Archive dans 30 juillet 2008

Tapie, Tchuruk et Russo : un peu de décence

D’un côté, il y a l’autre avec ses caisses vides qui a multiplié son salaire par 2 ou 3. D’un autre côté, il y a ce personnage à facettes du nom de Bernard Tapie. Il a tout fait. Il a acheté des entreprises, il en a vendu. Il a été ministre. Il a été de gauche et a soutenu Sarkozy. Il a été mêlé à une affaire douteuse de trucages de matches de football. Il doit des millions au fisc et sans doute aussi à Pierre et Paul. Il a même fait de la prison.
Et voilà que les citoyens de ce pays qui déclarent leur salaire et payent leurs impôts vont lui verser des centaines de millions d’euros.
Allez raconter cela à une mère de famille qui élève deux gosses seule avec le SMIC.

Et puis il y a  Alcatel Lucent et le Tchuruk et la Patricia Russo. Voilà des gens qui ont conduit des dizaines de milliers de licenciements et qui vont démissionner parce que ça sent vraiment l’œuf pourri
J’ai entendu le montant de leurs indemnités et de leurs parachutes dorés.
Allez racontez cela aux mecs qu’ils on fait licencier.

Ces gens n’ont aucune classe. Aucune pudeur.

Putain, moi j’aurais honte !

Ingrid Betancourt : déceptions

Disons-le franchement : Ingrid Betancourt m’a beaucoup déçu.

Mais c’est de ma faute.

Voilà une femme pour laquelle j’avis développé une profonde affection comme des millions d’autres l’in fait en ce monde. Et ceci sans l’avoir jamais connue car son nom est parvenu jusqu’à moi bien après son enlèvement. Que savais-je d’elle ? Rien, juste que c’était une personne aux idées solides et obstinées que des méchants avaient enlevée et qu’ils détenaient depuis déjà des années.

Et pus voilà qu’on la libère. Et c’est un peu comme une femme qu’on a désiré et qui enfin s’offre à partager votre amour. Sauf qu’on n’avait pas pris soin de s’assurer avant qu’on était philosophiquement en accord. Comme une maîtresse que je découvrirais raciste et fasciste.

Non point qu’Ingrid Betancourt fut le moins du monde. Bien sûr que non ! Mais elle est catho à un point … Et voilà qu’au lieu de garder cela dans sa sphère privée, elle déballe : la prière tout au long de son enlèvement, on peut comprendre. Mais après : Lourdes ! Aie, aie, aie ! Et le pape ! Mais qu’a à voir le pape dans sa libération.

Et, cerise amère sur le gâteau, Sarkozy. Le gentil Sarkozy par ci, le mignon Sarko par là, et que je t’aime et que je te bise ! Bien sûr, fallait-il remercier, mais pas à ce point. Car, sans l’activité des millions de bénévoles et de sympathisants, Sarkozy n’aurait jamais rien su et n’aurait rien fait.

Ingrid, bien sûr, je vous pardonne. Au fond c’est de ma faute. Je n’aurais jamais dû tant vous aimer et me contenter du strict militantisme pour une cause plus politique qu’humanitaire. J’aurais dû être froid et calculateur comme ceux qui ont pensé qu’il valait mieux vous libérer que vous tuer.

Il va falloir se remuer le derche pour les milliers d’autres qui sont encore détenus. Pas facile, maintenant que l’éréthisme est tombé

Jean Sarkozy, Siné et l’antisémitisme

Il y a dans cette affaire, où l’on est cristallisé sur les propos de Siné (cf., par exemple le texte critique d’Esther Benbassa ) quelque chose de particulièrement intéressant et qu’on ne souligne guère, même avec des mots plus modérés que ceux du (de l’ex) collaborateur de Charlie Hebdo: Jean Sarkozy aurait l’intention de se convertir au judaïsme. Et croyez-vous pour quelles raisons ? Ne croyez point qu’il ait été touché par la grâce de cette religion. Il le fait pour se marier.

