Catégorie dans 01-Un monde plein de trous

Résultats du baccalaurea: les pourris du fric à l’oeuvre

Ma fille attend ses résultats du bac pour demain. Elle dort et moi je ne dors pas. Alors, je me promène sur le Web pour voir comment on pourrait avoir ces résultats par Internet et, pourquoi pas, trouver des sites qui les publient avant tout le monde, comme les journaux belges et suisses le font pour nos élections. Et je trouve, tenez-moi bien, des sites qui sont prêts à vous envoyer votre résultat, par mail ou SMS, à condition de payer « à partir de 3 euros » (n’est-ce pas « France examens »).

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J’en suis tout… retourné. Ainsi n’avoir aucun sens moral et se faire du fric sur l’attente des candidats et de leur famille pour des informations qui sont légalement publiques. Et le journal Le Monde qui se fait complice d’une telle ignominie en envoyant ses abonnés, soi-disant privilégiés, vers un site ainsi payant.

Quel respect peut-on avoir pour une institution qui vend ainsi des résultats d’examen? Je le dis haut et fort: tout fonctionnaire qui aura directement ou indirectement participé à cette oeuvre immonde est soit même un parangon d’immondice. Je ne peut que mépriser et haïr tous ces agents du Service Public qui se seront ainsi prostitués.

Je leur crache au visage.

Sarkozy : gaulliste, gaullien ou sarkozien ?

degaulle.1183309085.jpg Je me souviens qu’il y a longtemps, sous de Gaulle (1), nous avions coutume de crier: « Non au pouvoir personnel ! ». Mais depuis, aucun Président de la Cinquième République n’a eu cet honneur. La raison en est fort simple: de Pompidou (2) à Chirac (3), via Giscard (4) et Mitterrand (5), tous ont, tant bien que mal, appliqué la Consitution qui donne au Premier Ministre les attributs de la conduite de la politique de la France.

Mais il n’en était pas de même sous de Gaulle quand Michel Debré (6) était Premier Ministre de 1959 à 1962. Michel Debré, le fidèle d’entre les fidèles. Il rendait compte de tout au Général. Et le Général dirigeait son action. En fait, de Gaulle, ayant décidé que son pouvoir venait directement du peuple, décidait de tout. D’où ce sentiment d’exercice d’un pouvoir personnel.

Il a fallu Georges Pompidou pour ces habitudes changent et notamment lors des évènement de mai 1968 quand ce dernier prit l’option de la négociation et non de la répression, ce que de Gaulle accepta de très mauvaise grâce. En avril 1969, de Gaulle était mis en minorité dans un référendum. Pompidou le remplaça à la Présidence. Le rôle du Premier Ministre devint ce qu’il devait être…

 

1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle
2- http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Pompidou
3- http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chirac
4- http://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9ry_Giscard_d%27Estaing
5- http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Mitterrand
6- http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Debr%C3%A9

EDF : l’excès dogmatique du libéralisme à la con

Imaginez que vous ayez envie de créer une chaîne de vente de fast-food. Personne ne vous en empêchera, mais ce sera votre affaire de trouver les fonds, de créer vos restaurants, d’acheter votre approvisionnement au prix du marché. Et si vous vendez plus cher que les autres, personne ne viendra à votre secours et ce sera tant pis pour vous. Il ne viendrait à l’idée de personne d’obliger MacDonald’s de vous vendre des hamburgers au prix de gros pour que vous puissiez les revendre au même prix.
Voilà pourtant ce qu’on demande à EDF : vendre le kilowatt moins cher à ses concurrents pour que ses derniers puissent former une marge suffisante. Ces concurrents ne fabriquent rien, ne transportent rien, ne réparent rien. En bons parasites, ils se contentent de revendre ce qu’ils ont acheté, sur quoi ils n’ont aucun motif de justifier une plus value, sauf prétention d’ajouter des faux services comme la Poweo-Box.
Et tout ceci oubliant le fait que c’est grâce au consommateur français et grâce au contribuable français qu’EDF a pu investir dans le nucléaire pour produire un kilowatt bon marché.
On comprendrai que le prix du kilowatt augmente pour financer l’évolution vers la production d’énergie plus propre. Mais pour enrichir Poweo, où est l’intérêt ?
Encore une belle arnaque du capitalisme.

