Archive dans 15 octobre 2011

Cher lecteur de Guémené

J’avais bien pris soin de préciser que Guémené est l’acronyme de Groupe Universel Ecologique et Magistral des Epistémologues Naturellement Epicuriens. Mais je nbe serai pas faux derche. Ceci renvoie à ce qu’on dit de façon courante : « Quelle andouille ! ».
Il est vrai que je comprends votre peine. Quand je décore un journaliste ou un ministre de l’Ordre de Guémené, c’est évidemment une métaphore pour dire qu’il ou elle est une andouille. Et vous craignez, à juste titre, que les habitants de ce bourg ne soient considérés comme des andouilles, ce qu’ils ne sont point, ou, tout le moins peut-on penser qu’il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Et il y a, comme cela, des noms durs à porter. Comme (je ne prendrai pas d’exemple en France, ce qui pourrait vexer, comme Berlusconi. J’ai cherché bien des synonymes, mais sans trouver la même gentillesse. Car dire de quelqu’un qu’il est une andouille, c’est quand même plis gentil que de dire qu’il est con !
Et il y a plus.
L’andouille, c’est vachement bon. Et Guémené recèle la recette de la fabuleuse andouille… de Guéméné, à côté de laquelle l’andouille de Vire est non seulement normande, mais facile à imiter, et, au bout du compte, très ordinaire. Je ne pouvais donc choisir Vire ? Sans compter qu’il y a tant de personnes qui m’ont demandé ce qu’était Guéméné et je me suis fait un plaisir de le leur dire et de vanter cette merveille gastronomique, encore plus mise en valeur par ce plat divin qu’on compose de couches de purée et d’andouille et qu’on met au four avec un peu de chapelure.
Contrairement à ce que vous croyez, je ne me suis pas accaparé Guémené. Déjà, dans la ferme de mes arrières grands parents, les andouilles fumaient dans la cheminée. Je ne sais plus si elles étaient de Vire ou de Guémené, mais comme c’était en Pays de Léon, je crois pouvoir supposer qu’elles étaient façonnées à la manière de chez vous. Quoique… J’ai toujours été un peu déçu par les gens du Morbihan qui ne savent pas ce qu’est du kig ha fars.
Voilà. Ne nous querellons donc pas sous le Gwen Ha Du. Déjà, nombreux sont ceux qui m’ont demandé ce qu’on pouvait trouver à Guémené, et je le leur ai dit : un très sympathique chef lieu de canton du Morbihan et des andouilles majestueuses.
Voilà.
Pour vous être agréable, je vais donc modifier tous mes articles afin qu’on ne croie pas qu’il y a plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs.

Bien cordialement

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
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Sophie Auvigne décorée de l’ordre de Guémené

Quand Sophie Auvigne présente les nouvelles, elle donne l’impression d’improviser. Pourquoi pas. Mais encore faudrait-il que le débit soit régulier. Mais ce n’est point. Il y a des mots qui traînent et attendent le suivant. Et quelle manie d’accentuer si fortement un substantif sur trois.

Les commentaires de topjournalistes :
Toujours aussi nulle et toujours là ! C’est à désespérer !

Un ton à la limite de l’insoutenable, tellement agaçant que j’arrête de l’écouter après cinq minutes. Quelle manière d’accentuer les syllabes ridicule et sans aucun rapport avec le bon sens. Madame, pour le bien de tous, lâchez le micro !

J’ai l’impression que cette journaliste découvre l’information au moment où elle lit les dépêches. La lecture monotone et les intonations mal placées.

Diction insupportable; devrait se tourner vers la presse écrite

Un ton de voix insupportable : que le sujet soit une catastrophe, du sport, de l’actualité économique ou politique, les phrases suivent toujours exactement les mêmes schémas d’intonation. C’est complètement artificiel, cela crée une fausse intensité et au final endort la vigilance de l’auditeur. Derrière l’énervement sur la forme, un motif de mécontentement bien plus fondamental : Mme Auvigne est hautement politisée, et fait toujours passer plus ou moins subtilement ses préférences politiques. L’action du gouvernement est forcément le centre d’attention numéro un, et est forcément positif, alors que l’opposition est toujours traitée avec le plus grand mépris. Sophie Auvigne, c’est le retour de l’ORTF !

Je la trouve nulle : elle s’exprime mal, laisse des espaces temps impressionnants entre les mots et semble toujours à la recherche d’autre chose (ses lunettes ? un verre d’eau ?,… J’aime beaucoup France Info mais dès que je l’entends, je change de radio…

Pour suivre des cours d’expression orale s’adresser à l’auteur de ce blog.

