Archive dans 6 octobre 2011

Non, pas Hollande ! Il est flasque comme un Chamallow

Mais que lui trouvez-vous, bon sang ! Aucun souffle n’émane de sa personne, aucune idée, aucune perspective. Martine Aubry a un véritable projet, Arnaud Montebourg a un véritable projet. Ségolène Royal a un véritable projet.
Mais Hollande ?
Qu’est-ce qu’il a bien pu faire ? Ou plutôt ne rien faire de peur de déplaire. Il est affreusement modéré en tout. Le courage semble lui manquer. Ses idées sont molles. Il est là, comme en conserve, ne disant rien vraiment de ce à quoi il croit. Il est là, dans une impuissance froide, n’osant pas s’en prendre au capital et aux banques, ni à qui que ce soit. Il est, il sera, le valet mou de la crise mondiale et des agences de notation. Hollande semble ne croire en rien tant il a peur que ce qu’il pourrait croire puisse éloigner de lui une paire d’électeur. Il est là, avec sa tête de bon élève qui ne lève pas le doigt, de peur qu’on le remarque.

Il est flasque comme un Chamallow.
Désespérant !
Consternant !

Délinquants et militaires: relire Makarenko

Anton Semionovitch Makarenko fut chargé, en 1920, dans la Russie d’alors, socialement troublée par les suites de la révolution de 1917, de créer un établissement susceptible de recueillir et d’éduquer des jeunes délinquants ou livrés à eux-mêmes.
Il ouvre alors avec peu de personnel, un établissement qu’il nommera Colonie Gorki. Là, tout est à construire et à créer. Et ce sont les colons qui construisent et créent. Ils construisent des bâtiments pour habiter. Ils créent une petite exploitation agricole pour se nourrir. Au début, tout ne tient que par le charisme et la volonté du responsable. Mais peu à peu, s’élabore une collectivité avec ses règles sociales et morales au fonctionnement le-laquelle participent les colons, au fur et à mesure que leur maturité leur ouvre la porte du « Conseil».
Ce qui caractérise l’établissement c’est sa structure. Naturellement, on peut aujourd’hui sourire de cette façon de générer l’homme socialiste nouveau qui salue le drapeau soviétique chaque matin. On peut être réservé devant cette structure forte et passablement militaire (on salue), mais qui offre le cadre dans lequel les jeunes s’insèrent et construisent leur personnalité. Nulle faiblesse, nulle démagogie. Les règles de vie sont puissantes, règles qui, au fil du temps, sont portées aussi bien par les « anciens » que par le fondateur, mais aussi, et c’est particulièrement important, après avoir été approuvées dans des assemblées où tous les colons ont droit à la parole.
Il y a aussi le travail. Le travail agricole ou artisanal est nécessaire, car il fournit les ressources pour s’habiller, se loger, se nourrir. En même temps, le travail scolaire occupe une grande place en vue de l’insertion professionnelle ultérieure.
Lorsqu’on lit le Poème Pédagogique (l’ouvrage où cette expérience est rapportée) on est étonné de la modernité des principes éducatifs.
Le plus fort est probablement la démocratie et le droit à l’expression et à la discussion donnée aux jeunes. Mais cet accès à la parole n’est pas donné d’emblée. Il est indispensable que les nouveaux acquièrent eux-mêmes le respect de ce mode de gouvernement et, par là même se définissent comme membre de la société.
Très important, aussi, est le rôle du travail. Cette société ne peut admettre l’existence de parasites. À chacun est donc dévolu une tâche, en fonction de son âge et de ses capacités. Ne pas l’accomplir, c’et s’exposer à devoir s’expliquer et être éventuellement sanctionné en assemblée générale.
Rien ne va sans le respect des valeurs. On ne triche pas, on ne ment pas, on ne vole pas. On respecte les autres et, a fortiori, les plus anciens.
Et l’on se respecte soi-même par l’hygiène et la tenue vestimentaire.
L’ensemble forme une forte structure sociale dans laquelle les jeunes, même orphelins, même délinquants, vont trouver à la fois une place et des interlocuteurs susceptibles autant de les encourager que de leur dire non. Rares sont les échecs. Pourtant il y en eut. Mais nombreux seront ceux qui, devenus adultes s’enorgueilliront d’avoir été membre de la Colonie Gorki.
Avant de rire ou de critiquer l’idée de confier à des militaires l’éducation de jeunes délinquants, on tirera profit de l’étude des ouvrages de Makarenko. Et si le milieu militaire peut offrir cet assemblage réfléchi entre effort, travail, démocratie, respect d’autrui et des valeurs sociales, on aurait tort de s’en priver.

