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Retraites à ne pas confier au « Capital »

Aux USA, il n’y a pas de véritable système de retraite par répartition comme cela existe en France et dans d’autres pays d’Europe. Et dans ces derniers, la tendance est de restreindre l aresponsabilité des régimes obligatoires au bénéfices de systèmes de capitalisation offert par des opérateurs privés. Ces opérateurs, les fameux « Fonds de Pension » américains, placent les dépôts de leurs clients en Bourse afin de les faire fructifier au mieux.

L’inconvénient est évidemment, que ces placements vont souffrir des alea de la conjoncture économique.

Dans les évènements que nous vivons ces mois-ci, aucun fond de pension n’a encore avoué la baisse de ses rendements voire ses pertes. Pourtant rien ne dit qu’ils n’aient pas placé une partie de leurs avoirs sur des outils financiers incertains qui ont cours ces temps-ci.

C’est là toute l’incohérence et toute la contradiction d’un système qui incide à placer son argent pour préserver son avenir dans des fonds dont la sécurité n’est pas garanti.

Il est donc indispensable que les fonds de pension soient gérés dans des conditions de sécurité suffisantes, ce que , seul, l’état peut faire. On peut imaginer, au pire, une structure d’économie mixte. mais en tout état de cause, il est indispensable de sécuriser et garantir. A défaut de garantie par l’état, une administration et un contrôle majoritaire par les usagers et les clients s’avèrera indispensable. Ceux-ci pourront également choisir les placements en fonction de leurs intérêts personnels ou sociaux.

Notes d’économie politique 32 – 8 octobre 2008

Le CAC 40 dans les choux ! Etait-ce si imprévisible ?

Soyons honnêtes ! Voilà des années que la finance joue à des jeux qu’on peut qualifier de jeux de cons. Fallait-il vraiment être grand spécialiste pour prévoir ce qui allait se passer ?

La réalité, la vraie vérité vraie, c’est qu’on a fabriqué de la fausse monnaie à force de spéculer sur des valeurs qui n’en étaient pas, produits dérivés de produits dérivés qui ont fini par dériver totalement. Ils appellent cela la « bulle » spéculative. Cela consistait à acheter un machin plus cher que sa valeur et à le refourguer le plus vite possible à un autre idiot, encore plus cher.

Mais l’appât du gain les a tous rendus cinglés. Et tant que la machine à baiser le voisin s’est avéré profitable, il n’y a même pas eu un homme ou un responsable ou un gouvernant pour dire « STOP ». Ils avaient tous les yeux pleins du caca de la manne boursière.

Et le caca est devenu diarrhée verte et voilà qu’ils font chier le monde entier.

François Fillon: 6000 euros l’heure de vol

Le Canard Enchaîné de ce mercredi dernier révèle que, lorsqu’il a failli se faire rentrer dedans par un autre avion, le camarade François Fillon revenait de week-end à Angers avec toute sa petite famille à bord d’un avion qui coûte 6000 euros l’heure de vol. Les caisses ne sont pas vides pour tout le monde.

Et hop !

Un petit saut à Angers: le salaire mensuel de 6 smicards.

François Fillon grand concussionnaire.

Révoquons le !

Après la crise…

Au cours de cette crise financière, on a parfois le sentiment que nombre de libéraux repentis sont devenus marxistes… ou presque. Car on constate, évidemment, que certaines analyses de l’auteur du Capital s’appliquent bien à la situation actuelle. Loin de moi l’idée d’en revenir à un marxisme du XIXème siècle. Mais il est vrai que, d’une certaine façon, l’oeuvre de Karl Marx est prémonitoire. On regrettera naturellement que l’application qu’en ont fait les Bolchéviques n’en ait été qu’une singerie tragique mêlée d’ambitions et de désir du pouvoir.

Il est probable aussi que la règle du laisser-faire comptant sur la régulation de marché n’est plus acceptable.  Elle est probablement efficace, mais les dégâts collatéraux sont tellement gigantesques qu’on ne peut l’accepter. Il est donc probable, et souhaitable, que nous entrons désormais dans une période d’économie administrée, même aux USA, car il n’est plus imaginable que l’argent du contribuable continue de venir en aide aux capitalistes déliquescents. Ce qui va poser diverses questions.

La première concerne l’étendue des nationalisations en cours, ce que l’état conservera et le mode de ces nationalisations. Seront-ce des acquisitions globales ou des prises de participation majoritaires ? Devra-t-on avoir encore des entreprises nationales ou plutôt des systèmes d’économie mixte. La notion d’entreprise contrôlée par l’état doit-elle ne concerner que les banques qui viennent d’être sauvées par l’intervention des fonds publics ? Ou doit-on en profiter pour réexaminer l’étendue du contrôle ?

La deuxième concerne le rôle et le fonctionnement des instruments financiers. Aux origines, les bourses ou ce qui en tenait lieu, ont été conçues pour drainer l’épargne vers l’investissement industriel ou commercial et déterminer la valeur des entreprises concernées. Cet outil, dès lors qu’il est sainement employé, notamment pour recueillir des capitaux privés, est donc indispensable. On peut naturellement discuter de la forme: actions ou obligations, par exemple, ou tout autre moyen. Par contre, il est indispensable de juguler la spéculation. Car la spéculation ne repose sur rien de concret, sinon sur une notion, dont plus personne ne se fait défenseur, qui est celle de la « création de valeur ».

