Archive dans 4 juin 2007

L’arsenal barbare et inutile de la peine de mort

pal.1180991401.jpgVoici une liste des méthodes d’éxécution anciennes: écartèlement par des chevaux, dévoration par des animaux sauvages, morsure de serpent, écrasement par un éléphant crucifiement, décapitation (à l’épée, à la hache ou à la guillotine), découpage (à la hache, au sabre ou même à la scie), sciage (longitudinal en commençant par l’aine ou transversal, dépeçage, écrasement, écorchement emmurement (privation d’air, de nourriture et de boisson), enfouissement vivant, éventration, par le feu (bûcher, grill, ou enfermé dans un four), flagellation (mortelle à partir du 40e coup de knout), fracassement du crâne,fusillade par un peloton d’exécution, gazage, huile bouillante, noyade, pal, pendaison, peine forte et dure (écrasement sous des pierres), précipitation à partir d’un lieu élevé, suicide forcé, supplice de la roue, strangulation, scaphisme, vierge de fer.

Les formes « modernes » sont moins nombreuses et moins « spectaculaires »: chaise électrique, fusillade (peloton ou balle dans la nuque), chambre à gaz, injection létale, pendaison, décapitation au sabre, lapidation.

Il est alors très étrange de constater que tout ce déchaînement de ce qu’on doit bien appeler barbarie n’a été pratiquement d’aucun effet. Pire, il semble bien que les crimes n’étaient pas moins nombreux à l’époque des grandes et spectaculaires exécutions. On pourrait même aller jusqu’à faire l’hypothèse que plus un pays se développe et se civilise, moins il y a de crimes. L’abolition de la peine de mort, dans tous les pays où elle a été adoptée n’a pas été suivie d’une augmentation du nombre de meurtres.

Peines plancher, répression, mesures éducatives et ingérance dans le judiciaire

prison.1180976270.jpgVoilà des millénaires que les humains rendent la justice. Ils l’ont pratiqué avec plus ou moins de bonheur, avec plus ou moins de barbarie, avec plus ou moins de « justice », pour tout dire. On a pratiqué les sanctions les plus spectaculaires, décapitation, bûcher, précipitation du haut de la roche Tarpéienne. On a coupé des mains, des oreilles et pire encore. Naturellement on a enfermé dans toutes sortes de prisons jusqu’aux culs de basse fosse. Et s’il y a une chose que l’on sait après ces siècles de répression, c’est bien que cette répression-là n’a qu’un effet limité.

Après l’abolition de la peine de mort, on n’a pas vu augmenter le nombre de crimes.

En France, où le nombre d’emprisonnés augmente sans cesse, on ne voit pas diminuer le nombre de délits. Et s’il est évident que la sanction est indispensable, ne serait-ce que pour le respect des victimes, tout le monde sait bien que sa portée est limitée. Donc, depuis quelques décennies, on commence à prendre conscience que les mesures éducatives constituent un complément indispensable à la sanction.

On aurait pu s’attendre que notre nouveau législateur, stimulé par les propositions étonnantes et pourtant non dépourvues de bon sens, de la candidate Ségolène Royal, se saisisse de cette question des mesures éducatives. Et non point. Voici qu’il s’apprête à voter des peines plancher pour certaines catégories de délits et de délinquants. Notamment les récidivistes. Et s’il existe bien une preuve de l’échec de la politique de sanction, c’est bien l’existence de récidivistes. Non ? Puisque, malgré la prison, ils recommencent.

Mais pire encore, dans le sens ou la notion de peine plancher entrave la liberté d’appréciation du juge, elle constitue une ingérence dans le pouvoir judiciaire. « Surtout, une nouvelle philosophie pénale se met en place. Jusqu’à présent, le juge devait motiver la privation de liberté. La logique du projet de loi présenté est inverse. C’est le maintien en liberté que le magistrat devra justifier » (http://www.surveillants.net/modules/news/).

C’est la première entorse à la démocratie du régime Sarkozy.

Comme c’est parti, il est à craindre qu’il y en ait d’autres.

