Vous avez, d’une part des banquiers qui montent des crédits irréalistes. Vous avez d’autre part d’autres banquiers qui achètent une partie de ces crédits. Vous avez tous ces financiers qui montent des combines toujours plus tordues pour générer des profits. Tout le monde s’entend parce que tout le monde s’attend à des profits bien juteux.
Puis on s’aperçoit que l’affaire n’est pas si juteuse que ça et que les emprunteurs ne peuvent plus payer leur crédit. Alors on leur pique leurs maisons qui servent naturellement de garantie hypothécaire. Et on vend les maisons. Mais, plus il y a de maisons à vendre, plus le prix des maisons baisse.
On s’aperçoit aussi que tous les montages biscornus et alambiqués sont tellement biscornus et alambiqués que l’on n’y comprend plus rien.
Engrenage infernal.
Du coup la position boursière des banques impliquées dans la combine foireuse des crédits à la con se détériore. Et comme les opérateurs de bourse sont des types qui ont vite fait de pisser dans leur culotte, la tendance à la baisse contamine d’autres secteurs de façon logique ou illogique.
De plus les montages biscornus deviennent tellement opaques que la confiance se retire.
On ajoute à celà le coût du pétrole. Le prix du pétrole est, pour une part lié aux coûts de production et de transport. Il est vrai. Mais il est lié aussi au trouillomètre de certains acheteurs qui ont peur de manquer. Il est lié aussi, c’est évident, à des manoeuvres spéculatives. On imagine bien: je remplis mon pétrolier à Abou Dabi et dans les quelques semaines qu’il met à monter à Rotterdam, le prix du baril augmente de 15% !
A un certain moment, tous ces parasites friands de l’enrichissement sans cause chient tellement dans leur froc que, patatrac, tout se déglingue et coule dans leurs chaussures en diarrhée verte.
En résumé, une tapée d’improductifs ont fait joujou avec l’argent des autres, avec l’argent productif du monde entier et ont perdu. Mais comme on ne peut pas laisser les choses aller comme cela à vau l’eau comme en 1929, il faudra intervenir. Ne croyez pas que ce sont les abrutis qui ont fait joujou qui vont mettre la main à la poche. Leur poche est vide (ou en Suisse, ce qui revient au même). Ce seront les fonds de retraite qui paieront la note. Les petits porteurs seront également touchés. comme d’habitude.
Et puis, ce seront les banques centrales ou les états qui interviendront pour éviter le pire. C’est à dire nous.
Imparable est la règle du libéralisme économique: quand je gagne, j’empoche, quand je perds, je fais payer le peuple et les petits porteurs.
Tout cela parce qu’une poignée de crétins jouent à spéculer avec un argent qui ne leur appartient même pas.
Il n’y a qu’une chose qui me fasse plaisir. C’est que tous ces golden boys ou agitateurs de finance ont un métier tellement stressant qu’ils risquent, plus que d’autres, l’infarctus du myocarde. Vite ! Qu’ils meurent tous, vite et qu’on soit tranquille
Notes d’économie politique 11 – 21 janvier 2008
Les requins qui pompent la richesse du monde
Je lis dans le journal Le Monde d’hier ou avant-hier que l’augmentation du prix du baril de pétrole est largement due aux mouvements des fonds de placement spéculatifs. La pénurie y est, bien sûr pour quelque chose. Mais pas autant qu’on le dit. Il est écrit que certaines parts de ces fonds qui proviennent de titres fondés sur le pétrole ont vu leur valeur doublée en quelques semaines.
Voilà qui est totalement et parfaitement immoral. Tout le monde sait bien que les plus grandes victimes du renchérissement de l’énergie, au bout du compte, seront les familles les plus modestes qui devront peut-être devoir choisir entre se chauffer ou se nourrir.
Toute cette richesse est confisquée. Confisquée aux pauvres des pays riches parce qu’ils vont payer l’énergie plus cher. Confisquée aux pays pauvres parce qu’ils ne pourront pas tirer un juste revenu de leurs richesses naturelles.
Dans l’économie libérale et capitaliste, la Bourse était à l’origine un moyen offert aux entrepreneurs et aux industriels de trouver des financements pour développer la production et, par voie de conséquence, l’emploi. Aujourd’hui, les choses ne sont plus ainsi. D’abord, les actionnaires demandent des rémunérations de plus en plus élevées. Ceci leur est facilement alloué par les directions qui sont grassement payées pour cela et les membres des conseils d’administration qui touchent de confortables jetons de présence. Le projet industriel importe de moins en moins face à la recherche du profit maximum obtenu le plus rapidement possible.
