Archive dans 8 mai 2008

Crise économique : l’impuissance des instances de gouvernement et de régulation.

Voilà qui est pour le moins ahurissant.

La recherche médicale, depuis des siècles, fait progresser les connaissances et les méthodes de soin. Mieux, elle fait croître l’espérance de vie de façon très sensible.

La recherche aéronautique, puis spatiale, permet aux hommes d’explorer l’espace, et, mieux encore, a permis à des êtres humains de fouler le sol de la Lune. Et l’on espère, dans peu de décennies, fouler celui de Mars.

La recherche agronomique a permis de développer les cultures et la productivité agricole.En même temps, on a développé l’élevage et la pêche pour produire en quantité à moindre coût pour satisfaire les besoins des peuples de la Terre. Ainsi les grandes famines ont disparu et pourraient ne jamais revenir car aucun obstacle scientifique ne s’y oppose.

La recherche et le développement industriel ont permis de réaliser toutes sortes d’objets pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie ou de travail ou de soin. On a pu inventer la machine à laver, la télévision, l’automobile, mais aussi le scanner. Les peuples du monde disposent désormais d’une grande quantité d’objets techniques pour leur vie quotidienne et leurs loisirs. Il n’y a pourtant pas si longtemps que les hommes et les femmes ne devaient qu’aux cheminées à bois de moins souffrir du froid en hiver.

Et je pourrais continuer, sur des lignes et des lignes, d’énumérer ce qui, depuis ne serait-ce qu’un siécle et demi, a été inventé et développé pour faciliter la vie sur la planète. Les humains se sont appropriés le savoir et sont capables d’agir et de contrôler des situations, des phénomènes, voire des éléments naturels, au prix même de certains excès.

C’est pour cela que je trouve ahurissant ce qu’on dit à propos de la crise économique.

Cette crise est présentée comme un évènement fortuit et peu contrôlable, sinon à la marge. Les gouvernements s’avèrent impuissants. Les banques centrales n’arrivent pas à maîtriser ce qui se passe. Et voici qu’un peuple qui a tout inventé depuis la machine à café jusqu’aux vaccins, qui sait fabriquer et poser une prothèse de hanche, qui fait transiter nos informations à la vitesse de la lumière, qui parvient à maîtriser et faire muter le patrimoine génétique de certaines plantes, se trouve comme le chien crevé au fil de l’eau lorsqu’il s’agit de faire face à la crise des « subprimes » et des stupides conséquences qui en dérivent.

Ce peuple en serait évidemment capable. Mais il ne le veut pas. Ou plutôt les gouvernants n’en veulent pas. Car il faudrait faire entorse au sacro-saints principes du libéralisme.

Quel vaccin auraît pu produire le libéralisme médical ?

N’est-il pas temps, enfin, de faire cesser cette abominable et stupide doctrine. Les hommes et les femmes doivent réguler et prendre en main les mouvements des capitaux et leur emploi comme interdire toute spéculation qui n’apporte rien au bien être de tout un chacun. C’est assez de cette exception délétère et criminelle. Les travailleurs qui, avec leurs mains, ou leurs crayons, ou leurs outils, ou leur intelligence, produisent la richesse ne doivent plus être exposés à de tels évènements.

Seule l’économie coopérative administrée permettra de réaliser cet objectif.

Dans le Familistère de Guise, l’organisation de la vie matérielle et sociale était construite et réelle, tout en laissant à l’esprit la plus grande liberté que la peur du lendemain ne venait pas ternir.

Construisons toutes sortes de familistères !

 

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Notes d’économie politique 19 – 8 mai 2008

Le transport aérien des U.S.A. victime du libéralisme

Le transport aérien des U.S.A. est dans le rouge. Très rouge. Toutes les compagnies depuis que la loi de la libre concurrence est devenue le principal moteur économique. Et de la concurrence, il y en eût. Il y en eût et il y en a tant que toutes les compagnies perdent de l’argent avec pour corollaire une qualité de service médiocre, des retards, des annulations, une flotte vétuste et des doutes sur la sécurité. Et les voici donc en manoeuvres pour faire quelques économies d’échelle avec quelques fusions. Mais le regroupement n’a jamais fait de deux malheureux un homme heureux. Sans compter, dans ce cas précis, des facteurs d’hétérogènéité de flotte, de méthode, qui posent de nombreuses questions.

