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Le Sarko-roi, Martin et la Fronde

Dans l’ancien régime, le roi avait coutume de récompenser ses plus fidèles serviteurs. Il leur donnait des titres, des terres et, beaucoup plus rarement car, souvent, les « caisses de l’état étaient vides », des pensions. Parfois ces terres avaient été conquises sur l’ennemi, mais quand cela n’était pas possible, il arrivait que le roi cédât une partie des terres de la couronne. Mais il arrivait que ceci mécontentait les nobles déjà pourvus qui voyaient toujours d’un mauvais oeil tout ce qui pouvait renforcer le pouvoir royal et ses affidés. Et donner une terre à un fidèle serviteur n’était pas sans occasionner des inquiétudes.

Mais il arrivait aussi que les nobles réagissent. Cette contestation des faits et gestes du pouvoir royal prit un jour le nom de « Fronde » et elle compliqua fort la vie du roi d’alors.

Aujourd’hui, le roi voulut offrir son fief de Neuilly à son fidèle Martin qui avait été, en son temps soutenu par la deuxième femme du roi. Mais les nobles de l’endroit ne trouvèrent pas cela à leur goût. Même le Dauphin prit part à cette Fronde.

Le fidèle Martin dut se retirer.

Alternative à l’économie administrée: l’économie mutualiste et coopérative

Dans l’édition du 7 février 2008, Etienne Pflimlin, le Président du Crédit Mutuel raconte l’histoire de la Nothern Rock.

Jusqu’en 1997, Northen Rock est une mutuelle bancaire de détail du nord de l’Angleterre dont l’essentiel de l’activité est le crédit immobilier refinancé par les dépôts des sociétaires. En avril 1996, les dirigeants projettent de convertir la mutuelle en société par actions au motif d’une plus grande liberté (prêts diversifiés, refinancement sur le marché, etc… L’adhésion des sociétaires est obtenue par l’offre d’actions gratuites et la distribution des réserves accumulées depuis plus de cent ans ! Cette proposition obtient naturellement, sans débat, l’accord des sociétaires. Dès l’introduction en bourse les dirigeants tombent le masque. Augmentation de leur rémunération (32% en un an) et 17000 stock-options ! Pour la suite, qu’on imagine, je cite l’auteur de l’article: « Devenue une banque cotée, Northern Rock poursuit sa trajectoire ascendante sur le marché du crédit à l’habitat, au prix d’un virage stratégique : chute de moitié du nombre d’agences, licenciements, recours considérable aux intermédiaires de crédit (90 % des nouveaux prêts en 2007), explosion du refinancement sur les marchés (75 % du total en juin 2007) au détriment des dépôts clientèle (25 % du total en juin 2007). Grâce à ces leviers de profitabilité, Northern Rock devint la bête noire du marché : sa part de marché des prêts immobiliers passa de 2,3 % en 1997 (9e place) à 8,3 % en juin 2007 (5e place). La croissance fulgurante des crédits, largement refinancée sur les marchés et faiblement couverte par les fonds propres, sera stoppée par la brutale crise de liquidités de juillet 2007. La fin de l’histoire est connue : déconfiture, ruée des déposants dans les agences, et intervention de l’Etat. ».

Simplement par le désir de gagner davantage, les dirigeants de cette banque l’on conduite à la déconfiture. D’une banque proche de ses clients, déposants et emprunteurs, ils en ont fait une machine dépendante de la bourse en lui transférant les risques financiers. Quand la bourse a plié les genoux, la banque a suivi.

Le modèle mutualiste et coopératif offre donc une alternative solide et crédible à l’économie de marché comme à l’économie administrée. Dans ce modèle, le client, l’emprunteur, le consommateur de services, est aussi, d’une certaine façon propriétaire d’une part sociale, même si elle très petite. Les gestionnaires sont régulièrement amenés à rendre compte dans les assemblées générales devant les sociétaires, ce qui implique que tout ne leur est pas permis.

A cela, il faut ajouter que l’entreprise coopérative ou mutualiste n’a pas de dividende à distribuer. Elle n’a pas d’actionnaires. Elle appartient aux sociétaires. Une société mutuelle d’assurances en avait fait, il n’y a pas si longtemps, un argument publicitaire pour expliquer ses tarifs attractifs par cet état de fait.

