Catégorie dans 01-Un monde plein de trous

Instit’ depuis 24 ans, je suis venu vous dire que je démissionne

Laurent Ott, membre du mouvement Freinet, a envoyé une lettre de démission à son Inspecteur d’Académie. Il y exprime sa colère face aux réformes dégradant les principes et le sens de l’école, son exaspération à ne pouvoir exercer pleinement et intelligemment son métier et, enfin, sa lassitude à voir prospérer le déni des droits et besoins des élèves (Rue89).

Je souhaite par ce courrier, Monsieur l’inspecteur, vous présenter ma démission. Depuis la fin des années 80, je n’ai pu qu’assister à la dégradation de la liberté éducative et pédagogique de l’enseignant, et à l’appauvrissement du champ éducatif à l’école.

Sous couvert d’un « recentrage » perpétuel vers l’acquisition de « fondamentaux », de socle, l’école primaire s’est appauvrie, s’est repliée sur elle-même ; elle s’est coupée des ressources de son environnement naturel, à la fois urbain, familial et social.

Le temps et le champ de l’enseignement se sont retrouvés de plus en plus quadrillés d’objectifs, d’injonctions et de contrôles. Les possibilités pour les enseignants comme pour les élèves, de faire preuves d’initiative et d’autonomie sont progressivement et toujours plus rognées par des injonctions dans tous les domaines et une inflation de règlementations dissuasives.

Le plan Vigipirate, l’alourdissement des procédures d’autorisation de sortie, ou d’intervention de tiers, la règlementation des activités physiques […] ont constitué autant d’entraves au développement d’un climat éducatif souhaitable, dans les classes et dans les écoles.

Qui peut encore en effet, dans sa classe et dans son école, sortir en toute simplicité, faire la cuisine, utiliser les transports en commun, faire participer les parents au quotidien de la classe, faire une sortie vélo avec ses élèves ou organiser un séjour avec eux ?

Sans que l’on y prenne garde, c’est toute la liberté éducative nécessaire à l’apprentissage de l’autonomie et au développement des relations éducatives de base qui se sont retrouvées progressivement rejetée hors de l’école.

A la place, nous avons connu une inflation des évaluations en tous genres, nationales, de circonscription ou exceptionnelles, qui prennent de plus en plus de temps, de plus en plus de place et qui déterminent lourdement le quotidien des élèves, comme celui des enseignants.

Cette tendance est allée si loin, que l’on peut se demander si l’enseignement à l’école n’est pas en train de perdre tout sens en se réduisant à la simple préparation… de ses propres évaluations.

En vingt-quatre ans, je n’ai observé également aucun progrès dans la formation ou l’accompagnement des jeunes enseignants.

La formation éducative, l’accès à une formation consistante dans les domaines de la connaissance du développement psycho-affectif de l’enfant, de la connaissance des réalités sociales et contraintes des familles les plus précaires, sont toujours refusés aux jeunes enseignants qui subissent de plein fouet les peurs, les préjugés, auxquels les expose leur impréparation.

Membre de l’Icem pédagogie Freinet de longue date, j’aurais souhaité contribuer à l’intérieur de l’Education nationale au développement d’une pédagogie respectueuse de l’enfant, de ses besoins et de ses aspirations.

Je suis malheureusement aujourd’hui forcé de constater que de telles pratiques pédagogiques n’ont plus de place dans l’Éducation nationale, telle qu’elle est devenue.

Les sanctions, ou plus banalement les brimades et dénis de reconnaissance pleuvent sur nos collègues et camarades qui, partageant nos principes, refusent les modes d’évaluation néfaste, l’absurdité du » soutien scolaire » obligatoire, ou le fichage des enfants dans Base Élèves.

La relation avec la hiérarchie s’est tellement dégradée qu’il n’y a plus de place aujourd’hui dans notre institution que pour des relations d’autoritarisme et de servilité qui empêchent le développement de toute créativité nécessaire à l’acte d’éduquer. Aujourd’hui, Monsieur l’Inspecteur, il devient clair que c’est en dehors de l’école que peuvent se développer de véritables innovations pédagogiques et éducatives.