737-900-continental.1210110544.jpgLe modèle libéral de la concurrence sauvage vient de craquer une fois de plus : à force de vouloir être moins cher que son concurrent, voici que l’on vend à perte. Alors viennent, à leur tour, les appels à l’aide vers le budget fédéral et donc l’intervention des deniers du contribuable.

Ces évènements apportent le patent exemple de l’échec du libéralisme. Il est évident que pour sortir de cette situation, il faudra, non seulement faire appel à des fonds publics ou privés pour sauver ce qui pourra encore l’être, mais aussi définir des règles du jeu pour que ces circonstances ne se reproduisent pas. Qui dit règle dit intervention législative. Et qui dit intervention législative dit économie administrée. Là ne restera qu’une alternative. Une morale consistant à sauver l’outil de travail et l’outil de service économique. L’autre amorale qui s’attachera aussi à protéger les intérêts des actionnaires. Car chaque fois que le libéralisme conduit à un crash, ces derniers sont toujours là à impudiquement tendre la main.

Cette situation est venue de l’absence d’entente sur les prix entre les compagnies. Logique dans la perspective libérale, mais suicidaire. Chacun voulant être moins cher baisse ses tarifs. Et quand les résultats financier passent au rouge, on n’a pas d’autre alternative que de baisser encore pour ne pas être éliminé illico. Baisser toujours jusqu’à l’inéluctable fin. Au passage des milliers de gens y perdront leur emploi.

Alors qu’une sage régulation aurait pu éviter cette catastrophe.

Notes d’économie politique 18 – 6 mai 2008

Condamnée à 96 ans de prison !

Voilà qu’une femme, une française, a été condamnée à 96 ans de prison au Mexique. Je ne sais pas si cette personne est innocente ou coupable. Je ne connais pas le dossier. Elle aurait 33 ans, cela veut dire qu’il y a des êtres assez cons pour imaginer qu’elle restera enfermée jusqu’à plus de 129 ans ! Déjà, en soi, voilà un fait qui serait risible s’il n’était pas profondément attristant.

Voilà le premier sujet.

Le deuxième est qu’elle clame son innocence et que ses proches semblent bien penser que c’est le cas. Et si c’est vraiment le cas, pourquoi faut-il qu’on doive s’adresser à Sarkozy pour espérer que justice soit faite. Il est vrai que ce dernier, dans la récente affaire de l’Arche de Zoé, s’est montré vraiment efficace. Le sera-t-il autant avec cette malheureuse femme ? S’il n’y a que Sarkozy pour réparer toutes les injustices de la terre, on est dans la merde. S’il est vrai que seul, parmi les milliards d’individus qui peuplent la terre, Sarkozy est en mesure de faire rendre justice à cet être humain, cela en dit long sur le monde. Et sur les institutions de ce monde !

Camarades, il y a encore un bon bout de chemin à parcourir !

6/5/2008

Sarkozy, la spéculation et le libéralisme

Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy se montre scandalisé par la spéculation.
Il prend l’exemple de l’affaire de la Société Générale et stigmatise l’usage d’instruments financiers qui n’ont d’autre objectif que de générer du profit. Est-il encore assez naïf pour croire que les investissements des banques vont vers des paquets de participation au capital d’entreprises qui contribuent au développement industriel et social ? Est-il tant ignorant du fonctionnement de la Bourse, depuis que tout ceci est informatisé et mondialement relié, où des « traders » n’ont d’autre travail que d’acheter ici ce qu’ils vont revendre plus cher au plus vite ailleurs ou même de vendre des titres qu’ils ne possèdent pas encore en spéculant sur une baisse. Le jeu de la bourse est devenu une immense et honteuse loterie.
Il stigmatise aussi la spéculation sur les matières premières et plus encore sur les denrées alimentaires ce qui a pour effet d’augmenter la famine dans le monde.
Mais que va-t-il faire ? Que peut-il faire ? Va-t-il fondre sur les fonds de pensions américains qui spéculent à la hue et à la dia sur tout ce qui bouge ? Va-t-il faire injonction au moins aux sociétés financières françaises de consacrer une large part de leur richesse au développement économique et social même si cela fait diminuer les profits ? Va-t-il faire voter une loi imposant une proportion suffisante d’offres de micro-crédit ?
Le Président de la République Française en est réduit aux lamentations. Dès lors qu’il a fait siens les principes du libéralisme économique, il ne peut rien. Il ne peut rien dans le monde. Il ne peut même rien en France, sauf à se libérer de ce même libéralisme pour se retourner vers une économie administrée. C’est à dire mettre en oeuvre le programme de la gauche de 1981.
Quand j’étais jeune et qu’on m’expliquait que les multinationales des U.S.A. pouvaient dominer de larges parties du monde, je me disais que c’était pure exagération. Quand on m’expliquait le le coup d’état de Pinochet au Chili était financé par la C.I.A. et certains groupes, je me disais qu’il y avait une part de romanesque dans cette idée.
Et pourtant ne sont-ce point Areva et Aibus et quelques autres, avec leurs intérêts, qui sont à l’origine des missions d’envoyés de la France en Chine qui se présentent le pantalon baissé ? Et pourtant n’est-ce pas Monsanto qui, par lobbies interposés, tient la main des députés et des sénateurs en train de voter au nom du peuple ?
Tout ce qu’on m’a raconté dans ma jeunesse est bien en dessous de ce qui est arrivé et continue d’arriver depuis.

