Crise : l’Europe marche à l’envers

Crise : l’Europe marche à l’envers

La preuve est faite : toutes les politiques de rigueur appliquées en Grèce, en Espagne, en Italie, en France et ailleurs ne produisent qu’une baisse de l’activité et l’augmentation du nombre des chômeurs. Corrélativement, on observe une baisse des rentrées fiscales. Au mieux, la dette n’augmente pas, au pire, elle augmente. Et ce qui augmente irrévocablement chaque jour, c’est le nombre de chômeurs.
Cette politique a échoué. C’était prévisible. Il ne fallait pas posséder un fort Q.I. pour le prévoir. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Il est largement temps de considérer les choses autrement.
Que faire ?
Installer un contrôle aux frontières de la zone euro. Taxer fortement tous les produits qui concurrencent l’industrie européenne ou que l’industrie européenne pourrait produire. Lancer une grande politique d’investissement notamment dans les domaines non délocalisables : transports publics, logement, agriculture, énergie. Soutenir la création d’entreprises moyennes qui participeraient à ce projet et celles qui ont le savoir faire utile et sont capables de devenir compétitives sans le cadres du contrôle aux frontières (en informatique, par exemple).
Financer cette politique par la création de monnaie, par la contribution financière des grands groupes s’ils veulent maintenir une activité en Europe, un impôt vif et momentané sur les grandes fortunes et par la contribution des entreprises installées dans les paradis fiscaux et au Luxembourg.
Faire courir le bruit que les pays européens ne rembourseront pas la dette et racheter celle-ci à vil prix.
Harmoniser, en même temps, les politiques sociales et fiscales des pays de la zone euro sur la base du mieux disant pour les citoyens. Au minimum mettre en place un échéancier court et commencer à le respecter.
Bien comprendre que la zone euro ce n’est pas l’Europe. C’est bien dommage pour les autres pays européens, mais c’est ainsi. La zone euro c’est un pays unique. On peut le regretter. La seule alternative c’est l’éclatement. Sinon, au travail !

Notes d’économie politique n°83
1078 – 27/02/2003

Bakounine