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Voilà que Bayrou « talonne » Ségolène et Sarkozy dans les sondages. Tout le monde frémit. Il est vrai qu’il des des choses intéressantes. Toute la question est maintenant de savoir s’il est sincère ou s’il adopte une posture de circonstance pour drainer des électeurs. Simone Weill dit qu’il ne représente que lui. En même temps, elle dit ça le jour où elle déclare soutenir Sarko. Simone Weill soutenir Sarko ! Elle doit décliner. Peut-être décline-t-elle aussi à propose de Bayrou.

Une chose est certaine: Bayrou n’a pas laissé une mauvaise image auprès des syndicats à l’époque où il était ministre de l’éducation nationale. C’est bien, ça. Mais les mauvaises langues disent qu’après avoir failli être dévoré cru avec son histoire de financement de l’enseignement privé, il a décidé de faire soft. En fait, les mêmes mauvaises langues disent qu’il n’a rien fait. Ces mauvaises langues sont vraiment mauvaises !

Enfin, le masque commence à tomber.
« Evoquant la nécessité pour la France d’avoir un gouvernement réduit, Nicolas Sarkozy, (…), a cité jeudi, à la télévision publique, l’exemple d’un « ministère de l’Immigration nationale et de l’Identité nationale » qu’il souhaite créer. » (afrik.com, 9/3/2007). C’est comme pour les anciens fumeurs, qui sont les moins tolérants envers les fumeurs: les enfants d’immigrés sont les plus intolérants avec les immigrés. N’est-ce pas, Monsieur Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa.
« L’homme blanc a exclu les Noirs de leur propre société et de leur propre système économique tandis qu’il forçait les Indiens à ingurgiter ce qu’il refusait aux Noirs. » (Vine Deloria)

Nous nous interrogions, tout à l’heure, avec mes étudiants sur l’intelligene émotionnelle et notamment l’aspect qui consiste à savoir bien user de ses émotions dans les relations interpersonnelles. Comme l’acteur. Et vite, m’est apparu la question de la sincérité ou de la manipulation. Et d’appliquer ces questions aux principaux candidats qui ne laissent point d’étonner ou d’essayer d’étonner. Alors vient le sujet de la confiance. On ne peut assurément pas faire confiance à un homme dont on nous dit qu’il a déjà, au moins deux fois, trahi ses amis politiques. Par contre, les deux autres se placent davantage dans une position de rupture avec leur avant ou ce qui leur tenait lieu de cadre. Bayrou déclare qu’il ne reviendra pas dans la majorité. Et Ségolène Royal montre bien, en déclarant aux membres de son auditoire qu’ils sont ses conseillers de campagne, qu’elle tire sa légitimité du peuple et non des groupes partisans. On a envie de la croire. On a envie de prier pour que cela soit vrai, car c’est si rare !

Je découvre ces phrases prononcées hier à Rennes: « Je ne conçois pas, à la différence des autres, le pouvoir comme une propriété. Je ne veux pas d’un État impotent à force d’être omniprésent et inactif alors qu’une administration doit faciliter et non pas empêcher. La République nouvelle que j’appelle de mes vœux, c’est une démocratie partagée qui repose sur la clarté dans les compétences, la transparence dans les financements et la responsabilité dans les actes. » (Ségolène Royal).
Voilà des mots que Cyrano aurait admiré et que Bakounine n’aurait pas vilipendé.
Voilà une femme qui déclare que le peuple est son équipe de campagne. Ca ne s’invente pas. Il faut vibrer au fond de soi-même de l’audace de la révélation de la démocratie participative, comme elle dit, pour prononcer des choses pareilles. Voici qu’elle est transformée. Voici qu’elle se révèle. Voici que toutes ces idées qui mûrisaient en elle, se révèlent.
Il faut à tout prix qu’elle parvienne à réaliser cela. Donnons-lui, donnons-nous cette chance !

Un regard sur les sondages qui vont et viennent selon les jours et le client. De toute façon, il y a une chose terrible. L’élection présidentielle ne sera pas gagnée grâce au peuple de gauche ou grâce au peuple de droite. Une fois de plus, ce qui fera la différence, ce sont les quelques 5 à 10% d’électeurs qui changent d’avis d’une élection à l’autre. Et comme ils changent d’avis, on peut penser légitimement que leurs convictions politiques ne sont pas fortement ancrées. C’est terrible de penser cela: que l’élection sera gagnée ou perdue à cause des girouettes ! Alors qu’au bout du compte, il y a, malgré les avatars de ceci ou les avatars de cela, une ligne politique discernable qui a séparé et séparera les gouvernements de droite et de gauche.

La bonne nouvelle du jour. Voilà qu’une femme est candidate à la présidence de la république. Ce n’est pas nouveau, mais qu’elle ait des chances de gagner, ça c’est vraiment nouveau. De toute façon, depuis l’ancien régime et la loi salique, les femmes étaient plutôt tenues sur des strapontins de la vie politique. Et voici qu’elle est souriante, détendue, malgré toute la pression qui s’exerce. C’est plutôt bon signe. Naturellement, il y a des tonnes de gens qui font des tonnes de critiques. Au fond, c’est plutôt bon signe.

Que de choses se sont passées. Quelques pendaisons par ci, quelques crimes par là. Mais le plus beau fut quand même le couronnement du Roi Sarko 1er. Comment disait La Fontaine ? “Les grenouilles qui se cherchent un roi”. La liste de tous les démocrates, de droite comme de gauche, qui se sont retournés dans leur tombe est longue, longue…Je crois que tout ce ruineux spectacle ne trompe pas le peuple. J’y crois, je l’espère. Ce serait vraiment terrible si les français se laissaient prendre à de telles apparences. Non, ce n’est pas possible. On ne peut pas faire confiance à un type qui vient comme cela et qui dit soudainement qu’il a changé. Et puis, qu’est-ce que cela prouve ? Qu’il pourrait re-changer. Et re-re-changer. Et re-re-re-re-changer ! !

Une constitution est un texte simple. La Constitution de la Cinquième République,
dans sa forme initiale, tenait en quelques pages.

Une constitution démocratique est un texte simple qui énonce, dans son préambule, des principes de justice sociale, de respect et de protection des membres, généreux, clairs et forts

Une constitution est un texte qui régit, en terme simples et accessibles à tous les citoyens, l’organisation des pouvoirs, et leur séparation dans toutes les démocraties.

Une constitution démocratique est un texte simple qui énonce comment les citoyens
participent au gouvernement de leur pays ou sont représentés pour le faire.

Une constitution démocratique a pour objectif de protéger chaque citoyen, notamment des forces du pouvoir et de l’argent dont on sait bien qu’elles ont toujours contribué à corrompre les rapports sociaux.

Une constitution n’est pas un texte dont le préambule est une longue liste de «plénipotentiaires».

Une constitution n’est pas un long et incompréhensible acte notarié.

Une constitution n’organise pas la concurrence entre les territoires ou les
citoyens concernés.

Une constitution n’a pas besoin de longs protocoles annexes sur les dispositions financières des banques centrales. Ou le marché pétrolier.

Voilà pourquoi j’ai voté « NON » le 29 mai 2005 à ce long et fastidieux projet de contrat, issu de la plume d’un besogneux notaire, qui n’a même pas l’apparence d’une authentique constitution. Et j’ai invité chacun à faire de même, sans même l’ombre d’un regard pour les arguties ou les arguments partisans ou les mesquines stratégies
individuelles, dans la confiance en l’énergie de tous les peuples pour avancer difficilement, parfois douloureusement, mais toujours, vers plus de liberté, plus d’égalité et plus de fraternité.