Décidément Hollande and Co n’ont rien compris

Décidément Hollande and Co n’ont rien compris

Tous les économistes qui ont trois grains de bon sens s’évertuent à le répéter : l’austérité ne résout rien. Elle ne résout rien, simplement parce qu’elle détruit le pouvoir d’achat en ajoutant à cette destruction un coût social pharamineux qui se chiffrera en dizaines de milliers de chômeurs. L’exemple grec et l’exemple espagnol sont là : tous les jours, il faut sacrifier quelque chose pendant que tous les jours l’abîme abyssal se creuse imperturbablement.
Le peuple qui, soit dit en passant, n’est responsable de rien dans cette affaire, voit sa situation empirer chaque jour. Et, pendant ce temps là, le serpent continue à se mordre la queue : austérité, pauvreté, récession, austérité, pauvreté… mort.
Pendant ce temps, le capital réduit la voilure tout en préservant ses intérêts. Les banques, notamment, qui détiennent le crédit manipulent (libor…) et spéculent sans vergogne. Et, depuis qu’elles sont privatisées, elles font bien ce qu’elles veulent avec un argent qui ne leur appartient pas. La BCE prête aux banques à des taux faibles qui s’empressent de prêter aux états à des taux bien plus élevés.
De tous temps, ces crises ont trouvé leur sortie dans des politiques de relance par la mise en chantiers de grands travaux d’intérêt collectif et la dévaluation. En France, on pourrait imaginer une politique importante de construction de logements, de construction de transports collectifs et de recherche d’énergies peu polluantes. Pour faire tout cela, il faudrait évidemment de l’argent. Autrefois on fabriquait de la monnaie, c’est-à-dire dévaluation. Mais comme le temps des parités fixes est passé et comme la BCE fait bien ce qu’elle veut, on ne dévalue pas.
La dévaluation présente quelques inconvénients, mais aussi de sérieux avantages. Elle augmente le prix des produits importés, mais elle facilite les exportations. Elle oriente la consommation vers les produits nationaux. Elle ranime la production nationale. Elle est moins injuste, car si l’ensemble de la population s’appauvrit, elle n’en précipite pas certains vers le chômage et d’autres non.
On pourrait dévaluer l’euro, comme les USA dévaluent tranquillement et silencieusement le dollar : il fut un temps où un euro un dollar ; maintenant un euro vaut 1,25-1,30 dollar.
De toute façon, les états ne contrôlent plus rien puisque au nom du sacro-saint libéralisme tout a été privatisé : les banques, évidemment, la production et la distribution d’énergie, les télécommunication, les services publics et tutti quanti. Et, il n’est point besoin d’être grand clerc pour discerner que ces établissements préfèrent l’intérêt particulier de ces entreprises et de leurs actionnaires qui récompensent sans vergogne la direction. La seule possibilité qui reste entre les mains des états est de lever l’impôt. Alors, Monsieur Hollande, parjurant ce qu’il a annoncé lors de sa campagne, ne s’en prive pas. Monsieur Hollande n’est pas gêné. Il peut voir son impôt personnel augmenter de 10 ou 20% sans que cela le précipite dans la misère. Mais il n’est pas seul dans ce pays.
Et le système continue avec la complicité de la majorité de la classe politique, dans une soumission absolue au libéralisme forcené sur lequel l’Europe a été conduite. Il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement-là dont on a du mal à discerner en quoi et comment il se différencie du précédent.
Le pays s’engage dans une politique d’austérité conduisant nécessairement à l’enlisement.

Notes d’économe politique 77 – 10 septembre 2012

Bakounine