C’est pour cette raison, que dans le cadre de l’action associative, je contribue à promouvoir de nouvelles formes de travail éducatif qui, répondant à des besoins sociaux pressants, ne trouvent pas de place à l’école.

C’est également pour cette raison que dans le cadre de la formation professionnelle, je contribue à développer des actions de formation propres à aider les éducateurs d’aujourd’hui à devenir les véritables promoteurs et ingénieurs de leur pratique professionnelle et éducative.

Constatant que ces objectifs n’ont plus aujourd’hui de place dans l’Education nationale, je vous prie donc de prendre en compte ma démission. Dans cette perspective, je vous prie de croire en mon attachement profond à l’éducation et à la pédagogie.

Célestin Freinet

DSK : le faux non-lieu

Voilà qu’on nous présente la décision de la justice comme un « non lieu » au sens où les évènements en question n’auraient pas existé. Or, il n’en est rien. La défense de Strauss Kahn ne le conteste pas. Elle dit simplement qu’on ne peut prouver qu’il y aurait eu viol et que la victime n’aurait pas été consentante.
Il est établi qu’on a retrouvé du sperme de Monsieur Strauss-Kahn sur la moquette de la chambre et sur les vêtements de la femme de chambre. Avant même de s’interroger sur le « consentement » de Madame Diallo, on peut se poser d’autres questions.
Que DSK sorte tout nu de sa salle de bains. Pourquoi pas. Mais toutes les personnes qui sortent toutes nues de leur salle de bains et rencontrent une femme de chambre n’éjaculent pas forcément sur la moquette et la personne en question. Il s’est donc passé quelque chose de spécial.
Quoiqu’il soit arrivé, on se posera les questions suivantes :
Est-il normal, habituel, usuel, qu’un Directeur du FMI, candidat à la Présidence de la République Française se trouve en érection devant une femme de chambre entrée par inadvertance ?
Est-il normal, habituel, usuel, qu’un Directeur du FMI, candidat à la Présidence de la République Française dépose du sperme sur la moquette de sa chambre et sur les vêtements du personnel d’entretien de celle-ci ?
Tout ceci a bien eu lieu.
C’est déjà assez choquant, non

On m’a coupé l’eau: en pleine canicule

Lorsque j’ai reproduit « Coupé d’eau pour une facture de 85 euros de retard » je ne pensais pas recevoir tant de doléances de victimes. Voici Sandrine:

Et bien moi ça vient de m’arriver ce matin, en me levant plus d’eau. Et nous sommes en pleine canicule dans le Rhône alpes !!!
Alors effectivement, je ne suis pas contre le fait de payer, j’ai d’ailleurs payé, mais en retard, j’étais parti en vacances…Et voilà qu’ils n’ont pas reçu le chèque, cela prend du temps de traitement selon la conseillère. J’ai toujours honoré mes factures, étant client depuis 20 ans chez Véolia.
Imaginez en pleine canicule, si vous avez des enfants ou si vous êtes âgés…
Au bout du fil j’explique le cas à la conseillère, qu’au moins en pleine canicule, il pourrait y avoir des manières autres de procéder…Rien à f…faut vous rapprocher du service réclamation me dit-elle avec une voix condescendante !
Le respect du client…La philosophie de Véolia ? Pffffff
22 août 2011