Que cache l’autonomie des universités

sorbonne.1180563312.jpgLe 4 octobre 2006, Nicolas Sarkozy a dévoilé son programme concernant l’Université. S’il est vrai qu’il a annoncé « une priorité budgétaire », il a, une fois de plus, évoqué le serpent de mer de l’orientation, de la sélection et de la connexion avec le monde du travail. Une fois encore, le modèle américain est sous-jacent, quand il indique que les universités autonomes pourront faire leurs choix et se fixer des objectifs. On pourra aussi envisager de cesser de financer des filières connues pour ne pas mener directement à des emplois.
On voit ici que les filières humanistes, philosophiques ou littéraires peuvent être menacées. Il en est de même pour les filières « sociales » comme la sociologie ou la psychologie.
Quant à la sélection, s’il n’est pas clairement envisagé de la pratiquer à l’entrée, il est question d’une « réorientation » à la fin du premier semestre pour les étudiants qui n’auraient pas des résultats satisfaisants.

Soyons lucides: c’est la fin de l’Université à la française. Toute la question est de savoir si c’est un bon choix.

Y aura-t-il, comme aux U.S.A., des universités prestigieuses et d’autres qui le seront bien moins ?

Que fera-t-on des étudiants qu’on aura exclus à la fin du premier semestre ?

Est-il vraiment souhaitable d’asservir la formation à la structure du marché de l’emploi dans une économie capitaliste libérale ?

L’orientation ne risque-t-elle pas d’être un entonnoir dans lequel seront fourrés des jeunes en fonction de choix improvisés faute de maturité suffisante ? D’ailleurs, une orientation de ce type est-elle compatible avec la thèse de la mobilité professionnelle ?

Enfin, réformer tout ceci, à la hussarde, pendant les vacances d’été, n’est-il pas le signe d’intentions inavouables ?

Madame Sarkozy… ou Madame Bovary

cecizarkozy.1180403011.jpgLe quotidien espagnol El Universal, dans son édition du 24 mai, comparait Madame Sarkozy et Madame Bovary. J’avoue faire mine de ne pas bien comprendre pourquoi.
http://www.eluniversal.com.mx/notas/426977.html

Pour éclairer ma lanterne, j’ai consulté l’article intitulé “Cécilia Sarkozy, intermittente à l’Elysée”, publié par le journal suisse Le Temps, le 14 mai, auquel El Universal fait référence (pas d’adresse internet, il faut passer par le moteur de recherche du site – je reproduirais bien l’article, mais on me demande quelques 139 francs suisses !). Cet article est très détaillé et très bien fait, sans polémique. Une histoire somme toute ordinaire. On y raconte notamment, épisode divertissant, comment Nicolas se serait cogné contre une porte à certaine époque, avant le divorce de Cécilia d’avec Jacques Martin. On y rapporte aussi un propos bien phallocrate: “Ce jour-là, j’ai su qu’elle était pour moi”. Voilà qui est bien ordinaire.

Soyons donc honnêtes.

On a beaucoup glosé sur les infidélités de VGE ou de Chirac. F. O. Giesbert écrit que ce dernier disparaissait à 20 heures pour ré-apparaître le lendemain matin. Seul son chauffeur savait où il était. Heureusement qu’il n’y avait pas de guerre nucléaire pendant ces moments intimes.

Ici, c’est Madame qui va et vient.
Pourquoi pas ?

Au fond, tout cela n’est que du théâtre de boulevard. Sur ce plan, la discrétion de VGE et de Chirac était quand même plus respectable.

Emma Bovary s’empoisonne à l’arsenic.
Je n’imagine pas que la première dame de France fasse de même.

Cumul : les mauvaises habitudes reprennent vite.

sarkomainsurlecoeur.1179846825.jpgComment disait-il le Sarkozy ? Le 6 mai ? « Exigence de rompre avec les comportements du passé… ». Mensonge, mensonge. Aujourd’hui, les ministres ne « s’interdisent plus » d’être maires. C’est Lionel Jospin qui avait instauré ce principe en 1997 interdisant le cumul entre l’appartenance au gouvernement et la présidence d’un exécutif local. Jacques Chirac avait clairement demandé que ce principe soit maintenu. « Ce sera une chance à la fois pour le ministère, parce que ça nous donnera un ancrage local et également pour Bordeaux, parce que beaucoup de dossiers qui concernent notre ville et notre agglomération sont en prise avec les responsabilités de ce ministère » a déclaré Alain Juppé. Toujours les mêmes arguments à la noix.
Le temps des belles promesses de rénovation de la vie politique s’est vite révolu. Électeur sarkozien qui a cru à toutes ces foutaises, ton long calvaire commence !

Ce serait marrant que Juppé cumule des fonctions de maire et de ministre avec celle de condamné. Sait-on jamais. Si la justice rompait avec les comportements du passé.

Il n’est pas interdit de rêver.

