Archive dans 20 février 2008

Monsieur Je-Sais-Tout et les programmes scolaires: 1- le Français

Monsieur Je-Sais-Tout, souvenez-vous en, avait prévu de modifier les programmes scolaires. Il a notamment demandé un plan à son Vizir, le Ministre de l’Education qui s’est plié, naturellement aux exigences du Calife. Mais comment faire pour permettre aux enfants de baigner dans un bain linguistique profitable ?

J’ai donc décidé de faire quelques propositions que voici:

1- Les parents devront s’exprimer devant leurs enfants dans un français châtié et académique. L’usage des gros mots sera naturellement interdit. A la première faute, l’intéressé recevra un avertissement. A la deuxième, un blâme. A la troisième, il sera condamné à une peine de prison comprise entre un et trois mois. En cas de récidive, la peine sera doublée. En cas de seconde récidive, elle sera quadruplée, et ainsi de suite.

2- Compte tenu de leur position sociale, les hommes et femmes politiques, les animateurs et présentateurs de télévision, les journalistes, etc, devront se plier aux mêmes règles. A la première faute, l’intéressé recevra un avertissement. A la deuxième, un blâme. A la troisième, il sera condamné à une peine de prison comprise entre quatre et douze mois, sera révoqué s’il s’agit d’un salarié, ou destitué s’il s’agit d’un homme politique. Il sera privé de ses droits civiques pendant un an, à vie s’il s’agit d’un ministre ou du Président de la république. S’il s’agit du Ministre de l’Education, il sera condamné, comme peine supplémentaire à conjuguer tous les verbes du dictionnaire à toutes les personnes, à tous les temps, à tous les modes.

moliere.1203533190.jpg3- A partir du 1er septembre 2008, toute personne prétendant à un emploi public ou à un mandat électoral devra subir un examen comprenant une rédaction, une dictée et un exposé sur une oeuvre d’un poète, d’un grand écrivain ou d’un philosophe français. Sa note devra être dans le quartile supérieur des notes obtenues par un échantillon représentatif de la population française.

4- Entre 16 heures et 20 heures, les lundis, mardis, mercredis, jeudis et vendredis, MSN et autre forme de messagerie instantanée par Internet sera interrompu. Toutes les chaînes de télévision accessibles en France, par tous les moyens de diffusion, diffuseront les programmes de la Radio-Télévision Scolaire. Les programmes seront répartis entre les chaînes pour que tous les niveaux scolaires et toutes options bénéficient d’un programme adapté. Aucun autre programme ne pourra être diffusé, sauf s’il présente des critères suffisants du point de vue des qualités de narration et de syntaxe.

5- Les journaux et les magazines feront l’objet d’une surveillance approfondie. La presse de qualité (quotidiens, hebdomadaires, nous savons bien lesquels…) sera subventionnée afin d’être distribuée au plus bas prix. Il en sera de même pour la diffusion des bonnes oeuvres romanesques, comme pour tous les films, téléfilms et plus largement toute oeuvre qui incorporera dans son cahier des charges le respect de la langue française. Mais on devra aussi respecter le principe de la liberté d’expression absolue sur tous sujets, y compris la pornographie, à condition que soient respectées les formes littéraires et artistiques, en favorisant la culture de l’art de la litote. Dans certains cas, des locutions inadaptées, voire grivoises seront admises comme témoignage anthropologique et vernaculaire d’une société vulgaire en voie de disparition.

6- Ces subventions seront financés par des taxes sur la presse vulgaire (nous savons bien laquelle), dite « pipole », sur les émissions de télévision flattant les instincts ordinaires dont il n’est pas besoin de faire l’inventaire tant celui-ci va de soi. Seront aussi taxées, les publicités qui contreviendront aux règles ci-dessus énoncées.

7- Les professeurs de français seront chargés d’une triple mission. Valoriser le travail et la rémunération de ceux qui, parmi eux, s’engageront totalement dans cette oeuvre d’intérêt national. Mais ils devront accepter de vouer aux Gémonies ceux qui ne collaboreront pas. Ils devront aussi veiller à ce que les prescriptions ci-dessus énoncées soient bien respectées. Ils disposeront pour cela, si nécessaire, des force de la Justice, de la Police, voire de l’Armée. Mais ils devront aussi accomplir leur tâche dans un esprit coopératif et libertaire afin de conduire la France vers la République de l’Esprit.