Notes d’économie politique 17 – 25 avril 2008

Comment organiser le « mammouth » (1)

Le « mammouth », bien sûr, c’est l’Education Nationale. Ce monde souffre de maux endémiques depuis tant et tant d’années qu’il devient pratiquement impossible d’y changer des choses. Et pourtant. Les enseignants ne sont pas heureux, au moins un nombre significatif d’entre eux. Les autres membres du personnel ne le sont pas davantage. Et voici que se profile le serpent de mer de l’avancement « au mérite » dont j’ai expliqué précédemment l’impossibilité.

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Une des maladies du mammouth est son gigantisme. Une entreprise de 1,2 ou 1,3 millions d’employés (!) avec pour moitié, à peu près, les « productifs », ceux qui transmettent les connaissances, et pour l’autre moitié tous ceux qui les administrent. On imagine ! Quelle entreprise pourrait vivre avec 50% de son effectif employé à des tâches de gestion. Évidemment aucune !

Le gigantisme est le produit d’une histoire jacobine qui a eu autrefois son sens plein. Lorsque l’instruction est devenue obligatoire, c’était évidemment une mission de l’état de former et recruter les maîtres, de les déployer là où il le fallait, de garantir la position sociale de ces derniers. Il était hors de question de confier cela aux maires, sachant que nombre d’entre eux, à cette époque n’avaient pas forcément un niveau d’instruction, même moyen. De plus, l’état se présentait comme le garant de l’égalité des chances.

C’est dans ce contexte que fut créée l’école publique avec toute la grandeur de sa mission. Tous les historiens de l’éducation diront qu’elle n’a pas failli à sa mission et qu’elle fut à la fois le fondement de l’avancée sociale et de la démocratie. En étant laïque, publique et obligatoire, elle se plaçait au dessus des courants idéologiques et formait des hommes libres.

Quand l’instruction primaire fut mise en place, l’instruction secondaire était largement l’apanage des religieux. Elle était payante et socialement sélective. La mise en place de l’enseignement secondaire public vint donc tout naturellement. Face au collège des jésuites, on offrit l’alternative du lycée républicain. Certains noms étaient symboliques: Condorcet, Lakanal et naturellement Jules Ferry. Mais, ce faisant, on créait ainsi un appel social qui, au fil des ans, a rempli sa mission. La scolarisation jusqu’à 16 ans a encore contribué à élargir les population demandeuse. Il y a 50 ans, le Certificat d’Etudes Primaire était un sésame pour la vie professionnelle dans nombre de métiers. Aujourd’hui, c’est le baccalauréat voire davantage.

Ce gonflement des effectifs scolarisés a entraîné le gonflement des effectifs des maîtres qui a entraîné le gonflement des effectifs de gestion, mal contrôlés dans une forme ministérielle jacobine dans laquelle l’état voulait conserver son pouvoir sur tout.

Alors on a inventé des choses risibles comme les directeurs d’école qui n’avaient aucune autorité hiérarchique sur les instituteurs et le principal ou le proviseur qui ne devaient la leur qu’à leur charisme personnel. Et qui, par conséquent, n’en ont aucune quand le charisme leur fait défaut. Imaginons une entreprise dont le patron n’est pas le patron et dans laquelles les employés dépendent d’une grosse structure externe. Imaginons une usine d’un grand groupe où les ouvriers dépendent d’un service de ressources humaines externes et non point du chef de production local qui n’a pas le pouvoir de recruter si de licencier. Imaginons, en plus, que certains membres du personnel dépendent d’une direction et les autres d’une autre.

