Catégorie dans 01-Un monde plein de trous

Tombeau de Jean d’Ormesson

Triomphe et tombeau
de François Hollande
Par Jean d’Ormesson.


Il n’est pas sûr, il est peut-être même improbable, au vu des sondages d’aujourd’hui, que Nicolas Sarkozy soit réélu dans six mois pour un second et dernier mandat. Les mesures de rigueur annoncées par François Fillon ne sont pas accueillies – c’est le moins que l’on puisse dire – par un enthousiasme excessif.

Mme Le Pen à l’extrême droite, M. Bayrou au Centre, Mme Aubry à gauche, M. Mélenchon à la gauche de la gauche se déchaînent contre elles. Les syndicats les condamnent. Une bonne partie de la droite modérée elle-même ne peut pas se résoudre à se prononcer en faveur d’un président qui, à ses yeux, a avili et compromis ses fonctions par son comportement.

La victoire de François Hollande est à peu près acquise, et elle risque d’être éclatante. Le moment est idéal pour se déclarer sarkozyste.


La question n’est pas de savoir qui l’emportera en mai 2012. On a longtemps été convaincu dur comme fer que ce serait M. Strauss-Kahn. On a pu croire que ce serait Mme Aubry. On a même pu imaginer que, par un coup du sort, ce serait Mme Le Pen. Il n’est pas tout à fait exclu que M. Bayrou, M. Mélenchon, M. Montebourg se soient monté le bourrichon jusqu’à se persuader de leur chance de l’emporter.


Tout sauf Sarkozy. N’importe qui sauf Sarkozy. Ce sera M. Hollande. François Hollande est un parfait honnête homme. Il est intelligent, charmant, cultivé, et même spirituel. Il y a chez cet homme-là un mélange de doux rêveur et de professeur Nimbus égaré dans la politique qui le rend sympathique. Il est mondialement connu en Corrèze. Ce n’est pas lui qui irait courir les établissements de luxe sur les Champs-Élysées, ni les suites des grands hôtels à New York ou à Lille, ni les yachts des milliardaires.


Il ferait, je le dis sans affectation et sans crainte, un excellent président de la IVe République. Ou plutôt de la IIIe. Par temps calme et sans nuages. Il n’est jamais trop bas. Mais pas non plus trop haut. C’est une espèce d’entre-deux : un pis-aller historique. Ce n’est pas Mitterrand : ce serait plutôt Guy Mollet. Ce n’est pas Jaurès ni Léon Blum : c’est Albert Lebrun. Ce n’est pas Clemenceau : c’est Deschanel. Il parle un joli français. Et sa syntaxe est impeccable. On pourrait
peut-être l’élire à l’Académie française. Ce serait très bien. Mais en aucun cas à la tête de la Ve République, par gros temps et avis de tempête.


C’est vrai : Sarkozy en a trop fait. Hollande, c’est l’inverse. Car n’avoir rien fait est un immense avantage, mais il ne faut pas en abuser. Il n’est pas exclu, il est même possible ou plus que possible, que M. Hollande soit élu en mai prochain président de la République. C’est qu’à eux deux, M. Hollande et le PS, qui sont assez loin d’être d’accord entre eux – je ne parle même pas de M. Mélenchon ni de Mme Joly dont ils ont absolument besoin pour gagner et dont les idées sont radicalement opposées à celles de M. Hollande – ont des arguments de poids : la retraite à 60 ans (quand la durée de vie ne cesse de s’allonger), 60.000 nouveaux fonctionnaires (quand il s’agit surtout de réduire les dépenses publiques), 30% de baisse sur les traitements du président et des ministres (même M. Jean-Marie Le Pen, de glorieuse mémoire, n’a jamais osé aller aussi loin dans le populisme et la démagogie). Avec des atouts comme ceux-là, on a de bonnes chances de gagner.


Aussi n’est-ce pas dans la perspective de l’élection de 2012 que je me situe.