La mutualité, en France, est l’héritière des sociétés de secours mutuel des ouvriers des corporations. Ce mouvement s’inscrit à contre courant du libéralisme et du capitalisme, puisque, par définition, il est social et a pour fonction d’apporter des services, voire protection, aux sociétaires. Sa réussite dans un certain nombre de domaine (assurance, protection sociale, banque, coopératives d’achat) en font un modèle stable et cependant compétitif.

 

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N.B.: cette « publicité » pour le Crédit Mutuel est une initiative désintéressée de l’auteur.

 

Notes d’économie politique 13 – 10 février 2008

Revenir à l’économie administrée

Le libéralisme a montré ses limites et ses dangers.

Pendant de nombreuses années, en France, des pans entiers de la production industrielle ont appartenu à l’état. Le secteur de l’énergie est emblématique de cette situation: Charbonnages de France, Gaz de France, Electricité de France. Cette position découlait, notamment après la seconde guerre mondiale d’une volonté stratégique. Qui contrôle ces domaines se trouve dans une bonne situation stratégique en cas de conflit.

D’autres domaines, pour des raisons comparables, ont été maintenues dans le giron de l’état: sont bien connus les cas des Chemins de Fer, la distribution du courrier, les télécommunications. D’autres le sont moins, comme la construction aéronautique (S.N.C.A.S.O. et S.N.C.A.S.E. fusionnant pour devenir, avec d’autres fusions la S.N.I.A.S. puis l’Aerospatiale). Aujourd’hui, alors que tout celà est devenu E.A.D.S. à force de fusions, ventes et prises de participations diverses nationales et internationales, l’état français détient encore directement et indirectement des parts dela construction aéronautique française. Sa participation vient d’ailleurs d’être augmentée, par le truchement de la Caisse des Dépôts au moment de la revente des parts et stock-options de plusieurs dirigeants et cadres (environ 1200) à un moment où le délit d’initié est probablement constitué.

La période de crise des années 70-80 conduit la sidérurgie française à des concentrations successives, qui s’organisent autour de 2 pôles : Usinor et Sacilor. En 1981, l’Etat français prend la majorité du capital des deux sociétés. L’Etat décide de réaliser leur fusion en 1986 pour en améliorer la performance : Usinor Sacilor est né. En juillet 1995 Usinor Sacilor est à nouveau privatisé. Le groupe prend le nom d’Usinor en juin 1997.

logo-sncf.1202602792.jpgD’autres secteurs qe la production industrielle se sont trouvés dans le giron de l’état. En 1945 le gouvernement du Général de Gaulle a nationalisé la Banque de France et les quatre premières banques commerciales disposant d’un réseau national : Crédit lyonnais, Société générale, Comptoir national d’escompte de Paris et BNCI. L’État a pris en main l’essentiel du crédit. Pendant une vingtaine d’années, les banques nationalisées se sont consacrées à la collecte de l’épargne à court terme, elles ont soutenu les émissions du Trésor tout en participant au financement de la reconstruction et de la modernisation de l’économie. Les banques nationalisées constituaient un secteur stratégique pour l’économie nationale, où on évitait de se faire concurrence.

D’un autre côté, c’est le Trésor qui a financé principalement la réalisation des premiers Plans et c’est la Caisse des dépôts qui a aidé les collectivités locales et financé la construction des logements populaires. Par contre, les banques « d’affaires » qui n’ont pas fait l’objet d’une nationalisation ont continué leur activité dans le développement des investissements industriels et financiers. Ce n’est qu’en 1987 que le processus de privatisation des banques de dépôt a commencé. Vingt ans après, il est à peu près terminé.

Pendant longtemps, en France, des entreprises qu’on croyaient privées appartenaient en tout ou partie à l’état. Il fallait être bien informé pour savoir que la radio Europe N°1 n’était pas une radio « libre ». Un certain Charles Michelson qui avait obtenu avant guerre une concession de radio à Tanger s’était fait donner le monopole de la radiodiffusion en Sarre en 1952 (à cette époque, la Sarre avait un statut particulier: province allemande, elle était cependant administrée par la France). Ainsi naquit Europe 1, station de radio de langue française échappant au monopole de l’état français, situation comparable à celle de Radio Luxembourg qui émettait depuis le territoire luxembourgeois. Puis la radio de M. Michelson fit faillite en 1955. A la demande du gouvernement français, Sylvain Floirat (un industriel exploitant des lignes aériennes sous convention de transport public) la reprit. Il en devint propriétaire en 1956. Puis, en 1959, l’état prit le contrôle d’une partie du capital par l’intermédiaire de la Sofirad (Société Financière de Radio-diffusion dont l’état était propriétaire et qui gèrait les participations de ce dernier dans les stations de radio et de télévision). C’est en raison de la puissance de l’état, qu’après 1968, et compte tenu du comportement de l’antenne pendant les évènements, la direction d’Europe 1 fut poussée vers la sortie. C’est alors qu’apparût Jean Luc Lagardère dans le capital. Mais sous la présidence de François Mitterand, l’état avait encore son mot à dire dans les choix éditoriaux. Ce n’est qu’en 1986, lorsque l’état vendit à Hachette (Lagardère) sa participation, que la chaîne devint entièrement privatisée.
Le cas d’Europe 1 n’est pas isolé. Pendant de nombreuses années l’état français a détenu, par exemple, jusqu’à 86% de Radio Monte Carlo par l’intermédiaire de la Sofirad.

