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Les recettes de Monsieur Je-Sais-Tout pour fabriquer du papier recyclé

Une fois encore, je ne peux qu’être admiratif devant Monsieur Je-Sais-Tout.

Il a des méthodes que je trouve divinement extraordinaire.

Comme je l’ai déjà dit, chaque matin, en se rasant, Monsieur Je-Sais-Tout a, au moins une idée. Il trouve naturellement, dans la journée quelques journalistes pour faire part d’une de ses lumineuses idées. Et puis, Monsieur Je-Sais-Tout attend. Il attend naturellement les clameurs conservatrices, hostiles au changement, du peuple et des délégués. Pour faire plaisir au peuple, il crée une commission. Cette méthode lui permet, de surcroît, de récompenser quelques bons et loyaux sujets qui vont pouvoir se hausser du col et prétendre à une superbe oeuvre de consultant sans compter l’élévation dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

Puis la commission rend son rapport. Alors le peuple clame encore. Sans importance. Monsieur Je-Sais-Tout dit alors au peuple que cette commission a mal travaillé et qu’on ne fera pas subir au peuple les outrages de cette commission.

Puis on met tous les exemplaires du rapport à la benne pour fabriquer du papier recyclé.

Merci Monsieur Je-Sais-Tout de nous avoir trouvé une nouvelle source de papier recyclé.

La découverte ou l’ignorance (Morvan Lebesque)

Le breton est-il ma langue maternelle ?
Non ! Je suis né à Nantes où on n’le parle pas.
Suis-je même breton ???… Vraiment, je le crois…
Mais de pur race !!!… Qu’en sais-je et qu’importe ?
Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
Oui et non… Différent…
Mais alors, vous n’comprenez plus :
Qu’appellons-nous être breton,
Et d’abord, pourquoi l’être ?

Français d’état civil, je suis nommé français,
J’assume à chaque instant ma situation de français.
Mon appartenance à la Bretagne
N’est en revanche qu’une qualité facultative
Que je peux parfaitement renier ou méconnaître…

Je l’ai d’ailleurs fait…
J’ai longtemps ignoré que j’étais breton…
Français sans problème,
Il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
Et pour mieux dire en conscience…
Si je perds cette conscience,
La Bretagne cesse d’être en moi.
Si tous les bretons la perdent,
Elle cesse absolument d’être…

La Bretagne n’a pas de papiers,
Elle n’existe que si à chaque génération
Des hommes se reconnaissent bretons…

A cette heure, des enfants naissent en Bretagne…
Seront-ils bretons ? Nul ne le sait…
A chacun, l’âge venu, la découverte… ou l’ignorance

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Photo: www.voyage-webguides.com

Monsieur Je-Sais-Tout et les programmes scolaires

Monsieur Je-Sais-Tout vient de décider de s’occuper sérieusement des programmes scolaires à l’école élémentaire. Il faut, a-t-il déclaré que les petits Français apprennent le français, les mathématiques, la morale et l’instruction civique. On ne peut que reconnaître que la parfaite justesse du oint de vue de Monsieur Je-Sais-Tout.

En effet, depuis quelques temps, et c’est vraiment déplorable, les instituteurs ne s’expriment plus qu’en hindoustani et en serbo-croate. Ils ont décidé que les « s » du pluriel, on se les mettrait où je pense. Ne parlons pas des « x » de pou et de chou. Une vraie désolation. L’usage des gros mots est devenu courant ce qui fait d’ailleurs que les enfants les répètent. C’est ainsi qu’un élève, suivant en cela l’exemple a traité son prof de « connard » et a été battu de façon très injuste. Il faudra user fréquemment du terme de « con », suivant en cela l’exemple d’un certain Monsieur Sarkozy déclarant le jour de son mariage, « Pas besoin de communiqué, tous ces cons, j’en ai rien à foutre ».

Il en est de même pour les mathématiques. Comment voulez-vous qu’un enfant comprenne qu’une société dont les bénéfices augmentent de 30% soit obligée de licencier 30% de son personnel ? Comment voulez-vous qu’il comprenne qu’on fasse un cadeau fiscal de quelques milliards d’euros tout en déclarant que les caisses sont vides ? Il est grand temps d’initier les élèves au vraies mathématiques, les mathématiques budgétaires, par exemple, celles où 1 et 1 ne font pas deux mais 4 en vertu du théorème de « Jetebaise et Jetenique ». Il s’exerceront aussi aux Mathématiques Statistiques d’Etat, au comptage des chômeurs, là où les nombres. ont une tendance irrépressible à diminuer spontanément.