C’est avec le souci du jugement de l’histoire. M. Sarkozy, autant le reconnaître, a fait pas mal d’erreurs. À voir comment se présente la campagne d’un Parti socialiste qui semble n’avoir pas appris grand-chose des leçons de son temps, ce sera bien pire avec lui qu’avec M. Sarkozy. Les déclarations d’intention ne valent rien. Il faut des exemples vivants. M. Zapatero, en Espagne, est un homme plus qu’estimable. Il est socialiste. Le chômage en Espagne est plus du double du nôtre. M. Papandréou en Grèce est socialiste. Est-ce le sort de la Grèce que nous souhaitons pour la France? M. Sarkozy a été plus attaqué, plus vilipendé, plus traîné dans la boue qu’aucun dirigeant depuis de longues années. Il a pourtant maintenu le pays hors de l’eau au cours d’une des pires crises que nous ayons jamais connues. Il n’est même pas impossible que Mme Merkel et lui aient sauvé l’Europe et l’euro.

Pour affronter le jugement de l’histoire, je choisis le camp, à peu près cohérent, Sarkozy-Fillon-Juppé contre le camp, incohérent jusqu’à l’absurde, Hollande (Hollande président ? On croit rêver, disait Fabius) -Aubry-Joly-Mélenchon. Bonaparte Premier consul prétendait que le seul crime en politique consistait à avoir des ambitions plus hautes que ses capacités. Je suis sûr que François Hollande lui-même a des cauchemars la nuit à l’idée d’être appelé demain à diriger le pays avec le concours des amis de toutes sortes et étrangement bariolés que lui a réservés le destin.

Je veux bien croire -je n’en suis pas si sûr- que pour 2012 les dés sont déjà jetés, que les handicaps du président sortant sont bien lourds pour être surmontés, que le retard est trop rude pour être rattrapé. J’imagine très bien l’explosion d’enthousiasme sur la place de la Bastille ce soir de mai 2012 où l’élection de M. François Hollande à la magistrature suprême sera enfin annoncée. Je me demande seulement dans quel état sera la France en 2014 ou en 2015.

Un air de liberté
Par Jean Ferrat

 

 Ecouter

Les guerres du mensonge les guerres coloniales
C’est vous et vos pareils qui en êtes tuteurs
Quand vous les approuviez à longueur de journal
Votre plume signait trente années de malheur

La terre n’aime pas le sang ni les ordures
Agrippa d’Aubigné le disait en son temps
Votre cause déjà sentait la pourriture<
Et c’est ce fumet-là que vous trouvez plaisant

Ah monsieur d’Ormesson
Vous osez déclarer
Qu’un air de liberté
Flottait sur Saigon
Avant que cette ville s’appelle Ville Ho-Chi-Min

Ecouter

Allongés sur les rails nous arrêtions les trains
Pour vous et vos pareils nous étions la vermine
Sur qui vos policiers pouvaient taper sans frein
Mais les rues résonnaient de paix en Indochine

Nous disions que la guerre était perdue d’avance
Et cent mille Français allaient mourir en vain
Contre un peuple luttant pour son indépendance
Oui vous avez un peu de ce sang sur les mains

Ah monsieur d’Ormesson
Vous osez déclarer
Qu’un air de liberté
Flottait sur Saïgon
Avant que cette ville s’appelle Ville Ho-Chi-Minh

Ecouter

Après trente ans de feu de souffrance et de larmes
Des millions d’hectares de terre défoliés
Un génocide vain perpétré au Viêt-Nam
Quand le canon se tait vous vous continuez

Mais regardez-vous donc un matin dans la glace
Patron du Figaro songez à Beaumarchais
Il saute de sa tombe en faisant la grimace
Les maîtres ont encore une âme de valet

Ecouter

 

 

Contador au fumier. Enfin !

Rien n’est plus odieux que le vol de la victoire de ceux qui ont concouru dans la souffrance et qui se voient distancés par un tricheur.
Ce n’est pas trop tôt. Cet espagnol vomitoire qui n’a pas plus de sens de l’honneur qu’un étron de chien, a fini par être condamné.
J’espère aussi qu’on va lui faire recracher son pognon, qu’on va lui piquer ses médailles et qu’on va le rouler dans le goudron puis dans les plumes comme il convient aux tricheurs. J’espère que sa petite amie le fasse cocu, que son banquier lui confisque ses avoirs, que la vérole lui mange la face et que le fisc de son pays le saisisse et le fasse condamner à laver les chiottes du monde entier. Et qu’il s’estime heureux. Autrefois on lui aurait coupé les pudenda.
Il me reste quelques crachats.
Qu’Alberto Contador soit couvert par le mépris de l’humanité toute entière.

