Archive dans 18 mai 2007

Et nous ne serons libres que lorsque tu le seras

libertad.1179525499.jpgVoici qu’à l’occasion d’une évasion, la presse se souvient d’Ingrid Betancourt. Voilà des semaines que je voulais dire un mot pour cette femme dont le courage mérite le respect. J’espère qu’il nous arrive, à chacun de nous, d’avoir une pensée pour elle et, en même temps, pour ces centaines ou ces milliers d’innocents dans le monde dont la vie est pourrie et parfois odieusement prise par des gens que je ne sais comment qualifier tant ils m’inspirent de répulsion. Et je ne m’étonne pas du silence pesant de ceux qui gouvernent ce monde avec comme seul objectif d’augmenter leur puissance ou leur richesse. Ce monde n’a jamais eu de sens. Voilà des millénaires qu’on prend en otage, qu’on pille, qu’on viole, qu’on tue. Mais où sont les autorités morales pour s’indigner ? On aurait pu s’attendre que le pape en visite en Amérique du sud…

Même s’il m’en coûte un peu, tant je ne lui pas favorable, je dois féliciter Nicolas Sarkozy qui a parlé de cette femme lors de son premier discours de président. En croisant les doigts pour qu’il soit sincère…

Otages du monde entier, nous ne serons vraiment libres que lorsque vous le serez.

http://www.betancourt.info

Sarkozy, Staline, même combat

godillot.1179186298.jpgVoilà ! Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il se démasque. Mais est-ce vraiment se démasquer que de se comporter comme on avait prévu qu’il le ferait. Tout de même, cette information dépasse ce qui était attendu: l’UMP n’aura pas de président. Ce n’est pas conforme aux statut ! Qu’importe ! On changera les statuts. Et silence dans les rangs. « Mes amis, je ne vous ai jamais trahis ». Message codé: Et je ne veux pas que vous me trahissiez. Défense d’espérer la moindre parcelle d’autonomie. UMP aux pieds !

L’histoire nous a fourni déjà quelques exemples de ce genre. Ils ne sont pas beaux. Celui qui nous vient le plus rapidement à l’esprit, parce qu’il est encore proche de nous, est celui du camarade Иосиф Виссарионович Джугашвили ou encore Joseph Vissarionovitch Djougachvili généralement connu sous le nom de Joseph Staline.

Voici donc l’UMP qui revient à son état normal de RPR.

« Les 4 vérités », hebdomadaire de droite, titrait en novembre 2004, à la veille du congrès: « Nicolas Sarkozy. Congrès de l’UMP : Fin du parti des godillots ». Car l’UMP se devait de n’être plus obéissante au chef de l’état quand il s’agissait de la machination consistant à promouvoir Sarkozy contre Chirac. Maintenant que la machine a réalisé son objectif, il ne reste plus qu’à redevenir soumise comme une putain docile.

Il est naturellement un peu étonnant de voir ce parti ressembler au parti communiste des pires heures. Mais c’est ainsi. La mise en place du pouvoir personnel passe nécessairement par ces turpitudes.

Putain ! Ça craint !

La nouvelle logique du PS: la recherche du pouvoir par l’invasion

 

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Voici plusieurs jours que certains « ténors » ou « éléphants » nous fatiguent avec les causes de l’échec de Ségolène Royal aux élections présidentielles. On aurait pu penser que cet échec pouvait tout simplement être attribué au fait qu’une majorité de citoyens n’étaient pas en phase avec les projets de la candidate. On peut dire qu’elle aurait pu s’expliquer davantage ou mieux. On peut dire aussi qu’un peu plus de solidarité dans son parti ne lui aurait pas nui. De ce point de vue, les autres candidats de gauche ou d’extrême-gauche se sont montrés bien plus fair-play.
Mais tout cela n’a pas suffi. Même avec les électeurs de F. Bayrou qui se sont ralliés au 2ème tour. L’idée qui flotte est donc d’aller chercher à droite des Radicaux (de gauche), donc d’aller drageur à droite.
L’idée d’un grand part comme les démocrates ou le labor est intéressante à condition de savoir où mettre la limite.

On peut déjà se féliciter de Ségolène. Car pour aller chercher de l’extrême gauche à l’UDF, il fallait le faire.