Venons-en à la morale. Il est temps de leur montrer le sublime exemple de l’enrichissement sans cause. Celui qui permet de se faire un tas de pognon sur le dos des travailleurs. On n’omettra pas d’ailleurs de bien préciser qu’il s’agit de « cons de travailleurs » ou de « salauds de pauvre ». On pourra aussi proposer de grands modèles parmi les amis de Monsieur Je-Sais-Tout: Monsieur Et Madame Balkany, par exemple. On pourra aussi illustrer cette morale par le récit détaillé de l’aide apportée par la France à Monsieur Idriss Déby. On expliquera les relations entre les les caisses de congés payés du bâtiment et le Medef. On se lamentera sur les pauvres locataires des HLM de Neuilly sur Seine.

Pour l’instruction civique, on choisira l’exemple de Monsieur Jean Tiberi. On pourra aussi enseigner le respect des élus de la nations en utilisant très termes très respectueux envers eux, comme le fit Monsieur Devedjian traitant Madame Comparini de « salope » dans un élan de civisme remarquable.

Encore une fois, Monsieur Je-Sais-Tout, au nom de tout le peuple qui vous admire, je vous adresse mes plus grands remerciements.

Tchad: Intervention militaire vs Arche de Zoé

Les témoignages de l’intervention de l’armée française au Tchad sont de plus en plus nombreux. Et si celle-ci n’a pas été physiquement utilisée sur le champ de bataille face aux rebelles, il semble bien qu’en matière de logistique, d’observation et de fourniture d’armes, le gouvernement français soit impliqué.

Une fois de plus, ceci pose la question du soutien à des régimes non démocratiques. De nombreux tchadiens ont été capturés. Beaucoup ont très probablement été tués ou torturés. Kouchner fait part de sa « grande préoccupation », mais il semble bien que qu’Hervé Morin, ministre de la défense, qui s’était rendu au Tchad le 6 février pour soutenir Idriss Deby, ne soit pas autant préoccupé.

Il semble aussi, curieusement, que cet affaire tombe bien pour la grâce des condamnés de l’Arche de Zoé. Pour faire propre, on va attendre un peu avant de les gracier.

Délivrance (Alan Stivell)

Voici venu le temps de délivrance
Loin de nous toute idée de vengeance
Nous garderons notre amitié avec le peuple de France
Mais nous abattrons les murailles honteuses
qui nous empêchent de regarder la mer
Les miradors qui nous interdisent nos plus proches frères
de Galles, d’Ecosse, d’Irlande
Et nous, dont le nom est connu des goélands et des cormorans,
fut banni de tous les langages humains,
de toutes les bibliothèques, de toutes les cartes terrestres
Nous ouvrirons nos cœurs
de paysans et de marins-pêcheurs à tous les peuples
de la planète Terre
Et nous offrirons nos yeux au Monde
Est-ce prétentieux de nous croire égaux ?
Est-ce trop demander que de vouloir vivre ?
Nous ferons tomber la pluie sur le monde meurtri
Et nettoyer le sang graisseux dont se nourrissent
les soi-disant puissants
Et donner à boire aux assoiffés de justice
Et les feuilles repousseront de Bretagne en Espagne
du Mali au Chili, d’Indochine en Palestine
Bretagne, centre du monde habité, tu seras un
refuge pour les oiseaux chassés pétrolés
Pour les femmes torturées en prison
Pour les vieillards bombardés
Celtie, au croisement des peuples du Nord
Et du Sud, aux confins du vieux monde et
du nouveau monde, aux frontières de la terre
et de la mer, à la limite du monde visible
et du monde invisible…

 

Alan Stivell

Monsieur Je-Sais-Tout et les enfants victimes de la Shoah

Monsieur Je-Sais-Tout a, tous les matins une idée quand il se rase. Pas une idée pour lui. Non ! Une idée pour les autres. Et comme Monsieur Je-Sais-Tout croit qu’il est le plus intelligent il éprouve le besoin absolu d’en faire part à tout le monde.