Facebook, LVMH ou la honte de l’économie de marché

Le même jour, dans le même bulletin d’information, on annonce que Facebook sera placé en bourse pour quelques milliards de dollars, que les bénéfices de LVMH n’ont jamais été aussi élevés, que des charrettes de centaines de licenciés seront jetées sur le pavé.

Il y a plein de gens qui vont consacrer des milliards de dollars pour s’acheter des actions de Facebook espérant gagner gros en plaçant de l’argent sur ce machin ridicule. Il y a plein de gens riches pour acheter très cher des objets de luxe vendus par LVMH.

Et, pendant ce temps-là des milliers, des millions de gens, ne trouvent pas de travail.
Ah, elle est belle, l’économie de marché !

Richard Descoings ou The Golden Sarkozy’s World

Le Directeur de Sciences Pauvre avoue et confirme que son salaire est de 25000 euros par mois, plus les primes. Pour un établissement d’enseignement largement financé par l’argent public, ce n’est pas si mal. Les pauvres Présidents d’Université doivent en avoir le quart ou un peu plus.
Nous voici donc encore dans le monde sans honte et sans scrupules, depuis la fameuse nuit du Fouquet’s, The Golden Sarkozy’s World.
Il est temps que ça cesse. Je verrais bien ce Descoings couvert de goudron et roulé dans les plumes. Sans mentir…

Ils nous ont piqué le Dextropropoxyphène, ils veulent aussi nous empêcher de bouffer du Tramadol

Il y a des trous du cul à l’Agence du médicament. Ils n’ont mal nulle part. Alors, ils décident pour les autres qu’ils prennent pour des crétins. Tout le monde sait bien que bouffer du Tramadol n’est pas sans risque. Mais c’est ça ou hurler de douleur du matin au soir et du soir au matin. Quand on n’aura plus de Tramadol, il y aura quoi ? Des trucs sympathiques comme la cocaïne, l’héroïne ou un balle de révolver dans le citron.

Mort aux cons !

Tous ceux qui ont voté la loi stupide sur les génocides sont décorés de l’Ordre de Guémené

Au bal des crétins, il y a toujours du monde. Qu’est-ce que cette loi stupide sur les génocides et surtout sur le génocide arménien. Est-ce parce qu’il y aura cette loi que ceux qui pensent qu’il n’y a pas eu génocide changeront d’avis ? Ou alors, est-ce une loi qui s’arrogerait le droit de déterminer ce que je dois penser ? Et voici qu’au nom de la liberté, la loi devient liberticide. Est-ce à la loi d’écrire l’histoire. Certains le firent en d’autre temps et ce ne fut pas joli joli.
L’histoire appartient aux historiens qui sont des hommes et des femmes de science. Les historiens étudient les documents qui nous sont parvenus depuis des temps plus ou moins longs. Ils le font avec méthode. Ils le font avec mesure connaissant bien la valeur des témoignages.
Et ce ne sont pas quelques centaines d’énergumènes pour qui toute méthodologie scientifique est inconnue qui vont me dire ce que je dois penser. Mon libre arbitre me conduira peut-être au doute. Mais comme écrivait l’autre : » dubito ergo cogito, cogito ergo sum ». Vous n’avez guère dubité… et pas cogité…
Allons, tout ceci est venu de la pêche aux voix arméniennes de Sarkozy. Et les socialistes n’ont pas voulu être de reste. Pas de quoi être fier.

C’est pourquoi, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais tous Chevaliers de l’ordre de Guémené.

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené

Hollande : une campagne à la Jospin

Je dois bien l’avouer. Hollande m’ennuie. Il m’ennuie à un point que je ne saurai dire. C’est comme Jospin. Jospin m’ennuyait à en mourir avec sa campagne à la Robespierre et le trou du cul serré. Hollande pourrait-il me proposer le poste de Premier Ministre, je crois bien qu’il m’ennuierait encore.