1058 – 31/01/2013

Boris Cyrulnik a déliré, hier au soir, sur France Info

Avec, comme à l’accoutumée, Marie Odile Monchicourt, dans le rôle du thuriféraire niais, Boris Cyrulnik était invité, ce dimanche 21 août 2011 (une rediffusion, m’a-t-il semblé) à s’exprimer sur la question des mères porteuses et de l’avenir des enfants qu’elles mettent au monde.
Cette chronique peut être écoutée en cliquant sur ce lien.
Le sujet dont il était question est très intéressant. Savoir si le fait d’avoir été porté par une mère porteuse risque d’avoir une influence sur le développement psychologique et physiologique de l’enfant pose la question de l’effet, en général et pour tout enfant, des situations et stimulations in utero. Ce sujet est complexe. Il concerne de nombreuses disciplines. Disons que sujet est scientifiquement très controversé.
Ici, Cyrulnik affirme d’emblée que ces influences existent et que les enfants portés par une mère porteuse en subiront des conséquences dans leur petite enfance. Pour prendre un exemple parmi d’autres, il affirme que le fœtus utilise le goût et l’olfaction pour apprendre les caractéristiques du liquide amniotique. Mais il ne dit rien de la genèse intra-utérine des récepteurs concernés, des nerfs et des structures nerveuses qui pourrait suggérer des descriptions solides des mécanismes chimiques ou physiologiques. Comment imaginer, d’ailleurs, qu’un fœtus pourrait sentir avec un système olfactif prévu pour fonctionner en milieu aérien, alors qu’il se trouve en milieu aquatique ?
On entendra d’autres arguments tous de la même veine, présentés de manière générale, sans qu’il soit fait mention, sauf de manière presque subliminaire qu’il pourrait en être autrement, pour d’autres sujets issus de mères porteuses.
Si Boris Cyrulnik avait présenté ce texte à une revue scientifique disposant d’un Comité de Lecture (ce qui est le cas de toutes les revues sérieuses), son papier aurait été rejeté à l’instant, et bienheureux s’il n’avait pas été l’objet de quolibets généralisés. Car voilà, typiquement, la chronique dépourvue de toute rigueur. Il est vrai qu’il y a des expériences qui tendent à montrer des influences in utero. Il est vrai aussi que ces résultats sont partiels. Le vrai sujet est de décrire précisément quelles substances, quels stimuli, peuvent voyager de la mère à l’enfant, et par quelles voies, et à quels moments du développement. Puis d’examiner l’effet ultérieur. Toutes autant d’hypothèses qui se vérifient plus ou moins et peu à peu, au cours des recherches très compliquées à mettre en œuvre avec rigueur qui sont menées par les chercheurs.
Aujourd’hui, celui qui affirme que l’on dispose de certitudes est un menteur. Mais il est aussi rigoureux de dire qu’on dispose de quelques résultats qui vont dans le sens de ce qui n’est encore qu’une intéressante hypothèse de travail. Ce qui ne veut pas dire qu’on doit rester inerte. Il faut, bien évidemment, être très attentif au développement des enfants ainsi conçus.
De toute façon, il est prudent et légitime de s’exprimer au conditionnel.
Mais cette chronique pêche de façon plus grave encore. On sent bien que Cyrulnik est hostile aux mères porteuses. Il le laisse entendre en quelques mots, comme « louer son vagin » ou « louer son utérus ». Dès lors, il ne s’agit plus d’une chronique scientifique, mais d’une chronique militante. Madame Monchicourt, sans doute éblouie par aura de l’intervenant, n’a pas jugé bon de la rejeter. Elle a eu tort.

Affaire Lagarde-Tapie : le pire pourrait bien être certain

Médiapart publie ce 18 août 2011, un article de Laurent Mauduit, intitulé La justice sur les traces du pacte Sarkozy-Tapie qui analyse la décision motivée de la Commission des Requêtes de la Cour de Justice de la république.
On découvre que tout semble avoir été fait, à tous les niveaux de l’appareil d’état, au bénéfice de Bernard Tapie, en commençant par la décision de Jean-Louis Borloo (ancien avocat de tapie) d’avoir recours à un arbitrage, le jour de son arrivée au ministère. On y découvre l’exorbitant montant en jeu (403 millions d’euros) et la possibilité d’inculper Christine Lagarde de « détournement de fonds publics ».
Les agitations autour des caprices des marchés ne doit pas faire oublier cette affaire qui est en train de prendre la forme d’un scandale d’état.

L’affaire Lagarde-Tapie : Christine Lagarde vraiment compromise

Dans un dossier mis en ligne le 17 août 2011, le site Médiapart apporte des arguments quasi décisifs concernant l’implication de Christine Lagarde dans le choix d’une procédure d’arbitrage dans l’affaire Bernard Tapie / Crédit Lyonnais. La Commission des Requêtes de la Cour de Justice de la République a produit un texte de neuf pages dans lesquelles l’actuel Directeur du F.M.I. est soupçonnée de s’être impliquée personnellement dans un dossier qui n’avait pour but que de renflouer Bernard Tapie, malgré un risque judiciaire très faible pour l’Etat.
On est en droit de s’interroger sur les raisons qui ont poussé Nicolas Sarkozy à soutenir la candidature de Christine Lagarde à la direction du F.M.I.. Espérait-on ainsi lui permettre d’échapper à la Cour de Justice de la République ? Y a-t-il d’autres raisons. Bernard Tapie ne s’est-il pas secrètement en gagé à renvoyer l’ascenseur ? Et quand ?