Articles précédents:
L’encadrement militaire des délinquants comme alternative à la prison
Makarenko, l’éducation, l’intérêt, le devoir, la collectivité

Adolescence et délinquance: parlons un peu d’A.S. Makarenko

Universités: le mensonge déconcertant…

Au pays du mensonge déconcertant
ou des travestissements de la réalité à l’art de la révérence
Communiqué de Sauvons l’Université, 29 septembre 2011

Le discours prononcé le 26 septembre 2011 par le président N. Sarkozy lors de la journée organisée par l’Institut Montaigne « 15 ans de réforme des universités : quels acquis, quels défis ? » mériterait une analyse détaillée tant de l’étonnante reconstruction historique à laquelle s’adonne le président, que de sa dimension prospective. Pour ne prendre qu’un exemple parmi ces affirmations éminemment contestables, comment croire que le président Sarkozy ait « remis les universités au coeur de la recherche », ou à propos de la recherche, que « 22 milliards d’euros […] iront directement dans les universités et les organismes de recherche » [1], ou sur les moyens, lorsqu’il rappelle le « gigantesque effort de la nation » qui a permis d’augmenter « de 2 000 euros par an » la dépense française par étudiant et de « rejoindre la moyenne de l’OCDE » ?

Comme souvent, il n’a pas fallu attendre 24 heures pour que des éléments de l’inlassable manipulation présidentielle sur l’enseignement supérieur et la recherche soient répercutés sur un blog accueilli cette fois par l’honorable quotidien du soir où l’on peut lire qu’« avec 1,4%, la France est un peu en dessous de la moyenne alors qu’elle est un peu au-dessus au global avec 6 % de son PIB consacré à l’éducation (5,9 % en moyenne dans les pays de l’OCDE). Un pourcentage en forte baisse par rapport à 1995 où il était de 6,6 %. Pour autant, la part de l’enseignement supérieur s’est elle stabilisée. (sic.) »

Énième variation sur le thème de la chance de l’ESR en France d’avoir vécu sous un règne éclairé depuis 2007. Rappelons que les chiffres de la dépense par étudiant ne veulent rien dire pour un enseignement supérieur qui rassemble des filières de formation aussi diverses que les classes préparatoires aux grandes écoles (14 850 euros dépensés par étudiant en 2009. Source MEN DEP,) et les universités (seulement 10 220 euros en 2009), sachant que depuis 2006, la réforme de la LOLF ne permet plus de distinguer les IUT des universités, ce qui conduit à augmenter artificiellement le niveau de dépense affiché par étudiant dans les universités (d’environ 8 000 euros à 10 000 euros). Une petite astuce comptable pour une vantardise présidentielle supplémentaire dans un océan de mensonges sur le sujet.

En effet, loin de cette stabilisation, l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) sont confrontés à une situation de décrochage durable et inquiétant de l’effort de la nation. Il suffit pour s’en convaincre de lire un autre rapport de l’OCDE, publié fin août 2011 [2]

Que montre-t-il ? Que le prétendu effort en faveur de la recherche, décisif pour le développement de l’ESR, est un mensonge éhonté. Les chiffres de la Dépense Intérieure de Recherche et Développement (DIRD) rapportée au PIB indiquent que loin de l’effort « historique » tant vantée par ce gouvernement, la politique de la droite française a trois caractéristiques :

1/ Depuis 2007, la part du PIB consacré à la recherche est continûment inférieure au niveau de… 2002 (2,23%). Loin des chiffres ministériels d’augmentation de crédits des universités et des organismes de recherche, les données d’Eurostat indiquent une diminution de la part de la recherche en pourcentage du PIB entre 2009 et 2010, selon les prévisions de l’organisme européen, cette proportion retomberait à 2,16% en 2010 ;

2/ Entre 2007 et 2009, l’effort de recherche est moins important en France que dans les autres pays de l’Union européenne. Entre 2007 et 2009, l’augmentation a été de 8,6% dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, et de 6,7 % en France ;

3/ L’écart avec plusieurs grands pays s’est accentué depuis 2007 : l’effort allemand a crû de 11,5% sur la période, le danois de 18,4%, le finlandais de 17,5 pour ne prendre que des pays qui consacraient déjà avant 2007 une part plus importante de leur richesse nationale que la France à la recherche.

Nous sommes donc tombés de manière structurelle sous le niveau d’engagement du début des années 2000. Les classements dont semblent raffoler le gouvernement en attestent de manière indiscutable. La France, 6e pays de l’OCDE pour son effort de recherche en 1995 (près d’un quart de point au-dessus de la moyenne de ses pays) est passée à la 11e place en 2005 et, de cette date à 2008, l’effort a constamment baissé (Rapport sur la politique nationale de recherche et formations supérieures, PLF 2010, p. 126). Depuis 2008, la France est désormais classée 13e pays de l’OCDE, chiffre en passe d’être confirmé pour 2009. Encore s’agit-il là de l’effort global.

