Jospin en 2000: l’état ne peut pas tout. Ayrault en 2012: l’état ne peut rien

En son temps, Lionel Jospin se déclarait impuissant devant les licenciements d’une usine Michelin ou Renault et déclarait : « l’état ne peut pas tout ».
Aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault se déclare impuissant devant la fermeture des hauts fourneaux de Mittal à Florange. C’est dire que l’état ne peut rien. Ou ne veut rien ? Est-ce stratégie ou couardise que de n’avoir pas tenté de nationaliser comme le suggérait Arnaud de Montebourg.

1037 – 19/12/2012

Alors Gérard, t’as les boules ?

« Tu ne veux plus être français…? Tu quittes le navire France en pleine tempête ? Tu vends tes biens et tu pars avec ton magot dans un pays voisin aux cieux plus cléments pour les riches comme toi ? Evidemment, on cogne sur toi plus aisément que sur Bernard Arnault ou les héritiers Peugeot… C’est normal, tu es un comédien, et un comédien même riche comme toi pèse moins lourd ! Avec toi, on peut rattraper le silence gêné dont on a fait preuve pour les autres… C’est la nature de cette gauche un peu emmerdée d’être de gauche.
Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un césar d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…
Le Gérard «national», le rebelle de Châteauroux, le celui qui, s’il n’avait pas rencontré le cinéma, serait en taule à l’heure qu’il est comme tu le disais, le poète de l’écran la rose à la main quand ça devait faire bien d’en avoir une, qui nous sort un «c’est celui qui le dit qui y est»… Tu prends la mouche pour un petit mot et tu en appelles au respect, comme le fayot dans la cour de récré… Tu en appelles à tes gentils potes de droite pour que le grand méchant de gauche arrête de t’embêter… Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc.
Et nous faire croire en tournant avec Delépine qu’un cœur social vibre encore derrière les excès et les turpitudes de l’homme… Nous faire avaler à coups de «han» de porteur d’eau que tu sèmes dans tes répliques trop longues, que l’homme poète, l’homme blessé, l’artiste est encore là en dépit des apparences… Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du «je pense qu’à ma gueule», celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales…
Tout le monde ne peut pas avoir l’auréole d’un Rimbaud qui, malgré ses trafics d’armes, fut et restera un poète… à jamais. Toi, tu resteras comme un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français, un coup de Bourse, une OPA… Tu as transformé tes interprétations les plus réussies en stratégie de défiscalisation. Il doit y en avoir un florilège de répliques que tu as jouées et qui résonnent bizarrement maintenant !
Des répliques de poète, d’homme au grand cœur, d’yeux grands ouverts sur la misère du monde, orphelines de pensée et violées par leur interprète, parce que l’homme a les rognons couverts, mais l’acteur a fait faillite… L’homme est devenu riche mais sa fortune lui a pété à la gueule. Tu sais, ces gros pets foireux dont tu te vantes et que tu lâches sur les tournages en répondant à tes 12 téléphones au lieu de bosser ?
Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d’ailleurs, mais ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi ! Sors de scène, Montfleury, «ce silène si ventru que son doigt n’atteint pas son nombril !» Et puisqu’on est dans Cyrano, te rappelles-tu de cette réplique, mon collègue, qu’il adressait à De Guiche sauvant sa peau au combat en s’étant débarrassé de son écharpe blanche ? Il demande à Cyrano ce qu’il pense de sa ruse et ce dernier lui répond… «On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.» Tu t’en souviens ? Tu devrais… En ce temps-là, tu apprenais ton texte…
On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… Un pays que tu quittes au moment où l’on a besoin de toutes les forces, en plein siège d’Arras, sous les yeux des cadets médusés… Adieu. »
Philippe Torreton – Comédien

Libération, 18 décembre 2012

Gérard Depardieu n’a payé que 145 millions d’impôts en 45 ans

Gérard Depardieu a payé 145 millions d’impôts en 45 ans. En supposant qu’il ne mélange pas les francs et les euros sous l’effet de la boisson, cela fait une moyenne de 3 millions par an.