C’est ainsi que, pendant de nombreuses années, l’état a investi, soit directement, soit indirectement, de façon importante dans l’économie. Ceci a probablement atteint un sommet en France après l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981. Puis la tendance s’est inversée, y compris sous des gouvernements de gauche. Cette inversion motivée, pour une bonne part par des directives de la Communauté Européenne, l’a été aussi pour des raisons idéologiques. La gauche social-démocrate a fait sienne la notion d’économie de marché et de libre entreprise et, corrélativement, accepté la baisse du pouvoir régalien de l’état, a l’opposé de la gauche communiste ou révolutionnaire.

Pour une part, la notion de nationalisation repose sur la nécessité de contrôle stratégique de certaines activités économiques ou industrielles, en cas de conflit militaire. S’y retrouvent naturellement la production d’énergie, les télécommunications, les transports, etc., liste dans laquelle on retrouve les thèmes de grandes nationalisations de l’après-guerre. Peuvent s’y ajouter la métallurgie et certaines productions qui en dépendent comme les usines d’armement, la construction navale, aéronautique, routière dans les arsenaux ou de grandes usines d’état (Renault, par exemple).

logo-edf.1202602627.gifAu delà de la notion de contrôle stratégique en cas de conflit, le maintien dans le giron de l’état de certaines activités économiques répond aussi à la nécessité de « Service Public ». La notion de service public s’entend alors au sens de service destiné au public et donc à tout citoyen, quelle que soit sa position ou sa situation. S’y attache, en plus, une notion républicaine d’égalité de droit. Ainsi, dans cette optique, tout citoyen doit pouvoir, par exemple, disposer de l’énergie électrique à son domicile. Et sans qu’il lui en coûte plus qu’aux autres citoyens même s’il habite dans un lieu très retiré. Ceci implique qu’on installe pour son seul usage, à grands frais évidemment, des kilomètres de ligne. Dans les premiers temps, il en fut bien ainsi. Puis peu à peu, E.D.F. a demandé des contributions pour l’approvisionnement de demeures lointaines, ce qui contrevint à cette logique républicaine d’égalité de droits entre tous les citoyens.

La nationalisation peut être considérée aussi comme un élément de sécurité. Est-il raisonnable de permettre à des sociétés qui recherchent le profit de s’adonner à des activités dangereuses. On peut craindre que le désir de faire des bénéfices l’emporte sur la sécurité. C’est vrai pour divers domaines très sensibles comme la production d’électricité nucléaire, mais aussi pour le transport aérien ou ferroviaire, comme l’entretien des routes et autoroutes. C’est ainsi que, contrairement à ce que l’on croit, un biographe de Margaret Thatcher affirme qu’elle n’était pas partisane de la privatisation de British Rail. C’est d’ailleurs son successeur qui la fit.

La nationalisation peut être vue aussi, comme une façon de maîtriser les coûts. Ce débat a toujours animé les Conseils Municipaux à propos, par exemple, de l’attribution du marché de l’eau potable. On constate, en général, que le coût du mètre cube d’eau potable peut-être très différent selon que la distribution est ou non assurée par une régie municipale. On remarque aussi que les bénéfices des sociétés concessionnaires de service public versent des dividendes à leurs actionnaires qui sont plus élevés que ce qui est raisonnable dans un environnement industriel qui n’est évidemment pas spéculatif. Le recours à des sociétés privées pour des marchés aussi importants que la distribution de l’eau potable ou l’enlèvement des ordure ménagères font disparaître aussi, pour une bonne part les risques de corruption. En tout état de cause, un établissement industriel ou commercial qui n’a pas à verser de dividendes devrait avoir, à contraintes et objectifs comparables, des coûts de gestion moins importants.

