Catégorie dans 01-Un monde plein de trous

Le « Bouton », nouvelle unité de compte

Dans son édition d’hier, le Canard Enchaîné propose une nouvelle unité de compte: le « Bouton ». Le Bouton vaut cinq milliards d’euros, soit ce que peut perdre le patron de la Société Générale sans perdre son siège. Le journal précise qu’avec cette unité de compte, le Crédit Lyonnais n’a coûté que 26 Boutons au contribuable français.

On attend maintenant une nouvelle édition de La Guerre des Boutons.

Les Velrans sont des peigne-cul, les Longevernes des couilles molles.

Municipales ou le Sarko-splash

Voici que Sarkozy a sauté dans le bain des élections municipales. Et il a fait un beau plat ! Car, il y a, non seulement tout ceux qui ont voté à gauche et qui se sont bien étoffés, mais tous ceux qui avaient voté pour lui aux présidentielles et qui se sont abstenus. On aura le triomphe modeste, mais tout de même: se faire ramasser ainsi dans un pays qui est, traditionnellement plutôt à droite…

hoteldeville.1205746221.jpgEn même temps naît un grand sentiment de désolation. Car la démocratie en pend un sale coup. Ségolène Royal a perdu parce qu’elle n’avait pas voulu promettre ce qu’elle ne pouvait tenir alors que son concurrent, faisant tout le contraire, regagnait chaque jour du terrain. Et comme, il ne tient pas ses promesses (cf. par exemple, l’affaire des taxis), la déception est d’autant plus grande.

Maintenant, nous connaissons le style de présidence de Sarkozy, « l’autre style ». C’est tellement jouir de ce à quoi il est arrivé que tout le reste n’a pas d’importance. C’est la présidence de l’apparence, enrichie d’un mannequin aussi ambitieuse que lui et probablement au moins aussi dangereuse que lui.

C’est la dêche.

Les totalitaires prennent les gens pour des cons

A l’occasion des évènements du Tibet, voici, une fois de plus, les totalitaires à l’oeuvre. Et voici que, comme à l’accoutumée, l’Agence Chine Nouvelle, après n’avoir rien dit sur les évènements, se prend maintenant à les minimiser. Les manifestants sont présentés comme des mauvais sujets, des casseurs qui s’en prennent à la police. On ne dit pourquoi. Par désoeuvrement ?

Voici qu’on interdit à la presse de couvrir l’évènement. Voici qu’on fouille les bagages des touristes pour s’assurer qu’ils n’emportent pas des photos qui contrediraient ce magnifique échafaudage. Voici qu’on avoue une poignée de morts alors qu’il y en a eu certainement des dizaines, voire des centaines.

Toujours les mêmes méthodes stupides. Comment n’ont-ils pas encore compris que personne, sauf un minus habens, ne peut croire la moindre déclaration ainsi aseptisée des évènements. Il y a bien longtemps que tout le monde sait comment ce genre d’évènements se passe ! Alors, à quoi sert de mentir ? Celui qui agit ainsi se déconsidère en exposant sa propre bêtise dans le traitement de l’information. Il se déconsidère en annihilant la confiance qu’on pourraitibet.1205700896.jpgt lui apporter. Et c’est même contre-productif, car on a tendance à accorder une plus grande confiance à la partie adverse, même si celle-ci, à son tour, trafique un peu les informations.

Qu’ils ne se leurrent pas. A l’époque d’Internet, en plus, nous avons déjà des images et des témoignages. Alors, à quoi sert de mentir ?

Chez Auchan, les chefs de rayon mangent les bonnes pommes

Un petit sujet de divertissement.

pink-lady.1205677579.jpgCe samedi, comme nombre de français, je fais mes courses au supermarché Auchan de Beauvais. Les pommes « Pink Lady » sont affreusement moches.

Arrive un responsable du rayon tirant une charge sur laquelle trônent deux plateaux de superbes pommes « Pink Lady ». Je commence à me servir, quand l’homme m’interpelle:
– Non, vous ne pouvez pas prendre ces pommes.
– Et pourquoi donc ? Les autres sont moches.
– Ces pommes sont destinées à la réunion des chefs de rayon.
– C’est une blague !
– Non, fait l’homme en retirant ces pommes.

Chez Auchan, à Beauvais, les chefs de rayon sont mieux traités que les clients.

Au passage, les 500 G de champignons de Paris « 1er prix » sont à 1.65 €. Les autres à côté, pas 1er Prix, sont à 1.50 €.

