Archive dans 28 juin 2010

Les politiques et le rapport à l’argent

J’ai connu un maire d’une ville moyenne qui était pharmacien. On disait qu’il gérait sa ville un peu comme son officine. Les dépenses étaient raisonnées. Comme tout maire de gauche, la priorité était donnée au social. Des moyens pour des crèches, des moyens pour des associations sportives ou culturelles, des moyens pour la construction de logements H.L.M.. Et peu de dépenses somptueuses. La voirie aurait pu être plus lisse, les fêtes de Noël plus brillantes, les impôts locaux plus élevés.
Certes, il lui est arrivé de se laisser prendre (on verra plus loin à quoi). Mais, grosso-modo, c’était une gestion comme une famille ou un commerçant qui sait qu’il ne peut dépenser beaucoup plus qu’il ne gagne, sauf à s’endetter de façon déraisonnable.
Dans la gestion d’un budget public ou d’entreprise, la notion de choix et de priorité prend une dimension particulière : l’argent n’est pas produit par le travail de celui, celles ou ceux qui ont la charge de le dépenser. Pour le coup, la relation entre recettes et dépenses est moins ténue. Il arrive souvent, aussi, que le budget soit très considérable et que l’échelle des valeurs se fausse : dépense cent euros de plus ou de moins, à l’échelon du budget d’une ville, n’a pas le même impact qu’à celui d’un budget familial.
Dans de telles circonstances, même des citoyens très honnêtes peuvent n’avoir plus les mêmes automatismes. Même les présidents d’associations le savent. On se laissera aller à prendre des billets de première classe pour arriver « reposé » à une réunion. On prendra ses repas dans un bon restaurant plutôt qu’un autre, plus modeste. On s’offrira un Blackberry…
Appliquer ce principe à des responsables de budgets importants, de villes, de régions, à des élus, à des députés, à des ministres, voire à des présidents, et les conséquences seront onéreuses.
Ces jours-ci, on dépense des sommes considérables pour assurer la sécurité de la réunion des membres du G20. Était-ce vraiment légitime pour une session qui va prôner l’austérité ?
Les ministres ont-ils toujours besoin d’autant de conseillers bien rémunérés ?
Est-il indispensable de prendre un jet privé pour aller ici ou là ?
Ne peut-on pas organiser des déjeuners de travail au bistrot du coin qui a peut-être une salle disponible ?
On n’en a même pas l’idée…

Un an ou deux après la venue de la gauche au pouvoir en 1981, on me confiait que des conseillers ministériels issus du syndicalisme ne pouvaient plus, de bonne foi, déjeuner à moins de 200 francs (à l’époque, c’était une somme !).
Pourtant, tous ces gens ne sont pas des prévaricateurs. Simplement, la source de l’argent devient « irréelle ».

Le personnel politique français est mal éduqué. Il devrait prendre exemple sur les Scandinaves qui n’oseraient pas acheter un cigare sur les fonds publics.
L’exemple vient d’en haut. Évidemment. Et le cumul des mandats y contribue. Plus on est élu et plus longtemps, plus on est dans les nuages et plus on perd la notion de l’argent

Changer celà ? Vous rêvez.

Notes d’économie politique 50 – 28 juin 2010

De minimis curat praetor ou Sarko s’occupe de tout

sakogov.1277331428.jpgVoici qu’après les hautes performances de l’équipe de France de football, Sarkozy a décidé de recevoir tout un tas de « responsables ». Sans doute pas pour les féliciter, car plus d’enthousiasme gaulois nuira à la grande manif de la Saint Jean contre l’évaporation des retraites.

Sarko s’occupe vraiment de tout. On se demande comment il en a le temps. Mais il y a des sujets un peu moins futiles sur lesquels il devrait concentrer son attention, comme le chômage des jeunes et des vieux, par exemple, ou le revenu de certains agriculteurs. Mais ces sujets-là…

Lorsque je reprochais à mon beau-père de ne pas suivre dans le détail toutes les affaires qu’il initiait, il avait coutume de me répondre : « de minimis non curat praetor » (1). Si sarko ne le fait pas, c’est donc qu’il n’est vraiment pas un chef.

1- « De minimis non curat praetor ». En latin, « le chef ne s’occupe pas des petites choses ». Ce qui veut dire qu’un homme qui a de hautes responsabilités ne s’occupe pas de vétilles (souvent mal traduit : « le préteur » est un sens second. Le sens premier est « le chef, le commandant ». Cf Gaffiot, p. 1231).

Coupe du Monde de foot : Ouf ! C’est fini !