Néchin

Quand on considère le nombre de films qu’il a tournés et les cachets qu’il a pu recevoir, quand on considère ses biens immobiliers ici ou là ou rue du Cherche-Midi, et désormais en Belgique, quand on considère les vignobles qu’il possède en France, en Italie et au Maroc, est-ce vraiment une forte somme ? Au lieu d’annoncer le seuls nombre de 145 millions, il ferait mieux d’annoncer aussi le montant de ses revenus pendant toutes ces années, comme il ferait tout aussi bien d’annoncer la valeur de

Paris

tous ses biens. Certaines mauvaises langues prétendent que si cet homme, initialement à gauche, a soutenu Nicolas Sarkozy en 2002 et 2007, c’était à cause de ses projets fiscaux. Mais ce n’est là que calomnie.
On dit qu’il devrait jouer le rôle de DSK dans un prochain film. Décidément, il ne nous aura épargné aucune bassesse.

1035 – 16/12/201

Voilà pourquoi je suis hostile au mariage des homosexuels

Les enfants qui naissent dans un mariage ont un père et une mère qui sont identifiés. Naturellement, il y a quelques exceptions à ce principe, mais ce ne sont que des exceptions. La règle est que les deux époux donnent naissance à des enfants qui sont fils de… ou fille de… C’est aussi le cas d’enfants qui naissent hors mariage, mais il s’agit ici de ne considérer que la situation maritale.
Si un couple homosexuel veut se marier comme ça, juste histoire d’échanger des promesses ou des serments, cela n’a, évidemment aucune importance. Mais on sait qu’une des motivations principales est d’élever des enfants en situation parentale.
Et non d’en adopter.
Pour atteindre cet objectif, dans un couple de femmes, il faudra bien que l’une ou l’autre se fasse inséminer soit par un rapport sexuel avec un homme, soit par insémination artificielle. Et dans ces deux cas, on préférera naturellement que l’identité du donateur soit tenue secrète. Or, les enfants ne sont pas fous. Ils savent bien que pour faire un enfant, il faut un homme et une femme. Du coup, on prive totalement l’enfant d’une part de son origine. Ce n’est pas comme si le père était parti ou s’il était mort. Ce n’est pas comme pour un enfant adopté. Dans tous ces cas, on pourra dire quelque chose du père, même si c’est plus ou moins une reconstruction. Mais quelle mère pourra-t-elle avouer à son enfant qu’il est le produit d’un rapport furtif avec un inconnu ou son oncle ou son parrain ou avec un tube à essais ?
Un tel enfant sera privé totalement de la moitié de sa filiation.
On va avancer que ce n’est pas pire qu’un enfant né sous « x ». Mais l’objectif du mariage des homosexuels n’est quand même pas de créer des enfants nés sous »x ».
Il en va de même et pire pour les couples d’hommes. Car il y aura nécessairement une mère porteuse quelque part avec laquelle l’un des deux aura eu un rapport furtif ou à travers un tube à essai qu’on devra dissimuler aussi. Quel père osera dire à son enfant qu’il a une mère qui n’a servi que d’usine ? On va objecter que des couples hétérosexuels ont recours parfois à cette nécessité, et on sait bien que ce n’est pas facile à expliquer quand les parents sont un homme et une femme. Alors, quand il s’agit de deux hommes…
On avancera donc qu’il y a des situations particulières qui conduisent à de telles situations complexes. Mais le mariage des homosexuels n’a pas pour objectif de mettre des enfants dans des situations complexes.
Hormis cela, on pourra inventer tout ce qu’on veut. Qu’on donne l’autorité parentale aux deux membres du couple. Que l’on gère comme on voudra les régimes matrimoniaux et successoraux. Qu’on trouve un moyen pour que les homosexuels aillent se jurer fidélité devant qui ils ou elles voudront. C’est sans importance.
Mais, de grâce, qu’on ne prive pas un enfant de sa filiation quand il aurait été possible de faire autrement. Chaque être humain est l’enfant d’un homme et d’une femme.