J’aime les supermarchés qui me prennent pour un con.

Infirmières bulgares : l’ambassadeur qui remet Sarkozy à sa place

pierini.1205071785.jpgDans un article paru aujourd’hui, Backchich publie un article de Maïté Labat intitulé « Infirmières bulgares : l’ambassadeur qui remet Sarkozy à sa place » . Cet article présente l’ouvrage de Marc Pierini, livre-témoignage, « Le Prix de la liberté. Libye, les coulisses d’une négociation », qui sort en librairie le 11 mars. « Marc Pierini, ancien chef de la délégation de la Commission européenne en Libye, raconte les vrais dessous de la libération des infirmières bulgares. L’enjeu, selon lui, était le retour de la Libye dans « le concert des nations » et son accès au nucléaire. »

Il est vérifié que, dans cette affaire, Nicolas Sarkozy n’est intervenu que tout à la fin du processus, au prix de très grands risques, en acceptant tout ou presque toutes les conditions lybiennes pour obtenir cette libération sans trop se préoccuper de la position des autre pays d’Europe.

Elections et démocratie: 10% d’électeurs flottants et pusillanimes

urne.1205020062.jpgVoilà une situation qui n’est pas sans m’inquiéter. Les changements de majorité, en France, reposent sur un petit pourcentage d’électeurs flottants. Et l’effet de leur changement de camp est démultiplié par le fait du scrutin majoritaire ou de la part importante qui lui est attribué. Voyez, dans les grandes villes, la liste qui l’emporte même sans majorité absolue, obtient de fait cette majorité absolue en sièges.

Posons maintenant quelques analyses. Il y a un fort pourcentage d’électeurs qui varient peu ou qui ne varient pas dans leurs choix. Ceux-là votent toujours à gauche ou toujours à droite. On dit même que le fond de commerce de la droite est un peu plus consistant que celui de la gauche, ce serait la raison pour laquelle la gauche gagne moins les présidentielles que la droite. Au jour d’aujourd’hui, un certain nombre d’électeurs qui avaient voté pour Sarkozy à la Présidentielle, vont voter à droite aux municipales comme aux cantonales. On peut faire ‘hypothèse que les raisons qui les poussent à faire ainsi, moins d’un an plus tard, sont à la fois le style de la Présidence et les promesses non tenues et qui ne semblent pas devoir l’être. En fait, ils votent pour ainsi pour montrer leur désillusion ou pour emmerdre. Ils ne votent pas pour la gauche, mais contre la droite. Ce sont donc des électeurs qui n’étaient pas enracinés à gauche et qui ont cru le candidat. Voilà qui est d’une grande naïveté, voire d’une certaine stupidité. Il ne fallait pas avoir effectué de longues études pour savoir que la situation économique ne permettait pas de tenir un grand nombre de promesses. Au passage, il est intéressant de remarquer que le reproche fait à Ségolène Royal de n’avoir pas de programme précis au moins sur les sujets « domestiques » comme le pouvoir d’achat, s’avère injustifié. Au contraire, sa prudence paraît de plus en plus légitime, car nul ne pouvait imaginer une évolution aussi significative du prix du pétrole et du cours de l’euro qui sont en train de plomber notre économie.

Voici dons que le rapport gauche/droite va s’inverser sous l’effet du vote des électeurs les moins convaincus et les plus superficiels. C’est la démocratie. Mais qu’est-ce que c’est difficile à supporter. On leur disait bien, à ces électeurs flottants, que presque tout ce que disait Sarkozy n’était que promesse sans fondement. On leur disait aussi que ce serait un Président inconstant, inconsistant et immature. On leur disait encore qu’il n’était mû que par son ambition personnelle même s’il jurait le contraire. Ils n’ont rien voulu entendre. Et au cause de cette surdité, il va falloir se taper ce Président-là pendant plus de quatre ans encore.

Et dire que la prochaine fois, ce sera pareil !

Municipales et les blogs des candidats: du caca mou

Décidément, les politiques sont tous les mêmes. Rue89 confirme une impression que j’avais: les commentaires des blogs des candidats sont « modérés ». En d’autres termes, ce n’est pas parce que vous avez posté un commentaire qu’il sera automatiquement affiché. On peut même dire que seuls les commentaires au moins un peu favorables seront mis en ligne.