Les W.C. du 6ème, Avenue du Bel Air

Ceci est un court extrait d’une oeuvre en cours d’écriture publié pour le divertissement de certains reptiles.

Malgré mes préoccupations, l’ascension me sembla toute aussi longue qu’à l‘accoutumée. Une fois le sommet atteint, j’empruntai un peu essoufflé l’étroit couloir où se succédaient les portes des chambres « de bonnes ». Cette expression était d’ailleurs fort convenue. Car, depuis des mois où j’habitais ce lieu perché, j’aurais bien aimé rencontrer une jeune bonne esseulée qui eût accepté d’être bonne avec moi. Peine perdue. Pas un être humain. Quelque fois, le bruit d’une clef qu’on tournait dans une serrure et d’une porte qu’on ouvrait et refermait. Sans doute quelque Barbe Bleue de l’immeuble qui venait contempler ses victimes desséchées. Et toutes mes espérances de partager mon lit froid avec la douce chaleur d’une jeune espagnole ou portugaise ou polonaise ou de quelque nationalité que ce soit, s’étaient évanouies.

Par contre, ce qui avait persisté, c’était l’odeur des W.C.. Vu les témoignages archéologiques d’anciennes et abondantes mictions et autres choses encore, il y avait donc eu un temps où ce couloir avait été habité. La pièce de ces commodités, devenues olfactivement fort incommodes, était pourtant agréablement située plein sud-est, agrémenté d’une grande fenêtre permettant au franc soleil matinal d’entrer sans honte et de réchauffer les parties dévêtues de l’usager. Et l’on ne craignait même pas l’indiscrétion de regards voyeurs, car il n’y avait point de vis-à-vis. Le regard portait même jusqu’à la montagne aux singes du Jardin Zoologique et je n’imagine pas que des babouins porteurs de jumelles puissent s’intéresser un seul instant à l’état matinal de mes pudenda. Et même si cela était, car j’ai remarqué que ces animaux ont une forte tendance copulatrice, l’éloignement me garantissait une totale sécurité.

Ce local eût donc présenté de fort grands avantages s’il n’avait présenté deux inconvénients majeurs. Le premier était la présence d’une cuvette dite « à la Turque », ce qui interdisait de longues stations assises à contempler le soleil du matin, voire le lever du soleil, sur le bois de Vincennes.

De longue date, j’ai développé une haine farouche envers ce type d’appareil. On me dit qu’il s’agit de dispositifs très hygiéniques qui évitent tout contact avec la peau et que, de cette façon, il n’y a pas de risque de transmission de maladies. Cet argument serait tout à fait recevable si les usagers des toilettes à la Turque perdaient l’habitude de répandre leurs productions ailleurs que dans le trou destiné à cet usage. On en retrouve généralement sur les espaces destinés à poser les pieds, ce qui oblige l’usager qui ne veut point continuer à conchier l’espace à mille contorsions. Il y a aussi les effets des chasses à « effet d’eau » qui s’obstinent dans un malin plaisir à promener tous les objets flottants dans les diverses rigoles et qui épuisent leurs cours avant même que la crue n’ait porté toutes ces choses immondes dans le trou.

Ceci me fit développer un fort a priori envers l’endroit. Toutefois, découvrant peu à peu que j’en étais probablement le seul usager, je décidai donc de l’améliorer et de le bichonner. Cette tâche fut ardue.

Sur toute la cuvette, et même au-delà, et, à dire vrai sur toutes les surfaces quasi horizontales, on pouvait observer des couches jaunes et peu ragoûtantes, témoignant, comme des strates paléontologiques des périodes de peuplement. Malheureusement, il n’y avait point de ces inscriptions qui ornent fréquemment les murs de ces lieux. Car si elles sont parfois d’une banalité éprouvante, certaines témoignent d’un goût littéraire prolongé, jamais pour la litote, mais parfois pour le néologisme. Je n’en veux pour preuve que ce message que j’ai trouvé un jour dans les toilettes de l’Hôtel des Société Savantes à Paris : « j’empoutâfre (sic) la connasse vierge ».