Les speculateurs sont devenus des institutions comme les fonds de pension américains. Pour eux, le projet industriel ne compte pas. La seule chose qui les intéresse est la valeur du dividende, ou, mieux encore, revendre aujourd’hui beaucoup plus cher qu’on a acheté hier. C’est le type même de l’outrageux enrichissement sans cause qui pompe dans les économies nationales et dans l’économie internationale.
>Ajoutons à cela la corruption qui ne con,cerne pas que les pays du tiers-monde, loin s’en faut, et l’on pourra toujours faire des incantations pour l’aide au tiers monde et aux plus démunis.
Notes d’économie politique 10 – 26 novembre 2007
Le libéralisme économique et la libre concurrence foulée au pied: l’exemple de l’iPhone d’Apple
Steve Jobs, le patron d’Apple, devrait quand même bien le savoir. Son entreprise a beaucoup souffert de l’hégémonie de Microsoft sur le marché des ordinateurs personnels. Et si la part de marché d’Apple se trouve aux alentours de 2 ou 3%, c’est bien, pour une part, à cause de la position dominante de l’entreprise de Bill Gates. Pour une part seulement, car c’est aussi parce que Steve Jobs n’a pas voulu permettre à d’autres constructeurs d’offrir des machines équipées du système d’exploitation MacOs que son développement fut aussi étriqué. Dans le même temps, Bill Gates vendait à tour de bras des licences MsDos à qui voulait les acquérir.
La position d’Apple vis à vis de la musique légalement chargée en ligne est comparable. Si vous achetez un morceau de musique chez ce fournisseurs, c’est croix et bannière pour pouvoir l’écouter ailleurs que sur un Mac ou un iPod. En réalité, ce qui sauve Apple par les temps qui courent, c’est un design un peu frime (tant pour les ordinateurs que pour l’iPod) avec une armée de groupies prête à acheter n’importe quoi à n’importe quel prix pourvu que cela porte l’estampille Apple. On peut naturellement dire que, s’il y a des gens assez couillons pour se faire ainsi gruger, c’est tant pis pour eux. L’argument devient faible lorsque vous tentez d’expliquer à votre fille de 13 ans que le lecteur MP3 Samsung à 100 euros que vous voulez lui offrir est aussi bien que l’iPod au double ou au triple qui équipe toute ses copines !
Apple recommence avec l’iPhone. Déjà l’objet haut de gamme d’abord vendu 599 dollars, rétrograde, quelques semaines plus tard, à 399. Tant pis pour les gogos qui se sont précipités pour être parmi les premiers acheteurs ! On veut bien. Mais il se trouve quand même que ce sont, malgré tout, ces pauvres d’esprit qui ont créé l’évènement publicitaire en faisant la queue toute la nuit pour être l’un des tous premiers acheteurs à l’ouverture. Le moins qu’on puisse dire est qu’Apple n’a pas la reconnaissance du ventre en faisant baisser un peu plus tard, la cote de leur mirifique objet, de près de 50%.
Mais pis encore, la divine machine ne permettait de téléphoner que si l’on souscrivait auprès de la compagnie de téléphone ATT. Une fois de plus la libre concurrence, la divine loi du marché devant laquelle se prosternent les thuriféraires du capitalisme sauvage, était foulée aux pieds, pour le plus grand bonheur de l’escarcelle de monsieur Jobs. Heureusement, les pirates et autres « hackers » du monde se sont mis dans l’idée de casser cette contrainte logicielle et naturellement, ils ont réussi. Un norvégien, Jon Lech Johansen, y parvint. Et s’il fut probablement le premier, il ne fut pas le seul.
Du coup, la petite magouille entre Apple et ATT se barrait en couille.
Alors, plutôt que de dépenser son argent pour le bien-être de l’humanité, Apple réagissait en développant un nouveau logiciel, lequel vient d’être présente comme résistant aux hackers et autres pirates anarchisants qui prennent plaisir à empêcher de s’enrichir en rond. Sans doute ce nouveau logiciel imputrescible va-t-il résister dans les prochaines minutes.
Après avoir raconté cette histoire, on est tenté, comme La Fontaine, d’en écrire la morale. On est quand même un peu pris de nausée quand on s’apprète à écrire que dans le monde du libéralisme économique, la morale c’est de n’en point avoir.