Notes d’économie politique 8 – 1er juillet 2007

 

Devedjian, la « salope » et les moeurs politiques

devedjian.1183133831.jpgOn nous montre des images où Monsieur Devedjian, avocat de Jacques Chirac et de Charles Pasqua, parle de Madame Comparinini en la qualifiant de « salope ». Il s’excuse, mais…
Ne nous trompons pas. Devedjian était membre du groupe « Occident ». Quand on a été membre d’un tel groupe « activiste », pour ne pas dire plus, il en reste toujours quelque chose. Vu la manière dont les membres d’Occident avaient tendance à traiter leurs adversaires… On ne peut dire que c’étaient des adeptes du débat démocratique respectueux des idées de leurs adversaires. Et si pour continuer en politique il faut dissimuler ce passé, il arrive que le masque tombe.
Il ya d’autres masques à faire tomber. Rappelez-vous bien…

La réforme des universités: l’occasion manquée

 

 

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La question de l’autonomie ne présentait pas de caractère d’urgence. Cette question reste encore assez floue dans l’esprit de nombreux universitaires car le niveau d’élaboration du débat ne permet pas de se faire une idée bien précise et bien argumentée de la chose. Les profs de fac sont bien souvent, et à juste titre, des dialecticiens, et, en cette circonstance, il restait beaucoup à étudier. S’il est vrai que l’autonomie peut sembler séduisante par les libertés qu’elle suggère, les inconvénients (concurrence, recrutements sur des critères variables et incertains) sont mal évalués. Certains sujets, notamment sur les procédures de recrutement ou les primes sont même inquiétants. Il en est de même sur la question des diplômes nationaux qui ne sont apparemment pas protégés.

On sent bien que, derrière tout cela, se profile une idée de concurrence peu compatible avec les missions que l’on a jusqu’à ce jour, fixé à l’enseignement supérieur.

Par contre, s’il y avait bien une question urgente, c’était bien celle de la sélection à l’entrée du master. La sélection après bac+4 est un vieux reste de la structure DEUG-Licence-Maîtrise-DESS. Et l’on sait qu’une sortie à bac+4 n’est pas très avantageuse. Les employeurs ont une certaine visibilité de ce que sont la licence (pour des raisons historiques) et le DESS (pour des raisons techniques). Mais jamais la maîtrise (comme le DEUG, d’ailleurs) n’a réussi à vraiment s’imposer. On peut le regretter, on peut faire toutes sortes d’analyses, mais les choses sont ainsi.

Le LMD (licence, master, doctorat) a déjà l’avantage de l’harmonisation européenne. Il a aussi celui d’une bonne lecture du côté des employeurs. Pour le coup la vieille sélection héritée des DESS (à l’entrée de la 5ème année) perd tout son sens. Elle ne produit que l’inconvénient de laisser sur le pavé des étudiants, à bac+4, avec un master inachevé. Sarkozy, pour des raisons strictement politiques, a reculé sur cette question. C’est vrai qu’elle demandait un certain courage car aucun des créateurs du LMD à la française n’avait eu l’audace de la proposer.

Il y a là une certaine lâcheté.

Voici l’arnaque électrique

edf.1182980999.jpgIl faut espérer que les consommateurs, échaudés par l’arnaque téléphonique, ne se laisseront pas prendre par l’arnaque électrique et gazière.

Je voudrais rappeler ici l’essentiel d’un article paru dans Le Monde du 5 septembre 2006, intitulé « Les entreprises regrettent les tarifs réglementés de l’électricité », avec comme sous-titre « La flambée des prix et le mécontentement des patrons conduisent les députés à faire marche arrière ». On y raconte comment les tarifs « libres » de l’électricité se sont mis à flamber avec la montée des prix de l’énergie (de 70% à 100%) et comment les députés libéraux faisant fi des bienfaits du libéralisme se sont intéressés à un procédé bancal permettant aux entreprises de revenir à un tarif administré.

On note que toutes les instances patronales, après avoir encensé les bienfaits de la concurrence se sont mises à crier « au fou » quand EDF a augmenté ses prix. Et diverses manipulations ont été effectuées pour atténuer les pernicieux effets de la libéralisation.