On a parfois montré du doigt les moins bonnes performances de la gestion directe, au motif d’un manque de technicité ou d’un manque de productivité des agents. mais c’est confondre les choses. Rien n’empêche une collectivité de recruter des cadres compétents et de les motiver d’une façon convenable. Et il arrive bien souvent que l’ingérence des politiques à qui il arrive souvent de ne pas se comporter en bon gestionnaires utilisant la chose publique comme leur chose personnel à des fins électoralistes ou clientèlistes.

ptt.1202602553.jpgUne analyse simpliste conduit souvent à faire croire que la productivité d’une gestion nationalisée est inférieure à celle d’une gestion. Divers exemples montrent le contraire. On ignore souvent que c’est grâce à la recherche, en partenariat avec l’Ecole Nationale des Télécommunications que France Télécom a mis la France en état de passer vite et bien à l’ére numérique. C’est autant grâce à la SNCF qu’à Alsthom que fut créé le TGV, produit industriel modèle et exportable. On ignore souvent que la RATP dispose d’une société qui est intervenue dans la mise en oeuvre de divers métros de par le monde. Et peut-on considérer comme une réussite que tout ce qui reste dans la métallurgie française soit passé entre les mains de la Mittal Steel Company ? Et le coût social du démantèlement de celle-ci en France est-il moins ou plus élevé que les aides qu’on aurait pu apporter à ces industries pour qu’elles subsistent ? Lorsque les autoroutes, en France, ont été construites grâce au péage payés par les usagers, les gouvernants avaient promis qu’une fois amorties, celles-ci reviendraient dans le domaine public. Mensonges: elles ont été vendues. Seul le pont de l’Ile d’Oléron, construit par le département de la Charente Maritime, est devenu gratuit en 1991 une fois amorti.

Il n’y a aucune certitude que le privé fasse mieux que le public et réciproquement. Alors, pourquoi l’Etat n’investirait-il pas dans des activités économiques profitables pour que les retombées profitent aux citoyens ? Imaginons que les immenses bénéfices des banques devenues toutes privées abondent le Trésor Public, au lieu de tomber dans les poches de gros investisseurs ?

Au nom de l’Europe, l’économie est devenue totalement capitaliste et libérale. Le Parti Socialiste Français, s’y est converti, sans grande peine d’ailleurs. Et pendant ce temps, les riches, les consortiums, n’ont jamais fait autant de profits et ne se sont jamais tant enrichi sans cause. La pourcentage de ce profit est passé de 60% à 33% en 50 ans ! Le libéral-capitalisme avait montré ses sinistres effets dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Instruits de cette expérience, les politiques du XXème siècle l’avaient maintenu en liberté surveillée. Notamment à l’issue de la seconde guerre mondiale. En France, ce fut sous De Gaulle, qu’on ne peut targuer d’être marxiste que ceci se fit. Et ce n’est pas cette question qui provoqua son départ. Il existe d’ailleurs toujours une droite souverainiste qui partage, au moins sur ce sujet, quelques idées de la gauche. C’est la raison pour laquelle, le référendum sur la Constitution Européenne fut rejeté aussi bien par des électeurs de droite que de gauche. Car, il faut vraiment faire la politique de l’autruche pour croire que l’Europe, tenue par des puissantes forces libérales, ne continuera pas dans cette mauvaise voie.

C’est d’ailleurs désolant, de constater comment l’idéal des créateurs de l’idée européenne qui était, au premier chef d’éviter le renouvellement des conflits, et au deuxième de créer un grand pays socialement et économiquement solidaire, se vautre maintenant dans la vase de la concurrence sauvage et inhumaine. Et ce mouvement est tellement fortement lancé qu’on s’achemine inévitablement vers une Europe des banquiers et du grand capital. Il en découlera nécessairement, à un moment, de grandes difficultés sociales car le grand capitalisme est incapable de maîtriser son avidité. L’exemple récent d’un jeune trader jouant en bourse un montant équivalent au P.I.B. d’un pays comme le Maroc en est un témoignage. L’appel « prolétaire de tous les pays unissez-vous » a toujours un sens. Il est affreusement dommage que l’application du marxisme, hélas devenu marxisme-léninisme, ait sombré dans d’épouvantables sociétés dictatoriales qui n’avaient rien à envier au fanatisme nazie. Mais cette évolution est une question d’hommes et non de philosophie. Il se trouve qu’après chaque révolution le pouvoir du peuple lui échappe. Triste routine contre laquelle les esprits libertaires ont du mal à lutter.