Si l’on pourrait excuser pareille pusillanimité de la part d’un quelconque quidam, il n’en est pas de même pour un élu, et pas n’importe lequel: Conseiller Général des Hauts de Seine et Président du groupe UMP du dit conseil. Que vont penser ses électeurs d’un élu qui change comme cela de religion ? Une position si fondamentale ! Que ne changera-t-il point alors sur des convictions moins « profondes » qui sont celles, à tout le moins on l’espère, sur lesquelles il a été élu.

Et que dire de la liberté d’un homme capable d’abdiquer juste pour épouser ?

Faut-il vraiment protéger les loups et emmerder les éleveurs de montagne ?

On ne peut pas se désintéresser de la fâcheuse situation des éleveurs du Mercantour, et maintenant du Vercors, aux prises avec les attaques des loups envers leurs troupeaux.
La protection du loup crée une situation pénible, car on doit bien se rendre compte qu’un agriculteur ne peut accepter de voir une partie de son cheptel détruit par des prédateurs, même s’il est indemnisé.
Il y a une démarche écologique absolutiste qui mérite d’être mise en question. Faut-il vraiment sauvegarder toutes les espèces animales ? L’histoire de l’évolution nous a, en effet, appris que des espèces avaient disparu sans que pour autant l’évolution ait été stoppée. Au bout du compte, il faut savoir si la présence du loup est indispensable dans la chaîne ? Il faut croire que non, puisque nous avons connu des dizaines d’années sans loups et sans que cela ait des effets néfastes.
On peut donc se passer de loup dans le Mercantour et dans le Vercors. Le maintien du loup en liberté relève donc d’une position dogmatique qu’il convient de combattre. Et si l’on veut vraiment conserver l’espèce loup, ce qui, au demeurant, n’est pas critiquable, qu’on le conserve en espace clos.
Sinon c’est l’espèce « éleveur » qui risque de devoir être sauvegardée.

Bernard Tapie ou l’abaissement de l’Etat

Dans un article publié dans Le Monda daté du 26 juillet 2008, François Bayrou montre en quoi la procédure d' »arbitrage » dont a bénéficié Bernard Tapie est une prévarication. Ce texte mérite la plus grande diffusion. Je le reproduis ci-après.

Bernard Tapie ou l’abaissement de l’Etat
LE MONDE | 25.07.08 | 13h35

Après la décision du tribunal arbitral donnant raison à Bernard Tapie contre l’Etat, a dénoncé « la collusion entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie ». Interrogé dans Le Monde du 22 juillet, Bernard Tapie avait rétorqué : « Bayrou, la seule chose qu’il sait faire, c’est répéter qu’il est un martyr, que les médias et les puissances d’argent ne l’aiment pas, que tout le monde est à mettre dans le même sac et qu’il se battra seul contre tous. C’est la même posture populiste que Le Pen, sans les idées. Du Le Pen propre ».

Les insultes proférées par M. Tapie à mon encontre (on comprend bien pourquoi) ne changeront rien aux dix affirmations suivantes, qui permettront à chacun de se faire une opinion.

1) Si M. Tapie a gain de cause, c’est le contribuable qui va payer. Le CDR (consortium de réalisation), structure destinée à liquider les actifs douteux du Crédit lyonnais, dont la quasi-totalité des activités ont cessé au 31 décembre 2006, n’a aucune autonomie financière. Son financement est assuré par l’EPFR (établissement public de financement et de restructuration), alimenté par les crédits budgétaires de l’Etat, donc par le contribuable.

2) Il n’y a pas eu de décision de justice. C’est une décision politique. La procédure d’arbitrage est une procédure privée destinée au monde des affaires. Quand les intérêts de l’Etat et du contribuable sont en jeu, c’est un principe absolu du droit que l’arbitrage est interdit ; seules les juridictions instaurées par la loi sont compétentes.

3) Les principes de l’Etat de droit sont foulés aux pieds. C’est par crainte de décisions de justice défavorables à M. Tapie que le sommet de l’Etat a imposé une telle procédure d’arbitrage, sans appel possible. La seule décision favorable à M. Tapie a été cassée en des termes d’une dureté inhabituelle par la Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, réunie exceptionnellement en formation plénière, sous la présidence de son premier président. Que l’Etat ait pu décider de renoncer à un tel avantage juridique et moral est sans précédent. Il faut noter qu’un autre principe général du droit est mis en cause : il ne peut y avoir de justice que contradictoire, or M. Tapie a été entendu, mais pas ses contradicteurs, ni Jean Peyrelevade qui a redressé le Crédit lyonnais, ni Jean-Pierre Aubert, président du CDR, jusqu’à la clôture de ses activités.