Les requins volants ne désarment pas

iberia.1179845538.jpgQuand on est le patron d’un gros machin financiers, il arrive qu’on ait des réveils illuminés. Un jour, au lever du lit, on se dit: « Tiens, je vais acheter ce truc ». Ou encore: « Tiens, je vais licencier 1000 pauvres mecs pour augmenter le montant des dividendes. Les actionnaires vont être babas et me voter un salaire d’enfer ».
C’est ainsi que le patron de Texas Pacific Group (un fonds américain), s’est réveillé avec un appétit de compagnie aérienne. En même temps, le patron de Brtish Airways avait aussi une petite faim. Au passage, ils ont dragués deux ou trois fonds espagnols qui étaient un peu en manque. Et hop ! Ils se sont goinfrés Iberia.

Les salariés d’Iberia n’ont qu’à bien se tenir… Et ceux de British Airways aussi.

 

Ce sont « les dents de l’air » !

Notes d’économie politique 6 – 22 mai 2007

La dernière lettre de Paul Lescop

montvalerien.1179689135.jpgVoici ce que m’a confié la personne qui m’a communiqué cette lettre:

« Les parents de Paul Lescop étaient des amis de mes grands-parents. Les deux familles avaient en commun une haine viscérale des allemands qui leur avaient déjà pris des fils, mais aussi et surtout ils partageaient cette croyance inébranlable en des lendemains qui chantent… Ma grand-mère avait été chargée de recopier la dernière lettre du jeune Paul afin de la diffuser. Elle en a gardé un exemplaire soigneusement plié dans le tiroir de sa machine à coudre.Je ne sais pas si elle l’a relue de temps en temps, toujours est-il qu’à sa mort, mon père a hérité de l’objet et de son précieux contenu. La clé du tiroir avait été égarée et ma curiosité m’a poussé à jouer les cambrioleurs avec la fragile serrure.
Au milieu de vieux papiers, d’une broche représentant le drapeau Soviétique et de tout ce que contient habituellement un tiroir de machine à coudre, j’ai découvert cette lettre jaunie et calligraphiée comme on le faisait à l’époque. Je l’ai lue, j’ai pleuré et aujourd’hui encore lorsque je la relis pour moi ou pour mes fils je sens les larmes monter à la pensée de ce jeune homme qui prie ses parents de surmonter l’insurmontable »

Paul Lescop, 25 ans.

Suresnes, 10 avril 1942, 5 heures.

Chers Parents,

 

Hier encore, vous me disiez d’écrire, voilà c’est fait. Mais que vous dire, sans doute savez-vous déjà ce qui est advenu de moi. Tout à l’heure on va venir me chercher, c’est ma dernière lettre que j’écris.
Que vous dire que vous n’ayez déjà compris. Sois courageux petit père, on s’est disputé quelquefois, cela n’empêchait pas de nous aimer. Courage, pense que tout démobilisé je me considérais comme soldat, c’est en soldat que je vais tomber.
Ne pleurez pas, cela n’avancerait rien. Embrassez tout le monde pour moi, Jeanne et Henri, Jean et sa femme, Hélène, Daniel, Claire et Maurice. Continuez à vous occuper des enfants, parlez-leur de moi de temps en temps, qu’ils ne m’oublient pas trop vite. Tachez de consoler Grand-Mère à qui cela va faire beaucoup de peines. Je ne vous dirai rien de tout le reste de la famille, je sais que tous auront de la peine, mais je ne regrette rien, j’ai fait ce que je croyais devoir faire.
Mes chers Parents, je vais vous manquer, mais au moins les 7 mois de prison que je viens de faire vous auront un peu habitué à mon absence ; celle-ci sera définitive mais il faut bien partir un jour.
Il y a encore beaucoup de joies dont je vais être privé, il y a aussi énormément de peines que je n’aurai pas. Je n’aurai pas le temps de souffrir et cela doit vous consoler un peu. Je n’aurai pas connu la maladie et la mort ne me fait pas peur. L’aumônier vient de venir me voir pour savoir si je voulais me mettre en règle, il voulait même me baptiser, j’ai évidemment tout refusé.
Chers Parents, que vous dire qui puisse faire votre peine plus légère, que j’aurai la mort que j’ai voulu, vous le savez bien. J’aurai voulu une dernière fois vous serrez sur mon cœur, je ne le puis ; mais vous savez bien que ma pensée va vers vous.
Je n’au aucun ami personnel à vous recommander, pas même une femme, cela vaut mieux sans doute, mais il est une chose que je regrette, c’est de ne pas avoir d’enfant qui puisse après moi continuer ce pourquoi j’ai vécu. Bah ! Qu’importe, c’est fini et qui sait ce qui se passera d’ici peu. Confiance en l’avenir, je l’ai et je suis assuré de ne pas avoir lutter en vain. Il est dit dans l’Evangile qu’il faut que la graine meurt pour donner des fruits, de cela je suis persuadé et les fruits seront abondants et la récolte riche.
Adieu mes chers Parents, adieu mes chers amis,
Vous trouverez sous la signature, le dernier baiser de celui qui donna sa vie pour son idéal et sui saura tomber le sourire aux lèvres.

