Démondialisation : l’obstacle européen

Démondialisation : l’obstacle européen

Lors du débat du 12 octobre qui opposait Martine Aubry à François Hollande, les deux candidats s’exprimaient de façon déterminée en utilisant le pronom « Je ». « Je ferai une grande réforme fiscale… », « je proposerai une loi qui… », « je réformerai… » etc. Cependant, il est un sujet sur lequel ils se sont contentés de souhaits : « il faudra que… ».
Ce sujet est celui de l’Europe.
Lorsqu’il a été question de la régulation de la mondialisation, ils ont implicitement admis que ce qu’ils comptaient faire ne pourrait l’être que dans le cadre européen.Et que, par conséquence, ils seraient liés par les positions des autres pays. Comment, en effet, serait-il possible d’appliquer des taxes compensatoires aux frontières de la France ? Compliqué. Les candidats ont eu beau dire que d’autres pays le font (comme les Etats-Unis et la Chine), ils ont implicitement accepté l’idée, mais sans trop insister, que ces dispositions ne pouvaient exister qu’aux frontières de l’Europe.
Voilà qui est extrêmement important, notamment en matière d’emploi, puisque c’est la différence des coûts de main d’œuvre qui est à l’origine des délocalisations et autres expatriations des fabrications.
Comme c’était prévisible avec la Constitution croupion votée presque en cachette’ par les députés français, l’Europe est donc la cause d’une perte de souveraineté.
Ceci ne serait pas très grave si les pays européens avaient une politique commune. Les derniers évènements, à propos de la question des dettes de plusieurs pays, montrent que ce n’est pas le cas. Chacun tire encore à hue et à dia dans le sens qui lui convient. L’Europe est un bordel économique qui va empêcher toute politique de régulation de la mondialisation. Les délocalisations continueront. Le chômage perdurera.

Bakounine