4) Dans la vente d’Adidas, M. Tapie n’a pas été perdant, il a été gagnant. D’ailleurs, c’est lui-même qui a fixé le prix de vente. Adidas a été acheté en 1990 avec un prêt à court terme de 1,6 milliard de francs, à échéance en 1992. A cette date, l’entreprise mal gérée est en situation dramatique. Ne pouvant assurer son échéance, M. Tapie, ancien et bientôt nouveau ministre de la ville, décide alors de la vendre. Il cherche à en obtenir 2 milliards de francs mais l’acheteur (Pentland), découvrant l’étendue des dégâts, retire son offre. C’est alors que M. Tapie donne mandat à la banque de vendre l’entreprise, pour une somme d’un peu plus de 2 milliards de francs qu’il a lui-même fixée. Opération qui lui rapportera au total, si l’on en croit une expertise et une ordonnance judiciaire de l’époque, la somme de 200 millions de francs.

5) L’Etat va prendre à sa charge les dettes de M. Tapie. Contrairement à ce qui est répété en boucle, l’Etat ne va rien récupérer de ses créances. C’est lui qui va payer pour les dettes du groupe Tapie, totalement extérieures à l’affaire Adidas, et qui n’ont jamais été honorées. En particulier, le groupe de M. Tapie a depuis des années des millions de dettes fiscales et sociales vis-à-vis de l’Etat et de l’Urssaf. « Qui paye ses dettes s’enrichit. » Ici, c’est l’Etat qui paye les dettes de M. Tapie et celui-ci qui s’enrichit.

6) 285 millions d’euros, c’est l’équivalent de la totalité des salaires annuels des 11 000 postes d’enseignants supprimés cette année. C’est une somme tellement astronomique que le citoyen ne peut pas s’en faire une idée. Traduite en salaires d’enseignant, c’est plus de 11 000 postes à l’année. Si on y adjoint les intérêts, on atteint 400 millions, cela représente une somme suffisante pour effacer l’essentiel du déficit des hôpitaux publics du pays.

7) 45 millions pour « préjudice moral », c’est une insulte. A l’intérieur de cette addition, les 45 millions d’euros pour « préjudice moral » (le mot ne manque pas de sel) sont une insulte pour le citoyen. Quelques comparaisons pour en prendre la mesure : cette somme est l’équivalent de 4 000 années de travail au smic. Et l’indemnité moyenne pour une veuve après la mort d’un conjoint victime de l’amiante est de 45 000 euros, soit mille fois moins.

8) Tout était fait pour que l’affaire passe inaperçue. La décision d’arbitrage, dont le principe avait été décidé en catimini, largement orientée à l’avance par des montants d’indemnisation définis noir sur blanc, a été annoncée à un moment bien choisi : le vendredi soir ouvrant le week-end du 14 juillet à 17 h 30, pour que toutes les procédures soient entérinées avant le 15 août.

9) Pendant ce temps, on pressure les pauvres gens jusqu’au dernier centime. On va supprimer les allocations aux chômeurs qui refuseront un emploi trop éloigné de chez eux ou sous-payé. Je connais une jeune femme qui a été contrainte de rembourser une année de RMI parce qu’elle avait fait quelques heures de ménage sans les déclarer. Les faibles sont sans défense, mais le pouvoir enrichit avec complaisance ses affidés.

10) Le problème, ce n’est pas M. Tapie, c’est l’Etat et ceux qui sont à sa tête. Il y a toujours eu, il y aura toujours, des aventuriers qui se jouent des banques, du fisc, de la loi. Mais en principe l’Etat est là pour faire respecter les règles de droit et l’argent public. Ici, au contraire par le fait du prince, parce qu’il s’agit de soutiens ou de complices dans un certain nombre d’opérations politiques, passées, présentes ou à venir, l’Etat protège et enrichit ceux qui se moquent de sa loi. Le message est clair : sous ce régime, « qui n’est pas avec moi est contre moi », et qui est avec moi est protégé et peut sabler le champagne. L’affaire Tapie donne la mesure de l’abaissement de l’Etat.