La dernière parution de l’OCDE sur le sujet [3] confirme ce constat accablant : pour les seuls crédits de R-D civile, la France se classe 26e des pays de l’OCDE, très en deçà de la moyenne de l’Union européenne.

Il est enfin essentiel de rappeler par ailleurs, car c’est une part importante des difficultés de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, que les chiffres de l’encadrement dans l’ESR sont dramatiquement bas, de très loin inférieurs à ceux de pays comparables.

En 2007, les taux d’encadrement des universités françaises (aussi bien pédagogiques qu’administratifs) étaient très inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE. Le rapport étudiant/personnels biatoss était de 1 pour 7,5 dans les pays de l’OCDE, et de 1 pour 36 en France. Le rapport enseignant/étudiant était de 1 pour 15 dans les pays de l’OCDE, et de 1 pour 18 en France [4] Les universités françaises étaient donc sous encadrées. Elles le restent. C’est ce qu’indiquent les chiffres fournis par le Centre d’analyse stratégique en février 2011 : « Dans le supérieur les disparités sont les plus marquées entre la Grèce (4 enseignants pour 100 étudiants) ou la France (à peine 5 enseignants pour 100 étudiants) et la Suède qui compte 11 enseignants pour 100 étudiants. »

C’est aujourd’hui qu’il faut s’inquiéter des tendances lourdes dont on mesurera les effets dans quelques années et qui sont pourtant déjà bien visibles. Aussi Olivier Rollot serait-il bien inspiré d’envisager un billet sur l’état critique des finances de nombreuses universités qui sont au bord de l’asphyxie ou d’avoir une approche plus critique des chiffres éhontément jetés par N. Sarkozy et son gouvernement. Quand donc cessera la petite musique libérale et réformocrate ?

Sauvons l’Université ! 29 septembre 2011

[1] Voir nos articles « budget » « grand emprunt…
http://www.sauvonsluniversite.com/s…

[2] (OCDE. Principaux indicateurs de la science et de la technologie, 2011/1
http://www.sauvonsluniversite.com/s…

[3] (Principaux indicateurs de la science et de la technologie, Volume 2011/1 http://www.sauvonsluniversite.com/I…)

[4] (Rapport du Sénat n° 382, 10 juin 2008, p. 44
http://www.senat.fr/rap/r07-382/r07…).

Montebourg a le meilleur projet

Montebourg est le meilleur parce qu’il a tiré enseignement des crises. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il est inutile de prévoir des lois ou des dispositifs sociaux tant que l’on continuera à ramer derrière la structure économique mondiale. Quand Arnaud Montebourg propose une certaine dose de protectionnisme assortie d’une démondialisation, il s’attaque aux causes.
Quand un pseudo trader déclare sur la BBC que c’est Goldman Sachs qui gouverne le monde, il n’est pas loin de la vérité. Les projets d’Hollande, de Vals ou d’Aubry se placent dans le cadre inchangé d’un monde économique qui échappe totalement à la gouvernance des états. Ils en sont réduits à courber l’échine, à proposer des mesure palliatives : à indemniser les chômeurs plutôt que de créer du travail. Indemniser mieux, mais indemniser quand même. Le remède n’est pas dans la pharmacopée, mais dans la prophylaxie : il faut protéger la production française, il faut tordre le nez des banques pour qu’elles se tournent vers des missions utiles à la collectivité. A ce moment là, on n’aura peut-être plus besoin de créer des emplois aidés ou de subventionner telle ou telle activité industrielle.
Car il faut cesser d’avoir peur de la fuite des capitaux. Ils sont déjà partis.
Le projet d’Arnaud Montebourg a plus de point communs avec celui du parti de gauche qu’avec celui de François Hollande. Là se trouve la vraie gauche.