Ouf ! C’est fini ! Assez de voir cette bande de petits égoïstes emmurés dans leurs lecteurs MP3 parce qu’ils n’ont rien à dire tant leur vision du monde estt étriquée dans leur paradis artificiel du fric injustement gagné.

Ouf ! C’est fini ! Assez de voir ce « sélectionneur » dépressif et ridicule disant le vrai et son contraire, disant en fait n’importe quoi car il n’avait rien de construit et structuré à dire.

Ouf ! C’est fini ! Assez de ces éclats franchouillards de « Vive la France » symbolisée croyait-on par cette bande de pousse-mégots vautrés dans leur indifférence sociale.

Ouf ! C’est fini ! C’est la dèche pour tous ceux qui espéraient tirer plein de fric des exploits des français dans cette Coupe du Monde et qui se retrouvent avec peau de tripette et balai dans le fion.

Ouf ! C’est fini ! On va pouvoir enfin s’intéresser de nouveau aux choses sérieuses, au chômage, aux retraites, au pouvoir d’achat, à ce gouvernement  aboulique, aux multinationales pleines de fric, à la vraie vie des gens quoi, qui ne gagnent pas le centième de ces pauvres mecs qui tapent dans les ballons. J’espère que jeudi, on sera nombreux dans les rues.

« Vas te faire enculer, sale fils de pute »

pognon.1277162662.jpgCe non-évènement ne mérite qu’un bref commentaire.

Il est probable que l’expression « vas te faire enculer » fait partie des la langue vernaculaire des vestiaires avec ou sans l’attribut « sale fils de pute » qui lui donne plus ou moins de poids. C’est une langue parlée par des individus qui ont un petit pois dans le crâne, tirés du ruisseau et couverts d’or parce qu’ils savent mieux que d’autres taper dans un ballon.

Ces créatures sont hissées sur l’exposition médiatique par les forces de l’argent. Voilà des sous-cerveaux à gros muscles qui gagnent dix fois, cent fois plus que les chercheurs qui luttent contre le SIDA et dont l’haleine pue l’argent facile. Au passage tout le monde engrange du fric, du fric, du fric, sous le nez des pauvres qui habitent les townships d’Afrique du Sud.

La Coupe du Monde et plus généralement le football, me donnent envie de vomir.

Liberté de la presse en danger : un communiqué du pôle d’indépendance du « Monde »

« Le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué par nos sociétés et associations, estime que l’ingérence du président de la République dans le processus de recapitalisation en cours, telle qu’elle a été confirmée par Eric Fottorino, président du directoire du groupe Le Monde, est inacceptable. Il appelle l’ensemble des pouvoirs à s’abstenir de toute nouvelle tentative de pression et souhaite que les fonds d’origine publique ne soient pas utilisés pour tenter d’orienter le choix que fera souverainement le conseil de surveillance du Monde. Il rappelle que seuls les membres du conseil de surveillance sont habilités à décider de l’avenir du groupe Le Monde. »

Société des rédacteurs du « Monde », Société des personnels des Publications de la Vie catholique, Association Hubert Beuve-Méry, Société des lecteurs du « Monde », Société des cadres du « Monde », Sociétés des employés du « Monde », Société des personnels du « Monde », Fédération des sociétés de personnels du groupe Le Monde.

 

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Dessin de Plantu reproduit sans autorisation.

Retraites : faire porter la charge sur tous les revenus générés par le travail

Revenons un peu sur la question des retraites. A cette occasion, osons poser la question de ce que les citoyens attendent d’un état ? En premier lieu, certainement la sécurité. Autrefois, on attendant du roi et du seigneur qu’ils défendent le peuple contre les brigands et les pillards tout en assurant la nourriture au fil des jours et des saisons.

Dans l’état moderne, la différence n’est pas si grande. Il suffit de lire ou d’écouter les revendications des défilés. Le peuple attend du travail pour vivre décemment. Il attend d’être protégé des guerres économiques. Il attend d’être protégé le mieux possible de la maladie et de pouvoir payer les soins. Il attend de pouvoir bénéficier d’une pension raisonnable quand l’âge de la retraite sera venue.

Pour ce qui est du travail, on espère que celui-ci sera « fourni » par les institutions et le monde industriel et commercial ou de disposer des facilités pour créer soi-même son entreprise. Avec l’avènement du libéralisme, on attend aussi que la fonction de protection de l’état s’ étende à la régulation des rapports employeur-employé et à la protection des salariés. Depuis toujours, les rapports entre celui qui pouvait procurer du travail et celui qui pouvait l’effectuer ont toujours pris la forme d’un rapport de forces dans lequel le salarié était en position inférieure. La révolution industrielle et capitaliste n’a rien changé à cela, bien au contraire.

