On attend avec impatience la proposition d’ouverture que fera Sarkozy vers Ségolène Royal. Au titre d’une ouverture bien pensée, il devrait lui proposer de gouverner pendant 47% du temps. Sarko pourrait se reposer un peu. Il en a bien besoin.
Sarkozy & Fillon: sincérité ou entourloupe ?
Pour ce qui nous revient du discours du Premier Ministre, on serait tenté d’y croire: ne voilà-t-il pas une modernisation de la vie politique de la France. Poursuivre l’ouverture ? L’opposition ne serait plus mise au rancart. Mieux, elle serait consultée, voire écoutée ? On envisagerait de rénover le découpage électoral ? On donnerait à l’Université et à la recherche fondamentale la place qu’elle mérite ? La gratuité des musées ? Le règlement de la question du déficit de la Sécurité Sociale incluant la baisse de certains honoraires médicaux ? La création d’un contrôleur des prisons indépendant ? « Aucun sujet ne doit être tabou » ? Gel des dépenses publiques ? 120000 logements sociaux par an ? Un plan pour les banlieues ?
Sincérité ou nième entourloupe ?
Car même si ce n’est pas franchement un programme de gauche, on voudrait bien y croire, imaginer que Sarkozy, élu sur un programme de droite dure, avec l’appoint de l’extrème droite, aurait décider de niquer un certain nombre de ses électeurs parce qu’au fond il serait moins de droite que ce qu’il paraît. Hum ! Hum ! Hum !
Résultats du baccalaurea: les pourris du fric à l’oeuvre
Ma fille attend ses résultats du bac pour demain. Elle dort et moi je ne dors pas. Alors, je me promène sur le Web pour voir comment on pourrait avoir ces résultats par Internet et, pourquoi pas, trouver des sites qui les publient avant tout le monde, comme les journaux belges et suisses le font pour nos élections. Et je trouve, tenez-moi bien, des sites qui sont prêts à vous envoyer votre résultat, par mail ou SMS, à condition de payer « à partir de 3 euros » (n’est-ce pas « France examens »).
J’en suis tout… retourné. Ainsi n’avoir aucun sens moral et se faire du fric sur l’attente des candidats et de leur famille pour des informations qui sont légalement publiques. Et le journal Le Monde qui se fait complice d’une telle ignominie en envoyant ses abonnés, soi-disant privilégiés, vers un site ainsi payant.
Quel respect peut-on avoir pour une institution qui vend ainsi des résultats d’examen? Je le dis haut et fort: tout fonctionnaire qui aura directement ou indirectement participé à cette oeuvre immonde est soit même un parangon d’immondice. Je ne peut que mépriser et haïr tous ces agents du Service Public qui se seront ainsi prostitués.
Je leur crache au visage.
Sarkozy : gaulliste, gaullien ou sarkozien ?
Je me souviens qu’il y a longtemps, sous de Gaulle (1), nous avions coutume de crier: « Non au pouvoir personnel ! ». Mais depuis, aucun Président de la Cinquième République n’a eu cet honneur. La raison en est fort simple: de Pompidou (2) à Chirac (3), via Giscard (4) et Mitterrand (5), tous ont, tant bien que mal, appliqué la Consitution qui donne au Premier Ministre les attributs de la conduite de la politique de la France.
Mais il n’en était pas de même sous de Gaulle quand Michel Debré (6) était Premier Ministre de 1959 à 1962. Michel Debré, le fidèle d’entre les fidèles. Il rendait compte de tout au Général. Et le Général dirigeait son action. En fait, de Gaulle, ayant décidé que son pouvoir venait directement du peuple, décidait de tout. D’où ce sentiment d’exercice d’un pouvoir personnel.
