Entremont : les fabuleux effets de la concurrence

Entremont : les fabuleux effets de la concurrence

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Nos gouvernants, hommes d’idéologies et de système croient dur comme fer que la concurrence a un effet positif sur les prix. C’est vraiment croire que le monde est composé d’hommes vertueux qui excluent toute combine et toute corruption.

Un exemple fameux nous est donné avec les coûts de la téléphonie mobile et les ententes entre les trois « puissants » que sont Orange, SFR et Bouygues. Mais nous dit-on, s’il n’y avait pas eu cette concurrence, les tarifs de France Télécom auraient été plus élevés. Certes, si l’Etat n’avait pas failli à son rôle en privatisant l’entreprise. Sinon, il lui aurait été tout aussi facile d’exiger de l’entreprise nationalisée les tarifs qu’il aurait souhaité.

Et la même aventure nous pend au nez avec l’électricité, le gaz et la poste.

Sans compter les effets pernicieux de la recherche du moindre coût et du maximum de profit par délocalisation.

A l’autre bout de la chaîne, on voit aujourd’hui les producteurs de lait pour Entremont se faire déposséder de la petite hausse de revenus que l’augmentation des cours aurait pu leur apporter. Et certains de plaider la concurrence en proposant aux producteurs de vendre à qui leur proposera plus cher. On imagine comme c’est facile de se dire le matin en se levant, « tiens aujourd’hui je vais vendre mon lait à Danone ». Car il y a des liens structurels, des contrats des organisations de tournées de ramassage… C’est encore moins facile que de changer de banque.

Dans Le Monde du 26 août, on publie quelques extraits du livre à paraître de Paul Krugman expliquant comment les républicains de G.W. Bush n’ont cessé de démolir les acquis des années antérieures dans un système où « le choix de tout politiser, de donner priorité absolue au loyalisme partisan, crée une culture de copinage et de corruption omniprésente ». On comprendra comment d’une société où les très pauvres n’étaient pas si nombreux et où les très riches n’étaient pas si riches, on en a fait une autre où les très pauvres sont très nombreux et les riches encore plus riches. On ne manquera pas de constater certaines similitudes avec la société française depuis que la gauche n’est plus au pouvoir, phénomène qui me paraît s’intensifier de puis que Sarkozy est Président.

Bakounine