On peut aller jusqu’au milieu des électeurs du 1er tour de Bayrou. C’est déjà fait.
On peut alors être tenté de faire un programme permettant de piquer tous les électeurs de Bayrou. Mais il y a quand même une certaine différence sur le projet économique de ce dernier et celui de Ségolène. On risque, ce faisant, de perdre tous les altermondialistes et consorts qui ne sont pas du tout favorables au modèle libéral. Sans compter que, de l’autre côté, rallier le petit père Gilles de Robien ne sera pas de la petite bière. Mais mettons que de Robien soit au final plus UMP qu’UDF est-ce pour autant que les élécteurs votreront pour Ségolène ?
Tant qu’à faire, il vaudrait mieux modifier le programme pour plaire aussi aux électeurs UMP. On aurait toutes les chances. Et puis, au point où on en sera, autant ajouter les idées du Front National et celles du hobereau vendéen et des chasseurs (et des pêcheurs et des mangeurs de merguez et des nudistes). De tout le monde qui.

Cela s’appelle le parti unique. Je ne sais pas si cela aura bonne presse.

Le mieux ne serait-il pas d’avoir de bonnes idées et de travailler pour convaincre qu’elles sont bonnes plutôt que de piquer celles autres ?

Le patrimoine de Sarkozy

tentes.1179015737.jpgVient d’être publié au Journal Officiel de la République Française, la déclaration de patrimoine du nouveau Président de la République. On y remarque plusieurs choses. Il n’est propriétaire d’aucun bien immobilier. Il aurait vendu son appartement de Neuilly, dit-on. Comment se fait-il qu’il n’a pas remboursé l’emprunt de 50000 €, souscrit pour décorer son appartement lorsqu’il l’a vendu. La banque, en l’occurence la Société Générale n’aurait-elle pris aucune hypothèque ?
Quand il était Ministre de l’Intérieur, il était logé Place Beauveau. Mais depuis, où dort-il la nuit ? Chez Monsieur Bolloré ? Chez Monsieur Bouygues ? Je n’ose pas croire que Chirac lui avait déjà offert l’hospitalité dans une chambre de bonne de l’Elysée. On dit qu’il loge dans un appartement de Neuilly dont il n’est pas propriétaire. Voilà sans doute pourquoi il a déclaré qu’il voulait faire des français un peuple de propriétaires.
En fait, il possède des contrats d’assurance-vie pour près de 2 millions d’euros. C’est peu, quand on y pense, après tout ce temps passé au service du peuple français. Ce peuple est vraiment fort ingrat.

Et pas la moindre petite résidence secondaire. Rien ! Pour les vacances ? Est-ce qu’on lui prête toujours un yacht ? On l’a vu en Corse, chez Reno et Clavier. Et puis, il semble bien qu’il aille régulièrement passer ses vacances près du bassin d’Arcachon. Chez qui alors ?

Et, à part une petite Austin de 15000 €, pas le moindre véhicule automobile. Je sais bien que l’homme pratique quotidiennement le jogging. Mais quand même ! Pour emmener les enfants à l’école ? Pour aller passer un week-end à Fort Mahon Plage ? Pour aller faire ses courses chez Auchan ? C’est vraiment étrange.
Et pas le moindre tableau, pas le moindre bijou de famille… Décidément voilà un homme bien malheureux.
Le seul vraiment à se réjouir est l’heureux bénéficiaire des contrats d’assurance vie, car il est certain que cet homme-là va se tuer au travail.

Mais la vérité, la vraie, c’est que voilà quelqu’un qui vit depuis certainement longtemps aux crochets de la République. Logement(s) de fonction, voiture(s) de fonction, meuble(s) de fonction, serviette de toilette de fonction. J’allais dire épouse de fonction ? Il ne sait plus rien de la vraie vie des gens. Avoir une carte de fidélité à Intermarché. Payer sa redevance audio-visuelle. Faire le plein d’essence chez Leclerc. Télécharger la carte des radars. Manger de la tête de veau sauce Gribiche dans un bouchon lyonnais. Mettre à jour son anti virus. Laver les carreaux. Commander son fuel pour l’hiver. Choisir une bouteille de vin de pays. Sortir les ordures.
Mon Dieu ! Quelle triste vie !

