Archive dans 17 septembre 2010

Sarkozy ou la France humiliée. Episode suivant

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En s’engueulant avec Barroso, Sarkozy a fait preuve d’une immaturité et d’une irresponsabilité terrible. En se défaussant sur l’Allemagne comme un gamin pris en faute dans une cour d’école (« Y’a pas que moi qui… »), il s’est montré encore plus immature. Quel gouvernant, de quel pays, pourra désormais le considérer avec respect. La France et les français en feront les frais.

C’est abominable. Il est temps de demander la démission de cet irresponsable.

Les allocations et l’absentéisme scolaire ou comment nos gouvernants ignorent la science

Dans un article paru dans Le Monde le 27 avril 2010, Thibault Gadjos , chercheur au CNRS faisait le point sur la question de la relation possible entre la suppression d’allocations et la diminution de l’absentéisme scolaire. Cet article est scientifiquement documenté puisqu’il résume les résultats de travaux parus dans des revues scientifiques ayant un comité de lecture (notamment, American Economic Review).

Ces études prouvent que les choses ne sont pas aussi simplistes que le croient ceux qui nous gouvernent. Par exemple, il semble bien que la suppression d’allocations n’ait pas conduit à une baisse de la délinquance en Grande Bretagne entre 2002 et 2007. Une autre étude américaine montre que les jours où les jeunes sont à l’école, il y moins d’atteintes aux biens, mais plus d’agressions.

Tout cela pour dire que la pensée schématique qui consiste à croire que la suppression des allocations enverra les enfants à l’école, ce qui n’est déjà pas démontré, et que les délits diminueront, ce qui est tout aussi incertain. Voilà qui relève d’une naïve et grossière ignorance.

Ceux qui gouvernent tireraient avantage de mieux de s’informer auprès des chercheurs au lieu de les vilipender comme le fit le Président de la république le 22 janvier 2009 dans un discours méprisant qui restera dans les mémoires. Les gouvernants trouveraient avantage à prendre des décisions éclairées par la recherche plutôt que de sauter sur des idées toutes faites. A moins qu’ils ne soient motivés par des objectifs démagogiques

Chronique des abonnés du Monde, 17 septembre 2010

L’absentéisme scolaire en otage (Thibault Gajdos CNRS)

Le Monde 27/4/10
Nicolas Sarkozy souhaite rendre systématique la suspension du versement des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire. Si la mesure n’est pas très originale, la motivation l’est davantage. En effet, la lutte contre l’absentéisme scolaire est en général conçue comme un instrument de politique éducative. Or, le titre du discours contenant cette proposition ne laisse aucun doute : « Discours sur le thème de la sécurité à l’occasion de la prise de fonctions du nouveau préfet ». L’objectif est de l’ordre de la sécurité publique.

Le raisonnement du président de la République est le suivant. Des actes de délinquance sont commis par des enfants. Si ceux-ci étaient à l’école, ils ne seraient pas dans la rue. Donc une baisse de l’absentéisme scolaire entraînera un recul de l’insécurité urbaine. Enfin, la suspension du versement des allocations familiales est une menace suffisante pour obtenir des parents qu’ils contraignent leurs enfants à aller à l’école.

Les choses ne sont toutefois pas si simples. Ainsi, en Grande-Bretagne, entre 2002 et 2007, malgré la suspension des allocations, le taux d’absentéisme est passé de 0,7 % à 1 %. Rien ne dit non plus qu’accroître la participation scolaire réduira instantanément l’insécurité.

Dans une étude parue en 2003, Brian Jacob et Lars Lafgren ont évalué l’effet de l’absentéisme scolaire sur la criminalité (« Are Idle Hands the Devil’s Workshop ? Incapacitation, Concentration and Juvenile Crime», American Economic Review). Ils se sont, pour cela, appuyés sur les fermetures ponctuelles des établissements scolaires. En analysant les taux de criminalité juvénile locale quotidiens dans 29 grandes villes américaines entre 1995 et 1999, MM. Jacob et Lafgren ont observé que, les jours d’ouverture des écoles, les atteintes aux biens chutaient de 14 %, tandis que les agressions augmentaient de 28 %.

