La Faute : A qui la faute ?

La Faute : A qui la faute ?

… ou les dérives d’un monde libéral mû par l’appât du gain.

Il était une fois, il y a bien longtemps, des terres qui se trouvaient si basses et si proches de la mer qu’il n’était pas rare qu’elles fussent immergées aux grandes marées d’Equinoxe. Mais le reste du temps, elles pouvaient être utilisées pour faire paître les animaux, voire leur donner cette tendre chair des moutons de pré salé. Puis les fermiersdu coin eurent envie de protéger un peu ces terres et ils construisirent des digues, tout en sachant qu’il était bien possible que, de temps en temps, l’océan vienne s’épandre un peu.

On aurait pu en rester là. La France est assez spacieuse pour qu’on ait pas besoin d’en étendre la superficie comme les Pays Bas.

Puis vint le désir d’habiter « les pieds dans l’eau », comme l’on dit. Et les propriétaires de ces terres décidèrent de vendre pour construire des habitations. Il y eut aussi des promoteurs à l’affût de quelque profit juteux. Naturellement, les services qui délivraient les permis de construire s’y opposèrent. Ces terres étaient inondables. On n’allait pas construire sur des terres inondables. Alors il y eut des pressions de certains que nous ne connaissons pas encoure tous, qui trouvèrent intérêt à ce commerce juteux des terres.

Vinrent enfin les acquéreurs : de superbes parcelles à deux pas de la mer de la mer. Vous vous rendez compte ! Quelle affaire!

Les pauvres gens trouvaient peut-être que cette affaire était périlleuse. « Mais non ! Il n’y a rien à craindre. Vous voyez bien. Il y a des digues qui, depuis des temps immémoriaux, résistent à l’océan et protégeront votre habitation.

Et c’est là que commence la confusion : comment imaginer que l’argent public utilisé pour l’entretien des digues ne servent qu’à quelques uns alors qu’il n’y a pas de nécessité collective. Parce qu’entretenir ces digues est onéreux. Et vaut-il mieux entretenir les digues pour quelques uns ou construire des routes pour tous ou financer le RSA ou d’autres dépenses sociales ? Est-ce vraiment le rôle de la collectivité de financer de tels travaux sans retour économique ou social possibles ? Qu’à la rigueur, la commune de La Faute entretienne les digues pour les habitants de La Faute comme elle le ferait pour tout chemin vicinal local. Car les digues ne sont en rien différentes, dans leurs rôles et statuts, que les chemins vicinaux locaux.

Et comme, de plus, le niveau de l’océan monte, à long terme, ces digues sont des châteaux de sable construits devant la marée montante.

C’est ainsi que des personnes ou des organismes privés se sont autorisés à croire que l’argent public protégerait leurs petites ventes profitables.

Les victimes de cette arnaque sont aujourd’hui les malheureux qui manifestent pour conserver leur maison. Ils ont tort, car la puissance publique se montre bien généreuse. Rien ne l’y obligeait et elle aurait pu les planter là et les laisser se débrouiller avec des recours contre ceux qui leur ont vendu pour du terrain à bâtir, ce qui n’était que du marécage

 

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Bakounine