Quand l’entreprise vend un produit, son prix est déterminé par divers composants : le coût des  matériaux et des charges diverses, le coût du travail, les impôts et taxes, le bénéfice qui se répartit entre l’entreprise et les actionnaires. Certains éléments sont peu compressibles comme le coût des matériaux et des charges et les impôts. Et c’est le travail des salariés qui fournit tout le reste : salaires, bénéfices, dividendes. Le travail des salariés est donc rémunéré bien en dessous de sa vraie valeur.

La question de la légitimité de cette différence que le Marxisme nomme « plus-value » mérite d’être posée.

Je voudrais ici proposer un exemple. C’est celui d’une entreprise de services informatiques qui a commencé avec 3 personnes : le patron (celui qui possédait le capital, minuscule en ces débuts-là) et deux salariés qui contribuaient presque jours et nuits à l’essor de cette affaire qui, au fil des années devint florissante. En moins de 20 ans les effectifs furent multipliés par 15 et le chiffre d’affaire progressa dans une plus grande mesure encore. Le patron se rémunérait sur les bénéfices. Les salariés avaient leurs salaires… convenables. Un jour, le patron décida de vendre. Il fit une plus-value extraordinaire, cent fois supérieure à ce qu’aurait donné la seule inflation. En fait, il vendit son propre capital, son travail, mais aussi une large part de celui des salariés pour laquelle ils n’avaient pas reçu salaire.

Quand on s’intéresse au financement des retraites, il faut porter attention sur cette part du produit du travail qui n’est pas retournée aux salariés. On a pris le parti, en France d’asseoir les cotisations sur les salaires et les seuls salaires. La légitimité de cette « cotisation » est complexe puisque les cotisants financent les retraites des retraités présents. Ce n’est donc pas une véritable cotisation qui serait placée et retournée ultérieurement à l’intéressé sous forme de pension.

Or, choisir le système de la répartition entraîne deux conséquences : tout d’abord le système est irréversible, car il ne serait pas imaginable de cotiser pour sa pension future tout en finançant les retraites dans le présent. La deuxième est qu’en dépersonnalisant les cotisations, puisqu’on ne cotise pas pour son futur personnel, on n’a finalement que décidé d’un droit à la retraite, financé par une contribution assise sur les salaires présents. La différence d’avec un impôt n’est pas très grande. On peut même dire qu’elle est quasi nulle.

Si l’on ne veut pas financer les retraites par l’impôt, ce qui ne serait peut-être absolument légitime, on pourrait alors accepter l’idée qu’il doive exister une relation entre le travail et la retraite. Mais on peut aussi, très légitimement affirmer que l’assiette ne soit pas seulement le salaire versé, mais aussi toutes les plus values qui ont été générées par ce travail : bénéfices, dividendes, plus values boursières. Alors, la question du financement des retraites devient triviale si les cotisations sont assises, non seulement sur les salaires, mais aussi tous les profits que le travail du salarié génère.

Dans sa fonction de protection, comme décrite ci-dessus, l’état devrait imposer cette disposition légitime. Et qui a un sens. Pourquoi ne le fait-il pas ?

Notes d’économie politique 49 – 16 juin 2010

Les joyeusetés de la réforme de la formation des enseignants

Il était une fois un pays où l’on trouvait que la formation des enseignants coûtait trop cher. En particulier, il y avait cette satanée habitude de les payer pendant la période où ils effectuaient leur longue préparation dans des établissements spécialisés. On décida alors de leur faire suivre des cours universitaires plus longs, mais gratuitement, comme un vulgaire étudiant, de leur faire passer un concours et hop ! de les balancer dans des classes.

Dans ce pays, il y avait un professeur de langues. Appelons là, Madame Langlaise, ce qui lui évitera de subir des avanies de sa hiérarchie au cas où on la reconnaitrait. Pourtant, toute cette histoire est inventée, je le jure, et toute ressemblance avec une personne ayant existé ne saurait être que le fruit d’un hasard… d’un hasard fortuit. Mais, on ne sait jamais. La fortitude réserve parfois bien des surprises.

Madame Langlaise enseigne depuis 25 ans et se trouve être nommée « à titre définitif » depuis 1988 dans un poste dans un petit collège de Quelque part sur Lignon, un chef-lieu de canton paisible d’une académie dont le nom m’échappe fortuitement. À côté d’elle, un autre professeur d’anglais, Monsieur Ubiquite, partage son service, pour moitié dans cet établissement et moitié dans un autre. Cette situation est peu confortable, car elle ajoute à la complication de l’emploi du temps, des transports un peu longs. Aussi, Monsieur Ubiquite prépara le concours de Vizir des Collèges et fut reçu. Madame Langlaise s’attendait donc à faire connaissance avec un nouveau ou une nouvelle collègue qui remplaceraient Monsieur Ubiquite amené à prendre d’autres responsabilités.