Lorsque nos prédécesseurs ont nationalisé l’énergie, ils avaient dans l’esprit la sagesse de la considérer comme stratégique tant sur le plan militaire que sur le plan social. Ce faisant, ils ont empêché que, comme c fut le cas dans d’autres pays, ce bien si essentiel nourrisse les appétits gloutons des requins de la finance. Nous allons voir, peu à peu, les effets pernicieux du choix libéral, en termes de stratégie industrielle à long terme. Après avoir fait d’EDF, malgré tous les défauts, une des plus belles entreprises au monde, la France brade à l’encan ce que des générations de gouvernants sérieux ont construit.

On y reviendra, soyez en certains. Mais après quel gâchis.

Notes d’économie politique 7 – 27 juin 2007

Le Hamas, le Fatah et la cause du peuple

palestine.1182824449.jpgVoici que la Palestine, ou ce qui en tient lieu, est désormais séparée en deux sous deux autorités différentes. Et voici que cette partition ne résulte pas d’un accord, mais d’une guerre civile entre deux partis qui, chacun, prétendent défendre la cause du peuple palestinien. Si l’on était dupe, on resterait sans voix devant un tel conflit meurtrier: ne voià-t-il pas que les victimes se déchirent entre elles et s’entretuent. Au nom de quoi ?

Alors le masque tombe. Toute cette guerre dure depuis des décennies. Qui pourrait croire qu’elle a pour véritable raison la création de l’état d’Israël ? Sans doute à l’origine. Mais maintenant, près de 60 ans après ?

Les palestiniens, hommes et femmes qui aspirent probablement autant à la paix que bien d’autres et qui se contenteraient volontiers d’un accord raisonnable et raisonné leur permettant de mener une eistence paisible sont les victimes ou les instruments de luttes d’influence et de pouvoir.

« Tout pouvoir sans contrôle rend fou » (Alain).

Le Hamas, Shalit et l’odieux

shalit.1182802740.jpgLe journal Libération publie à l’instant la traduction du message que le caporal Shalit a été probablement contraint de dire devant un micro. Une fois de plus, dans ces affaires d’enlèvement l’odieux le dispute à l’inacceptable. Aucun mouvement, aucune idéologie n’autorise qu’on se joue ainsi avec des êtres humains.

Dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, l’usage en était passé tellement ceci rappelait des horreurs nazies. Puis c’est revenu, comme si l’on apprenait rien de l’histoire.

Il y a un monde humaniste et un monde qui ne l’est pas.

Peut-on vraiment espérer coexister pacifiquement quand toute une philosophie de la vie vous sépare ainsi ?

Schneidermann, France 5 et le politiquement correct

schneidermann.1182204413.jpg Cher Monsieur Schneidermann
Je vais tout de suite vous faire une confidence: je n’ai jamais, je dis bien jamais, regardé « Arrêt sur Image ». J’en connaissais l’existence, mais d’autre contraintes, d’autres occupations.
Alors, allez-vous dire, qu’est-ce ça peut me faire ?
Eh bien, ça me fait. Ça me fait, si les faits que vous rapportez sont exacts, si l’émission était aussi irrévérencieuse qu’on le dit. Si tout cela est vrai, ce que j’ai tendance à croire, même si vous êtes un peu polémique. Mais peut-on être vraiment critique sans être un peu, pas trop, excessif ?
Depuis 1968 (année de votre naissance selon mes sources) l’esprit libertaire qui s’était un peu (un peu seulement) introduit dans la presse s’amollit progressivement. Nous, les soixante-huitard, nous vieillissons et nos héritiers ne sont pas si nombreux. Peu à peu, la France s’enfonce dans l’ordinaire qu’une télévision « formattée », et consommée plus que de raison, inflige à des esprits qui ne savent pas combien le fait de lire un bon livre est grandement plus « formateur » que cet asservissement des sens et de l’intelligence devant des lucarnes qui ne sont plus étranges, mais horriblement perverses. C’est l’ère du politiquement correct. Et nos enfants engraissent en bouffant de la fiente hypnotisés par les séries médiocres mais d’un rapport substantiel.
Voilà. Sans doute Voltaire, s’il n’était pas mort (putain qu’il nous manque !) dirait qu’il se battra pour que vous puissiez dire ce que vous avez à dire.
Je lis sur Wikipedia que la disparition de votre émission était programmée. Voilà qui est fait.
Ne vous plaignez pas. En d’autres temps vous auriez eu droit à la Question avant d’être roué nu en Place de Grève. Quelle chance. Mais méfiance. Au train où vont les choses, ça pourrait revenir.