Fantasme en salle d’attente

Fantasme en salle d’attente

Je ne suis pas certain que les médecins voient les choses de cette façon. Et pourtant, la salle d’attente est vraiment une bonne affaire… Pour le chiffre d’affaires.
On est là. Ils sont quatre avant moi. Deux hommes et deux femmes. On se regarde en chiens de faïence, espérant qu’un d’entre eux va se lasser. Pas de crise cardiaque! Surtout pas. Cela retarderait tout. Non, juste une crise d’impatience du type (interne): « quelle conne ce toubib, toujours en retard! ». Et comme elle va rater son rendez-vous d’esthéticienne pour se faire griller les seins à l’infrarouge, elle se tire.
Foutu ! Personne ne se tire. Pour aider l’attente, j’imagine la femme d’en-face, à poil. C’est vraiment pour faire passer le temps. Les nichons doivent bien pendouiller. Déjà là, assistés ils touchent le ventre dans le soutif. Quand elle va se mettre debout, c’est le ventre qui va descendre. Question: les nichons vont-ils suivre ou s’arrêter en route?
Mais la pire de tous est ma voisine. Elle tousse. Ou plutôt elle expectore. Elle expectore à tout va. Et comme elle ne connaît pas l’usage du mouchoir, ni en papier, ni en tissu, elle balance sa grippe, au mieux, sa peste, au pire, à tout le monde.
Et nous reviendrons dans trois jours consulter pour cette grippe, au mieux, cette peste, au pire.
Je m’aperçois que je m’endors. J’ai dû ronfler un petit coup. J’imagine la tête du toubib ouvrant la porte de sa salle d’attente si on ronflait tous. Ou si… Comme on est trois hommes et trois femmes… Je commence à faire mon choix. Pas fameux. Mais si c’est pour le fun, pourquoi pas les nibars qui tombent car le reste… Hormis la pesteuse, il y a l’autre qui se tient la tête en faisant une tête à faire débander un bonobo. Et puis son mari est avec elle.
Tant pis, pour faire passer le temps, je vais fantasmer que je baise les gros seins.
Que celui ou celle qui n’a pas fantasmé pour passer le temps me jette la première pierre.

1123 – 03/11/2013

Bakounine