François Bayrou

Areva, Tricastin ou pourquoi les privatisations sont nuisibles pour le peuple

Voilà qu’un concessionnaire privé impliqué dans une affaire de sécurité nucléaire montre son insuffisance. Oui, mais me direz-vous, qu’est-ce qui prouve qu’il n’en serait pas de même si tout cela était assuré par le secteur public ?
Je vous répondrai qu’il est vrai qu’EDF, quand elle était entreprise nationale n’était certainement pas Bernadette Soubirous. Mais il y a une chose dont je suis certain. C’est qu’EDF n’était pas animée par la recherche du profit pour augmenter les dividendes des actionnaires.
C’est tout.
Il y a une règle qu’on oublie: ne jamais mettre entre les mains des puissances de l’argent tout ce qui a trait à la sécurité nationale et à la sécurité des populations. Car on sait bien comment le balancier balancera à l’heure des choix.
Nos anciens, y compris les gaullistes, au sortir de la deuxième guerre mondiale, l’avaient bien compris.
En pratiquant le contraire, l’Europe et la France exposent les citoyens aux plus grands risques. Nous voici revenus plus d’un siècle en arrière, au temps du capitalisme sauvage. Faudra-t-il encore deux guerres mondiales pour faire comprendre les choses ?

La politique de Sarkozy: Incohérence et infantilisme.

