Grève du port autonome de Marseille : tyrannie de la CGT ou peur de la privatisation?

Grève du port autonome de Marseille : tyrannie de la CGT ou peur de la privatisation?

pam.1175452971.jpgJ’allais écrire, qu’une fois de plus, la tyrannie des dockers du port de Marseille provoquait une grève longue et peu justifiable. Une grève qui aura coûté, selon les estimations patronales, 25 millions d’euros (combien de mois au SMIC ?). Mais il a fallu se documenter un peu et comprendre que les ouvriers concernés ne sont pas des dockers: ce sont ceux du Port Autonome et qui ont peut-être de légitimes raisons d’être inquiets.
Pourquoi tout bloquer pour un enjeu de quelques emplois (cinq, dit-on au maximum). GDF veut faire décharger son gaz par du personnel de GDF, pour des raisons avancées de sécurité. Les ouvriers du port, veulent que ce soient des ouvriers du port. Sur fond de privatisation de GDF, le syndicat CGT mène un conflit qui dépasse le simple cadre du branchement et débranchement des navires sur le futur terminal méthanier de Fos Cavaou. Il porte plus largement sur la privatisation du port.
Dès lors, on comprend mieux les enjeux. Maintenant, tout le monde a peur. Notre économie est en train de basculer dans le libéralisme incontrôlé. Et, la résistance à la privatisation, même si elle se présente pour une part comme la défense de certains avantages acquis dont la légitimité est discutable, est aussi bien produite par le spectacle toujours renouvelé des plans sociaux et des dé-localisations. Et pourrait-on faire confiance à une société GDF privatisée pour ne pas tomber dans cette voie facile. Maintenant que toute la marine est tombée dans le libéralisme sauvage, les ouvriers du port ont, chaque jour, le spectacle ordinaire de ces hommes recrutés pour servir sur les navires, dans les pays à faibles coûts de main d’oeuvre, corvéables et licenciables à merci.
De partout, nous parviennent des signes fort, de cette pression endiablée du libéralisme sauvage.
Viendra un moment où l’appel à la révolte deviendra inévitable.

Notes d’économie politique 5 – 1er avril 2007

Bakounine