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Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
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Démondialisation : l’obstacle européen

Lors du débat du 12 octobre qui opposait Martine Aubry à François Hollande, les deux candidats s’exprimaient de façon déterminée en utilisant le pronom « Je ». « Je ferai une grande réforme fiscale… », « je proposerai une loi qui… », « je réformerai… » etc. Cependant, il est un sujet sur lequel ils se sont contentés de souhaits : « il faudra que… ».
Ce sujet est celui de l’Europe.
Lorsqu’il a été question de la régulation de la mondialisation, ils ont implicitement admis que ce qu’ils comptaient faire ne pourrait l’être que dans le cadre européen.Et que, par conséquence, ils seraient liés par les positions des autres pays. Comment, en effet, serait-il possible d’appliquer des taxes compensatoires aux frontières de la France ? Compliqué. Les candidats ont eu beau dire que d’autres pays le font (comme les Etats-Unis et la Chine), ils ont implicitement accepté l’idée, mais sans trop insister, que ces dispositions ne pouvaient exister qu’aux frontières de l’Europe.
Voilà qui est extrêmement important, notamment en matière d’emploi, puisque c’est la différence des coûts de main d’œuvre qui est à l’origine des délocalisations et autres expatriations des fabrications.
Comme c’était prévisible avec la Constitution croupion votée presque en cachette’ par les députés français, l’Europe est donc la cause d’une perte de souveraineté.
Ceci ne serait pas très grave si les pays européens avaient une politique commune. Les derniers évènements, à propos de la question des dettes de plusieurs pays, montrent que ce n’est pas le cas. Chacun tire encore à hue et à dia dans le sens qui lui convient. L’Europe est un bordel économique qui va empêcher toute politique de régulation de la mondialisation. Les délocalisations continueront. Le chômage perdurera.

Madame Aubry, encore un effort

Il y aura un deuxième tour. Il faudra donc obtenir les voix de ceux qui n’ont pas voté pour vous.
Vous savez bien que ce qu’on nomme « crise » est, pour l’essentiel, le produit de la mondialisation et du pouvoir des banques. Il vous faut donc faire un pas vers nous, ceux qui, justement, n’ont pas voté pour vous parce qu’ils vous trouvaient trop craintive sur ces questions et qui pensaient que Royal ou Montebourg l’étaient moins.
Faites un pas vers nous en assurant qu’il faudra sans doute contrôler les mouvements aux frontières, pas plus que ne le font les américains ou les chinois, pour protéger ou faire renaître l’emploi en France. Quant aux banques, en échange de l’aide de l’état, que celui-ci entre dans leur gouvernance pour orienter leurs actions vers l’intérêt national et la suppression des scandaleux bonus.
Allez, encore un effort.

Dexia : une banque bien tranquille… avant d’être Dexia

L’éditorial du Monde, daté du 6/10/2011, raconte comment était né, en 1987, le Crédit Local de France, banque destinée à financer, les collectivités, départements, régions, communes, etc..
Privatisé, en 1993, par le gouvernement Balladur, l’établissement continue à exercer sa mission avec succès. Mais, avec l’arrivée de l’euro, son directeur Pierre Richard (qui a certainement reçu de gros bonus), se lance dans des opérations de fusion (avec le Crédit Communal de Belgique) puis dans de multiples acquisitions. L’établissement prend un volume considérable avec des filiales aux Pays Bas, en Belgique, en Espagne et aux États-Unis.
Viennent l’affaire des subprimes, en 2008, et des difficultés d’une filiale américaine. Il y a aussi le placement à marche forcée d’emprunts toxiques auprès des collectivités. Dexia est recapitalisée, en 2009, revend cette filiale, mais finit malgré tout, raplapla ces jours-ci.
Si le Crédit Local de France s’était contenté d’exercer ce pour quoi il avait été créé, rien de tout cela ne serait arrivé.

La leçon de ce naufrage est facile à tirer. C’est à la fois la version bancaire de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, et l’inanité de l’illusion de la taille critique. A partir d’un certain volume, plus personne ne contrôle plus rien, a fortiori si l’on s’est lancé dans des métiers différents. C’est ce qui arrive, petit à petit, à tous ces grands groupes (cf. Vivendi, par exemple) qui finissent par vendre à l’encan, pour tenter de se refaire, des entreprises entières, condamnant, au passage, de nombreux salariés à la perte de leur emploi.