1033 – 10/12/2012

Américan Express suçe le sang du peuple

Copie d’un courrier que je viens d’adresser ce jour:

Monsieur American Express,
Je viens de recevoir votre publicité qui me propose « un beau cadeau ». Jusqu’à 3000 €. Mensualité pendant deux mois : 0 €. Super ! Je vous emprunte 3000 € pendant 2 mois et je ne rembourse rien !
Profonde erreur. Car, pendant ce temps-là, les intérêts courent. 3,65%. Pas bien cher. Sauf que, et il faut lire toutes les petites lignes, sauf que c’est 3,65% par mois. Oui, par mois ! 17,85% par an. Au bout de deux mois, juste rembourser 3044 €.
Sauf que le pauvre type qui emprunte 3000 € le 1er décembre, n’aura probablement pas 3044 € le 31 janvier. Donc, il va s’en prendre plein la gueule.
Monsieur American Express, je veux que vous sachiez que, n’eût été l’épaisseur du papier, je me serais torché le cul avec votre publicité avant de vous la retourner. Il aurait blessé mon corps après avoir blessé mon intelligence.
En tout état de cause, je vous serais reconnaissant de ne plus m’adresser de tels étrons littéraires.
Recevez, Monsieur, l’expression de mon profond dégoût.

P.S.: On me fait justement remarquer que 3% par mois, cela fait 36%. C’est exact. Il est vrai que j’ai confondu « Mensualité » (3.65%) et intérêts. Pourtant, il y a un tableau qui additionne « Mensualité » (3.65%) et « Taux directeur révisable » (17.85%) avec un total « TAEG révisable » (19.54%°. Dans les petite lignes, on lit: »Votre mensualité est calculée sur votre solde après dernière utilisation du crédit, hors utilisations spéciales éventuelles. Son montant reste fixe jusqu’à toute nouvelle utilisation du crédit, hors utilisations spéciales. Le coût du crédit varie suivant le TAEG appliqué, le montant et la durée du crédit. »
En clair, pour un non initié comme moi:
« Je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise, je te baise… »

1032 – 05/12/2012 – 06/12/2012

Mittal enfume Ayrault. Les deux enc… Martin

Pauvre délégué CFDT de Florange ! Edouard Martin doit avoir du mal à s’asseoir avec ce que Mittal, Ayrault et les autres, pas Montebourg, les autres, lui ont fourré dans le rectum. L’accord, deux pages torchées à la va-vite, n’est que mensonges, faux-fuyants, foutaises et baratin (lemonde.fr, 04/12/2012).
Une fois encore, ce gouvernement montre son vrai visage de suppôt faux-cul du grand capital. Le socialisme est parti dans les chiottes. J’aurais dû conserver un bulletin de Mélenchon pour le mettre dans l’enveloppe du second tour.

1031 – 04/12/2012

Le poulet du dimanche

C’étaient des hauts fourneaux
Sur lesquels on faisait rôtir
Le poulet du dimanche
Qu’on servait avec des petits pois
Ou avec des frites
C’était au temps
Le bon temps
Où tout n’allait pas de travers
Le temps où l’on travaillait dur
Pour une paye pas si grosse que ça
Mais au moins on pouvait se le payer
Le poulet du dimanche avec des petits pois
Ou des frites
Puis le mondialisme est venu
Ah le mondialisme
Devant qui tout le monde s’incline
Ou plutôt devant qui
Tout le monde baisse sa culotte
Et le mondialisme s’en fout
Du poulet avec des petits pois
Ou des frites
Alors tout a été vendu à l’indien
L’indien plein d’or
Qui a promis juré le poulet du dimanche
Avec des petits pois
Ou des frites
Une sorte d’Henri IV quoi
Ralliez vous à mon panache indien
Mon panache couleur de dollars
Les travailleurs ont soufflé un peu
Et le poulet du dimanche est revenu
Avec ses petits pois
Et les frites
Puis l’indien a eu une crise d’une maladie grave
C’est une maladie qui atteint quelques êtres de ce monde
Ça s’appelle
« Toujours plus de pognon »
C’est une maladie incurable
Tant pis pour le poulet du dimanche
Avec des petits pois
Ou des frites
Alors le ministre s’est fâché
Il a roulé ses mécaniques
« Pouvez-pas… z’allez voir »
Le grand ministre s’en est mêlé
Même le Président
Vous savez
Celui qu’on appelle le Chamallow
Et je te promets ci
Et je te promets ça
L’indien aussi a tout promis
Même si par derrière
Il se roulait par terre
En se tordant de rire
Dans son pipi
Et tout ce qu’on a vu
C’est que depuis ce temps là
Il n’y a plus d’argent
Pour le poulet du dimanche
Avec des petits pois
Ou des frites

1030 03/12/2012