Le premier effet s’explique sans doute par l’absence des jeunes dans les rues, tandis que le second pourrait être lié aux interactions entre les jeunes au sein des établissements. A supposer, donc, que la suspension des allocations familiales permette de lutter efficacement contre l’absentéisme, il se pourrait que cette mesure ait l’effet inverse de celui recherché.

Les enfants ont néanmoins d’autant moins de chances de devenir délinquants qu’ils auront quitté l’école tardivement. Ainsi, en exploitant les variations des durées de scolarité obligatoire aux Etats-Unis, Lance Lochner et Enrico Moretti ont montré qu’une année de scolarité supplémentaire réduisait le taux d’incarcération de 11 % (« The Effect of Education on Crime : Evidence from Prison Inmates, Arrests, and Self-Reports », American Economic Review).

Les politiques de scolarisation permettent donc de lutter efficacement contre l’insécurité. Evidemment, il ne peut s’agir que d’un investissement à long terme, laissant peu de place aux annonces spectaculaires. L’absentéisme scolaire est un défi majeur, qui concerne d’abord et avant tout les élèves des lycées d’enseignement professionnel (12,6 % d’absentéisme en mars 2006, contre 2,8 % au collège), et dans une moindre mesure les élèves des lycées d’enseignement général et technologique (5,8 % d’absentéisme). De ces élèves en déroute, le président de la République n’a pas dit un mot.

Thibault Gajdos CNRS, Le Monde, 27/4/2010

Sarkozy ou la France humiliée. Démission !

decla.1284676733.JPGNicolas Sarkozy va devoir « s’expliquer » devant les autres dirigeants européens sur les expulsions de Rom. La France pourrait même être traduite devant la Cour Européenne de Justice !

Je crois que de Gaulle qui avait « une certaine idée de la France » doit s’agiter dans sa sépulture de Colombey les deux Eglises. Et même, si l’on n’est pas gaulliste et je ne le suis vraiment pas, je ne peux que me sentir profondément humilié. Ce sont des français qui ont inventé la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, texte fondamental de la Révolution Française. Avant Sarkozy, aucun Président de la République n’avait osé transgresser aussi délibérément ce texte fondateur auquel il est fait référence dans le Préambule de la Constitution.

Nicolas Sarkozy va devoir « s’expliquer » comme un prévenu devant son tribunal. On ne peut le croire. Cet abaissement fait le désespoir de tous.

Monsieur Sarkozy, seule votre démission pourra, peut-être, effacer cet outrage.

Expulsions, connivences, écoutes, prévarication, mensonges, concussion, telle est la république de Sarkozy

viol-loi.1284493021.JPGC’est à ne pas y croire. Chaque jour apporte désormais sont lot de nouvelles affligeantes. Quand ce n’est pas un ministre qui est soupçonné de conflit d’intérêt, c’est un autre qui se rend coupable de crimes ethniques. Pour faire bonne mesure, des juges sont soupçonnés de partialité. Et tout cela étayé par des faits ou des témoignages. Et, cerise sur le gâteau, le Président ou l’entourage présidentiel est accusé d’avoir violé la loi. Ce n’est pas rien, violer la loi pour des gouvernants de ce niveau !
Tout est devenu mensonge, écran de fumée pour cacher les actes de gens qui ont oublié qu’ils vivaient dans une république et qui se permettent n’importe quoi sans rendre compte aux assemblées élues par le peuple. Pour défendre leurs exactions, ces personne se croient tout permis, ne respectent pas les lois mêmes qu’ils ont édicté et qui ne sont bonnes que pour les autres.
Le monde entier se gausse, pire s’insurge !

La France de 1989 et des droits de l’homme qui brillait comme un phare de l’humanité est tombée dans un cul de basse fosse.