Une école primaire, c’est comme cela. Les maîtres dépendent de l’inspecteur, le personnel de service de la commune et le directeur n’a pas de véritable pouvoir sur tout ce monde. La situation des collèges, des lycées et des facultés est comparable. Certes un proviseur de lycée participe à l’évaluation des professeurs, mais, au final, c’est de l’inspecteur d’académie que ces derniers dépendent.

Voilà comment, le nombre aidant, on fabrique un mammouth.

Les affameurs

Voici que certains pays sont au bord ou dans la crise alimentaire.

Pourquoi cela ?

Il y a les causes structurelles. L’afrique, par exemple, qui pourrait assez facilement parvenir à l’autosuffisance alimentaire se trouve importer des produits qu’elle pourrait cultiver ou dont elle pourrait se passer. Qui a dit que les habitants de la planète devaient tous consommer les mêmes produits ?

speculateurs.1208547635.jpgQu’est-ce qui a provoqué cela ? Ce n’est pas difficile à comprendre. Le commerce international, dérégulé, voire corrompu ou corrupteur. Pourquoi ? Parce qu’il y trouve largement son compte en revendant au monde les produits africains et en vendant aux africains les produits transformés chez leurs anciens colonisateurs. Le Nigéria exporte du pétrole brut qu’il pourrait tout aussi bien raffiner sur place. Les pêcheurs du lac Victoria exportent la Perche du Nil en filets et se contentent des arêtes.

Et pour tout arranger, voici les spéculateurs. Les spéculateurs qui se sont fait étriller par la « crise » des sub-primes ont encore de l’argent. Eh oui ! Allez savoir pourquoi et comment. Ils ont encore de l’argent ! Et que font les spéculateurs faute de pouvoir s’adonner aux joies morbides des sub-primes ? Ils achètent tout ce qui passe en attendant que cela augmente. Alors, ils achètent n’importe quoi: du riz, du sel, du sucre, du pétrole, etc. Et comme leur demande dépasse l’offre, les prix sont à la hausse. C’est bien le but. Et quand le kilo de riz augmente de 20% en Europe, il n’y a pas trop de cris. Mais quand il augmente dans des pays dont la population est au seul de pauvreté, il y a des émeutes et des victimes. Les occidentaux font l’effort pour acheter le riz au prix proposé, mais râlent beaucoup. Ils râlent et ils achètent. Mais pas les Africains, parce que c’est au dessus de leurs moyens.

Alors, que vont-ils manger ? On ne sait Et voici que le riz aymente de 10, 20, 30% au bénéfice des spéculateurs qui n’ont rien d’autre à faire toute la journée sinon essayer de vendre plus cher qu’ils n’ont acheté et d’acheter moins cher qu’ils ne vendront.

Pendant ce temps des centaines de milliers d’humains crèvent encore plus de faim. Et, s’il se trouve qu’une aide arrive, elle aura été financée par les contributions et les impôts des travailleurs des classes moyennes ou modestes de pays mieux nantis.

Si cela n’est pas de l’enrichissement sans cause, je veux bien qu’on me pende.

Notes d’économie politique 16 – 18 avril 2008

Les fonctionnaires au mérite ? Existe déjà et c’est le bordel

Saches, ami lecteur, que celui qui ici même écrit est un fonctionnaire. Et que la notation au mérite, il connaît pour en profité. Car, au moins dans le « corps » qui me concerne cela existe ou a plus ou moins existé. Et c’est le bordel.

Déjà, une petite histoire vraie.

Soit une P.M.E. de 35 salariés, répartis en deux services avec deux cadres pour les « encadrer ». Et puis il y a un patron qui voit bien ce qui se passe, mais pas le détail. C’est un patron pour qui, selon l’expression, « de minimis non curat praetor ». Il se repose donc sur les avis de ses cadres. Et l’un d’entre eux est dynamique et toujours soucieux de valoriser tel ou tel de ses subordonnés. Et l’autre est une couille molle et peureuse. Le premier obtiendra donc plus d’avancées au mérite que le second.

Une autre histoire vraie.

