Catégorie dans 01-Un monde plein de trous

Retrait du Di-antalvic : la fin des suicides au dextropropoxyphène

dextro.1246033346.jpgSi j’en crois ce qu’écrivent aujourd’hui les communiqués divers, le retrait du dextropropoxyphène ne serait pas lié aux non vertus du médicament sur la douleur. Ce serait parce qu’à quantité anormales, il a pu provoquer des morts accidentelles.

Je propose donc qu’on retire aussi, dans un délai d’un an de même, toute boisson alcoolisée pour les mêmes raisons. On supprimera aussi, évidemment, le tabac. Quant aux pommes de terre qui peuvent faire mourir par étouffement les gloutons de purée, elles sont en sursis.

Dans le même temps, on pourrait supprimer les pesticides et les voyages en avion, les villes polluées et même l’air qu’on respire.

Les médecins ont un an pour trouver une autre combinaison antalgique : il y a la codeïne et le tramadol qui sont pas mal aussi.

Mahmoud Ahmadinejad : Le tyran va-t-il se tirer ?

moussavi.1245199987.jpgIl n’y a pas si logtemps, Mahmoud Ahmadinejad inaugurait le Trombinoscope des hommes dangereux . Depuis, il ne nous a point déçu : démagogie, répression, lapidation, provocation avec joujou nucléaire et autres fantaisies que le monde apprécie.

Et puis, on s’est pris à espérer que l’Iran serait en mesure de s’installer dans une démocratie en chassant notamment le malade par des élections.

Mais le sujet est pervers et doué. Il n’aime pas les élections. Il parvient à se faire élire avec plus de 60% des voix. C’est si simple. On est allé chercher des feuilles de papier toilette usagées dans les grands hotels de Téhéran et on en a fait des bulletins de vote pour le tyran.

Peuple iranien, ton avenir est entre tes mains (avec des fusils dedans, probablement).

La loi hadopi – nambour

cleves.1244648631.jpgVoilà que le conseil constitutionnel censure la loi hadopi et notamment le fait qu’une autorité administrative ne peut se substituer à la justice dans la délivrance d’une sanction. Il eut été étonnant que ce conseil en décide autrement, dans la mesure où cette loi piétinait sans vergogne les principes constitutionnels fondateurs des droits de l’homme et des droits de la défense. Et voici que les députés et les sénateurs dont les enfants, les petits enfants et les arrière petits enfants (des élus bien sénescents) qui téléchargent comme des malades sont bien embêtés.

Pour fêter cela, je vais me télécharger la Princesse de Clèves.

En serbo-croate.

Bayrou, Cohn-Bendit, Melenchon et les autres

andouille.1244240402.jpgEnfin un vrai débat à la télévision. Pas un de ces petits débats merdeux où l’on se dit des choses convenues tout en respectant le temps de parole même quand des conneries sont proférées. Ici, les politiques ont démontré leur vraie nature : leur connaissance souvent superficielle des dossiers, leur position partisane, leur médiocrité.

Naturellement, on ne va pas tous les loger à la même enseigne. Dans l’échelle de la médiocrité, il y a tous les barreaux. Ils y en a même quelques uns, rares, qui ne sont pas médiocres du tout. On dit que Bayrou a pété un boulon, ou deux, ou trois. En fait, il ne doit (ne devait) sa position qu’à la bande de crétins socialistes qui ont savonné la planche de Ségolène et qui nous ont fait avoir Sarkozy. Et cet idiot de Bayrou qui avait raté le coche entre les deux tours de la présidentielle… Au lieu de faire bande avec Ségolène et la nique aux éléphants, il s’est drapé dans sa dignité modème…

chabot.1244240697.jpgJe n’ai pas eu la chance d’assister à ce débat. Si j’avais su… Mais il s’annonçait comme une grand messe protocolaire sous la houlette de Chabot la Partisane que j’ai envie de gifler chaque fois qu’elle montre sa face aphrodisiaque comme l’huile de Ricin. Heureusement qu’on a Daily Motion et You Tube en rattrapage. Et les politiques ont été tels qu’ils devraient le fagire. Avec sincérité : mesquins, faux-culs, avides de pouvoir, d’argent et de sexe, menteurs, voleurs, etc.. J’aime quand ils sont naturels et qu’ils se laissent aller à ne plus jouer de la langue de bois. Le peuple sait enfin qu’il est gouverné par d’éminents membres de l’Ordre de Guémené.

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené

Et si l’on autorisait les candidats au bac à se connecter sur le net ?

Et si l’on autorisait les candidats au bac à se connecter sur le net ? Voilà le titre de Rue89 de ce soir. Rue 89 qui ajoute : « Pourquoi demander aux élèves de mémoriser des données disponibles sur Internet ».