De même, toute peinture rupestre avait disparu. Il ne restait rien de l’histoire ancienne de ces lieux que ces dépôts calcaires et nitreux recouvrant toute la faïence, si jamais il y en eût, et tous les abords et même les derniers quarante centimètres du tuyau de la chasse d’eau. Ce n’était pas vraiment la saleté, car il y avait un bail ou plusieurs que les mictions et les défécations abandonnées hors du conduit, avaient été réduites, désagrégées et évaporées. Non, c’était surtout cette lourde épaisseur de tartre compissé qui répandait une forte odeur acre d’ammoniaque corrompu.

J’avais courageusement entrepris une rénovation ardente, à l’aide de produits adaptés. L’entreprise ne fût cependant pas complètement couronnée de succès tant les fossiles étaient anciens et résistants. Faute de pouvoir détruire, j’entrepris donc de masquer à l’aide de produits déodorants ce qui n’apporta qu’une très relative amélioration. De plus, il me semblait que tout nouvel usage du dispositif rénovait l’odeur comme s’il provoquait une renaissance des miasmes.

Le crash de Monsieur Je-Sais-Tout dans les sondages

Comme nous le savons, Monsieur Je-Sais-Tout, a au moins une idée chaque matin en se rasant. Mais, oh malheur suprême, ce matin, aucune idée. Non, pas le moindre petit morceau de mouche ou de vermisseau. C’est tout l’ennui des fastueuses nuits. Elles contentent la chair mais délitent l’esprit.

Alors, Monsieur Je-Sais-Tout se tait. Il n’a plus rien à dire oui mais…

Le dernier sondage BVA ne donne plus que 39% d’opinions favorables. Mon Dieu !

pleure.1203447944.jpgAlors, Monsieur Je-Sais-Tout revient aux anciennes recettes. Une fournée d’expulsions, par exemple. Mais les ingrats disent que Le Pen ferait mieux. Une promesse aux taxis qui ne coûte rien puisque ce sont les clients qui payent. Mais les clients regardent leur porte-monnaie avec détresse et commisération.

Alors, désespéré, Monsieur Je-Sais-Tout se rend chez ses conseillers en communication qui se débandent en bande. Pudenda molla ! Il n’en reste qu’un, un petit, un transfuge recruté chez les trosko- marxisto- stalino- bakouniniens. Faute de mieux, Monsieur Je-Sais-Tout se tourne vers lui.

– Comment faire pour être en première page demain, demande Monsieur Je-Sais-Tout.

Et l’homme lui tend un « touenneti tout longue rail feulle ».

Dies iræ, dies illa
Solvet sæclum in favilla,
Teste David cum Sibylla !

Quantus tremor est futurus,
quando judex est venturus,

cuncta stricte discussurus !

Tuba mirum spargens sonum
per sepulcra regionum,

coget omnes ante thronum.

Mors stupebit et Natura,
cum resurget creatura,
judicanti responsura…

 

L’exemple d’un capitaine d’active pour un soldat gauchiste

C’était pendant mon service militaire. Cela fait donc bientôt 40 ans. Sursitaire, après avoir été éjecté comme un malpropre des services généraux de la caserne Dupleix, à cause d’une enquête de la Sécurité Militaire révélant des photos de moi pendant les évènements de mai 1968, je me suis retrouvé secrétaire de la première compagnie du 56ème Régiment de Place, installé à Vincennes. Travail administratif moyennement intéressant de secrétaire, avec machine à écrire et papier carbone. J’y trouvais mon compte, je rentrais chez moi presque tous les soirs sauf quand j’étais de garde.

Dans le bureau où je me trouvais, s’agitait un adjudant paranoïaque (excellent pour compléter ma formation) auquel je portais peu d’intérêt. Par contre, dans le bureau voisin siégeait le capitaine qui commandait la compagnie. Nous n’étions séparés que par une espèce de passe-plat de petite taille par lequel circulaient toutes sortes de papiers et de cahiers et de registres de permission, dans les deux sens. Ce n’était pas la grande intimité, mais nous avions parfois quelques échanges qui ne manquaient pas de piment entre le militaire de carrière sorti du rang et le jeune universitaire antimilitariste et gauchiste. Au fil du temps, sans doute à cause de notre sincérité une certaine estime était venue. J’avais, et je l’ai toujours eu, une certaines admiration pour les militaires qui ont un certain sens de l’honneur et du devoir.