Les électeurs de gauche ne sauraient se satisfaire de l’offre socialiste

Il y a la crise. Mais avant la crise, il y avait déjà le chômage et les délocalisations, le démantèlement de l’industrie françaises, l’agriculture intensive et peu rémunératrice, l’enrichissement de quelques uns et l’appauvrissement de beaucoup d’autres, enfin toute cette dégénérescence de l’appareil économique qui cessait de permettre le moindre progrès social.
Les électeurs de gauche attendent une nouvelle politique en matière d’emploi. Ceci ne peut se faire sans un certain protectionnisme, mais enfin, les Etats-Unis et la Chine le font bien. Maintenir ou recréer l’emploi en France, c’est au moins ne pas permettre aux entreprises qui gagnent de l’argent et versent de gras dividendes de s’enfuir à l’étranger pour en gagner davantage et servir de plus gros dividendes encore.
Les électeurs de gauche attendent une autre politique en matière de services publics. Ils attendent que la SNCF continue de desservir les zones rurales, ils attendent que l’augmentation des coûts de l’énergie soit modérée pour que les plus pauvres puissent se chauffer décemment. Ils attendent qu’en matière de télécommunications et d’Internet, tout le monde soit logé à la même enseigne. Ils attendent que le coût de l’eau potable soit le même pour tous et que le prix ne soit pas grevé par les énormes bénéfices des sociétés de distribution.
Ils attendent qu’en matière de santé, l’accès aux soins soit le même pour tous, que les mutuelles soient de vraies mutuelles où la contribution de chacun soit proportionnelle aux revenus. Ils attendent que l’offre médicale soit maintenue dans les zones rurales et que l’hôpital ne doive pas réduire la qualité des soins pour des raisons purement économiques.
Ils attendent que l’enseignement soit laïc et républicain. Qu’il soit dispensé dans des établissements où les professeurs soient en nombre suffisant et ne soient pas démotivés à force d’être parmi les plus mal rémunérés d’Europe. Que les établissements scolaires disposent des moyens financiers pour mieux prendre en charge les difficultés scolaires et les handicaps.
Ils attendent…
Mais toutes ces attentes supposent des interventions de l’état, un service public fort voire des nationalisations, la mise au pas des banques et des grandes entreprises pour qu’elles soient au service de l’intérêt public plutôt qu’à l’enrichissement forcené de quelques uns. Toutes ces attentes ne sont pas compatibles avec des traités européens qui n’ont d’autre objectif que de faciliter le développement du commerce et de l’industrie lucratifs dans un environnement d’un libéralisme compétitif, non régulé et forcené, sans aucune contrepartie en matière de lois ou de protection sociale, où les travailleurs ne sont jamais que des « variables d’ajustement ».
Le Parti Socialiste s’est « converti » à l’économie de marché, il y a de cela bon nombre d’années. Socialiste il n’est plus. Au mieux est-il social démocrate. Devant la crise, les intentions des candidats aux primaires ne sont que pommades et bandages. François Hollande, le pire, y a jouté le clystère de la rigueur sévère et de la douleur tant il intériorise la crise. Au plus ajoute-t-il quelques mesures qu’il ne pourra pas financer s’il continue de plier devant les exigences des marchés.
Ségolène Royal l’est moins. Sans doute son expérience de gestion directive et réussie de sa région lui permet-elle de ne pas envisager de laisser trop la bride sur le cou aux puissances de l’argent. Et si l’on peut attendre un peu plus de Martine Aubry, en raison de son passé politique, il n’en reste pas moins que les solutions proposées, même généreuses, ne pourront être vraiment réussies faute d’un état fort.
Quant aux autres candidats, comme ils n’ont aucune chance… Même si Arnaud Montebourg semble avoir envie de dompter un peu les banques.
L’offre socialiste ne peut donc satisfaire les électeurs de gauche tels que définis ci-dessus. Ce qui leur pose un sérieux problème. Car s’ils peuvent trouver auprès de Jean Luc Mélenchon des propositions plus proches de leurs revendications, ce dernier n’est pas candidat aux primaires et ne sera pas au deuxième tour. Ils auront, une fois encore, le sentiment justifié de n’être pas représentés. Ceci n’est pas bon dans un régime qui se veut une démocratie.

Brice Hortefeux, l’homme qui est au dessus des lois

Alors qu’il était Ministre de l’Intérieur :
Brice Hortefeux a tenu des propos racistes en public. Il a été condamné en première instance. Puis, bizarrement relaxé en appel, au motif que ce n’était pas en public, alors que la vidéo qui en fait état est visible sur des dizaines de sites sur Internet.
Brice Hortefeux s’est fait communiquer des écoutes d’un journaliste du Monde et en a fait usage contre un fonctionnaire du Ministère de la Justice.
Depuis qu’il est conseiller du Président de la République :
Brice Hortefeux s’est fait communiquer le contenu de PV d’audition faisant partie du secret de l’enquête.
Brice Hortefeux a pu s’entretenir deux fois, au téléphone, avec une personne qui se trouvait en garde à vue.

Michels Serres et Pollacco décorés de l’Ordre de Guémené

Chaque dimanche, Michel Pollaco nous impose Le sens de l’info. C’est là que Michel Serres délire, flotte et vaticine. Idées creuses. Associations d’idées creuses, sous couleur d’une prétendue philosophie qui ne dépasse pas le niveau des brèves de comptoir échangées par des buveurs bien imbibés.

Tout savoir sur L’Ordre de Guémené

Il n’y a pas plus d’andouilles à Guémené qu’ailleurs. Mais il y a plein d’andouilles qui ne sont pas à Guémené.
Visitez Guémené