Soit le Ministère de l’Education. Là, quelques petits milliers de maîtres de conférences qui travaillent dans toutes les universités. Comment le patron, le ministre va-t-il faire cette promotion au mérite ? Il va déléguer. A qui ? Aux présidents des universités. Si cela se passe comme dans l’exemple précédent, ce sera évidemment le bordel. mais comment le ministre peut-il avoir une bonne idée ? Il ne peut pas.

Alors, il dit quoi le ministre ? Il regarde son budget et il dit que seuls 5% des maîtres de conférences peuvent être « hors classe ».

Déjà souci: il y a peut-être 8% des intéressés qui le méritent. Ou seulement 3%. Allez savoir ! Mais comment faire pour le savoir ? Il est bien évident que ceci est très compliqué à déterminer avec des critères sérieux. D’autant plus que ceux qui pourraient le mieux avoir un point de vue, les supérieurs hiérarchiques directs, pour autant que cela existe, ne détiennent les cordons de la bourse. D’où la nécessité d’un critère global du genre 5% de l’effectif. Critère très imparfait, c’est le moins qu’on puisse dire.

Et comment trouver ces 5% ? S’il y en a déjà 5% en activité, il faut attendre que certains partent. Soit on les tue, ce qui ne se fait pas habituellement. Soit on profite des départs à la retraite. Alors, sur cette base, on connaît le nombre de promotions qu’on pourra accorder, ce qui n’a rien à voir avec l’activité des promouvables.

Mais comment les répartir entre les université ? Et comment les répartir entre chaque faculté dans chaque université ? Et comment les répartir entre chaque service d’enseignement dans chaque faculté ? Par un grand marchandage dans lequel les qualités des intéressés sont le dernier des critères. Actuellement, tout ceci se traduit par le résultat qui est le nombre de promotions autorisés par faculté. Et là, le meilleur comme le pire sont possibles.

L’auteur de ces lignes pourrait volontiers dire que les critères sont justes, car il a bénéficié ainsi de plusieurs promotions au choix. Pourtant, il connaît des collègues qui n’en n’ont pas tant obtenu et qui n’en étaient pas moins méritants, éventuellement sur d’autres critères. Et dans les groupes ou conseils qui répartissent ces promotions, il y a naturellement des représentants élus des syndicats. Et je connais aussi des collègues qui n’on jamais été syndiqués que pour avoir plus de chances de profiter des promotions.

Depuis que travaille à l’université (40 ans), j’ai vu plutôt le régime des promotions au choix se resteindre plutôt que de s’étendre, simplement à cause de la difficulté, dans une aussi grosse structure, d’user de critères vraiment objectifs à la fois localement, mais aussi transversalement entre tous les établissements. Ce système produit beaucoup d’injustices.

Une solution serait d’appliquer « small is beautiful ». Avec de vrais managers dans chaque faculté. Et non pas des directeurs élus, redevables envers leurs électeurs. Si cette piste était exploitée, pourquoi pas, elle impliquerait un changement profond des règles de fonctionnement. Mais la monumentale ADMINISTRATION CENTRALE accepterait-elle que la gouvernance des établissements lui échappe ? Voilà qui est fort peu probable.

Non, « Islam » n’est pas un prénom comme les autres

Je me permets de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas à propos du problème posé à la chaîne de télévision Gulli par la sélection pour une émission d’un enfant se prénommant « Islam ».

Islam n’est pas un nom ou un prénom d’une personne. Islam est le nom d’une religion. Ce qui n’est pas la même chose que de prénommer son fils Mohammed ou Jésus ou David. C’est un peu comme si l’on choisissait « Catholique » ou « Protestant ». On ne me fera pas croire que nommer son fils « Islam » n’est pas un acte militant d’affirmation d’appartenance. C’est, naturellement, un droit inaliénable, mais dès lors que ce militantisme est exposé et médiatisé, cette attitude n’est pas laïque.

