Dexia : une banque bien tranquille… avant d’être Dexia

Dexia : une banque bien tranquille… avant d’être Dexia

L’éditorial du Monde, daté du 6/10/2011, raconte comment était né, en 1987, le Crédit Local de France, banque destinée à financer, les collectivités, départements, régions, communes, etc..
Privatisé, en 1993, par le gouvernement Balladur, l’établissement continue à exercer sa mission avec succès. Mais, avec l’arrivée de l’euro, son directeur Pierre Richard (qui a certainement reçu de gros bonus), se lance dans des opérations de fusion (avec le Crédit Communal de Belgique) puis dans de multiples acquisitions. L’établissement prend un volume considérable avec des filiales aux Pays Bas, en Belgique, en Espagne et aux États-Unis.
Viennent l’affaire des subprimes, en 2008, et des difficultés d’une filiale américaine. Il y a aussi le placement à marche forcée d’emprunts toxiques auprès des collectivités. Dexia est recapitalisée, en 2009, revend cette filiale, mais finit malgré tout, raplapla ces jours-ci.
Si le Crédit Local de France s’était contenté d’exercer ce pour quoi il avait été créé, rien de tout cela ne serait arrivé.

La leçon de ce naufrage est facile à tirer. C’est à la fois la version bancaire de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, et l’inanité de l’illusion de la taille critique. A partir d’un certain volume, plus personne ne contrôle plus rien, a fortiori si l’on s’est lancé dans des métiers différents. C’est ce qui arrive, petit à petit, à tous ces grands groupes (cf. Vivendi, par exemple) qui finissent par vendre à l’encan, pour tenter de se refaire, des entreprises entières, condamnant, au passage, de nombreux salariés à la perte de leur emploi.

Notes d’économie politique 61 – 7 octobre 2011

Bakounine