Le retour à l’économie administrée est une voie moyenne vers la réalisation d’une grande ambition sociale. Elles ne passe pas forcément par la nationalisation pure et dure. Il existe toutes sortes de formes d’économie mixte qui laissent aux états le pouvoir d’agir dans de nombreux domaines et particulièrement dans ceux dont dépend la vie quotidienne des citoyens. Les états, ce sont les gouvernements, et les gouvernements sont composés d’hommes. L’électeur devra donc prendre garde à choisir des représentants ayant une grande morale politique. Contrairement à ce que l’on croit, ils existent. Ils existent d’ailleurs aussi bien à droite qu’à gauche.

Notes d’économie politique 12 – 10 février 2008

Le trader de la Générale jouait le PIB du Maroc !

 

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On est tellement peu habitué aux grands nombres, quand il s’agit d’argent, que cela inhibe nos cerveaux. Alors quand l’autre zinzin fait perdre 4,9 milliard d’euros à la Générale on se dit que c’est beaucoup. Beaucoup beaucoup, mais comment beaucoup ? Alors il faut traduire en nombre de maisons ou de bagnoles, encore que l’unité de compte bagnole varie facilement, dans le neuf, entre 8000 et 30000 euros. 4,9 milliards cela fait 612000 Logan. P… ! Mais les milliards perdus ne sont qu’une modeste fraction des énormes sommes que le zozo avait engagées. Les intérêts, pour dire vite.

Et je viens de lire qu’il avait engagé des sommes correspondant à peu près au P.I.B. du Maroc.

Il y a donc des mecs sur cette terre qui jouent le P.I.B. d’un pays ! Et on voudrait que je reste calme ! Et l’autre qui dit que « les caisses sont vides » ! A côté de cela le salaire des infirmières… Le mec a perdu environ 200000 salaires annuels d’infirmière. Et je peux refaire le calcul en salaires de prof. Et si je le fais en SMIC, je vais avoir un malaise cardiaque. Et quand je le fais en nombre de traitements annuels d’un malade du SIDA en Afrique, je sens des envies de meurtre.

Et là, je suis comme un petit con avec mes 200 ou 300 euros données à des oeuvres dont la moitié est déductible de l’impôt sur le revenu.

Car si la Générale peut perdre 4,9 milliards d’euros sans exploser, on imagine les monstrueux tas de pognon de toutes les banques.

 

« Si tu reviens… » ou le SMS immature

cecilia.1202498291.jpgLe pire dans l’affaire du SMS révèlée par le Nouvel Observateur hier, ne serait pas que cette information puisse être erronée. Peut-être l’est-elle, peu-être pas. En dépouillant les archives secrètes des opérateurs de téléphonie mobile qui nous espionnent, on le retrouvera peut-être. Et si on ne le retrouve pas, cela ne sera pas la preuve qu’il n’ait pas existé. Comment prétendre que, lorsqu’on est Président de la République, on n’a pas le bras assez long pour faire effacer la copie d’un SMS.

carlasarko.1202498333.jpgNon. Le pire n’est pas là. Le pire est qu’on ait crû sans se forcer que ce SMS était possible. Simplement parce que, depuis des semaines, sinon des mois, la vie privée du Ministre de l’Intérieur puis du Président a été étalée dans les médias au grand jour. Jamais cela ne s’était produit auparavant dans la presse française. Et si cela est arrivé, ce n’est pas parce que les journalistes ont changé. C’est parce l’acteur s’est comporté autrement que ses prédécesseurs. Et après les différents volte-face d’une femme qui s’en va, puis revient pour les cérémonies de la « famille recomposée », puis repart, puis d’un divorce qui précède de quelques semaines seulement un mariage, il y a de quoi raconter.

Cela arrive tous les jours dans des familles « ordinaires » du peuple. On n’en fait pas tout un plat. Et qu’un homme un peu désespéré dise à sa femme que, si elle revient, il… n’a rien d’extraordinaire. C’est seulement romanesque.

Mais il s’agit du chef d’état d’une des plus grandes puissances du monde. Il s’agit d’un chef d’état qui a le pouvoir de la paix et de la guerre, voire de l’usage d’une arme nucléaire. Et l’on attend de celui qui a accédé à d’aussi importantes fonctions qu’il fasse preuve d’un peu plus de maturité et de dignité. Car, on a le sentiment aujourd’hui qu’il ne domine pas complètement ses passions. Et ça, c’est inquiétant.