Et pendant ce temps-là, le Directeur des Ressources inhumaines était en train d’établir la répartition des emplois pour l’année à venir. Tout aurait été simple s’il n’y avait le problème du jeune Monsieur Bizuth de Galles, récemment titulaire du Capesse d’Anglais auquel il fallait donner une affectation. Le départ de Monsieur Ubiquite tombait à pic et Madame Langlais ferait, compte tenu de son expérience, un excellent responsable de stage, mais…

Mais il s’avérait qu’il était totalement impossible nommer un jeune professeur d’anglais débutant, frais et rose, sur un poste dichotomique. Car, en plus de son inexpérience insondable, il devrait assurer plusieurs niveaux différents sur les deux sites. Très compliqué.

Sur ce plan, le Directeur raisonnait avec une raisonnable raison. Il décida donc, sans s’embarrasser, de placer Madame Langlais sur le poste de Monsieur Ubiquite, elle-même remplacée par Monsieur Bizuth de Galles dont elle serait naturellement tutrice.
Naturellement, il était capital de n’informer Madame Langlais qu’au dernier moment afin d’empêcher toute mobilisation en sa faveur pour défendre ce cas indéfendable d’une enseignante de 50 ans qui ne voudrait pas être traitée comme de la chair à saucisse. Voilà un Directeur des Ressources inhumaines qui connaît bien son métier.

On raconte que, dans ce pays, les enseignants ont une tendance fâcheuse à cumuler les arrêts pour maladie et autres attitudes vicieuses qui compliquent tout. On raconte même qu’il y en a qui poussent l’audace jusqu’à se suicider. Heureusement que dans cette histoire, toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées ne serait qu’une fortuite coïncidence.

Kerviel contre Société Générale : la vérité

Ou bien Kerviel a fait tout ce qu’il a fait avec la complicité de la banque. Donc la banque est responsable.

Ou bien Kerviel a fait tout ce qu’il a fait sans que la banque ne s’en aperçoive. Donc la banque est nulle, parce que c’était quand même vraiment gros et la banque n’a rien vu. Donc la banque est nulle et responsable de sa nullité.

Fermez le ban

P.S.: Exercice pratique. Emettre un chèque sans provision de 150 euros sur la SOciété Générale pour voir ce qui se passe.

Boutin : le scandale qui en cache d’autres

boutin.1276209453.jpgBoutin aurait dit qu’elle donnait la moitié de ses revenus aux pauvres comme Saint martin fit avec son manteau, on l’aurait peut-être un peu excusée. Mais voilà. Elle se goinfrait seule de ses 18000 euros mensuels. Longtemps qu’elle n’avait pas relu son évangile ! C’est légal, mais c’est vilain. Surtout en ces temps de crise et de rigueur où l’on annonce au peuple qu’il va en chier. Mais même si le Canard Enchaîné débusquait un de ces prévaricateurs, à raison d’un par semaine durant 10 ans, cela n’en ferait que 520. Ils sont bien plus nombreux.
Combien sont-ils à gagner bien plus qu’ils ne méritent ? Il y a tous ces politiques, enfin les gros, qui cumulent indemnités, qui ne sont pas toujours imposables, avec des retraites et encore des indemnités, et puis des avantages en nature et qui voyagent en première classe gratis, etc, etc. Pauvre Boutin ! Elle ne doit pas être la pire. Il y en a beaucoup qui sont trop gras pour être honnêtes. Et puis il y a tous ceux qu’on a découvert ces dernières années. Les bonus, les retraites « chapeau », les jetons de présence. Sans compter tout ce qu’ils cachent à l’ISF et qui se cache dans les banques des îles Caïman, nom prédestiné pour ces pilleurs de monde. Et puis, il y a le fameux « Bouclier Fiscal ». A une certaine époque le Parti Communiste avait lancé l’idée: « au delà d’une certaine somme, on prend tout ». Et maintenant, au delà du seuil du bouclier, on ne prend rien.
Boutin gagne en 10 mois de quoi s’acheter une maison modeste. Comme celle que la majorité des français peuvent tout juste acheter en empruntant sur 25 ans. On croit rêver ! Et les gens qui font des calculs sérieux, genre INSEE, montrent que les inégalités sociales croissent en France. On va bientôt ressembler aux Etats Unis avant qu’Obama ne fasse mettre en place un système de Sécurité Sociale. Quand on prononce ce dernier terme, on oublie ce que veulent dire les mots: « sécurité » et « sociale ». On en a oublié le sens, comme ceux de « Liberté, Egalité et Fraternité » .On découvre souvent qu’à force de subterfuges plus ou moins légaux, certains gros en arrivent à ne pas payer d’impôt ! On ne sait pas où ils ont mis la fraternité. Ou plutôt on ne le sait que trop.
Voilà 65 ans que je regarde la France. Pendant toutes ces années, le niveau de vie a augmenté.  Mais les disparités ont augmenté aussi. Et la mobilisation politique et syndicale, elle, a diminué. L’après guerre a été scandé par de grandes grèves. Maintenant les syndicats peinent à réunir 500000 personnes dans toute la France.
Va-t-on continuer à rester de marbre devant ces scandales nombreux ?

