Les affameurs

Les affameurs

Voici que certains pays sont au bord ou dans la crise alimentaire.

Pourquoi cela ?

Il y a les causes structurelles. L’afrique, par exemple, qui pourrait assez facilement parvenir à l’autosuffisance alimentaire se trouve importer des produits qu’elle pourrait cultiver ou dont elle pourrait se passer. Qui a dit que les habitants de la planète devaient tous consommer les mêmes produits ?

speculateurs.1208547635.jpgQu’est-ce qui a provoqué cela ? Ce n’est pas difficile à comprendre. Le commerce international, dérégulé, voire corrompu ou corrupteur. Pourquoi ? Parce qu’il y trouve largement son compte en revendant au monde les produits africains et en vendant aux africains les produits transformés chez leurs anciens colonisateurs. Le Nigéria exporte du pétrole brut qu’il pourrait tout aussi bien raffiner sur place. Les pêcheurs du lac Victoria exportent la Perche du Nil en filets et se contentent des arêtes.

Et pour tout arranger, voici les spéculateurs. Les spéculateurs qui se sont fait étriller par la « crise » des sub-primes ont encore de l’argent. Eh oui ! Allez savoir pourquoi et comment. Ils ont encore de l’argent ! Et que font les spéculateurs faute de pouvoir s’adonner aux joies morbides des sub-primes ? Ils achètent tout ce qui passe en attendant que cela augmente. Alors, ils achètent n’importe quoi: du riz, du sel, du sucre, du pétrole, etc. Et comme leur demande dépasse l’offre, les prix sont à la hausse. C’est bien le but. Et quand le kilo de riz augmente de 20% en Europe, il n’y a pas trop de cris. Mais quand il augmente dans des pays dont la population est au seul de pauvreté, il y a des émeutes et des victimes. Les occidentaux font l’effort pour acheter le riz au prix proposé, mais râlent beaucoup. Ils râlent et ils achètent. Mais pas les Africains, parce que c’est au dessus de leurs moyens.

Alors, que vont-ils manger ? On ne sait Et voici que le riz aymente de 10, 20, 30% au bénéfice des spéculateurs qui n’ont rien d’autre à faire toute la journée sinon essayer de vendre plus cher qu’ils n’ont acheté et d’acheter moins cher qu’ils ne vendront.

Pendant ce temps des centaines de milliers d’humains crèvent encore plus de faim. Et, s’il se trouve qu’une aide arrive, elle aura été financée par les contributions et les impôts des travailleurs des classes moyennes ou modestes de pays mieux nantis.

Si cela n’est pas de l’enrichissement sans cause, je veux bien qu’on me pende.

Notes d’économie politique 16 – 18 avril 2008

Bakounine