Sarkozy, Fillon, Judas et Cie, Miam Miam Pouvoir

baiserjudas.1179000736.jpgEn navigant un peu au hasard sur Internet, en « surfant », comme l’on dit, voici que je tombe par hasard sur ce « Baiser de Judas » d’Ernets Hébert. Et voici donc qui me ramène aux affaires du temps. Tous les journaux nous donnent des listes des « traîtres » ou des « ralliés » qui pourraient bien devenir ministres. Combien d’hommes politiques ne seraient pas prêts à trahir pour un « maroquin » ? Il y a eu les grands et beaux traîtres, Eris Besson étant probablement, ces temps-ci le plus remarquable spécimen. Mais il y en a d’autres, des demi traîtres ou des traitres potentiels, toutes sortes ralliés du premier tour ou d’entre les deux tours.

Après cela on s’étonnera de nouveau de la maigre opinion qu’ont les français de la politique !

Une très belle phrase d’un lecteur de Liberation.fr (alzaz) : »Y a la meute de droite, celle du centre et même quelques loups de la gauche. Miam miam Pouvoir. ».

Sarkozy : le coup du yacht

 

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Le coup du yacht sur lequel s’est embarqué le futur Président de la République occasionne de nombreux commentaires dans les blogs. Technocrati ne relève pas moins de 400 références, rien que pour la journée du huit mai. Il y a des formules sentie: «  »Cher » Nicolas… avec ta virée à Malte on a eu un avant goût de ce qui nous attend  » , « Le petit Nicolas fait du bateau « , « Clowneries en Sarkoland « , « Le gars de la Royal « . D’autres indiquent « moi aussi je possède un yacht… Ma dernière acquisition pour promenez Sarkozy (aussi: photo ci-dessus). « France’s Sarkozy sails into storm over luxury holidaySarkozy wants french to work harder « . « Le vrai con maltais « . « . « 

On trouve d’autres informations. Par exemple, on pourra aussi découvrir une photo de la luxueuse barque , vu du dehors et du dedans, les prix de location (plus faibles en basse saison). Certains font observer que lorsque François Mitterrand avait besoin d’un peu de paix, il faisait l’ascension de la roche de Solutré – et la droite d’alors se gaussait.

On ne commentera pas davantage. Les faits parlent d’eux-mêmes. Ci-dessous une bonne photo de l’évènement.

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Sarko part en bateau : les affaires reprennent

paloma.1178645859.jpgMonsieur Sarkozy a filé des heures heureuses depuis dimanche dernier. Dîner au Fouquet’s, avec, notamment, ce parangon d’intelligence politique et d’évasion fiscale qu’est Johnny Halliday, d’après ce qu’on raconte. Nuit dans le même établissement qui est, il est vrai, terriblement éloigné de son domicile de Neuilly, l’équivalent de 5 ou 6 stations de métro. Il a été vu sortant peu avant midi, avec madame et leur fils. Puis ils se sont envolés dans le jet privé de Monsieur Bolloré pour l’île de Malte pour un séjour de quelques jours sur le yacht du même millionnaire.

Pensant ce temps, la société Alcoa tente une OPA hostile sur Alcan qui s’était déjà emparé de la filière aluminium de Pechiney avec, en prime, quelques centaines de licenciements

Pendant ce temps, les salariés d’EADS sont toujours enchantés de l’intéressement de 3 euros qu’on leur a royalement offert, pendant que les actionnaires ne crachaient pas sur les dividendes.

Les affaires reprennent !