Notes d’économie politique 61 – 7 octobre 2011

Non, pas Hollande ! Il est flasque comme un Chamallow

Mais que lui trouvez-vous, bon sang ! Aucun souffle n’émane de sa personne, aucune idée, aucune perspective. Martine Aubry a un véritable projet, Arnaud Montebourg a un véritable projet. Ségolène Royal a un véritable projet.
Mais Hollande ?
Qu’est-ce qu’il a bien pu faire ? Ou plutôt ne rien faire de peur de déplaire. Il est affreusement modéré en tout. Le courage semble lui manquer. Ses idées sont molles. Il est là, comme en conserve, ne disant rien vraiment de ce à quoi il croit. Il est là, dans une impuissance froide, n’osant pas s’en prendre au capital et aux banques, ni à qui que ce soit. Il est, il sera, le valet mou de la crise mondiale et des agences de notation. Hollande semble ne croire en rien tant il a peur que ce qu’il pourrait croire puisse éloigner de lui une paire d’électeur. Il est là, avec sa tête de bon élève qui ne lève pas le doigt, de peur qu’on le remarque.

Il est flasque comme un Chamallow.
Désespérant !
Consternant !

Délinquants et militaires: relire Makarenko

Anton Semionovitch Makarenko fut chargé, en 1920, dans la Russie d’alors, socialement troublée par les suites de la révolution de 1917, de créer un établissement susceptible de recueillir et d’éduquer des jeunes délinquants ou livrés à eux-mêmes.
Il ouvre alors avec peu de personnel, un établissement qu’il nommera Colonie Gorki. Là, tout est à construire et à créer. Et ce sont les colons qui construisent et créent. Ils construisent des bâtiments pour habiter. Ils créent une petite exploitation agricole pour se nourrir. Au début, tout ne tient que par le charisme et la volonté du responsable. Mais peu à peu, s’élabore une collectivité avec ses règles sociales et morales au fonctionnement le-laquelle participent les colons, au fur et à mesure que leur maturité leur ouvre la porte du « Conseil».
Ce qui caractérise l’établissement c’est sa structure. Naturellement, on peut aujourd’hui sourire de cette façon de générer l’homme socialiste nouveau qui salue le drapeau soviétique chaque matin. On peut être réservé devant cette structure forte et passablement militaire (on salue), mais qui offre le cadre dans lequel les jeunes s’insèrent et construisent leur personnalité. Nulle faiblesse, nulle démagogie. Les règles de vie sont puissantes, règles qui, au fil du temps, sont portées aussi bien par les « anciens » que par le fondateur, mais aussi, et c’est particulièrement important, après avoir été approuvées dans des assemblées où tous les colons ont droit à la parole.
Il y a aussi le travail. Le travail agricole ou artisanal est nécessaire, car il fournit les ressources pour s’habiller, se loger, se nourrir. En même temps, le travail scolaire occupe une grande place en vue de l’insertion professionnelle ultérieure.
Lorsqu’on lit le Poème Pédagogique (l’ouvrage où cette expérience est rapportée) on est étonné de la modernité des principes éducatifs.
Le plus fort est probablement la démocratie et le droit à l’expression et à la discussion donnée aux jeunes. Mais cet accès à la parole n’est pas donné d’emblée. Il est indispensable que les nouveaux acquièrent eux-mêmes le respect de ce mode de gouvernement et, par là même se définissent comme membre de la société.
Très important, aussi, est le rôle du travail. Cette société ne peut admettre l’existence de parasites. À chacun est donc dévolu une tâche, en fonction de son âge et de ses capacités. Ne pas l’accomplir, c’et s’exposer à devoir s’expliquer et être éventuellement sanctionné en assemblée générale.
Rien ne va sans le respect des valeurs. On ne triche pas, on ne ment pas, on ne vole pas. On respecte les autres et, a fortiori, les plus anciens.
Et l’on se respecte soi-même par l’hygiène et la tenue vestimentaire.
L’ensemble forme une forte structure sociale dans laquelle les jeunes, même orphelins, même délinquants, vont trouver à la fois une place et des interlocuteurs susceptibles autant de les encourager que de leur dire non. Rares sont les échecs. Pourtant il y en eut. Mais nombreux seront ceux qui, devenus adultes s’enorgueilliront d’avoir été membre de la Colonie Gorki.
Avant de rire ou de critiquer l’idée de confier à des militaires l’éducation de jeunes délinquants, on tirera profit de l’étude des ouvrages de Makarenko. Et si le milieu militaire peut offrir cet assemblage réfléchi entre effort, travail, démocratie, respect d’autrui et des valeurs sociales, on aurait tort de s’en priver.

Articles précédents:
L’encadrement militaire des délinquants comme alternative à la prison
Makarenko, l’éducation, l’intérêt, le devoir, la collectivité

Adolescence et délinquance: parlons un peu d’A.S. Makarenko