Il y a des choses qui m’étonnent: comment peut-on, en même temps, extrader les anciens des Brigades Rouges repentis et proposer la France comme asile aux membres des FARC qui se repentiraient ? L’action publique se doit, et tout particulièrement dans le domaine de la politique étrangère, d’être lisible et cohérente. On est donc en droit de se demander ce qui motive cette différence de traitement entre les repentis des Farc et des Brigades Rouges. Je me prends à craindre que ce soit simplement ignorance des dossiers, ce qui arrive quand on prend des décisions de façon solitaire sans prendre l’avis de ses conseillers.
A propos de conseillers, voici qu’on raconte qu’ils ont de plus en plus peur de se faire engueuler. Cette crainte semble se répandre même à des cercles plus larges tels que certains députés de l’UMP. Ce qui filtre des rapports entre le Président et sa cour me laisse perplexe. Il semblerait qu’il use, à propos de ceux qui ne sont pas de son avis, volontiers du qualificatif à trois lettres. Et que ce n’est pas exceptionnel. Qu’une certaine violence verbale empreint les propos de Monsieur Sarkozy quand on est loin des témoins non complices.
Les conseillers et collaborateurs d’un Chef d’Etat ne doivent pas en avoir peur. Ils ne doivent pas plus se comporter en vils flagorneurs. Ils constituent, d’une certaine façon, sinon un contre pouvoir, au moins une position dialectique qui doit permettre des décisions et des propos réfléchis.
Sur ce point, de la réflexion, il est totalement stupide de provoquer le monde syndical en déclarant que lorsqu’il y a une grève, on ne s’en aperçoit plus. Dans ce cas précis, c’est inciter à des actions plus fortes, voire plus violentes. Je crains que Sarkozy ne le souhaite, en espérant régler un vieux compte avec les syndicats et les battre à plate couture. Ce n’est jamais sain de vouloir humilier un adversaire. Surtout dans cette position. On ne peut pas gouverner raisonnablement sans prévoir les sorties des crises que l’on a provoquées.
Voilà qui ne semble pas être le cas de la réforme de l’audio-visuel public. Décider que la télévision publique devrait se passer de publicité n’est pas, en elle-même, une mauvaise idée. Sauf que le peuple n’en demandait pas tant et qu’il y a des choses plus urgentes. Je ne partage pas l’avis de ceux qui pensent que c’était pour faire un cadeau à ses copains Bouygues, Bolloré et consorts. Ou du moins, pas de prime abord.
Sarkozy est un type qui aime bien avoir un lapin à sortir de son chapeau chaque fois qu’il sort de l’Elysée pour visiter tel ou tel endroit. Ce jour-là, il avait la suppression de la publicité à la télévision publique dans son chapeau. Mais il n’avait pas effectué la moindre analyse des conséquences de la chose et notamment de la recherche d’une source de financement de remplacement. Naturellement, pris au collet, il s’est empressé de jurer qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la redevance. Et il s’est enferré davantage. On aurait pu faire compenser intégralement par ceux qui vont bénéficier de la mesure par effet de bord. Mais là est apparu l’effet d’aubaine pour les copains.. Alors on a créé une commission  qui n’a rien inventé et sur les conclusions de laquelle Sarkozy s’est exprimé avant d’avoir lu le rapport.
Dans la catégorie lapin de chapeau, on peu classer la deuxième centrale EPR. Où, quand, comment ? Il n’en sait absolument rien, ce qui revient à exciter les écologistes et les habitants du Cotentin. Sans compter les industriels qui se mettent aussi en érection. Ajoutons à cela les spéculations des journalistes, et voilà comment on ouvre un dossier en commençant par le bordeliser.
C’est un mode de fonctionnement qui ne laisse pas d’être inquiétant quand il s’applique à l’administration de l’Etat : tous les dossiers naissent et sont portés dans la douleur. Il arrive même que l’effet soit contre-productif et qu’on doive, devant la levée de boucliers faire machine arrière et, au final, accorder des avantages qui sont à l’opposé du but initialement recherché.
Il y a une chose fondamentale et que Sarkozy ne sait pas : gouverner n’est pas croire qu’on a la solution ; c’est arbitrer.
Gouverner, c’est confier à ceux qui ont les compétences, le soin de préparer les projets. Et c’est déjà beaucoup de travail de discerner quels sont ceux-là même qui ont ces compétences. C’est, en même temps, laisser naître des projets alternatifs même s’ils ne semblent pas productifs au premier abord.
Gouverner, c’est écouter ses conseillers et ses adversaires.
Gouverner, c’est ensuite informer la représentation nationale de la façon la plus claire et la plus exhaustive.
Enfin, gouverner c’est enfin appliquer les décisions de cette représentation.
On en est loin !
Il y a des confusions dangereuses. Quand le Président dit qu’il doit nommer le responsable de la télévision publique parce que c’est lui (l’état) qui paye, il oublie que l’état ce n’est justement pas lui, mais que l’état c’est le peuple tout entier. Seuls les dictateurs disent que « l’état c’est moi » !
Plus les mois passent et plus toutes ces « réformes » me paraissent désordonnées, brouillonnes, sans objectifs clairs et cohérents hormis quelques poncifs et quelques dogmes non vérifiés sur le code du travail qui empêche les entreprises de s’épanouir, sur les fonctionnaires qui sont des paresseux improductifs, sur les nationalisations qui empêchent de promouvoir une vraie politique industrielle, sur les programmes scolaires qui empêchent les élèves d’étudier…

Libération d’Ingrid Betancourt : quelques choses sonnent faux

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L’autre jour, quand la nouvelle est tombée, je me suis dit « non, ce n’est pas possible ». Puis sont venues les explications, d’une intervention forte, mais dont on nous disait bien qu’elle inclut une part de complicité par un ou des membres des FARC retournés. Alors…
Et puis il y a Sarkozy. Celui dont on nous dit bien qu’il n’y est pour rien. Mais voilà, comme le disait un commentateur, l’affaire Betancourt est une bonne affaire pour « quelqu’un qui recherche une exposition médiatique ». Et Dieu sait combien cet homme est avide d’exposition médiatique. Il jubile de paraître à la télé dans cette robe-là tant les autres sont inconfortables.
Et il y a la radio Suisse Romande qui révèle que le retournement aurait été obtenu moyennant une belle somme d’argent et que cela arrangerait bien Uribe qui est proche d’élections.
Enfin, ce soir, Ingrid Betancourt parait dans le journal de TF1 et pas dans celui de France 2. Je suis choqué.
J’ai bien peur qu’il y ait une bonne part de mascarade dans cette affaire.
Et la vérité ?