Comment se présenter aux législatives

elephants.1178583786.jpgTous ceux qui parlent de la constitution d’un parti social-démocrate, d’une ouverture au centre, semblent oublier qu’il faut quand même rester à gauche. Si l’objectif n’est que la recherche du pouvoir, on peut faire alliance avec qui l’on voudra. Mais il y a peu de chances que les tenants de la démocratie participative soient enthousiasmés par cette perspective. Alors, ceux qui sont revenus aux urnes pourraient bien les bouder de nouveau.
Car, il faut quand même savoir où se place le point de rupture. On a vu, lors du débat Bayrou-Royal, que les désaccords portaient surtout sur certains aspects, pas tous, de la politique économique. Une chose est claire : Bayrou ne remet pas en question l’ordre libéral économique mondial. Et l’on sait que les effets de cet ordre (actionnariat intéressé par les profits à court terme, délocalisations) sont les plus nocifs pour le maintien de l’emploi. Peut-on dire que les électeurs qui ont voté pour Bayrou au premier tour et pour Royal au second on la même vision de l’ordre économique mondial que les électeurs de Besancenot ? Assurément non. Et de même pour les « bons » électeurs classiques de la gauche ouvrière et socialiste. On ne peut donc faire alliance, comme cela, à tout va comme semble le dire, par exemple, Kouchner. On ne peut gagner à n’importe quel prix. Si la gauche avait voté au premier tour pour Bayrou, comme beaucoup ont été tentés de le faire, il serait président de la république et Sarkozy ne le serait pas.
Au jour d’aujourd’hui, un seul critère pour les candidats députés : êtes-vous disposé à constituer une opposition raisonnable et raisonnée, mais solide, à un parti tellement servile qu’il risque de conduire le nouveau président sur la voie du pouvoir personnel ? Si la réponse est « oui », alors il y a matière à composer un ensemble, un « front » pour employer un lieu commun du commentaire politique. Et pour ce faire, à la fois dans un souci de clarté démocratique et pour éviter tout souci de concurrence stérile, il faut que toutes les composantes de cette opposition soient représentées. Daniel Cohn-Bendit a proposé qu’après examen des résultats de la présidentielle, on choisisse des circonscriptions pour proposer des candidatures assurant cette représentation et permettant notamment à des « petits » partis d’être représentés. Il ne serait pas scandaleux qu’on trouve une circonscription où Olivier Besancenot ou José Bové pourraient être élus. Il en va de même, évidemment, pour les verts, les communistes et le Parti Démocrate de François Bayrou, si celui voit le jour et décide de se placer dans l’opposition.
Il est à craindre, malheureusement, que cette stratégie pragmatique et productive ne se heurte aux féodalités aux situations acquises, aux fiefs, surtout tant qu’on n’aura pas mis en œuvre la saine proposition de Ségolène Royal d’interdiction de cumul des mandats. Mais, pour ces législatives, il à craindre que la politique redevienne basse et alimentaire, tout ce qu’un grand nombre des électeurs de la candidate de gauche n’a pas souhaité.