 

Vous fils affectionné,
Paulo

 

Je reviens de penser que c’est demain la fête petit mère, permets-moi de te la souhaiter quand même bonne sinon heureuse.

 

Paul Charles Marie Lescop, était né à Brest le 1er Mars 1917. Employé du gaz, il demeurait à Nanterre. Il a été fusillé au Mont Valérien le 10 avril 1942

Législatives: Le condamné Mancel revient

 

mancel.1179526933.jpg « En 1997, Jean-François Mancel alors président du Conseil général est l’objet d’un rapport très sévère de la Chambre Régionale de comptes de Picardie. Une série de procédures judiciaires visent alors sa gestion du département.
En 1997, M. Mancel a fait l’objet d’une information préliminaire dans « l’affaire dites des Caddies ». Entre 1989 et 1992, sous sa présidence, il lui a été reproché d’avoir effectué des dépenses personnelles par le biais du conseil général de l’Oise. Il s’agissait essentiellement d’achats par le Conseil général de denrées pour des réceptions etc… sans formalismes (pas achats de nourritures en passant par un traiteur…qui aurait délivré des factures précises) mais directement auprès de distributeur (centre commerciaux … d’où le nom d’affaire des caddies). Cette gestion fut été critiqués par la Chambre régionale des comptes, car malgré la diminution des coûts que cette forme d’approvisionnement pouvait permettre, l’absence du formalisme habituel ne facilitait pas les contrôles exercés par les autorités (notamment en ce qui concerne l’utilisation précise des achats). Au titre de président du Conseil et donc responsable de celui ci, JF Mancel a effectué un remboursement de celles-ci. Sa responsabilité personnelle n’étant pas engagée, l’affaire fut donc classée.
En 1998 il fait l’objet d’une exclusion du RPR pour avoir accepté et encouragé des désistements réciproques avec le FN lors des élections cantonales et régionales.
Cette même année, bien que ne disposant que d’une majorité relative, il préserve son siège de président de département grâce à une coalition au sein de l’assemblée départementale.
En juillet 1998, la Chambre régionale des comptes a reconnu « comptable de fait » des comptes du Conseil général de l’Oise son président JFM. En appel, il est disculpé par la Cour des Comptes qui met fin à cette accusation, sur le plan judiciaire l’infraction ouverte contre lui s’achève alors par un non lieu.
Jean-François Mancel a été mis en examen le 8 septembre 1998 pour « détournement de fonds publics » et « recel d’abus de biens sociaux » dans une affaire relatif à des commissions sur des emprunts passés ou renégociés de 1986 à 1990 avec la société Rhoddlams de Michel Pacary, un intermédiaire financier mis en examen qui affirmait avoir redistribué une partie de ses commissions, principalement au RPR. Dans cette affaire une ordonnance de non-lieu a été rendue par le juge d’instruction. M. Mancel fut donc disculpé de ces poursuites.
Puis, il était reproché à M. Mancel un conflit d’intérêts entre sa position de président du conseil général attributeur de marchés à Euro-2C et son statut d’actionnaire de la chaîne de parfumeries « Séduire » dont Euro-2C était également l’un des actionnaires. Après une condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise), Jean-François Mancel est relaxé le 29 novembre 2001 par la cour d’appel d’Amiens. Cet arrêt a été ensuite censuré par la Cour de cassation. Le 14 avril 2005, Jean-François Mancel est condamné par la 9e chambre de la cour d’appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Le 1er décembre 2005 la Cour de cassation de Paris a rejeté son pourvoi et confirmé les peines prononcées en appel. Ensuite, le 2 mars 2006, la Cour d’appel de Paris a annulé son inéligibilité tout en confirmant sa sa condamnation avec sursis et son amende. Jean-François Mancel a déféré l’arrêt de la Cour de Cassation devant la Cour européenne des droits de l’homme, ou le dossier est en instance mais aucune décision n’y a encore été rendue. »

Source Wikipedia