Tant pis pour les faibles d’esprit, les gogos, les mini habentes (pluriel de minus habens comme chacun le sait), les adolescents, les pauvres surendettés, toute cette armée de créatures qui constituent l’humanité.
Notes d’économie politique 9 – 3 octobre 2007
EDF : l’excès dogmatique du libéralisme à la con
Imaginez que vous ayez envie de créer une chaîne de vente de fast-food. Personne ne vous en empêchera, mais ce sera votre affaire de trouver les fonds, de créer vos restaurants, d’acheter votre approvisionnement au prix du marché. Et si vous vendez plus cher que les autres, personne ne viendra à votre secours et ce sera tant pis pour vous. Il ne viendrait à l’idée de personne d’obliger MacDonald’s de vous vendre des hamburgers au prix de gros pour que vous puissiez les revendre au même prix.
Voilà pourtant ce qu’on demande à EDF : vendre le kilowatt moins cher à ses concurrents pour que ses derniers puissent former une marge suffisante. Ces concurrents ne fabriquent rien, ne transportent rien, ne réparent rien. En bons parasites, ils se contentent de revendre ce qu’ils ont acheté, sur quoi ils n’ont aucun motif de justifier une plus value, sauf prétention d’ajouter des faux services comme la Poweo-Box.
Et tout ceci oubliant le fait que c’est grâce au consommateur français et grâce au contribuable français qu’EDF a pu investir dans le nucléaire pour produire un kilowatt bon marché.
On comprendrai que le prix du kilowatt augmente pour financer l’évolution vers la production d’énergie plus propre. Mais pour enrichir Poweo, où est l’intérêt ?
Encore une belle arnaque du capitalisme.
Notes d’économie politique 8 – 1er juillet 2007
Voici l’arnaque électrique
Il faut espérer que les consommateurs, échaudés par l’arnaque téléphonique, ne se laisseront pas prendre par l’arnaque électrique et gazière.
Je voudrais rappeler ici l’essentiel d’un article paru dans Le Monde du 5 septembre 2006, intitulé « Les entreprises regrettent les tarifs réglementés de l’électricité », avec comme sous-titre « La flambée des prix et le mécontentement des patrons conduisent les députés à faire marche arrière ». On y raconte comment les tarifs « libres » de l’électricité se sont mis à flamber avec la montée des prix de l’énergie (de 70% à 100%) et comment les députés libéraux faisant fi des bienfaits du libéralisme se sont intéressés à un procédé bancal permettant aux entreprises de revenir à un tarif administré.
On note que toutes les instances patronales, après avoir encensé les bienfaits de la concurrence se sont mises à crier « au fou » quand EDF a augmenté ses prix. Et diverses manipulations ont été effectuées pour atténuer les pernicieux effets de la libéralisation.
Lorsque nos prédécesseurs ont nationalisé l’énergie, ils avaient dans l’esprit la sagesse de la considérer comme stratégique tant sur le plan militaire que sur le plan social. Ce faisant, ils ont empêché que, comme c fut le cas dans d’autres pays, ce bien si essentiel nourrisse les appétits gloutons des requins de la finance. Nous allons voir, peu à peu, les effets pernicieux du choix libéral, en termes de stratégie industrielle à long terme. Après avoir fait d’EDF, malgré tous les défauts, une des plus belles entreprises au monde, la France brade à l’encan ce que des générations de gouvernants sérieux ont construit.
On y reviendra, soyez en certains. Mais après quel gâchis.
Notes d’économie politique 7 – 27 juin 2007
Les requins volants ne désarment pas
Quand on est le patron d’un gros machin financiers, il arrive qu’on ait des réveils illuminés. Un jour, au lever du lit, on se dit: « Tiens, je vais acheter ce truc ». Ou encore: « Tiens, je vais licencier 1000 pauvres mecs pour augmenter le montant des dividendes. Les actionnaires vont être babas et me voter un salaire d’enfer ».
C’est ainsi que le patron de Texas Pacific Group (un fonds américain), s’est réveillé avec un appétit de compagnie aérienne. En même temps, le patron de Brtish Airways avait aussi une petite faim. Au passage, ils ont dragués deux ou trois fonds espagnols qui étaient un peu en manque. Et hop ! Ils se sont goinfrés Iberia.
Les salariés d’Iberia n’ont qu’à bien se tenir… Et ceux de British Airways aussi.
Ce sont « les dents de l’air » !
Notes d’économie politique 6 – 22 mai 2007
Grève du port autonome de Marseille : tyrannie de la CGT ou peur de la privatisation?