Une fois encore, le gouvernement est pris dans les rets d’une affaire qui sent mauvais.Il ne s’agit pas simplement d’une affaire de cigares ou de pelotage des pieds jusqu’aux seins. Il s’agit d’une affaire où il y a beaucoup d’argent en jeu.

France-Info décorée de l’Ordre de Guémené

France-Info est décorée de l’Ordre de Guémené pour avoir, pendant les mois de juillet et août 2011, infligé un certain nombre de chroniques d’un intérêt nul, sinon archi-nul. On retiendra :
Jean Zeid (C’est pas du jeu) qui nous raconte l’histoire du jeu vidéo. Ce dont personne n’a à foutre. Les plus jeunes déclarent que ces vieux jeux sont de la merde de tamanoir. Quant au moins jeunes, ils s’en fichent comme de leur première chemise, comme si un Pacman foireux sur disquette pouvait avoir influé sur leur vie.
Hind Meddeb (Culture d’été). Voilà un exemple parfait de journaliste pour laquelle la question est plus importante que la réponse. D’ailleurs la réponse est contenue dans la longue, très longue question qui ne manque pas d’inclure quelques bons lieux communs. A renvoyer à l’école de journalisme.
Hélène Lam Trong et Lucie Montchovi (L’été de mes 30 ans). La chronique la plus nulle. Un ramassis d’idées superficielles ou toutes faites ou de lieux communs écrits sur un coin de table. Pas d’enquête (même pas Wikipedia !). A renvoyer apprendre le métier.
Philippe Vandel (Les pourquoi). Philippe Vandel nous avait habitué à mieux.
Et toujours…
L’inénarable Marie Odile Monchicourt (Histoire d’hommes) qui reçoit l’Ordre de Guéméné avec la mention « neu-neu ».
Laurent Mariotte (A toutes saveurs). Le faire valoir des restos qui font toujours avec les produits du marché ou du jardin avec des herbes cueillies le matin. Comme s’il y avait des clients pour y croire.
Par contre, deux chroniques méritent compliments et échapperont à la décoration infamante:
Bertand Dicale (Ces chansons qui ont tout changé) : Un très bon travail de journaliste. Documentation, recherche. Le contraire de L’été de mes 30 ans.
Jacques Expert (Histoire criminelles) : sujets variés, bonne documentation. Le contraire de L’été de mes 30 ans.

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené

Les gouvernants : sauver les marchés, pas les peuples !

Voilà que les présidents et les premiers ministres interrompent leurs vacances pour prendre des décisions, ou faire croire qu’ils en prennent, et, de toute façon faire des déclarations. Ces déclarations on pour but de « rassurer les marchés ». Pauvres petits marchés malades qui crèvent de peur et mouillent leur culotte de peur que les états ne leur remboursent pas toutes leurs dettes. C’est la crise du « je te prête, tu me prêtes, par la barbichette ».
Mais qu’on fait tous ces gouvernements du montant de tous ces emprunts ?
Ont-ils développé le commerce, l’artisanat, l’industrie ?
Ont-ils véritablement mis en œuvre une politique d’économie d’énergie et de développement des énergies alternatives ?
Ont-ils empêché les fermetures d’entreprises ?
Ont-ils fait diminuer le nombre de chômeurs ?
Ont-ils fait reculer la pauvreté ? Ont-ils construits plus de logements HLM ?
Point.
Et maintenant, les voici en train de faire la danse du ventre devant les marchés, en expliquant que le peuple qui n’avait bénéficié en aucune façon de l’augmentation du déficit allait devoir subir l’austérité.