Voilà bien les habitudes des candidats. Ils ne peuvent pas imaginer un vrai débat, contradictoire. Avec les risques que cela comporte, c’est certain. Mais vivre la démocratie, c’est vivre dans le risque permanent d’être contesté. Qu’à l’extrême rigueur, on expurge les commentaires injurieux. Et encore. Car l’injure sert rarement les intérêts de son auteur qu’on prendra vite pour ce qu’il est. Pour éviter le mélange, on pourrait même comprendre qu’on classe les commentaires en quelques catégories: dithyrambique, sympathique, critique, très critique, insultant ou ordurier. Et selon son humeur, l’internaute pourrait choisir de commencer par la catégorie de son choix.

Résultat de ces blogs convenus: fuite. J’avais moi-même décidé de ne plus m’y intéresser après l’élection présidentielle. Les deux-trois petits tours et puis je m’en vais de ces derniers jours m’on convaincu. Mesdames, messieurs les politiques, vous courrez droit à la palme des blogs les moins lus. Tant pis pour votre sale tronche. Vous avez encore des années de retard. En plus, quelle importance. On raconte que Jacques Chirac s’étant fait traiter de « connard », un jour au sortir de la messe, répondit quelque chose comme « enchanté, moi c’est Jacques Chirac ». Comme quoi.

On pourrait aussi imaginer des sites Internet du genre « Injuriez-moi », avec promesse de ne pas poursuivre devant un tribunal. Au fond, je pense que cela ferait beaucoup de bien au citoyens qui trouveraient ainsi un espace cathartique, et pour le coup voteraient pour le candidat magnanime.

Sarkozy: l’exercice solitaire du pouvoir

Sur la bannière de ce blog est reprise cette citation d’Alain: « Tout pouvoir sans contrôle rend fou ». L’histoire en fournit un certain nombre d’exemples. Il y a ceux qui sont déjà un peu fous avant de trouver le pouvoir. Probablement était-ce le cas de Néron. Il y a ceux qui étaient très fous: c’est le cas d’Hitler. Il y a ceux dont l’intelligence est limitée: c’est le cas de G.W. Bush. Il y a ceux qui dérapent. C’est le cas de Napoléon Ier.

Car à chaque instant, le dérapage guette celui ou celle qui détient le pouvoir. Combien d’exemple, autour de nous, de gens à qui nous avons confié des responsabilités à la lumière de leur personnalité et de leurs actes antérieurs et qui, une fois parvenus au pouvoir, déçoivent par la manière dont ils l’exercent.

La démocratie a celà de rassurant qu’elle est censée déterminer les limites et le contrôle. Mais ce n’est vrai qu’à condition que les représentants aient été élus avec discernement. La démocratie française en est contre-exemple. Après chaque élection présidentielle, on entend les candidats partisans de l’élu rechercher les suffrages au nom des moyens à donner au nouveau président pour accomplir sa politique. Mais dès lors qu’il y a un parti du chef de l’état, on entre dans un système déraisonnable. A partir du moment où une majorité vote sans broncher, dut-elle avaler cent couleuvres, il n’y a plus de contre-pouvoir.

Le contre-pouvoir est ce qui donne sa légitimité au pouvoir. En France, le système de contre-pouvoir est faible, car tous les cercles sont fréquemment serviles.

Dans les cercles, il y a d’abord les conseillers du Président, le secrétariat Général de l’Elysée. Ce cercle est fort utile dès lors qu’il se présente comme une instance de prévision et de débat discret avant la publication des projets. Encore faut-il que ses membres soient écoutés. Il y a ensuite les membres leaders du parti du président. A vrai dire, il y a toutes sortes de personnes ou d’instances qui peuvent apporter au dirigeant une dose raisonnable de dialectique, voire de contestation.

La plupart des présidents de la Cinquième République ont fonctionné de cette façon. On connaît le rôle discret qu’a tenu Dominique de Villepin auprès de Jacques Chirac. Et le secrétaire de l’Elysée n’était pas le seul conseiller. Car le pouvoir bien exercé doit s’accompagner de prudence : des mesures mal préparées, mal annoncées, mal justifiées peuvent provoquer de grands mouvements sociaux. Juppé en fut victime. De Villepin avec le CPE en fut une autre.