Vous qui vous plaignez aujourd’hui, qu’avez-vous fait pour empêcher Sarkozy d’être roi ?

Aujourd’hui, j’entends le concert de vos plaintes parce que la hausse du prix des carburants et la hausse des prix, en général, entame votre pouvoir d’achat. Excusez-moi, je ne peux être solidaire de ces cris.

Il est probable que la crise eût été, même si Sarkozy n’avait pas été élu. Les causes n’en sont pas françaises. La cause en est le capitalisme spéculatif barbare et amoral des milieux s’affaire des Etats-Unis, encouragé par un président qui est l’un des plus stupides que ce monde ait connu. La cause en est la poussée inflationniste du capitalisme le plus sauvage des pays émergeant du communisme raté où règne la plus farouche frénésie de l’appropriation et de l’enrichissement personnels. La cause en est que ce n’est pas le peuple qui est aux manettes du monde, mais des oligarques sans scrupules qui peuvent remplir leurs poches de dollars en regardant sans ciller des millions d’êtres humains mourir de faim ou de la guerre perpétuée par les armes qu’ils ont vendues.

Mais il est probable que si Ségolène Royal avait été élue, les mesures d’accompagnement auraient été tournées dans d’autres directions et vers d’autres objectifs. Ne serait-ce qu’un peu.

Aujourd’hui, vous qui vous êtes contentés de mettre votre bulletin dans l’urne en regardant, inerte, le spectacle de la campagne présidentielle, voici donc vos plaintes. Mais qu’avez-vous fait pour soutenir votre candidate. Avez-vous mis le pied dans une manifestation ? Avez-vous distribué ne serait-ce qu’une poignée de tracts ? Avez-vous diffusé des textes sur Internet ou auprès de vos amis ? En clair, avez-vous milité ne serait-ce qu’un moment ?

Car il ne suffit pas d’incriminer de façon légitime quelques caciques du PS dans la défaite de Ségolène Royal. Bien sûr, ils en furent pour partie responsables. Mais si vous n’avez pas mobilisé tout ce que vous étiez capables de faire, à titre personnel, et ne serait-ce qu’un peu, alors vous n’êtes pas en droit de vous plaindre.

Que cette douloureuse expérience vous soit profitable. La prochaine fois, il faudra vous impliquer davantage.

La loi Olivennes : un combat d’arrière garde (suite)

emule.1214081971.jpgEn ce jour de Fête de la Musique, on a pu entendre ou lire un certain nombre de déclarations portant sur la question des nouvelles technologies. Une observation que je ne m’étais pas faite, et pourtant évidente, m’a frappé. L’auteur (un producteur de musique indépendant) précisait qu’aucun jeune aujourd’hui âge de 15 à 20 ans n’avait acheté de musique et que, pour cette génération, la musique est d’accès gratuit.

A côté de cette considération, la loi semble bien futile. Comment dire à des millions de jeunes que ce dont ils disposaient librement auparavant va cesser d’être libre et qu’on risquera mille sanctions… Il semblerait que la seule proposition raisonnable consiste à associer à l’abonnement à Internet une « option » de téléchargement illimité à un prix raisonnable. Ce qui, il faut bien le reconnaître, au total, ne fera pas peu.

Ce qui est certain, au demeurant, c’est que, compte tenu des habitudes et du faible pouvoir d’achat des populations qui sont les principaux consommateurs de télé-chargement, c’est que la loi ne sera pas respectée. Au pire, quelques uns se feront attraper et se feront condamner très sévèrement pour faire un exemple qui ne servira à rien. Car il faut aussi prendre en compte la perte pour les fournisseurs d’accès contraints de se priver de l’abonnement de tous ceux qu’ils auront coupés. Sans compter les frais d’espionnage, de courrier, de recours juridiques probables, etc., etc..

Sur ce plan là, comme sur quelques autres, Internet a changé quelques habitudes sociales, comme d’autres transformations technologiques l’avaient fait auparavant. Les lois sont faites pour accompagner ces transformations sociales. Pas pour s’y opposer, ce qui est vain quand l’ampleur du phénomène est aussi importante.

Messieurs et Mesdames les Députés devraient s’en souvenir.