Affaire Curutchet: que fait Sarkozy ?

prison.1202415844.jpgUn blog ne peut pas grand chose contre les injustices. Mais il offre au moins le pouvoir de s’indigner.

Le journal Le Monde, daté du 6 février, révèle une affaire qui mérite qu’on s’en préoccupe.

« Un français, Christophe Curutchet, dirigeait la filiale marocaine d’une société de transport. Dans un camion, au milieu de palettes de lingerie, les douaniers ont trouvé 1,4 tonne de haschisch. Le français purge une peine de huit ans de détention près de Casablanca ». Le compte rendu de l’enquète, tel qu’il est rapporté par le quotidien, montre qu’en aucune façon la preuve n’a été apportée de l’implication de cet homme dans cette affaire, comme en témoigne le bâtonnier du barreau de Rabat. Bien au contraire, il se trouve que celle-ci a été bâclée, peut-être pour protéger certains intérêts et certaines personnes.

On s’étonne donc que notre Président, si vif et si prompt à se rendre à l’étranger au secours des illuminés de l’Arche de Zoé qui n’étaient pas complètement innocents, ne s’empresse pas de se rendre auprès de roi du Maroc pour défendre ce citoyen français injustement condamné et emprisonné.

Le dernier SMS !!!

En raison d’une plainte déposée par une personne qui aurait envoyé un SMS dont le contenu aurait été révélé par un hebdomadaire contre cet hebdomadaire pour avoir divulgué de fausse informations, cet article a été retiré pour ne pas être poursuivi comme propagateur de fausse nouvelle.

Tchad et Arche de Zoé: un scénario digne de Clancy

deby.1202377749.jpgImaginons les choses ainsi: une bande d’illuminés se prend à l’idée de sauver des orphelins du Darfour et s’installe au Tchad pour procéder à son ramassage. Les autorités tchadiennes ont vent de cette affaire et s’arrangent, à l’aide d’intermédiaires choisis et corrompus, pour fourguer aux illuminés des enfants tchadiens, voire même pas orphelins. Puis, au dernier moment, quasi sur le tarmac, tombent sur le poil des humanitaires foireux et provoquent une bonne crise. Le Président français, gros bras comme l’on sait, se déplace en personne et revient bredouille, mais pas complètement. Il faut dire que le régime Tchadien est loin d’être irréprochable. Le Président Déby, décrit par certains comme criminel contre l’humanité , bénéficie, dès sa prise de pouvoir, du soutien de la France et des services secrets français. Et comme Nicolas Sarkozy inquiète en raison de ses prises de position inattendus et différentes de son prédécesseur en politique africaine, on profite de la situation pour faire garantir le maintien, voire le renforcement, de l’assistance militaire française.

Les humanitaires illuminés sont condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés, puis, après des formalités très légères, sont extradés en France, où ils écopent encore d’une peine de huit ans de prison.

Mais voilà que le Président Tchadien, pas bête pour deux ronds, s’arrange pour que les rebelles se soulèvent et se découvrent. Et comme il sait pouvoir bénéficier de l’assistance française, il espère les battre à plate couture. Et si cette assistance tend à faiblir, Idiss Déby n’hésite pas à dire qu’il va gracier les humanitaires.

Il y a une variante, au moins aussi salope, dans laquelle c’est la France qui excite les rebelles et conditionne son aide à la grâce des illuminés.

Si l’on songe que, quel que soit le scénario, il y aura bien quelques français zigouillés, militaires ou civils, dans cette affaire, on a vite envie de vomir.

4 février 2008 : un jour de deuil pour la démocratie

non.1202118499.jpgFaute d’être parvenu à faire ratifier son traité sur l’Europe par référendum, le pouvoir use d’un subterfuge:

– Il réunit le Congrès à Versailles (à grands frais, mais il s’en moque) pour faire voter une modification ad hoc de la Constitution.

– Puis il fera voter par l’Assemblée Nationale dans laquelle il possède la majorité, la ratification du Traité Européen soi-disant simplifié.

Ainsi, il privera le peuple d’un second débat démocratique qui aurait peut-être permis aux partisans du « OUI » de se montrer plus convaincants. Le traité sera voté sans débat public, dans l’alcôve des magouilles politiques.

Honte à tous les sénateurs, honte à tous les députés, qui, par leur vote favorable à la révision ou par leur abstention, priveront le peuple français de son droit d’expression le plus élémentaire.

Photo: http://blog.bao-world.com