Il a fallu Georges Pompidou pour ces habitudes changent et notamment lors des évènement de mai 1968 quand ce dernier prit l’option de la négociation et non de la répression, ce que de Gaulle accepta de très mauvaise grâce. En avril 1969, de Gaulle était mis en minorité dans un référendum. Pompidou le remplaça à la Présidence. Le rôle du Premier Ministre devint ce qu’il devait être…
1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle
2- http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Pompidou
3- http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chirac
4- http://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9ry_Giscard_d%27Estaing
5- http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Mitterrand
6- http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Debr%C3%A9
EDF : l’excès dogmatique du libéralisme à la con
Imaginez que vous ayez envie de créer une chaîne de vente de fast-food. Personne ne vous en empêchera, mais ce sera votre affaire de trouver les fonds, de créer vos restaurants, d’acheter votre approvisionnement au prix du marché. Et si vous vendez plus cher que les autres, personne ne viendra à votre secours et ce sera tant pis pour vous. Il ne viendrait à l’idée de personne d’obliger MacDonald’s de vous vendre des hamburgers au prix de gros pour que vous puissiez les revendre au même prix.
Voilà pourtant ce qu’on demande à EDF : vendre le kilowatt moins cher à ses concurrents pour que ses derniers puissent former une marge suffisante. Ces concurrents ne fabriquent rien, ne transportent rien, ne réparent rien. En bons parasites, ils se contentent de revendre ce qu’ils ont acheté, sur quoi ils n’ont aucun motif de justifier une plus value, sauf prétention d’ajouter des faux services comme la Poweo-Box.
Et tout ceci oubliant le fait que c’est grâce au consommateur français et grâce au contribuable français qu’EDF a pu investir dans le nucléaire pour produire un kilowatt bon marché.
On comprendrai que le prix du kilowatt augmente pour financer l’évolution vers la production d’énergie plus propre. Mais pour enrichir Poweo, où est l’intérêt ?
Encore une belle arnaque du capitalisme.
Notes d’économie politique 8 – 1er juillet 2007
Devedjian, la « salope » et les moeurs politiques
On nous montre des images où Monsieur Devedjian, avocat de Jacques Chirac et de Charles Pasqua, parle de Madame Comparinini en la qualifiant de « salope ». Il s’excuse, mais…
Ne nous trompons pas. Devedjian était membre du groupe « Occident ». Quand on a été membre d’un tel groupe « activiste », pour ne pas dire plus, il en reste toujours quelque chose. Vu la manière dont les membres d’Occident avaient tendance à traiter leurs adversaires… On ne peut dire que c’étaient des adeptes du débat démocratique respectueux des idées de leurs adversaires. Et si pour continuer en politique il faut dissimuler ce passé, il arrive que le masque tombe.
Il ya d’autres masques à faire tomber. Rappelez-vous bien…
La réforme des universités: l’occasion manquée
La question de l’autonomie ne présentait pas de caractère d’urgence. Cette question reste encore assez floue dans l’esprit de nombreux universitaires car le niveau d’élaboration du débat ne permet pas de se faire une idée bien précise et bien argumentée de la chose. Les profs de fac sont bien souvent, et à juste titre, des dialecticiens, et, en cette circonstance, il restait beaucoup à étudier. S’il est vrai que l’autonomie peut sembler séduisante par les libertés qu’elle suggère, les inconvénients (concurrence, recrutements sur des critères variables et incertains) sont mal évalués. Certains sujets, notamment sur les procédures de recrutement ou les primes sont même inquiétants. Il en est de même sur la question des diplômes nationaux qui ne sont apparemment pas protégés.
On sent bien que, derrière tout cela, se profile une idée de concurrence peu compatible avec les missions que l’on a jusqu’à ce jour, fixé à l’enseignement supérieur.
Par contre, s’il y avait bien une question urgente, c’était bien celle de la sélection à l’entrée du master. La sélection après bac+4 est un vieux reste de la structure DEUG-Licence-Maîtrise-DESS. Et l’on sait qu’une sortie à bac+4 n’est pas très avantageuse. Les employeurs ont une certaine visibilité de ce que sont la licence (pour des raisons historiques) et le DESS (pour des raisons techniques). Mais jamais la maîtrise (comme le DEUG, d’ailleurs) n’a réussi à vraiment s’imposer. On peut le regretter, on peut faire toutes sortes d’analyses, mais les choses sont ainsi.
