La crise me donne raison, mais était-ce bien nécessaire

La crise me donne raison, mais était-ce bien nécessaire

Voilà des mois que j’écris pour justifier que l’économie soit administrée et ne soit pas laissée entre les mains d’avides ou d’apprentis qui ne poursuivent que l’enrichissement personnel: ce qui ne peut que conduire le monde à la déroute. Eh bien, voilà qui est fait ! Car il fallait être bien niais pour imaginer que des prêts consentis à des emprunteurs à peine solvables et dont les revenus n’étaient pas garantis, puissent être de bons produits. Il fallait être bien niais pour ne pas penser que le moindre accident comme une longue maladie ou une, même brève, période de chômage ne mettrait pas le désordre dans ce bel ordonnancement. Cela fait penser à Sarko qui dit que tous les français veulent être propriétaires. D’ailleurs, il ne le dit plus…

Naturellement cela aurait pu se faire avec un bon fonds de garantie d’emprunt ou un sérieux management de la chose. Car il est vrai qu’il n’est pas scandaleux de vouloir être propriétaire. Qu’on administre tout cela… pour tout dire.

Et voici de de sérieux analystes ne se privent pas de dire aujourd’hui le contraire de ce qu’ils disaient hier. Mais pour le coup, ils ont raison.

Il y a quand même quelques conséquences qui méritent d’être soulignées:

– Les banques qui ne s’effondrent pas sont celles qui sont aussi banques de dépôt. Voyez cela ! C’est vous, monsieur, c’est vous madame qui, avec vos économies placées les avez sauvées. Lors de ma prochaine visite à mon agence de la Société Générale, j’entends que le directeur se prosterne à mes pieds.

– Qu’on pourrait laisser leurs maisons aux pauvres malheureux. Tant qu’à les vendre pour 3 cents autant les leur laisser et négocier un plan plus réaliste pour les jours meilleurs. Car l’Etat Américain, ce gros salopard, vole au secours des riches mais pas au secours des faibles. Ce qui ne m’étonne pas, mais révèle un manque total de moralité.

Je voudrais aussi ajouter qu’après 1929, il y eût 1930, et 31 et 33 et 36 et 39… Que la montée du nazisme n’est pas sans rapport avec les désordres économiques mondiaux. Et que, si l’on peut espérer que le risque nazi est jugulé en Europe, il y a, dans d’autres régions, de gros malades terroristes qui sont fort inquiétants.

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Notes d’économie politique 30 – 22 septembre 2008

Bakounine