Retraites : Une fois encore, Sarkozy ou le valet du grand capital

Au temps de Germinal, souvenons nous, la compagnie minière allouait une pension aux ouvriers atteints par la limite d’âge. Le montant en était très faible. Mais un principe était acquis : l’employeur se trouvait responsable de la retraite de son salarié. Depuis ce temps, la question de l’âge et du montant a fait l’objet d’évolutions générées par les luttes ouvrières. Mais on peut se demander pourquoi la question de la provision de la retraite par l’employeur a été supplantée par le régime de la répartition.

Ce qui n’empêche cependant pas, de convenir que la retraite est à la charge de ceux qui emploient ou tirent bénéfice des travailleurs. Voilà un principe sain, simple et légitime. Dans cette perspective, toutes les institutions et toutes les personne qui tirent des revus du travail des salariés devrait se trouver contraintes de cotiser pour financer les retraites. Cette affirmation n’est point irréaliste quand on compare les insuffisances de fond des caisses de retraite et les gigantesques profits qui sont réalisés par ailleurs.

Actuellement, Sarkozy présente par Woerth interposé, un bricolage dont on ne peut affirmer qu’il permettra d’aller jusqu’en 2018. Dans ce bricolage, l’essentiel des efforts est demandé aux salariés sans qu’on ose véritablement mettre à contribution les profits du capital.

Cette incapacité à considérer tout autre point de vue ou toute autre manière de procéder montre bien où se situe le réseau des alliances du Président qui se manifeste, une fois de plus, comme la valet du grand capital.

Retraites: le scandale des 67 ans selon Bayrou

Il se trouve que 44 % des femmes seulement arrivent à obtenir les annuités d’une carrière complète, alors que 86 % des hommes y parviennent, ce qui signifie aussi que la pension des femmes est inférieure de 42 % en moyenne à la pension des hommes.

Si donc il n’y a que 18 % des personnes qui partent à 65 ans, si les femmes sont très largement majoritaire au sein de ces 18 %, si la pension des femmes est inférieure de 42 % à la pension des hommes, alors il est clair aux yeux de tous qu’il est impossible qu’il y ait là un tiers du financement de votre réforme. Ce n’est pas de la politique, ni de l’idéologie, c’est de l’arithmétique élémentaire.

Et, de surcroît, 80 % de ceux qui prennent leur retraite à 65 ans ne sont plus dans l’emploi, mais dans d’autres situations. Cela veut dire que les dépenses sont assumées par d’autres caisses que les caisses de retraite, elles sont assumées par l’UNEDIC, par les caisses assurant les minima sociaux, et par le minimum vieillesse. De ce point de vue, les économies qui seront faites par l’ensemble de l’action publique en direction des personnes qui prennent leur retraite sont évidemment infiniment inférieures au tiers du financement que vous avez annoncé pendant tous les débats préalables sur cette affaire, et je serais curieux qu’un des membres du Gouvernement me dise en quoi ce raisonnement arithmétique est faux. Je ne crois donc pas à vos chiffres, et je pense que de ce point de vue on abuse la représentation nationale. C’est le premier point.

Deuxièmement, cette disposition touche ceux qui ont les pensions de retraite les plus faibles. L’augmentation de cet âge est particulièrement ciblée sur ceux qui attendent 65 ans parce qu’ils ne peuvent pas toucher une pension suffisante à leurs yeux. Ce sont donc les pensions les plus faibles qui sont ainsi ciblées, et évidemment ce sont les pensions des femmes qui sont majoritairement atteintes, des femmes qui ont interrompu leur carrière pour élever des enfants, ou des femmes qui sont entrées tard dans la carrière à cause des charges familiales qu’elles assumaient. De ce point de vue, il y a une terrible injustice à faire payer une part de la réforme par ceux qui sont les plus faibles et qui ne peuvent pas se défendre.