 

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Terrible question qui  renvoie à la critique des méthodes d’antan, pas si lointaines, où l’élève se contentait, si l’on peut dire, d’apprendre à répéter ce que disait le maître. Et l’on sait bien les limites de l’exercice. Apprendre, c’est désormais se préparer à, éventuellement, être capable de dépasser le maître. Mais vient tout de suite la contre-question : Peut-on apprendre sans savoir. Ce qui fait ma supériorité sur d’autres c’est à la fois la critique que je puis faire de ce que je trouve sur Internet et la capacité de savoir où j’ai des chances de trouver ce que j’ignore.Et je crains qu’on ne puisse apprendre la méthodologie sur le net puisqu’on ne disposerait pas de la méthodologie pour le faire.

La transmission de la connaissance par nos ainés et par nos maîtres a cette particularité d’avoir été organisée. Elle peut être mal organisée, elle peut être scandaleuse, mais elle n’est point si elle n’est pas structurée. Quand je renvoyais ci-dessus implicitement à la Scolastique, c’est justement parce qu’on y trouve une organisation. Ce n’est pas la philosophie d’Aristote balancée à tout va vers les élèves. C’est cette philosophie mise à l’épreuve et ordonnée selon les croyances du temps. C’est un raisonnement.

Et le raisonnement scolastique peut m’énerver autant qu’il le peut, cela ne l’empêche pas d’être un raisonnement.

Contrairement à ce que croit souvent le monde, apprendre n’est pas ingurgiter. Je suis frappé par la stupidité de ceux qui déclarent que le mouvement universitaire de ces temps nuira aux étudiants parce qu’il y aura des choses qu’ils n’ont pas appris. Et pourtant, il y a bien longtemps que la psychologie expérimentale a montré qu’il n’y a pas de relation entre la durée d’un apprentissage et sa qualité.

Et l’on en vient au final au piège que refusent souvent les étudiants : le droit de disposer de ses notes aux examens. Ils savent bien qu’alors ils seront jugés sur la qualité de leur raisonnement et, à juste titre, ils ont peur.Et ils refusent.

A la question : « Et si l’on autorisait les candidats au bac à se connecter sur le net ? », voici donc la réponse : oui, si on veut les coller.

Université : l’affaire est pliée

Silence sur le mouvement universitaire. Les journaux n’en disent plus rien… parce que les ministres n’en disent rien. Stupéfiant !

Nombre d’éminents chercheurs se sont levés contre la loi LRU. Pas des anarcho-gauchistes. Des gens calmes, posés et surtout… intelligents.

Les mêmes, avec beaucoup d’autres, ont manifesté chaque semaine dans la plupart des villes universitaires.

Pendant 1001 heures, la Ronde des Obstinés a tenu, jour et nuit, en Place de Grève avec des enseignants-chercheurs de tous âges, de tous grades, de toutes disciplines.

Le deuxième semestre universitaire a été maltraité, voire inexistant.

Le mouvement a duré plus de trois mois !

Et puis est venue l’angoisse ministro-nationale des examens ! Mon Dieu ! Les examens. Il faut des examens. Le monde va s’effondrer sans examens !

Il y aura des examens.

Et le calme est revenu. Calme plat.

Peut importe la manière dont nous allons nous y prendre pour faire passer ces examens. Peu importe qu’il y ait des cours ou non. Peu importe comment nous mettrons les notes. Peu importe qu’on corrige les copies en les jetant du haut de la Tour Eiffel, du moment qu’on les retrouve toutes et que chacune ait sa note.

La seule chose dont nos gouvernants aient encore peur, c’est de la possibilité de nombreux recours. Surtout si les étudiants sont collés. Ils ne souhaitent pas que l’on soit justes. Ils souhaitent qu’on en colle le moins possible pour éviter les recours devant le Tribunal Administratif.

Ils nous ont dit que notre semestre ne vaudrait rien. mais ils veulent quand même des examens avec de bons résultats.

Ils se foutent complètement des contenus des enseignements. L’important c’est l’examen. L’Université est devenue une machine à délivrer des diplômes. Pourquoi pas à vendre comme cela se pratique en certains lieux ?

L’université est une entreprise à fabriquer des diplômés ayant une valeur sur le marché du travail. Pas des savants !

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Quand « Le Monde » se montre à la hauteur

Il faut lire, et relire, l’interview que Julien Coupat a donné au journal Le Monde du 26 mai 2009 et qu’on peut trouver sous cette référence. Voilà qu’un homme que la presse vite faite pouvait faire passer pour un anachorète anarcho-gaucho-simpliste. mais il est cultivé. Il produit des analyses intelligentes qui intéressent même ceux qui déclarent ne pas partager ses points de vue.

Et l’on voit bien la médiocrité de ceux qui l’enferment : on n’imagine vraiment pas ce type balancer des bouts de fers à béton sur des caténaires !

 

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Qu’est-il arrivé à mon blog ? Censure ou accident ?

Mon blog a été suspendu.

Par qui ? Je ne sais.

Pourquoi ? Je ne sais.

J’ai envoyé des mails. Au service des abonnements. Ils m’ont dit qu’ils faisaient suivre. Silence de mort.

