales. Que demandent les citoyens à l’état ? D’avoir assez pour vivre, d’être convenablement logés, d’être convenablement protégés des agressions économiques et sociales, de permettre aux enfants d’avoir une éducation qui leur permette de vivre, à leur tour, dans des conditions convenables.
Un programme n’est pas une suite de promesses dont beaucoup ne seront pas tenues. Un programme c’est un ensemble d’objectifs vers lesquels on s’engage à travailler chaque jour.

La question économique et sociale est capitale et prioritaire. Il faut dire ce que l’on compte faire de l’économie de marché, de la concurrence internationale. Il faut dire ce qu’on souhaite faire face à l’emprise de plus en plus forte de la finance quand il faudrait diriger l’argent vers des investissements utiles à la société et faire cesser cette partie mondiale de poker menteur qui ne fait qu’appauvrir les plus pauvres.
La question économique est sociale est aussi capitale dans le sens d’un partage moins injuste entre les très riches et les très pauvres en recherchant, pour tous ceux qui sont volontaires, des dispositifs formateurs et responsabilisants en lieu et place d’une assistance humiliante.
La question économique et sociale est aussi capitale dans le sens où l’on doit définir une politique vis-à-vis des pays « en voie de développement » et des économies émergentes. Car le temps du colonialisme est bien fini et les pays pauvres ne pourront pas sans révolte continuer d’être les vaches à traire du capitalisme international.
Il faut aussi annoncer une politique de protection des citoyens. Il ne s’agit pas seulement d’une politique sécuritaire contre la délinquance. Il s’agit aussi d’une politique de «sécurité sociale» apportant à tous l’aide légitime contre les handicaps, les maladies, etc.
Il faut enfin annoncer une grande politique internationale dans laquelle la France, pays des droits de l’homme, dit-on, se comporte à la hauteur de cette réputation, ce qui n’implique aucun compromis avec les tyrannies et les dictatures.
Voilà ce que doit être un vrai programme présidentiel.
Nicolas Sarkozy en est loin. Très loin.

Bakounine