J’allais écrire, qu’une fois de plus, la tyrannie des dockers du port de Marseille provoquait une grève longue et peu justifiable. Une grève qui aura coûté, selon les estimations patronales, 25 millions d’euros (combien de mois au SMIC ?). Mais il a fallu se documenter un peu et comprendre que les ouvriers concernés ne sont pas des dockers: ce sont ceux du Port Autonome et qui ont peut-être de légitimes raisons d’être inquiets.
Pourquoi tout bloquer pour un enjeu de quelques emplois (cinq, dit-on au maximum). GDF veut faire décharger son gaz par du personnel de GDF, pour des raisons avancées de sécurité. Les ouvriers du port, veulent que ce soient des ouvriers du port. Sur fond de privatisation de GDF, le syndicat CGT mène un conflit qui dépasse le simple cadre du branchement et débranchement des navires sur le futur terminal méthanier de Fos Cavaou. Il porte plus largement sur la privatisation du port.
Dès lors, on comprend mieux les enjeux. Maintenant, tout le monde a peur. Notre économie est en train de basculer dans le libéralisme incontrôlé. Et, la résistance à la privatisation, même si elle se présente pour une part comme la défense de certains avantages acquis dont la légitimité est discutable, est aussi bien produite par le spectacle toujours renouvelé des plans sociaux et des dé-localisations. Et pourrait-on faire confiance à une société GDF privatisée pour ne pas tomber dans cette voie facile. Maintenant que toute la marine est tombée dans le libéralisme sauvage, les ouvriers du port ont, chaque jour, le spectacle ordinaire de ces hommes recrutés pour servir sur les navires, dans les pays à faibles coûts de main d’oeuvre, corvéables et licenciables à merci.
De partout, nous parviennent des signes fort, de cette pression endiablée du libéralisme sauvage.
Viendra un moment où l’appel à la révolte deviendra inévitable.
Notes d’économie politique 5 – 1er avril 2007
CAC 40 : 100 briques de bénef !
Il semblerait bien que le bénéfice des entreprises du CAC 40 ait été de près de 100000000 euros de bénéfice. C’est gras. Cela fait 50000 mois de salaires à 2000 euros. Beau tas. Cela fait combien en chômeurs et en délocalisés ? Naturellement, les actionnaires, l’investissement le plus improductif qui soit, vont s’ent tirer une bonne tranche.
Quelqu’un a dit que les entreprises qui font des bénéfices ne devraient pas avoir le droit de procéder à des licenciements économiques. Cela devait être un mabouldingo !
Notes d’économie politique 4 – 16 mars 2007
Usines : j’achète, je vends !
Dans Le Monde daté du 12 mars, on rapporte qu’une usine « Continental Automotive Systems » à Angers va être fermée et délocalisée en Roumanie et en Chine. L’annonce en a été faite peu de temps après le rachat. Six mois. Motif: main d’oeuvre trop chère. Mais les acquéreurs ne peuvent pas dire qu’ils ne le savaient pas. Alors, quelle basse manoeuvre cela recouvre-t-il: Chantage à l’aide publique ? Acquisition de brevets à bon compte ? Voilà un nouvel exemple de la libéralisation sauvage.
Et, une fois de plus, le rôle de la puissance publique doit être examiné. Le ministre de l’emploi signe un vague plan de « revitalisation du bassin » dont on sait bien l’inutilité tant que la puissance publique ne prendra pas le taureau par les cornes pour empêcher de telle opérations qui ressemblent fort à du brigandage.
En ces temps d’élections, on ferait bien de s’en souvenir.
Photo: M. Neumann, Président-Directeur Général de Continental Automotive Systems et Membre du Directoire de Continental AG bien souriant et bien fier de lui. Quel est le salaire de cet homme ?
Notes d’économie politique 3 – 14 mars 2007
Profits énormes
Pas de jour où la lecture du Monde ou l’écoute de la radio ne m’annonce quelque spectaculaire profit. Dans le dernier numéro, c’était Axa et Allianz. Je ne parlerai pas des pétrolières. Pas de jour où la lecture du Monde ou l’écoute de la radio ne m’annonce quelque « plan social ». La vérité semble bien que l’on ne recherche que le profit rapide voire immédiat. On n’investit plus. On presse et quand il n’y a plus de jus, on jette. Notre ordre économique mondial est devenu une société de grand banditisme. Evidemment, la morale n’a plus rien à voir avec cela.
Notes d’économie politique 2 – 1er mars 2007