J’ai envoyé des mails. A admin_blog@club.lemonde.fr. Rien, silence de mort.

J’ai envoyé des mails à fottorino@lemonde.fr. Rien, silence de mort.

J’ai renvoyé les mêmes mails avec des polices de plus en plus grandes. Rien, silence de mort.

Lundi 25 mai, j’ai pris mon téléphone. J’ai enguirlandé un pauvre homme qui m’a dit qu’il s’occpait et transmettait.

Quelques heures plus tard, mon blog était revenu.

Mais on ne m’a toujours pas dit pourquoi il était parti. Un minus habens comme moi…

P.S.: L’interface et les possibilités d’over-blog sont nettement plus professionnelles. La tentation.

En une page : que se passe-t-il à l’Université

Que veulent donc ceux qui nous gouvernent ?

– Évaluer les enseignants-chercheurs. Mais ils le sont déjà chaque fois qu’ils demandent une promotion ou une dotation particulière pour un projet de recherche. Mais les faire évaluer par d’autres qui n’appartiennent pas à leur discipline est une absurdité puisque ces évaluateurs ne sont pas compétents dans la discipline. Comment des historiens pourrait-ils évaluer des physiciens ?
– Encourager à tout va la production d’articles dans les revues scientifiques, comme c’est le cas aux USA, au prix du risque de travaux superficiels, voire frauduleux. Et c’est tuer dans l’œuf tout projet d’ouvrage ou de thèse magistrale, puisqu’il faut publier vite, vite et beaucoup.
– Augmenter le temps d’enseignement des enseignants-chercheurs qui cherchent  dit-on, moins ou mal (sur quels critères ?) est stupide : les «  mauvais » chercheurs seraient-ils de meilleurs enseignants ? Ou n’est-ce pas plutôt un artifice, au final, pour demander plus d’heures de cours à tout le monde ?
– Donner des pouvoirs très importants aux présidents d’université sur le modèle des chefs d’entreprise des sociétés anonymes, non seulement sur l’administration de l’établissement, mais aussi sur des domaines de recherche et d’enseignement dans lesquels ils ne sont pas nécessairement compétents. D’où le slogan des contestataires de la réforme : « l’université n’est pas une entreprise ».
– Favoriser la recherche dans des secteurs « rentables » producteurs de brevets. Pourquoi pas ? Mais la recherche fondamentale, celle qui permet de trouver des choses dont on ne saura que dans longtemps si elles sont utiles ? Et que deviendra la recherche dans des domaines culturels ou sociaux peu marchands (lettres, histoire, sociologie, etc) ? D’où le slogan des contestataires de la réforme : « le savoir n’est pas une marchandise ».
– Diminuer la préparation des enseignants du premier et du second degré notamment en grignotant sur l’année de stage au risque d’envoyer sur le terrain une majorité d’enseignants mal ou non préparés à rencontrer les populations scolaires de ce temps.
– Utiliser les jeunes chercheurs (doctorants) qui bénéficient actuellement de bourses, comme assistants d’enseignement au détriment du temps disponible pour leurs recherches.

Que des gens d’horizons philosophiques ou politiques si différents se soient levés ensemble contre ces projets, cela doit bien vouloir dire quelque chose. Pourtant la soi-disante réforme est en route.

L’idée d’une loi d’autonomie aurait pu être un formidable levier d’épanouissement de la qualité scientifique française. Mais l’application de ce qui a été voté dans des décrets tous plus mesquins les uns que les autres n’en font qu’un outil à courte vue qui conduira  nécessairement l’Université Française à l’appauvrissement budgétaire et à l’asservissement à l’économie de marché. Aujourd’hui, Copernic, Pasteur, les époux Curie n’auraient eu qu’à se taire.

(1) Comme tout résumé, ce document n’entre pas dans les détails des analyses. Mais il peut permettre à tout un chacun de comprendre ce qui agite et agitera longtemps le monde universitaire.

 

Chronique parue dans les Chroniques des Abonnés du Monde, le 19 mai 2009

Mouvement universitaire : maintenant que ça faiblit, on va vous couillonner

baise_moi.1242237040.jpgLa démonstration qu’il ne fallait point cesser le mouvement vient d’être faite. Alors que les universités rentrent dans le rang, des députés UMP proposent un amendement de la loi LRU.
Ce texte a pour objectif de renforcer le poids du monde non universitaire dans la gestion des universités. Des membres extérieurs seraient nommés par les recteurs d’académie, eux mêmes notés par qui l’on sait, ce qui est déjà le cas. Mais, de plus, ces membres pourraient participer à l’élection des présidents, ce qui n’est pas le cas.
Ce texte est disponible sur le site de l’Assemblée Nationale .
Comme quoi, dès qu’on tourne la tête, la bête est toujours là pour vous sauter dessus. De préférence par derrière.

Voir aussi:
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/05/lump-veut-modifier-lélection-des-présidents-duniversité.html