Hier, Monsieur Je-Sais-Tout a décidé qu’il fallait que chaque enfant de CM2 prenne en charge la mémoire d’un enfant victime de la Shoah. Monsieur Je-Sais-Tout qui est un grand et renommé psychologue de l’enfance et grand spécialiste de psychologie de l’éducation a, naturellement, pris soin d’évaluer l’impact psychologique de cette décision. Aucun risque de traumatisme quand on devra « s’occuper » d’un enfant raflé et passé à la chambre à gaz et incinéré dans les fours crématoires. C’est tellement simple à gérer pour un enfant de 11 ans les histoires de chambre à gaz et de four crématoire !

Ce qui est agréable dans la mesure de Monsieur Je-Sais-Tout, c’est qu’il va faire monter les revenus des psychologues et des psychothérapeuthes de l’enfant. Ils pourront faire des heures supplémentaires pour gagner plus.

Merci Monsieur Je-Sais-Tout de nous avoir donné cette belle leçon.

 

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Sarkozy et « une certaine idée de la France »

degaullebbc.1202982791.jpgOn sent que chacun est en train de se poser la question. Faut-il continuer à commenter les évènements plus ou moins privés du Président de la République, alors même que celui-ci en fait étalage avec complaisance ? L’affaire du SMS a probablement été le moment paroxystique. Et si l’on peut reprocher à ceux qui l’ont publié d’avoir, d’une certaine façon enfreint le secret de la correspondance, on peut aussi leur accorder de grandes circonstances atténuantes. Ce matin, un journaliste à la radio rappelait que Jacques Chirac avait eu nombre d’aventures et même que sa femme avait envisagé le divorce. Rien de tout cela n’a été divulgué en son temps, simplement parce que la Présidence ne communiquait pas sur ce sujet.

Le Président se comporte comme un adolescent qui vient de faire une conquête inespérée et qui ne peut s’empêcher de pavoiser devant ses petits copains. D’un adolescent, une telle conduite est très immature. D’un adulte, elle est typiquement phallocrate surtout quand elle s’applique à une femme bien plus jeune qui semble par là-même illustrer la mâle virilité du conquérant.

Quand, par ailleurs, le Secrétariat de l’Elysée nous informe que la baisse de popularité du Président est liée à des questions personnelles, on ne peut s’empêcher de faire des hypothèses. Faut-il imaginer que c’est parce qu’il était amoureux ? Car l’on sait bien que l’homme amoureux est distrait de ses affaires et les néglige souvent, surtout dans la phase de conquête incertaine. Doit-on penser que, maintenant, le mariage célébré, les choses seront plus ordonnées.

Ce que nous déclare Claude Guéant est quand même très inquiétant. Il semble dire que, lorsqu’il est amoureux, le Président est moins en mesure de diriger avec application les affaires de la France. Car c’est justement là que le bât blesse. Les électeurs ne l’ont pas élu pour qu’il soit un homme comme les autres. Il l’ont élu justement pour qu’il ne le soit pas. Pour que sens de l’Etat et du Devoir transcende ses éventuels sujets personnels. Et c’est bien ce modèle, inaccessible aux vicissitudes du quotidien que le Général de Gaulle avait, en son temps, créé et transmis. En faisant détruisant le mythe, Nicolas Sarkozy n’a pas servi la France. Et maintenant, il aura beau faire. C’est fini. C’est irrémédiable. Et c’est bien regrettable. Le peuple respecte la modestie (au moins apparente) du train de vie du chef de l’état. L’affaire du Fouquet’s a été la première entorse qui nous avait bien surpris à l’époque. Ce n’était qu’un début. Il y a eu le yacht, Louxor, Petra, la montre, que sais-je ? Cette exhibition devant le peuple auquel on vient de dire que les caisses de l’état son vides a quelque chose d’d’immoral.

Je crains que, pour la première fois dans la cinquième république, nous avons un chef d’état qui n’a pas « une certaine idée de la France ».