A quoi cela peut-il tenir ? Sans doute aux généralités qu’il profère : progrès, justice, rassembler. Ah « rassembler ». Ce leitmotiv de tous les paris politiques. Quand ils profèrent « rassembler », je vois un troupeau de moutons qui vont se faire tondre la laine sur le dos. C’est tout creux. Ils sont tous tout creux.
La dernière fois, c’était vachement plus excitant quand Nicolas et Ségolène s’amenaient avec une idée par jour. Là, c’est vase plate.
En plus, il y a quelque chose d’extravagant à voir que le candidat du Parti Socialiste est l’ex de la dernière candidate. Après l’autre qui divorce une fois élu pour épouser celle que vous savez qui n’a pas été économe en amants… L’alcôve présidentielle est curieusement pourvue.
Enfin, et c’est assez grave, Hollande est un aussi piètre orateur. Que dis-je ? C’est un orateur nul. Ses discours sont d’un plat ! Je ne sais pas qui les écrit, mais il ferait bien d’en changer. Quant à sa voix, elle est effroyable. C’est une voix de fausset, à gorge enrhumée, mal placée, mal tenue. Mal tout. L’horreur oratoire. Comment croire un type qui a cette voix-la ?

Michels Serres et Pollaco ont encore déliré

Ce dimanche 22 janvier, il était question du divorce. Après avoir abordé divers aspects historiques et sociologiques, Michel Serres s’est intéressé à la question de l’énergie, car il est exact que les séparations entraînent des dépenses séparées dont la somme dépasse ce que pouvait dépenser le couple cohabitant. Puis il a déliré, indiquant que c’était grâce à la disponibilité de l’énergie que les divorces étaient facilités, allant jusqu’à dire que c’était grâce à E.D.F. et Areva.
Michel serres est âgé de 80 ans. Il baisse.

Google est pourri, choisissez Exalead

Il est de plus en plus évident que Google est pourri par les recettes publicitaires. Le dernier coup de cette hydre (Rue89 18/01) dépasse les limites. Google n’est plus un moteur de recherche, mais un moteur destiné à vous conduire là où il vous destine.
Il est temps de mettre à l’épreuve le moteur de recherche exalead.fr. Faites quelques tests et vous verrez toute la différence. Certes, comme le monde n’est jamais parfait, il faut dire qu’Exalead est conçu par Dassault Systèmes !

Et qu’on se le dise !

Sarkozy ou le pouvoir personnel

« Non au pouvoir personnel ! » avons-nous crié dans les années de la fin du régime gaulliste. Nous avions le sentiment, assez largement justifié, que toutes les décisions descendaient de l’Elysée. Les députés votaient tout ce qu’on leur demandait de voter. Les institutions étaient à la botte, notamment la justice. Quant à la police, elle était tout aussi servile.
Sarkozy n’est pas gaulliste, mais il pratique le pouvoir personnel. Il décide de tout, encore plus que ce que faisait de Gaulle que certains sujets ennuyaient profondément. Les ministres sont aux ordres, y compris le premier d’entre eux, capables de dire aujourd’hui le contraire de ce qu’ils ont dit hier pour peu que le Président ait dit autrement. Ils ne ratent, d’ailleurs, pas une occasion d’encenser leur chef réputé capable de conduire avec discernement la seule politique envisageable. Naturellement l’Assemblée Nationale vote ce qu’on lui demande de voter. Quant à la justice, elle est largement servile à travers des hommes nommés par le pouvoir. Et quant à la police, c’est pire.
Même si la politique intérieure n’était rien moins que l’expression de la volonté d’un ordre moral et social réactionnaire, le Général de Gaulle était mu par « une certaine idée de la France ». A sa différence, Sarkozy n’est pas motivé par quelque idée que ce soit, tant il a montré qu’il pouvait changer de façon pusillanime selon les situations. Sarkozy est mû et seulement mû par le goût de l’argent et du pouvoir. Il l’a montré au Fouquet’s, un lieu où de Gaulle n’a jamais mis les pieds.
S’il est réélu, plus rien ne le retiendra. Avec un gouvernement aux ordres, avec un corps législatif aux pieds dans l’attente de recevoir quelques prébendes, avec un pouvoir judiciaire contrôlé, avec une police qui se croira davantage encore tout permis, y compris le droit de falsifier les enquêtes et de contourner la loi, ce sera, pire qu’avant, le pouvoir personnel. Cette situation, quand le chef n’a plus de contre pouvoir, porte un nom : la dictature.