Mais voici que les peuples commencent à se rebiffer : les manifestations des « indignés » d’Athènes et de Madrid ne sont que lessignes avant-coureurs de manifestations violentes comme en Grande Bretagne ces jours-ci

Voilà des années que le monde libéral ne fait rien

En France, le libéralisme d’après guerre a débuté dès le départ du Général de Gaulle. Avec Pompidou, la banque et la finance se sont vues ouvrir les portes de l’état. En Occident, nombre de pays y étaient venus plus tôt, d’autres y viendront plus tard. Dans certains cas, il accompagnera la chute des dictatures (colonels, Franco, Salazar). On peut même affirmer que, sans la complicité des banques et de la finance, ces révolutions ne se seraient pas produites. Une certaine dose de nationalisme et de direction de l’économie a toujours prospéré dans les régimes totalitaires. En raison de leur complicités et de la scandaleuses injustice dans la répartition des fruits du travail, ces régimes n’ont cependant jamais été capables de mettre en place une économie de prospérité et de consommation populaire aussi bien en Europe de l’Est qu’en Espagne ou au Portugal.
Lorsque les dictatures ont été balayées, les peuples se sont rués sur la consommation selon le modèle américano-européen : économie de marché, libre échange, constitution de groupes capitalistes dominants.
Les pays qui se sont ralliés plus tard à la démocratie, notamment en Amérique du Sud, après avoir combattu les multinationales nord-américaines, se sont aussitôt ralliés à l’économie de marché. Ces pays sont devenus prospères, au sens du FMI, sans pour autant, comme partout ailleurs, avoir éradiqué la pauvreté et le chômage.
En même temps, les pays non démocratiques se plaçaient en position de concurrence, notamment en matière de coût de main d’œuvre. La totalité de la richesse profitait à quelques groupes ou à quelques clans avec la complicité des multinationales qui pratiquaient quasi ouvertement la corruption. Si possible, on maintenait le peuple dans la soumission et la pauvreté. Au pire, on laissait se développer une bourgeoisie qui s’enrichissait de façon importante et qui ne constituait évidemment pas un risque pour les pouvoirs en place.
Quand cette structure (pouvoir fort, complicité d’une classe sociale bénéficiaire, complicité avec les multinationales) impactait la Côte d’Ivoire, il n’y avait guère de conséquence pour l’économie mondiale. Quand il s’est agi de la Chine, ce n’était plus la même chose.
Dans le monde libéral, la libre concurrence dont on disait religieusement qu’elle était un facteur de développement, s’établit partout. Entre entreprises, entre régions, entre pays. Ceux qui avaient la main d’œuvre la moins chère produisaient à bas prix des biens de consommation qu’achetaient les futurs chômeurs des pays où la main d’œuvre était plus coûteuse, au plus grand bénéfice des organismes qui étaient à la manœuvre, c’est-à-dire les sociétés financières, les banques, les multinationales. En même temps, pour maintenir un bon niveau de rémunération des actionnaires, il devenait nécessaire, paradoxalement, de supprimer la concurrence, pour se retrouver à deux ou trois pour pratiquer des ententes, avec le massacre social que l’on sait.
Naturellement, les gouvernements qui sont parfois composés de personnes compétentes, ont vite pris la mesure des inconvénients pour le tissu industriel et la politique sociale. Il était devenu indispensable de réglementer. On fit alors des groupes, G7, G8, G20, etc.. Les montagnes ont accouché de vers de terre. On n’a pratiquement rien réglementé. On a laissé le prix de l’énergie aller et venir sous l’effet de la spéculation. On a laissé faire toutes les délocalisations. Pire encore, on a laissé commercer avec la Chine, notamment, dont la monnaie est étonnamment sous évaluée.
On a laissé des banques jouer à toutes sortes de jeux raffinés et malhonnêtes au lieu de diriger les investissements vers des projets industriels productif. On a privatisé à tout va le peu qui était encore la propriété des états, avec les résultats que l’on sait et dont la Grande Bretagne fut l’exemple le plus imbécile.
Voilà que les chinois sont en train de mettre au point des milliers de robots pour fabriquer des produits électroniques actuellement fabriqués (un peu) par des humains.

Au nom de principes stupides (libre concurrence, économie de marché, mondialisation) mis en œuvre et développés par esprit de système l’économie mondiale est au fond du trou. Et pour faire bonnes mesure, ce sont les banques sauvées par les états au moment de la crise conséquence des « subprimes », qui s’en prennent aujourd’hui aux dettes des états

Notes d’Économie Politique N° 59 – 10 août 2011