Celui qui détient le pouvoir doit donc être entouré d’un cercle de confiance, de gens capables de lui dire non et de lui résister. Cette confiance doit être réciproque et doit résister aux conflits d’opinion qui ne manquent pas de survenir. Pour le chef, la meilleure chose qu’il puisse faire est de choisir des gens qu’il estime et qui seront libres de s’opposer si nécessaire.

En quelques mois de présidence, Nicolas Sarkozy a dégagé tous ceux et celles qui auraient pu jouer ce rôle. En humiliant ses conseillers, en n’étant pas solidaire d’eux, en les traitant d’imbécilles et de « cons », il les a mis en position de devoir choisir entre la rupture et la servilité. Comme personne n’est parti, on voit bien ce qui reste.

louisxiv.1204205780.JPGDe même, les élus de la majorité, qui ont eu droit aussi, à leur tour, de se faire traiter de « cons’ ou de « connards » ou tout autre élément d’un vaste florilège de noms d’oiseaux (lire le Canard Enchaîné, toujours bien informé), sont devenus serviles, à part quelques grognons qui grognent mezzo vocce, et sont prêts à déguster de grands plats de reptiles de peur de perdre leur siège de député, de sénateur, de conseiller général ou régional, de maire, aux prochaines élections.

Un exemple risible est celui de l’idée d’adoption de la « mémoire » d’un enfant victime du génocide juif par un autre enfant de l’école élémentaire. Pour qu’une idée aussi stupide et irréfléchie ait pu surgir ainsi, à l’occasion d’un discours, il faut qu’elle n’ait guère été discutée auparavant. Et l’actualité donne de nombreux exemples d’idées de ce type, proférées de la même façon, à l’improvisade. Et tous les serviteurs de se débrouiller par de pathétiques déclarations alambiquées pour faire mine de ne pas donner tort au chef. Et tous de perdre leur temps et les deniers de l’état en réunions et contorsions improductives. A raison d’au moins trois idées par semaine, on peut évaluer le temps perdu.

Et l’on passe ainsi du simple pouvoir, au pouvoir personnel à l’exercice solitaire du pouvoir, dernier stade avant la catastrophe aux conséquences imprévisibles.

Hausse des prix et hausse des profits

Il est amusant de voir subitement s’énerver nos gouvernants à l’annonce de la hausse des prix de détail de la bouteille de lait et du paquet de nouilles. Et d’annoncer toutes sortes de mesures, probablement inopérantes comme toujours car aucun contrôle des prix n’est possible dans un environnement libéral d’économie de marché. Notre Fillon qui hausse le ton ne dispose d’aucun attirail législatif à opposer aux producteurs et aux distributeurs qui lui promettront tout ce qu’il voudra et ne tiendront pas parole.

nouilles.1203988406.jpgIl va faire une opération « coup de poing »! Pan dans les spaghetti et le yaourt !

Il est amusant aussi de voir combien les 40 cts sur le paquet de pâtes lui font de l’effet alors que la hausse des rémunérations des patrons le laissent impavides, que la hausse des profits des grandes compagnies le laisse de marbre. Et quant à la hausse des dividendes des actionnaires, il n’en a sans doute pas entendu parler. Et la hausse de la rémunération du Calife, ni vu ni connu.

Le voici donc parti à remuer l’accessoire pour faire croire qu’il administre quelque chose. Sans compter que son petit camarades, le « Président du Pouvoir d’Achat » doit être énervé et doit lâcher nombre de bordées d’injures à l’encontre de tous ces « cons », ce qui rend l’athmospère… atmosphère.

Si cela ne mettait pas en jeu les conditions de vie de nos concitoyens je me roulerais par terre. Mais au bout du compte, je ne trouve qu’un ou deux ou quelques mots: minable, lamentable, déplorable.

La loi scélérate

Pendant que le Président nous occupe avec ses pantalonnades sentimentales et ses déclarations superficielles et improvisées, la peste noire fait son chemin. La loi scélérate, après avoir été votée, a reçu l’assentiment du Conseil Constitutionnel.

Maintenant, en France, on pourra être judiciairement privé de liberté par qu’on est susceptible, simplement susceptible, de récidive. Au motif de protéger le citoyen on piétine la démocratie et toute ces règles issues de notre Révolution et qui on fait de la France un modèle respecté.

Et voici que, non content de cet état de choses, le Président s’insurge contre le fait que le Conseil Constitutionnel ait refusé que la loi soit rétroactive.

On me dit que nous sommes en France, en 2008. Il faut qu’on me pince. Je me croyais en Allemagne en 1933 !

 

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