Au delà des mots, il y a aussi la connotation. Et celle-ci peut varier au cours du temps. Un commentateur disait qu' »Islam » n’est pas différent de « Christian », ce qui est à la fois vrai et faux. D’abord « Christrian » n’est pas littéralement « Chrétien ». Mais, de plus, au fil des temps, la proximité sémantique s’est fortement atténuée dans l’esprit de tout un chacun. Peu de gens savent d’où vient ce prénom. Quand je rencontre une personne qui s’appelle Christian, je ne pense ni au Christ, ni à chrétien. Il n’en est pas de même pour « Islam ». Islam est le nom d’une religion connue de tous et pratiquée. Cette correspondance est exacerbée, de surcroît, par le fait que, dans le monde présent, un certain nombre de fanatiques commettent les plus grands crimes au nom de l’Islam. Ce qui n’est évidemment pas fait pour une simplification sémantique. Quand on prononce Islam, je suis touché par des représentations contradictoires. Tous les musulmans que je connais sont pacifique et tolérants. Mais il y en a d’autres qui ne le sont vraiment pas. Islam est donc un identifiant polysémique, et très contradictoirement !

C’est là, à mon, avis, qu’il y a problème. Car il n’est pas simple, pour les non musulmans, de faire la part entre les qualités certaines de cette religion et les actes effroyables perpétués par certains. De même qu’il a fallu longtemps pour faire la différence entre l’Evangile et les horreurs de la « Sainte » Inquisition.

J’ose présumer que les parents d’Islam sont de bonne foi. Ils le montreront en prenant acte des explications raisonnables qu’on peut leur fournir et les excuses des responsables de la chaîne Gulli qui ne cherchaient probablement pas à les offenser. S’ils devaient, comme on peut le craindre à cause de la plainte et de la médiatisation de cette affaire, profiter de cette situation pour exiger une compensation financière, ils se mettraient dans une position peu conforme avec les principes de la religion qu’ils ont souhaité mettre en avant en prénommant leur fils de cette façon.

Les avions américains cloués au sol

accident-avion.1208300186.jpgJ’ai découvert par hasard, dans la presse, qu’il y a quelques jours, une bonne partie des avions américains (j’entends des U.S.A.) avaient été et sont encore cloués au sol. La raison ? Fort simple. On a découvert que nombre d’entre eux présentaient certains défauts graves et des risques pour la sécurité des voyageurs.

Comment cela, direz-vous, il n’y a donc pas de contrôles ? Et si, il y avait des contrôles mais il faut croire que ceux-ci avaient été mal faits ou que, plus simplement encore, les compte-rendus avaient été falsifiés. Et puis, évidemment, quand la chose est devenue publique, les compagnies concernées ont dû interrompre les vols avec le type d’appareil mis en cause.

Mais pourquoi en est-on arrivé là ?

Ce n’est un secret pour personne. Dans le domaine du transport aérien, une guerre sauvage s’exerce pour capter le plus de clients possible. Et, pour la majorité des clients, la chose la plus attractive est le prix du voyage. Et tous les managers des grandes compagies et tous les responsables savent bien, qu’à court terme, cette situation est dangereuse. Or, comme il faut bien vendre ses billets au prix le plus bas possible, on rogne. On rogne sur tout. On ne se contente plus de baisser les salaires (dans certains cas, ce n’était pas scandaleux). Un pas capital a été franchi: on rogne sur la sécurité.

En plus, les compagnies sont à l’affut d’acahts ou d’O.P.A. pour grossir. Le rève de tout chef d’entreprise est d’éliminet toute la concurrence pour faire des prix à sa convenance. Mais voilà. On n’en est pas là. Alors, comme on ne peut pas se libérer de la concurrence, on rogne

C’est la loi libérale de la libre concurrence. Pas ou peu d’arbitrage. Un contrôle d’état superficiel ou sommaire. A qui deviendra le plus gros… A quel prix.

Lorsque Air France était une compagnie nationale donc l’actionnaire majoritaire était l’état, on imaginait pas de tels faits. Les voyages aériens étaient chers et la politique de sécurité et de contrôle sérieuse et sévère. Maintenant tout est possible. L’entreprise privée Air France ne doit des comptes qu’à ses actionnaires. Et elle n’est pas comptable de ses victimes. Les assurances sont faites pour cela. Encore heureux qu’en France, il y ait la D.G.A.C. qui soit encore sur un profil de service public.

Lorsqu’on a affirmé, il ya quelques années, que la privatisation des compagnies de transport aérien conduirait à la diminution des dépenses de sécurité et à l’augmentation du risque, les libéraux vertueux, la main posée sur le coeur, on juré-craché qu’il n’en serait rien.

Les faits en provenance des Etats-Unis prouvent le contraire.

Notes d’économie politique 15 – 15 avril 2008