Le LMD (licence, master, doctorat) a déjà l’avantage de l’harmonisation européenne. Il a aussi celui d’une bonne lecture du côté des employeurs. Pour le coup la vieille sélection héritée des DESS (à l’entrée de la 5ème année) perd tout son sens. Elle ne produit que l’inconvénient de laisser sur le pavé des étudiants, à bac+4, avec un master inachevé. Sarkozy, pour des raisons strictement politiques, a reculé sur cette question. C’est vrai qu’elle demandait un certain courage car aucun des créateurs du LMD à la française n’avait eu l’audace de la proposer.
Il y a là une certaine lâcheté.
Voici l’arnaque électrique
Il faut espérer que les consommateurs, échaudés par l’arnaque téléphonique, ne se laisseront pas prendre par l’arnaque électrique et gazière.
Je voudrais rappeler ici l’essentiel d’un article paru dans Le Monde du 5 septembre 2006, intitulé « Les entreprises regrettent les tarifs réglementés de l’électricité », avec comme sous-titre « La flambée des prix et le mécontentement des patrons conduisent les députés à faire marche arrière ». On y raconte comment les tarifs « libres » de l’électricité se sont mis à flamber avec la montée des prix de l’énergie (de 70% à 100%) et comment les députés libéraux faisant fi des bienfaits du libéralisme se sont intéressés à un procédé bancal permettant aux entreprises de revenir à un tarif administré.
On note que toutes les instances patronales, après avoir encensé les bienfaits de la concurrence se sont mises à crier « au fou » quand EDF a augmenté ses prix. Et diverses manipulations ont été effectuées pour atténuer les pernicieux effets de la libéralisation.
Lorsque nos prédécesseurs ont nationalisé l’énergie, ils avaient dans l’esprit la sagesse de la considérer comme stratégique tant sur le plan militaire que sur le plan social. Ce faisant, ils ont empêché que, comme c fut le cas dans d’autres pays, ce bien si essentiel nourrisse les appétits gloutons des requins de la finance. Nous allons voir, peu à peu, les effets pernicieux du choix libéral, en termes de stratégie industrielle à long terme. Après avoir fait d’EDF, malgré tous les défauts, une des plus belles entreprises au monde, la France brade à l’encan ce que des générations de gouvernants sérieux ont construit.
On y reviendra, soyez en certains. Mais après quel gâchis.
Notes d’économie politique 7 – 27 juin 2007
La chronologie commentée de mai 1968 par Michel Calvès
Je découvre, au hasard de recherches sur Internet une intéressante chronologie commentée des évènements de mai 1968 par André Calvès. Même si ce texte est politiquement orienté, il reste très fidèle à l’histoire et montre bien les rôles respectifs du pouvoir en place et, fort ambigü, du Parti Communiste et des centrales syndicales.
Pour ceux, de plus en plus nombreux, qui n’ont pas vécu ces « évènements », cette lecture sera probablement instructive.
http://michel.calves.free.fr/1968/mai-juin.htm
Le Hamas, le Fatah et la cause du peuple
Voici que la Palestine, ou ce qui en tient lieu, est désormais séparée en deux sous deux autorités différentes. Et voici que cette partition ne résulte pas d’un accord, mais d’une guerre civile entre deux partis qui, chacun, prétendent défendre la cause du peuple palestinien. Si l’on était dupe, on resterait sans voix devant un tel conflit meurtrier: ne voià-t-il pas que les victimes se déchirent entre elles et s’entretuent. Au nom de quoi ?
Alors le masque tombe. Toute cette guerre dure depuis des décennies. Qui pourrait croire qu’elle a pour véritable raison la création de l’état d’Israël ? Sans doute à l’origine. Mais maintenant, près de 60 ans après ?
Les palestiniens, hommes et femmes qui aspirent probablement autant à la paix que bien d’autres et qui se contenteraient volontiers d’un accord raisonnable et raisonné leur permettant de mener une eistence paisible sont les victimes ou les instruments de luttes d’influence et de pouvoir.
« Tout pouvoir sans contrôle rend fou » (Alain).