Les S.C.O.P.: une alternative sociale et productive au capitalisme et à l’étatisation

scop.1202856371.gifDans un article paru dans Le Monde daté du 7 février 2008, Bertrand Bissuel et Laetitia Clavreul s’interrogent sur les raisons qui poussent Unilever à appliquer une cure d’austérité à l’usine Cogesal-Miko de Saint-Dizier (Haute-Marne) qui va se concrétiser par la suppression de 250 emplois sur 500. Cette usine a dégagé 222 millions d’euros de bénéfice en 2006 et les indications sur l’exercice 2007 sont encore très favorables. Plus généralement, les résultats d’Unilever annoncés en 2007 étaient très bons. En août 2007 on annonçait que les bénéfices, comparés à la période précédente, étaient alors en hausse de 16 %, à 1,207 milliard d’euros.

Quelles raisons alors d’appliquer ce plan à l’usine ? Est-ce encore pour augmenter les dividendes des actionnaires ? Mais n’est-il pas probable que, délestée de la moitié de son personnel, la productivité de l’usine diminue ? Ou alors tout cela fait partie d’un machiavélique plan destiné à fermer l’usine après l’avoir mise dans des conditions impossibles.

Imaginons alors, qu’au lieu d’appartenir à Unilever, cette usine soit une entreprise du type d’une S.C.O.P. (Société Coopérative Ouvrière de Production). Les S.C.O.P. sont détenues et contrôlées par les salariés qui en détiennent des parts. Du coup, il n’y a pas de dividende pour des actionnaires extérieurs. On peut décider en Assemblée Générale d’en distribuer ou non selon la situation financière. De même pour la participation qu’elles versent à tous les salariés. Dans une S.C.O.P., évidemment, la préservation de l’emploi et de l’outil de travail est un objectif aussi important que l’équilibre financier, voire les bénéfices. Si l’usine Cogesal-Miko avait été une S.C.O.P., il n’y aurait pas besoin d’augmenter les dividendes des actionnaires lointains. Mieux encore, et si c’était urgent, les 220 millions d’euros de bénéfice annuels auraient pu être investis pour accroître la productivité et donc, la compétitivité.

Dans un article du Progrès de Lyon du 11 septembre 2007, il était indiqué qu’entre 2002 et 2007 les 245 SCOP de la Région Rhône-Alpes avaient créé 1000 emplois pour passer de 3 à 4000, soit une augmentation de 33% en 5 ans.
Il y a quelques années, le patron d’une société de papeterie et bureautique d’Amiens décida de prendre sa retraite. Il aurait pu vendre son entreprise au plus offrant et partir avec son magot. Il a cependant décidé de la vendre à ses salariés. Un certain nombre d’entre eux ont accepté et acheté des parts quitte à s’endetter. Aujourd’hui cet endettement tire à sa fin alors que les salariés se sont offerts leur outil de travail et la préservation de celui. N’ayant pas d’actionnaires, l’entreprise peut se contenter de bénéfices modérés et peut donc se présenter avec des prix un peu moins élevés que la concurrence.

Le modèle des S.C.O.P. se présente donc comme une alternative sérieuse à l’économie administrée et à l’économie libérale du capitalisme effréné. On peut donc être très étonné que les candidats aux élections ne s’intéressent pas davantage à cette forme d’organisation de la production. On est aussi étonné que les pouvoirs publics vite convaincus de venir au secours des multinationales en soi-disant péril, n’investissent pas davantage pour cette firme d’établissement.

Ceci ne s’explique que par l’imprégnation capitaliste de nos gouvernants incapables de s’arrêter sur des projets alternatifs qui combinent à la fois le progrès économique et le progrès social.

Notes d’économie politique 14 – 13 février 2008

Trombinoscope des hommes dangereux (catégorie dangereux dictateur): Vladimir Poutine

poutine.1202764217.jpgÉlevé dans la tradition tsariste puis KGbiste pour lesquelles l’homme n’est rien que le vassal à disposition du pouvoir absolu, cet homme, malgré le modernisme qu’il fait semblant de montrer, ne connaît rien d’autre. Sous son règne les anciennes méthodes n’ont pas disparu. Et l’on fait disparaître au goulag tous ceux qui risquent de faire de l’ombre à ce pouvoir, en les accusant, comme c’est l’usage, de crimes et délits imaginaires. Dans cet environnement, le peuple est tranquille s’il reste tranquille et se contente des parcelles de bien-être qu’on lui accorde.

Illustration: www.turgot.org