Sur les causes de l’échec

sego-6-mai.1178583559.jpgOn va certainement gloser longtemps et beaucoup sur les causes de l’échec de Ségolène Royal, ce 6 mai 2007. On dira que la campagne a été mal faite, que les idées ont été mal présentées, que l’ensemble du parti socialiste ne s’est pas montré assez coopératif.
Tout ceci est probablement vrai. Mais l’impact de ces avatars circonstanciels est sans doute relatif. Il est probable que si Ségolène Royal avait été candidate en 2002 à la place de Lionel Jospin, elle aurait gagné.
Certains experts pensent que les variations électorales françaises tiennent à une petite partie de l’électoral « flottant » qu’on estime à, grosso modo 5%. Il est vrai que si l’on retire 5% des voix à Sarkozy et qu’on les ajoute à Ségolène, voici que le résultat est inversé. Ajoutez 5% à Jospin en 2002 et la face du monde aurait été changée. Il était présent au deuxième tour. Qui peut dire ce qui se serait passé ensuite.
Et l’on dit, également que les critères sur lesquels se décident ces 5% échappent à une véritable logique politique. Ces électeurs ne sont pas de gauche, ne sont pas du centre, ne sont pas de droite. Ils se décident impulsivement sur des critères difficiles à cerner. En 2002, Ségolène Royal serait probablement apparue comme plus chaleureuse, plus battante, plus enthousiaste, plus belle que Jospin. Cela aurait peut-être suffi.
En 2006, on peut dire que Sarkozy tombait bien, dans l’ambiance. Une grande partie de la population, les plus vieux, les plus vulnérables, demandaient aide et protection : demande de sécurité intérieure contre une augmentation réelle ou imaginée de la délinquance de proximité et des atteintes aux biens et aux personnes ; demande de protection contre la dureté de la concurrence internationale conduisant, notamment, aux délocalisations. Sarkozy s’est présenté avec un programme paternaliste promettant le retour des valeurs d’ordre, du travail, de la propriété, de la famille, de la patrie, etc., valeurs qui ne coûtent pas grand-chose tant qu’on a pas commencé à essayer à les mettre en application.
La différence essentielle entre le programme du candidat de droite et le programme de la candidate de gauche résidait en réalité dans la méthode de mise en œuvre. Sarkozy disait « je vais faire », en faisant semblant d’ignorer superbement l’écart entre la parole et les actes. Ségolène disait « je vais consulter sur la manière de faire », ce qui est plus honnête, mais moins sécurisant puisqu’on ne peut prévoir à l’avance le produit de ces consultations. D’un côté, le candidat est imprudent puisqu’il s’engage sur la voie des promesses électorales : cf. la baisse d’un tiers de l’impôt sur le revenu promise par Chirac en 2002, promesse qui ne sera pas tenue, parce qu’elle est intenable. Et pourtant, quand on disait en 2002 que c’était impossible, il y a avait bien des gens pour y croire mordicus, malgré les centaines de promesses qu’avaient faites Chirac tout au long de sa carrière.
Ségolène est très différente. Promettant la consultation, la concertation autant que faire se pourra, elle ne promet rien qu’elle ne puisse tenir, sauf un critère de moralité : celui de la « France juste », ce qui veut dire que les résultats de la concertation devront conduire à une répartition honnête des profits et des efforts, contrairement à une réalité dominante du quinquennat précédent qui est la confiscation des produits de la croissance par une minorité de gens et de structurse pendant que la majorité du peuple salarié souffre des conséquences sauvages de la mondialisation.
Lorsqu’elle est participative, Ségolène est bien plus à gauche que ne l’était, par exemple Mitterrand. Sa référence permanente à ces allers et retours avec le peuple s’inscrit, involontairement, peut-être, pour une part, dans la ligne de 1968 et c’est probablement une des raisons pour lesquels son adversaire a tant fustigé cet héritage. Le seul problème pour l’électeur moyen c’est qu’il ne voit pas d’avance ce qui en découlera dans la vie quotidienne et dans le porte monnaie.
Ce programme est intelligent. Pas le moindre du monde démagogique. C’est probablement une raison pour laquelle il a si fortement enflammé tous ceux qui demandaient qu’on considère davantage le citoyen, même avec une part de risque et peu excité les habitués, pourtant tant de fois floués, de la politique clientéliste, ceux qui attendent des élus qu’ils leur « donnent » un travail, un logement, une aide sociale, etc., etc.. A ce titre, Ségolène représente bien plus que l’autre les valeurs de travail et d’investissement de soi, mais c’est totalement invisible en première analyse, même sommaire, comme il est évident qu’une grande part des électeurs n’est culturellement pas capable de le faire.
Si l’on fait le total de ceux qui votent Sarkozy pour préserver leurs richesses et leurs avantages et des membres des classes populaires qui attendent du pouvoir qu’il leur « donne » ceci ou cela, on ne doit pas être très loin du compte. Et quand on sait qu’il eût suffi d’à peine plus de 3% pour que tout bascule…
Pouvait-on faire autrement ? Certainement : le parti socialiste aurait pu, sans doute avec une autre personnalité, présenter un programme plus « classique » avec un train de mesures sociales et économiques comme Strauss-Kahn aurait pu le faire. Mais les électeurs qu’il trouvait par ici auraient-ils compensés ceux qu’il perdait par là ? Personne ne peut l’estimer. Certains électeurs potentiellement de gauche étaient décidés à voter au premier tour pour François Bayrou si DSK ou Fabius sortait gagnant de la primaire socialiste. En d’autres termes, nul ne sait ce qu’aura rapporté la variable « enthousiasme » de Ségolène Royal dans l’environnement sinistre d’un PS vieillissant et englué dans les querelles de personne. D’ailleurs les résultats de la présidentielle sont à peine connus depuis 24 heures que le bureau politique s’apprête à redonner une place aux éléphants (notamment DSK et Fabius) qui vont recommencer leurs leçons ennuyeuses et qui ne sont pas dépourvues de compétition interpersonnelle dont l’électeur n’a rien à faire.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?