Que cache l’autonomie des universités

Que cache l’autonomie des universités

sorbonne.1180563312.jpgLe 4 octobre 2006, Nicolas Sarkozy a dévoilé son programme concernant l’Université. S’il est vrai qu’il a annoncé « une priorité budgétaire », il a, une fois de plus, évoqué le serpent de mer de l’orientation, de la sélection et de la connexion avec le monde du travail. Une fois encore, le modèle américain est sous-jacent, quand il indique que les universités autonomes pourront faire leurs choix et se fixer des objectifs. On pourra aussi envisager de cesser de financer des filières connues pour ne pas mener directement à des emplois.
On voit ici que les filières humanistes, philosophiques ou littéraires peuvent être menacées. Il en est de même pour les filières « sociales » comme la sociologie ou la psychologie.
Quant à la sélection, s’il n’est pas clairement envisagé de la pratiquer à l’entrée, il est question d’une « réorientation » à la fin du premier semestre pour les étudiants qui n’auraient pas des résultats satisfaisants.

Soyons lucides: c’est la fin de l’Université à la française. Toute la question est de savoir si c’est un bon choix.

Y aura-t-il, comme aux U.S.A., des universités prestigieuses et d’autres qui le seront bien moins ?

Que fera-t-on des étudiants qu’on aura exclus à la fin du premier semestre ?

Est-il vraiment souhaitable d’asservir la formation à la structure du marché de l’emploi dans une économie capitaliste libérale ?

L’orientation ne risque-t-elle pas d’être un entonnoir dans lequel seront fourrés des jeunes en fonction de choix improvisés faute de maturité suffisante ? D’ailleurs, une orientation de ce type est-elle compatible avec la thèse de la mobilité professionnelle ?

Enfin, réformer tout ceci, à la hussarde, pendant les vacances d’été, n’est-il pas le signe d’intentions inavouables ?

Bakounine