La troisième concerne les acteurs du développement que sont les ouvriers et les salariés.  Hormis un juste salaire, faut-il encore promouvoir les  formes de participation ou d’intéressement autant pour motiver que pour récompenser l’effort accompli ?

Ceci induit la quatrième question qui est celle de l’évolution du statut des entreprises. Car l’idée de participation ou d’intéressement débouche sur celle de l’actionnariat ouvrier qui, elle-même, débouche sur des structures d’entreprises participatives voire contrôlées en majorité par les salariés, c’est à dire des structures mutuelles ou coopératives.

L’opportunité est offerte de « refaire le monde ». Il serait bon qu’on ne laisse pas passer cette occasion.

Notes d’économie politique 31 – 2 octobre 2008

La ministre, la redevance et le salaire

Il était une fois une ministre. Oh, elle n’était pas devenue ministre par hasard. Elle avait longtemps fréquenté les couloirs et les bureaux. Ce n’était donc pas une oie blanche tombée comme cela dans la soupe glauque de la politique. Elle saviat tout compter.

Il était une fois un salaire. Le salaire de Monsieur Machin qui travaille depuis vingt ans dans la société Truc et Broc comme manutentionnaire. Monsieur Machin a un petit salaire un peu supérieur au SMIC, ce qui lui évite l’affront d’être augmenté automanitiquement.

Il était une fois une devevance audio-visuelle que payent tous les clampins qui possèdent un poste de télévision. Depuis quelques années, cette redevance n’augmentait pas ou pas trop.

Aujourd’hui, Madame la Ministre a déclaré que, compte tenu de l’inflation, qu’il fallait que la redevance augment car: « Si elle n’augmente pas, elle diminue ».

Monsieur Machin en est tout éberlué. Car son salaire n’augmente pas, il diminue donc, lui aussi. Alors, comment payer la redevance qui augmente ?

Révocation de Jean Louis Borloo

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Monsieur Jean Louis Borloo est révoqué pour les motifs suivants:

– Avoir voulu taxer les pauvres gens qui ne peuvent se payer le restaurant et qui sont contraints, par économie, de pique-niquer le long des routes.

– Avoir, de ce fait, incité à manger cochon, sa salade de riz répandue sur le sol et à la laper comme un chien pour économiser les couverts en plastique taxés.

– Avoir laissé Sarkozy lui baiser la gueule sur ce sujet.

– N’avoir pas eu assez d’amour propre pour démissionner.

La crise me donne raison, mais était-ce bien nécessaire

Voilà des mois que j’écris pour justifier que l’économie soit administrée et ne soit pas laissée entre les mains d’avides ou d’apprentis qui ne poursuivent que l’enrichissement personnel: ce qui ne peut que conduire le monde à la déroute. Eh bien, voilà qui est fait ! Car il fallait être bien niais pour imaginer que des prêts consentis à des emprunteurs à peine solvables et dont les revenus n’étaient pas garantis, puissent être de bons produits. Il fallait être bien niais pour ne pas penser que le moindre accident comme une longue maladie ou une, même brève, période de chômage ne mettrait pas le désordre dans ce bel ordonnancement. Cela fait penser à Sarko qui dit que tous les français veulent être propriétaires. D’ailleurs, il ne le dit plus…

Naturellement cela aurait pu se faire avec un bon fonds de garantie d’emprunt ou un sérieux management de la chose. Car il est vrai qu’il n’est pas scandaleux de vouloir être propriétaire. Qu’on administre tout cela… pour tout dire.

Et voici de de sérieux analystes ne se privent pas de dire aujourd’hui le contraire de ce qu’ils disaient hier. Mais pour le coup, ils ont raison.

Il y a quand même quelques conséquences qui méritent d’être soulignées:

– Les banques qui ne s’effondrent pas sont celles qui sont aussi banques de dépôt. Voyez cela ! C’est vous, monsieur, c’est vous madame qui, avec vos économies placées les avez sauvées. Lors de ma prochaine visite à mon agence de la Société Générale, j’entends que le directeur se prosterne à mes pieds.

– Qu’on pourrait laisser leurs maisons aux pauvres malheureux. Tant qu’à les vendre pour 3 cents autant les leur laisser et négocier un plan plus réaliste pour les jours meilleurs. Car l’Etat Américain, ce gros salopard, vole au secours des riches mais pas au secours des faibles. Ce qui ne m’étonne pas, mais révèle un manque total de moralité.

Je voudrais aussi ajouter qu’après 1929, il y eût 1930, et 31 et 33 et 36 et 39… Que la montée du nazisme n’est pas sans rapport avec les désordres économiques mondiaux. Et que, si l’on peut espérer que le risque nazi est jugulé en Europe, il y a, dans d’autres régions, de gros malades terroristes qui sont fort inquiétants.

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Notes d’économie politique 30 – 22 septembre 2008