Climat : et si Allègre avait raison…

tornade.1275863205.jpgLa connaissance des phénomènes climatiques n’est pas une science exacte.
Que pouvaient en penser les hommes à l’époque où ils croyaient que la terre était plate ? Puis quand ils découvrirent qu’elle était ronde ? Et qu’elle tournait ? Puis que le plan de l’écliptique était écarté de 23°27’30’’ du plan de l’équateur du soleil.
Ah, cet écliptique. Sans lui point de variations saisonnières d’un hémisphère à l’autre. Sans lui, point de variation de la durée des jours et des nuits, jusqu’au soleil de « minuit » et la nuit continue de l’hiver au dessus des cercles polaires.
Combien d’années fallu-t-il à l’espèce humaine pour découvrir tout ceci ? Au moins deux millénaires. Et combien de temps pour découvrir l’explication d’une partie de ces phénomènes qui nous  « interpellent », comme l’on dit : la glaciation du quaternaire et le contraire à l’ère secondaire. Pourquoi ces variations cycliques et répétées de la température ? D’une ère à l’autre. D’un siècle à l’autre. D’une décennie à l’autre. Optimum médiéval, petit âge glaciaire des années 1600-1700, malgré l’été caniculaire en 1664 cause probable du grand incendie de Londres, hiver 54, canicule européenne de 2003…
La connaissance du climat progresse lentement, sans doute plus rapidement aujourd’hui qu’autrefois. Mais qui peut dire si nos connaissances sont suffisantes ou non pour explique ce phénomène jugé inquiétant : le réchauffement de la planète.

Pour prédire l’avenir, il faut beaucoup de connaissances du passé. C’est ainsi que procède la météorologie qui s’efforce de construire des modèles sur la base des observations rigoureuses menées depuis plus d’ un siècle. Et des ordinateurs très puissants sont chargés de rapprocher les observations du jour d’un modèle existant. Et ce modèle sera appliqué aux prévisions. A très court terme, c’est plutôt bon. Ensuite, c’est plus risqué.

Les prévisions concernant le réchauffement de la Terre sont faites sur la base de modèles qui sont bien moins nombreux qu’en météorologie. On met en cause les variations de l’activité du soleil, l’évolution de la couche d’ozone, la production de gaz à effets de serre, etc. Certains paramètres semblent légitimement  liés à l’activité humaine : émissions de gaz carbonique, déforestation, par exemple. Mais les scientifiques sérieux le savent bien : leurs projections sur l’avenir comprennent une incertitude dont l’étendue ne peut être scientifiquement déterminée. Il est probable qu’une Terre qui se réchauffe continuera à se réchauffer si les causes supposées de ce réchauffement ne sont pas modifiées. Mais… On est toujours à la merci d’un évènement inconnu ou imprévisible, sans compter qu’il est des cas, minoritaires, où le modèle se trouve en défaut.
Que doivent dire les scientifiques ? « Dormez en paix, braves gens » ? Bien sûr que non. Que le pire est certain ? Bien sûr que non.
Certains sont convaincus que leurs modèles sont valides. Tant mieux pour eux. Il faut quand même croire en ce qu’on fait. D’autres moins. D’autres carrément « climato-sceptiques », comme l’on dit.
Dans ce concert, le point de vue de Claude Allègre détonne. Et, quand il veut faire attention, il avance des arguments qu’on peut discuter, mais certes pas rejeter d’un revers de main.
Il se pourrait qu’il ait raison.
Quelle chance a-t-il ?
Si l’on connaissait tous les facteurs, on pourrait le dire.
Mais on ne connaît pas tous ces facteurs…