Ce capitaine avait « fait » l’Algérie et n’en parlait qu’à mots couverts derrière lesquels on soupçonnait des souvenirs lourds à porter. mais, comme nombre de militaires de carrières devenus officiers par la promotion et ayant une période de combats à leur actif, il avait un grand respect des hommes, et je pense, derrière tout cela, un grand respect de leur vie. Je l’imaginais bien capable de sacrifier des vies par respect des ordres reçus, mais tout aussi soucieux de ne pas les exposer inutilement.

Lorsque s’approcha la fin de mon temps de service, nous fûmes amenés à produire quelques performances sportives, sans doute pour évaluer quels hommes nous étions devenus. Parmi celles-ci, il fallait courir 10 kilomètres, distance qui ne paraissait énorme. Nous partîmes sur le stade, capitaine en tête avec un ou deux sous-officiers, les autres ayant trouvé bon de s’épargner en restant sur la touche. Au fil des tours du stade, les distances entre les coureurs augmentaient. Il y eut des abandons, et ceux qui finirent dans des temps raisonnables. Sauf moi. J’étais toujours en piste, alors qu’il me restait encore un ou deux kilomètres, sous les encouragements à terminer. Mais je sentais que là, seul face à ma souffrance, l’abandon était imminent.

C’est alors que le capitaine se mit à courir devant moi. Il avait déjà fait ses dix kilomètres et était quand même un peu fatigué.
– Suis moi, me dit-il simplement.

Et, ménageant sa vitesse pour ne pas me décourager tout en maintenant une allure que je pouvais suivre, au prix, dois-je le dire d’efforts épouvantables comme si l’intérieur de mon corps allait se désintégrer, il me conduisit à la ligne d’arrivée.

 

Signez l’appel républicain

Il se passe de drôles de choses dans notre République. L’actuel Président avait bien promis la rupture. Rupture il y a, mais pas seulement telle qu’elle avait été annoncée.
Un gouvernement marginalisé, dont le travail s’avère pré-mâché par les conseillers du Prince. Rupture.
Un Président qui semble déserter la fonction, parlant tour à tour comme croyant ou comme laïc. Rupture.
Un Président qui veut mettre la politique en chiffres, comme s’il s’agissait de vendre des petits pois. Rupture.
Un Président qui entend diriger ses équipes comme un manager d’hypermarché, distribuant bons et mauvais points, primes ou sanctions. Rupture.
Un Président qui reste chef de parti et dont le domaine réservé est davantage la Mairie de Neuilly que la politique de défense. Rupture.
Un Président qui prétend substituer au débat contradictoire traditionnel entre majorité et opposition la mise en scène des divergences entre ses courtisans et ses ministres. Rupture.
Un Président qui affirme devoir être heureux pour gouverner le pays. Rupture.
Un Président qui annule ses rendez vous du soir et du matin pour vivre pleinement son couple. Rupture.

La liste est longue des stupéfiantes innovations, que, volontairement ou involontairement, Nicolas Sarkozy a introduit dans la politique présidentielle. Ce nouveau cours suscite donc des inquiétudes, une anxiété même. C’est cette anxiété, qui risque bien de s’amplifier dans les semaines et les mois à venir, que traduit l’appel républicain de dix-sept hommes et femmes politiques que nous reproduisons ci-dessous. On ne doit pas se tromper sur sa signification : si des personnalités politiques de premier plan qui ont l’habitude de s’affronter sur la scène publique depuis des années, prennent le risque de s’afficher au bas d’un même texte à quelques jours d’un scrutin dont le président lui a annoncé qu’il serait politique, si cet appel a recueilli la signature de plusieurs hommes et femmes politiques de la droite républicaine, c’est bien que le contexte politique créé par huit mois de sarkozysme est totalement inédit.
A lire. A méditer.
Avant d’agir ?

Pour une vigilance républicaine

Les soussignés se réclament de sensibilités très diverses, et ils ont sur un certain nombre de sujets importants des positions très différentes, mais ils ont malgré tout en commun un certain nombre de convictions et de valeurs qu’ils entendent réaffirmer.
– Leur attachement au principe républicain et, en conséquence, leur refus de toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective.
– Leur attachement aux fondamentaux d’une laïcité ferme et tolérante, gage de la paix civile.
– Leur attachement à l’indépendance de la presse et au pluralisme de l’information.
– Leur attachement aux grandes options qui ont guidé, depuis cinquante ans, au-delà des clivages partisans, une politique étrangère digne, attachée à la défense du droit des peuples et soucieuse de préserver l’indépendance nationale et de construire une Europe propre à relever les défis du XXI° siècle.