On a encore essayé d’abuser l’opinion par l’utilisation des mots. Lorsque l’on dit qu’il s’agit d’une retraite à taux plein, beaucoup de nos compatriotes entendent que ces gens, ces femmes et ces hommes, qui n’auraient pas travaillé, auraient cependant des retraites pleines. La vérité, nous le savons tous dans cet hémicycle, est que ce ne sont pas des retraites pleines. Ces personnes ont seulement le droit de faire valoir les droits qu’elles ont acquis et d’avoir des retraites proportionnelles aux annuités qu’elles ont assurées. Il me semble qu’il y a là quelque chose de très frappant.

La vérité est que vous aller condamner ces personnes, dont 80 % n’ont pas d’emploi, à rester deux ans de plus au chômage, ou à se trouver deux ans de plus aux minima sociaux et dans certains cas au minimum vieillesse. Cela est terriblement choquant pour nous.

Pour finir, nous ne devrions pas accepter, nous tous ici, une mesure de cet ordre. Car il n’y a pas sur ces bancs une personne, pas une femme et pas un homme, qui relèvera d’un dispositif de cet ordre. Tous, protégés que nous sommes par nos carrières professionnelles ou par le régime spécial que nous nous sommes donné en tant que parlementaires, nous sommes à l’abri de ce que nous imposons aux plus faibles de nos compatriotes. Par un mouvement d’honneur et de fierté, nous ne devrions pas l’accepter. Nous devrions au contraire revendiquer, s’il y a une réforme juste, et qui entraîne en effet que l’on prolonge l’activité pour pouvoir toucher sa retraite, qu’au moins nous ne la fassions pas supporter à ceux qui n’ont personne pour les défendre. Parce que ceux-là n’ont pas de syndicats, ceux-là sont isolés, ils n’ont pas de voix qui parlent en leur nom ; c’est pourquoi nous nous honorerions en renonçant au contenu de cet article 6 et à l’injustice qu’il comporte.

François Bayrou, Assemblée Nationale, 10 septembre 2010

L’U.M.P. absente du vote scélérat sur les retraites

Je me suis laissé dire que l’hémicycle était presque vide pour le votre de la retraite à 62 ans. C’est dire combien l’Assemblée Nationale compte peu dans l’esprit de ce temps. Que la gauche qui se savait battue d’avance, ne participe point à ce scrutin, on peut le concevoir. Mais que tous ces suppôts d’un gouvernement et d’un Président qui nous présentaient cette réforme comme absolument indispensable, n’aient pas été là, est à peine croyable.

Français ! La France n’est plus une démocratie

baroin.1283975211.jpgAujourd’hui, j’entends le petit Baroin qui « s’exprime » sur France-Info. Car, est-ce vraiment s’exprimer que de se prosterner ainsi devant les actes et les paroles du Grand Vizir. Disons qu’il a comme beaucoup d’autres l’expression prosternatoire…
Voilà donc le petit Baroin qui « s’exprime » sur les retraites. Il ne donne pas son avis personnel car à chaque phrase il se montre admirateur de « l’action » du Président de la république. Toujours est-il, qu’à propos de la gouvernance de la France, il précise que celle-ci est assurée par le Président, le gouvernement et l’U.M.P..
Il a tout simplement oublié qu’il existe une Assemblée Nationale qui est censée faire les lois. Le petit Baroin a totalement oublié qu’elle existait. C’est le reflet probable de la pensée de ceux qui nous gouvernent qui ne considèrent l’Assemblée Nationale que comme une majorité d’ectoplasmes ectoplasmique, incolores et qui adore se faire traiter comme de la fiente de chacal.

Rentrée scolaire 2010 : chronique d’une catastrophe annoncée

Je pensais me fendre d’un long papier pour commenter ce qui nous attend.

Mais inutile.

D’autres l’ont parfaitement fait.

Je me contenterai de donner deux liens. L’un sur Rue89 qui donne une bonne version d’un point de vue de journaliste et le site de Sauvons l’Université pour rendre compte des méfaits de la mastérisation.

Rue89 : http://www.rue89.com/2010/09/02/aujourdhui-etre-prof-cest-se-faire-trimballer-humilier-164868

Sauvons l’Université : http://www.sauvonsluniversite.com/