Au-delà de leurs divergences, les soussignés tiennent à rappeler leur engagement à défendre, séparément ou ensemble, ces impératifs, comme toujours cela fut fait au cours de l’Histoire de la République.

Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du Général de Gaulle
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre
Ségolène Royal, ancien ministre, Présidente de la région Poitou-Charentes
François Bayrou, ancien ministre, député des Pyrénées-Atmantiques
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre
Corinne Lepage, ancien ministre
Nicolas Dupont-AIgnan, député de l’Essonne
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Maurice Leroy, député de Loir-et-Cher
Nöel Mamère, député de la Gironde
Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis
Marielle de Sarnez, conseillère de Paris
André Gérin, député du Rhône
Arnaud Montebourg, député de la Saône-et-Loire
Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher
Jean-Pierre Brard, député de la Seine-Saint-Denis
Jean-Paul Bled, président des Cercles universitaires d’études et de recherches gauliennes

Pour signer: cliquer ici

Chasse à courre à Villiers le Bel

Aujourd’hui, grand jour de chasse.
Des centaines de poulets se sont répandus dans certaines communes de banlieue pour râfler 38 malfaisants soupçonnés d’avoir participé aux dernières émeutes: 33 ont été interpellés. Pour aller vite, disons 30 poulets pour un malfaisant. La chasse a été bonne. C’est un peu comme la chasse à courre quoi. Des cavaliers, des hommes à pied, des chiens pour se faire un seul cerf. On a le sens du rapport de force.

chassecourre.1203365889.jpg

Mieux encore, la presse avait été informée. Gentille presse. On lui permet d’avoir de « bonnes » images de mauvais sujets enchristés. La chasse sera donc bien racontée au bon peuple avec force illustrations. On espère bien qu’il y aura quelques belles scènes où des malfaisants résisteront bien pour pouvoir montrer et démontrer la détermination des forces de police, de leurs chefs, de leur ministre et au final de leur grand calife.
Nous voici donc revenus au temps des jeux du cirque. Pas encore celui des exécutions publiques. Mais celà ne saurait tarder. Je pense que les bons camarades de TF1 sauront vite se mettre au parfum. Au lieu de Koh-Lanta, on pourrait lâcher des mauvais sujets dans une banlieue dégueulasse. Et avec des fusils à balle réelle, des deux côtés bien sur. Et puis des grenades . C’est fou ce qu’on s’amuserait.

Lire: Rue89 Villiers: marre des médias, des flics et des voyous

Les recettes de Monsieur Je-Sais-Tout pour fabriquer du papier recyclé

Une fois encore, je ne peux qu’être admiratif devant Monsieur Je-Sais-Tout.

Il a des méthodes que je trouve divinement extraordinaire.

Comme je l’ai déjà dit, chaque matin, en se rasant, Monsieur Je-Sais-Tout a, au moins une idée. Il trouve naturellement, dans la journée quelques journalistes pour faire part d’une de ses lumineuses idées. Et puis, Monsieur Je-Sais-Tout attend. Il attend naturellement les clameurs conservatrices, hostiles au changement, du peuple et des délégués. Pour faire plaisir au peuple, il crée une commission. Cette méthode lui permet, de surcroît, de récompenser quelques bons et loyaux sujets qui vont pouvoir se hausser du col et prétendre à une superbe oeuvre de consultant sans compter l’élévation dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

Puis la commission rend son rapport. Alors le peuple clame encore. Sans importance. Monsieur Je-Sais-Tout dit alors au peuple que cette commission a mal travaillé et qu’on ne fera pas subir au peuple les outrages de cette commission.

Puis on met tous les exemplaires du rapport à la benne pour fabriquer du papier recyclé.

Merci Monsieur Je-Sais-Tout de nous avoir trouvé une nouvelle source de papier recyclé.

La découverte ou l’ignorance (Morvan Lebesque)

Le breton est-il ma langue maternelle ?
Non ! Je suis né à Nantes où on n’le parle pas.
Suis-je même breton ???… Vraiment, je le crois…
Mais de pur race !!!… Qu’en sais-je et qu’importe ?
Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
Oui et non… Différent…
Mais alors, vous n’comprenez plus :
Qu’appellons-nous être breton,
Et d’abord, pourquoi l’être ?

Français d’état civil, je suis nommé français,
J’assume à chaque instant ma situation de français.
Mon appartenance à la Bretagne
N’est en revanche qu’une qualité facultative
Que je peux parfaitement renier ou méconnaître…

Je l’ai d’ailleurs fait…
J’ai longtemps ignoré que j’étais breton…
Français sans problème,
Il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
Et pour mieux dire en conscience…
Si je perds cette conscience,
La Bretagne cesse d’être en moi.
Si tous les bretons la perdent,
Elle cesse absolument d’être…

La Bretagne n’a pas de papiers,
Elle n’existe que si à chaque génération
Des hommes se reconnaissent bretons…

A cette heure, des enfants naissent en Bretagne…
Seront-ils bretons ? Nul ne le sait…
A chacun, l’âge venu, la découverte… ou l’ignorance

tempete2-1.1203202722.jpg

Photo: www.voyage-webguides.com

Monsieur Je-Sais-Tout et les programmes scolaires

Monsieur Je-Sais-Tout vient de décider de s’occuper sérieusement des programmes scolaires à l’école élémentaire. Il faut, a-t-il déclaré que les petits Français apprennent le français, les mathématiques, la morale et l’instruction civique. On ne peut que reconnaître que la parfaite justesse du oint de vue de Monsieur Je-Sais-Tout.

En effet, depuis quelques temps, et c’est vraiment déplorable, les instituteurs ne s’expriment plus qu’en hindoustani et en serbo-croate. Ils ont décidé que les « s » du pluriel, on se les mettrait où je pense. Ne parlons pas des « x » de pou et de chou. Une vraie désolation. L’usage des gros mots est devenu courant ce qui fait d’ailleurs que les enfants les répètent. C’est ainsi qu’un élève, suivant en cela l’exemple a traité son prof de « connard » et a été battu de façon très injuste. Il faudra user fréquemment du terme de « con », suivant en cela l’exemple d’un certain Monsieur Sarkozy déclarant le jour de son mariage, « Pas besoin de communiqué, tous ces cons, j’en ai rien à foutre ».

Il en est de même pour les mathématiques. Comment voulez-vous qu’un enfant comprenne qu’une société dont les bénéfices augmentent de 30% soit obligée de licencier 30% de son personnel ? Comment voulez-vous qu’il comprenne qu’on fasse un cadeau fiscal de quelques milliards d’euros tout en déclarant que les caisses sont vides ? Il est grand temps d’initier les élèves au vraies mathématiques, les mathématiques budgétaires, par exemple, celles où 1 et 1 ne font pas deux mais 4 en vertu du théorème de « Jetebaise et Jetenique ». Il s’exerceront aussi aux Mathématiques Statistiques d’Etat, au comptage des chômeurs, là où les nombres. ont une tendance irrépressible à diminuer spontanément.

Venons-en à la morale. Il est temps de leur montrer le sublime exemple de l’enrichissement sans cause. Celui qui permet de se faire un tas de pognon sur le dos des travailleurs. On n’omettra pas d’ailleurs de bien préciser qu’il s’agit de « cons de travailleurs » ou de « salauds de pauvre ». On pourra aussi proposer de grands modèles parmi les amis de Monsieur Je-Sais-Tout: Monsieur Et Madame Balkany, par exemple. On pourra aussi illustrer cette morale par le récit détaillé de l’aide apportée par la France à Monsieur Idriss Déby. On expliquera les relations entre les les caisses de congés payés du bâtiment et le Medef. On se lamentera sur les pauvres locataires des HLM de Neuilly sur Seine.

Pour l’instruction civique, on choisira l’exemple de Monsieur Jean Tiberi. On pourra aussi enseigner le respect des élus de la nations en utilisant très termes très respectueux envers eux, comme le fit Monsieur Devedjian traitant Madame Comparini de « salope » dans un élan de civisme remarquable.

Encore une fois, Monsieur Je-Sais-Tout, au nom de tout le peuple qui vous admire, je vous adresse mes plus grands remerciements.